Opinion
Le porte-parole du
Mouvement national pour la libération de
l'Azawad (MNLA) admet qu'il faut
négocier
Xavier
Aldekoa
Moussa Ag
Assarid, porte parole du MNLA
Samedi 12 janvier
2013 Quels
lendemains de guerre au nord du Mali?
Vous pouvez lire
ici ou
là que le Mouvement national de
Libération de l’Azawad (MNLA), par
la voix de son porte parole, non
seulement approuve l’intervention
militaire française au Mali mais est
disposé à prêter main forte au corps
expéditionnaire français pour les
combats au sol.
Ce n’est pourtant pas
exactement ce que dit Moussa Ag
Assarid, le porte parole de ce
mouvement ainsi qu’on peut le
constater en lisant une
retranscription intégrale d’un
entretien qu’il a accordé tout
récemment à un journal espagnol.
Moussa Ag Assarid pose en
effet un préalable non négligeable
avant cette coopération : que le
gouvernement malien engage des
discussions sérieuses avec son
mouvement sous l’égide de ce qu’il
appelle la «communauté
internationale.»
J’espère quand même qu’il sait
que dans le cas du Mali, la
communauté internationale se résume
à la France qui n’en fait qu’à sa
tête.
Et en parlant de négociations avec
le MNLA en relation avec la situation
actuelle au nord du pays, c’est une
éventualité qu’a
explicitement écartée M. Tieman
Hubert Coulibaly, le ministre Malien des
affaires étrangères qui rejette ces
«conditions posées à l’armée malienne.»
Une formulation qui montre que la Mali
n’a de gouvernement en ce moment que
militaire.
On comprend donc que ce qui tient
lieu de gouvernement en ce moment au
Mali compte bien reprendre le contrôle
des régions du nord du pays grâce à
l’armée française, sans doute pour
répéter une politique qui a entretenu
une instabilité qui a débouché sur la
situation actuelle à la faveur de
l’intervention occidentale contre le
régime de Mouammar Kadhafi.
Le pompier
pyromane français qui ne semble pas
satisfait du désastre qu’il a provoqué à
la frontière orientale de l’Algérie
s’attelle maintenant avec passion à
continuer son sale boulot à la frontière
sud du polygone étoilé.
Djazaïri
Le
porte-parole du Mouvement national pour
la libération de l’Azawad (MNLA) admet
qu’il faut négocier
Par Xavier Aldekoa, La Vanguardia
(Espagne) 16 janvier 2013 traduit de
l’espagnol par Djazaïri
Le Mouvement national pour la
libération de l’Azawad (MNLA), héritier
de plusieurs mouvements de rébellion
targuie dans le nord du Mali veut avoir
un rôle clef dans la guerre. Son porte
parole, Moussa Ag Assarid dit que la
révolution indépendantiste a été
détournée par des terroristes et il tend
la main à la France. Mais avec des
conditions.
Le MNLA est-il prêt à combattre au
côté de la France contre les
fondamentalistes ?
Notre position est claire. Nous
voulons des droits pour le peuple de l’Azawad.
Et nous luttons déjà contre les
terroristes. Avant même que la France
ait commencé à le faire nous les
affrontions déjà. Nous connaissons ce
territoire et ses gens. Nous avons des
combattants expérimentés qui savent se
battre. Qu’on nous laisse faire le
travail. Ce n’est pas au mali de régler
ça, ni à la Communauté Economique
d’Afrique de l’Ouest (CEDEAO). Il faut
négocier pour déterminer les conditions,
et tout ce qui se passe sur le terrain,
nous nous chargerons de le résoudre.
Mais pour Bamako, le MNLA est
aussi l’ennemi.
Il ne faut pas faire l’amalgame entre
de MNL A et d’autres groupes armés. Nous
ne sommes pas des terroristes ; nous
voulons des droits sur nos territoires
et nous demandons l’indépendance.
Aujourd’hui, nous devons négocier avec
Bamako pour déterminer notre rôle et les
statut [du territoire) de l’Azawad.
Le MNLA a-t-il le sentiment que sa
révolution targuie a été détournée ?
Tout à fait. Notre peuple vit dans la
soumission depuis 50 ans. Depuis 1960,
nous avons été massacrés, nous avons
subi un génocide, et comme il n’y avait
aucune volonté de trouver une solution
politique, nous avons fait la guerre à
Bamako pour la dignité de notre sang
versé, de nos enfants et des milliers de
réfugiés. La communauté internationale
ne doit pas l’oublier. Il est inutile
que le gouvernement malien ttente de
récupérer le territoire de l’Azawad s’il
ne s’assoit pas à la table de
négociations. Les choses ne peuvent plus
être comme avant, avec l’armée
stationnée au nord tandis que les villes
s développent au sud. Il y a un problème
politique, il faut le résoudre et
ensuite, nous nous impliquerons dans la
lutte contre le terrorisme au Sahel.
Et si le gouvernement malien ne
cède pas à vos revendications ?
Sans solution politique, le Mali ne
retrouvera pas la paix.
Quelle est cette solution :
l’indépendance, une certaine autonomie ?
Il doit d’abord y avoir une
négociation franche entre la communauté
internationale, le MNLA et Bamako. Une
fois la solution politique trouvée, nous
verrons ce qui se passera. Cet accord
sera déterminant pour la lutte contre le
terrorisme.
Le MNLA peut-il vaincre les
extrémistes ?
Nous disposons de plusieurs milliers
d’hommes et de matériel qui nous
permettent de nous adapter au terrain et
de combattre dans un territoire que nous
connaissons comme notre poche. En outre,
la population est de notre côté et elle
nous renseigne chaque jour sur leurs
positions. Nous savons où sont les
terroristes.
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