Hommage à
notre grand poète décédé le 9 août 2008
Mahmoud
Darwich est parti avant d'écrire le poème de la victoire
Ziad Medoukh
Mahmoud Darwich
Gaza, le 12 août 2008
Mahmoud Darwich est mort, le grand
poète palestinien et arabe a disparu, le poète qui a tracé avec
ses mots l’histoire de son peuple n’est plus.
La Palestine
a perdu un grand homme, un homme de culture et de littérature
mais un homme qui a représenté la souffrance d’un peuple exilé,
d’un peuple occupé mais d’un peuple courageux et déterminé.
Mahmoud Darwich
rêvait toujours d’écrire son dernier poème : le poème de la
victoire et de la paix; le poème de la liberté et d’indépendance
mais son cœur fragile s’est arrêté un soir d’août
en exil car ce grand
cœur plein d’amour, de tendresse n’a pas pu supporter
l’injustice causée par l’occupation mais encore les
affrontements inter palestiniens .
Mahmoud Darwich
a laissé la
Palestine dans une période très difficile;
occupation, oppression, injustice, indifférence et division.
L'œuvre
poétique de Darwich, est
une véritable défense et illustration d'une terre, d'un peuple,
d'une culture mais surtout d’une cause noble.
Avec la
mort de Mahmoud Darwich, c’est très difficile de faire passer le
message de notre peuple au monde extérieur à travers des mots,
des vers et des poèmes .Mais nous avons la chance d’avoir ses
oeuvres ,
il nous laisse
ses mots, des mots d'espoir, des mots de combat et de justice,
des mots de paix
Mahmoud Darwich
qui a essayé à tout prix
de vaincre la maladie et la mort par sa volonté et sa
détermination, et par son poème « mort, je t’ai vaincue » , n’a
pas pu résister à toutes les opérations de cœur ouvert.
Il est parti sans nous
dire adieu; il s’en va
malgré le fait qu’il sait que tout son peuple l’aime; il
aime celui qui a écrit un jour : Ceux que tu aimes sont partis
Mahmoud Darwich
était très attaché à sa terre, la terre sacrée de la Palestine, sa ville
natale en Galilée et sa ville d’exil Ramallah en Cisjordanie à
partir de 1995; il a beaucoup
chanté pour cette terre dans « la terre nous est étroite » et
« Au dernier soir cette terre » et enterré à Ramallah et pas en
Galilée car il fait partie de ces réfugiés palestiniens
interdits de vivre, de retourner et de mourir sur leur terre
d’origine .
Mahmoud Darwich
fait partie des poètes qui refusait le pouvoir, qui préférait
ses mots et ses poèmes pour parler l’amour, la vie, l’humanité
et la mort. Malgré sa résidence en Cisjordanie; il refusait tout
poste ministériel proposé par l’autorité palestinienne et
préférait consacrer sa vie pour les poèmes et l’écriture.
Nous avons
certes beaucoup de poètes en Palestine mais c’est très difficile
de remplacer Mahmoud Darwich, c’est difficile de penser comme
Mahmoud Darwich et de tracer et d’écrire des vers et des poèmes
comme Mahmoud Darwich.
La Palestine
a perdu un grand poète mais c’est l’humanité qui a perdu un
porte-parole des gens simples qui rêvent d’un lendemain
meilleur, un lendemain de paix et de liberté et un avenir de
justice et de droit.
C’est difficile
de parler de Mahmoud Darwich le poète et c’est difficile de
décrire Mahmoud Darwich l’homme et c’est difficile de rendre
hommage à cette personnalité rare dans notre monde actuel.
C’est difficile
de trouver des mots et des phrases voire des poèmes pour parler
un peu de sa lutte, son engagement et sa décision de rester à
coté de son peuple après de longues années d’exil
Aujourd’hui nous
rendons hommage à Mahmoud Darwich avec nos larmes, nos pensées
et pas avec nos mots car le poète qui nous a appris de choisir,
d’écrire et de penser avec des mots est mort.
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