Site d'information sur la Palestine, le Moyen-Orient et l'Amérique latine

 

Palestine - Solidarité

 

Retour :  Accueil  -  Sommaire Yossi Alpher  -  Originaux  -  Analyses  -  Ressources  -  Mises à jour


Les amis belges de Shalom Arshav

Bush s'en va, mesurons-en les avantages
Yossi Alpher


Yossi Alpher

Mieux vaut un Président Bush en partance que le président qui nous a accablés durant les sept années écoulées. Tableau acerbe des avantages d’une fin de règne, marqué d’initiatives calamiteuses sur la scène moyen-orientale. NdT

Bitterlemons 26 - 7 juillet 2008

Mieux vaut un Président George W.Bush sur le départ en 2008 que le président qui nous a accablés durant les sept années écoulées. Après tout, maintenant que Bush réduit ses initiatives et projette une ombre plus étroite sur nos conflits, il est bien possible qu’adviennent moins de dégâts et que nos leaders se sentent libres d’entreprendre des initiatives indépendantes et bienvenues.

Prenez la démocratisation. Bush fit assez de mal en contribuant à conduire le Hamas au pouvoir en Palestine (de même des militants islamistes et des forces pro-iraniennes en Irak et le Hezbollah au Liban). Et le dommage est là, persistant : il est difficile désormais de concevoir de nouvelles élections palestiniennes sans participation du Hamas. Mais maintenant que Bush a fait marche arrière sur sa campagne de démocratisation du Moyen-Orient (sur la pointe des pieds, sans la moindre autocritique), nous n’avons au moins plus à nous inquiéter d’initiatives nouvelles. Nous pouvons panser nos plaies tout en nous demandant que faire du fruit de ses efforts.

Ceci nous mène aux contacts avec le Hamas. Le Premier ministre israélien Ehud Olmert se sent libre de négocier avec la direction du Hamas un cessez-le-feu, des accords économiques ainsi qu’un échange de prisonniers, et cela sans encourir les foudres de Bush ou son veto. De même, le Président Mahmoud Abbas peut engager des conversations avec le Hamas et la Syrie sur les moyens de réconcilier le Fatah et le Hamas, sans craindre de Bush qu’il ne coupe ses aides, ni même apparemment qu’Olmert ne suspende les discussions de paix.

Il est difficile de dire si les divers contacts avec le Hamas apporteront un avantage quelconque. De plus, les conditions du Quartet [Union Européenne, Etats-Unis, Russie, Nations-Unies] relatives à l’engagement d’un authentique dialogue diplomatique (reconnaissance d’Israël, renonciation à la violence, acceptation des accords passés), qui étaient le fer de lance de la politique américaine, restent pleinement effectives. Mais une plus grande flexibilité dans le développement de tels contacts ne peut assurément faire de tort.

Olmert bénéficie de cette souplesse envers la Syrie également. Voici un an, il n’aurait osé faire état des négociations rapprochées Israël-Syrie tenues en Turquie, de peur de violer les consignes politiques américaines. (Il n’aurait non plus osé tenter de convaincre publiquement l’administration Bush de ce que son approche envers la Syrie était erronée ; il ne le tente pas davantage aujourd’hui, mais ceci relève de la faiblesse d’Olmert, non de celle de Bush). Maintenant, Bush se sent obligé d’accorder une vague bénédiction à l’effort turc. Mais il n’engagera pas non plus les Etats-Unis dans un rôle de facilitateur constructif, empêchant de la sorte des discussions israélo-syriennes réellement sérieuses.

La même chose pourrait encore advenir en ce qui concerne les contacts avec le Hamas. L’administration Bush pourrait, dans une phase critique, refuser à Olmert ou à Abbas le soutien dont ils auraient besoin pour mener à terme leurs contacts actuels avec le mouvement islamiste. Autrement dit, si le statut de Président sortant de Bush offre des avantages, il présente aussi ses limites.

Telle est la situation qui prévaudra probablement au moins les sept prochains mois. De manière intéressante, Obama comme McCain envisagent dès à présent un effort majeur, politique et en personnel, avec pour objectif d’être immédiatement opérationnels, au moins au Moyen-Orient. Et ceci en parallèle avec leurs campagnes et l’interrègne de novembre-décembre. S’ils réussissent, cela clôturera la période « d’entre-administrations » actuelle vers le début 2009 plutôt qu’à la mi-année.

De la part de la prochaine administration, une approche américaine plus intelligente et plus intense vers le Moyen-Orient serait bienvenue. Et le plus tôt sera le mieux.

Yossi Alpher est codirecteur de bitterlemons.org et bitterlemons-international.org. Il est ancien directeur du « Jaffee Center for Strategic Studies » et ancien conseiller principal du Premier Ehud Barak.

Source : www.bitterlemons.org

Traduction Kol Shalom

Publié le 10 juillet 2008 avec l'aimable autorisation de Kol Shalom.



Source :  Kol Shalom  
http://www.shalomarchav.be/...


Avertissement
Palestine - Solidarité a pour vocation la diffusion d'informations relatives aux événements du Moyen-Orient et de l'Amérique latine.
L' auteur du site travaille à la plus grande objectivité et au respect des opinions de chacun, soucieux de corriger les erreurs qui lui seraient signalées.
Les opinions exprimées dans les articles n'engagent que la responsabilité de leur auteur et/ou de leur traducteur. En aucun cas Palestine - Solidarité ne saurait être tenue responsable des propos tenus dans les analyses, témoignages et messages postés par des tierces personnes.
D'autre part, beaucoup d'informations émanant de sources externes, ou faisant lien vers des sites dont elle n'a pas la gestion, Palestine - Solidarité n'assume aucunement la responsabilité quant à l'information contenue dans ces sites.
Pour contacter le webmaster, cliquez < ici >

Retour  -  Accueil Ressources  -  Analyses  -  Communiques  -  Originaux