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Parti antisioniste
L'influence du lobby
pro-israélien aux États-Unis. Et en France... ?
Yahia Gouasmi
Photo : P.A.S.
Jeudi 9 septembre 2010
Le journal Le
Monde du 03/09/2010, et Libération du 01/09/2010,
ont consacré chacun un article de près d’une page sur le poids
du lobby sioniste aux États-Unis, et son influence sur la
politique étrangère américaine. Nous apprenons ainsi que pour
resserrer les liens entre l’administration Obama et Israël,
Susan Sher, secrétaire générale de Michelle Obama (l’épouse du
Président), a été chargée de faire la liaison entre les élus
juifs et les associations du même type. De leur côté, Dan
Shapiro, responsable du dossier israélo-palestinien au Conseil
national de Sécurité, et Dennis Ross, conseiller spécial du
Président, participent chaque semaine à une conférence
téléphonique avec les dirigeants des principales organisations
sionistes américaines. On apprend également, par une note du
département d’État, que l’administration Obama a accordé cette
année 3 milliards de dollars à Israël pour sa sécurité, avec un
engagement sur 10 ans. Cette somme représente plus de la moitié
de l’aide militaire internationale des États-Unis. Par ailleurs
au début du mois de juillet, Dan Shapiro avait fait mention des
mesures prises par Obama pour garantir la supériorité militaire
d’Israël, comme par exemple la demande de 205 millions de
dollars au Congrès pour la production du système israélien de
défense anti-roquettes « Iron Dome ».
Connaissez-vous Alan Solow ? Il a été élu en décembre 2008
(après l’élection d’Obama), à la tête de la Conférence des
Présidents des principales organisations juives américaines.
C’est un vieil ami d’Obama depuis sa période à Chicago, et il
est ce que l’on appelle en France depuis l’affaire Bettencourt
un « grand donateur » de la campagne électorale démocrate. En
2008, Alan Solow avait promis : « Obama sera le premier
Président juif des États-Unis » (Libération du
01/09/2010, p.5). Il ajoute aujourd’hui : « Obama comprend
parfaitement l’histoire du peuple juif et l’importance de
l’existence d’Israël. Comme nous, il sait aborder les choses
dans toutes leurs perspectives ». A qui renvoie ce « nous » ?
Au peuple américain ou aux sionistes ?
Tout cela nous en dit long sur le prétendu changement de la
politique américaine avec Obama, qui a pu faire illusion
quelques temps auprès des bobos parisiens. Stephen Walt,
co-auteur de l’excellent ouvrage « Le lobby pro-israélien et
la politique étrangère américaine », paru en français aux
éditions La Découverte, précise par ailleurs : « à
cause de ce lobby pro-israélien, Obama ne peut pas faire
vraiment pression sur Israël. Il ne peut pas menacer de réduire
l’aide militaire à Israël. Le Congrès ne le laisserait pas faire ».
Cet écrivain a tout à fait raison, mais malgré son courage et
son intelligence il oublie de poser la bonne question : peut-on
être investi et ensuite élu à la présidence des États-Unis, sans
le soutien du lobby pro-israélien à qui on a dû donner au
préalable tous les gages nécessaires de bons et loyaux
services ? Ce type de lobby n’a en effet pas pour habitude
de faire confiance sur parole, et à la légère…
Deux des principaux quotidiens français se sont donc intéressés,
en même temps, au lobby sioniste des États-Unis et à son
influence sur la politique étrangère américaine. L’un d’eux – Le
Monde – va même jusqu’à évoquer le poids de « l’électorat
juif » en Floride. La teneur de ces articles confirme le
bien-fondé de l’appellation « USraël » lorsque nous parlons des
États-Unis. Avec ou sans Obama, toute l’administration
américaine est sous la coupe de ce lobby. Son Président actuel
n’a fait que donner une meilleure image de la politique
américaine après la période Bush. En réalité, il s’agit bel et
bien de la même politique mais par d’autres moyens, plus
insidieux, plus dissimulés, et ce dans un contexte
d’affaiblissement de l’Empire USraélien. D’ailleurs personne
n’attend quoi que ce soit des manœuvres diplomatiques de cette
administration, et en particulier des négociations qui ont
commencé à Washington entre « l’Autorité palestinienne » et
l’entité sioniste.
La presse française, comme on vient de le voir, a ainsi le
courage et le savoir-faire pour expliquer à ses lecteurs le
fonctionnement du lobby sioniste aux États-Unis, et l’inévitable
soumission du Président américain à Israël et à son lobby.
Félicitations, même si nous nous en doutions déjà un peu !
Mais quand aurons-nous dans ces mêmes quotidiens des articles
équivalents sur le lobby sioniste dans notre pays, et son
influence sur la politique française ? Pourquoi la grande
presse et la classe politique dans son ensemble sont-elles si
gênées quand on aborde ce sujet ? D’où vient la difficulté
à voir et à désigner ce lobby ? Peut-être n’existe-t-il
pas diront certains naïfs, ou d’autres qui font semblant de
l’être ! Mais alors, pourquoi une telle soumission au
CRIF, à la LICRA et à toutes ces organisations sionistes qui
font régner leur loi dans l’enseignement, la magistrature, les
médias et la politique ? A moins que ce ne soit dû à la
peur : peur des procès, peur d’être qualifié d’antisémite, peur
d’être exclu des médias et plateaux télévisés, peur de se voir
stigmatisé et poursuivi… Demandez donc à M. Dieudonné ce qu’il
en pense !
Voilà donc un sujet de reportage qui serait du plus haut intérêt
pour nos compatriotes français, et qui leur permettrait sans
doute de mieux comprendre certaines réalités. Par exemple,
pourquoi nous parle-t-on abondamment du soldat franco-israélien
prisonnier de guerre, Gilad Shalit, et jamais des 11 000
résistants palestiniens qui croupissent dans les prisons
israéliennes ? Pourquoi le gouvernement français
soutient-il systématiquement Israël, et ne demande jamais
d’inspection de son arsenal nucléaire ? Ces questions
suffisent à justifier des reportages sur le lobby sioniste en
France. Et si les journalistes d’investigation ne savent pas
trop où aller pour réaliser ces reportages, qu’ils n’hésitent
pas à nous contacter, nous leur fournirons les bonnes adresses !
Le Président,
Yahia Gouasmi.
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