Opinion
Moudjahidine du
peuple ou fantômes de l'Occident ?
Yahia Gouasmi
Dimanche 21 octobre
2012
L’Organisation des Moudjahidine du
Peuple d'Iran/Moudjahidin-e Khalq (OMPI)
est une organisation terroriste qui vise
à renverser le régime iranien par le
biais de sa branche armée. Fondée en
1963 par un groupuscule marxiste, qui
s’opposait au Shah Mohammed Reza, elle a
participé à la Révolution islamique
d’Iran et a combattu aux côtés de Saddam
Hussein en Irak contre le régime
islamique.
Durant des années, l’OMPI a mené des
séries d’attaques en Iran tuant civils
et leaders politiques, assassinant en
1999 le chef adjoint des forces armées
iraniennes, le général de brigade Seyyed
Ali Shirazi. Une partie de ce groupe
s’est ensuite exilée en Occident,
notamment en France.
Depuis 1997, l’OMPI a été inscrite
sur la liste des organisations
terroristes par le Département d'Etat
Américain. Les dirigeants de ce groupe
terroriste se sont assurés du soutien
des parlementaires américains et
européens pour parvenir à leur objectif
en accordant d'énormes sommes d'argent
et en menant un battage médiatique
énorme, notamment cette dernière année.
Leur objectif est atteint : la
secrétaire d’Etat Hillary Clinton vient
de décider le retrait de l’OMPI de la
liste des organisations terroristes !
L’OMPI dispose d’un réseau mondial
soutenu par des lobbys. Le 6 janvier
2012, les Moudjahidine du peuple avaient
organisé une conférence à Paris, à
laquelle participaient de nombreuses
personnalités américaines (Tom Ridge,
John Bolton, Howard Dean etc.). Les
intervenants se sont déplacés, tous
frais payés, et ont reçu une
rémunération pour leur intervention. A
titre d’exemple, Edward G. Rendell,
ancien gouverneur démocrate de
Pennsylvanie a reçu la somme de 150 000
USD. Des personnalités françaises y
participaient également, sans que l’on
sache le montant de leur rémunération
(Philippe Douste-Blazy, André Vivien
etc.).
Les Etats-Unis ont également
coopéré avec cette organisation pendant
des années (alors qu’elle était pourtant
considérée officiellement comme une
organisation terroriste par les
Etats-Unis !). C’est ce que révèle une
enquête publiée par le journaliste
Seymour Hersh, sur le site du New
Yorker, qui affirme que des membres
de l'organisation auraient reçu un
entraînement militaire dans une base du
Nevada, en 2005, à la demande du
gouvernement américain. « Les liens
entre l’OMPI et les services de
renseignements occidentaux se sont
accrus après la chute du régime de
Saddam Hussein en 2003 » explique
le journaliste. « Des fonds ont été
données à diverses organisations
dissidentes iraniennes, afin de
collecter des informations sur le
gouvernement en Iran ».
La présence de ce groupuscule
terroriste dans les pays occidentaux et
cette coopération est une preuve
explicite du soutien de l’Occident pour
cette organisation. Elle démontre
également le choix d’occulter
volontairement des actes terroristes.
Mais dans un contexte de guerre
imminente contre Téhéran, ce retrait de
la liste peut laisser penser qu’une
nouvelle « ASL » peut voir le jour très
prochainement en Iran. L’USraël aura
donc son allié sur place, comme il l’a
eu ailleurs et l’a toujours en Syrie, et
pourra ainsi en faire « bon usage ». Un
regain d’activisme contre le
gouvernement iranien qui apparaîtra dans
nos medias comme étant le « bon
mouvement armé » (pour la libération du
peuple iranien ?) ou, dirions-nous, le
bon terroriste.
Financer, encadrer et
instrumentaliser le terrorisme, est-ce
une nouvelle arme de l’Occident ou cela
a-t-il toujours été ? Depuis l’événement
de la Révolution islamique d’Iran
jusqu’à aujourd’hui, l’USraël et
l’Occident n’ont pas manqué de
stratagèmes qui ont tous été voués à
l’échec : pour rappel, la guerre imposée
Irak-Iran, l’attaque frontalière des
Talibans contre l’Iran et les sanctions
de l’Occident. Les Talibans et l’Irak
ont payé cher leur guerre contre l’Iran.
L’Europe et l’Amérique traversent la
plus grave crise économique de leur
histoire et les lendemains sont
incertains. Quant aux Moudjahidin-e
Khalk (« mounafikines »), ils sont déjà
morts pour le peuple iranien.
Yahia Gouasmi
Président du
Parti Anti
Sioniste
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