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Réseau Voltaire
1970-1982 : L'écologie de guerre
Thierry Meyssan
Le président
Gerald Ford, le secrétaire d’Etat Henry Kissinger et le
conseiller de sécurité nationale Brent Scowcroft. Après avoir
étudié les conséquences du réchauffement climatique, tous trois
ont décidé, fin 1974, que la réduction de la population mondiale
serait un objectif stratégique des Etats-Unis.
Mardi 20 avril 2010
Le discours environnemental est entré
sur la scène politique internationale au début des années 80.
Positif par essence, il est vite devenu un attribut
indispensable du pouvoir légitime. Les plus importants chefs
d’Etat ou de gouvernement se le sont approprié à un moment ou à
un autre. Tandis que les multinationales les plus polluantes ont
abondamment financé les organes compétents de l’ONU. Dans cet
article en trois parties —qui ne fera plaisir ni aux écolos, ni
à leurs adversaires—, Thierry Meyssan retrace l’embarrassante
histoire de cette rhétorique. Elle a souvent consisté à
manipuler les bons sentiments ou la peur de l’avenir pour faire
passer des décisions militaires ou économiques contestées.
La conférence de Copenhague sur le climat fut un exemple
paroxystique du fossé séparant un événement de la représentation
que les médias en donnent.
Avant la conférence, de nombreuses personnalités assuraient
que l’apocalypse était pour demain si l’on ne faisait rien et
qualifiaient le sommet de « conférence de la dernière chance
pour l’humanité ». Mais une fois le celui-ci terminé, sans être
parvenu à un accord contraignant, les mêmes personnalités
assuraient que ce n’était pas si grave : l’accord serait
finalisé lors de futures rencontres et l’apocalypse attendrait
après-demain. Les principaux médias ne fournirent aucune
explication sur ce revirement et passèrent à autre chose.
Pour comprendre ce qui s’est vraiment passé à Copenhague et
ce qui est en jeu à propos de la « menace climatique », nous
devons revenir en arrière et nous remémorer l’ensemble du
processus qui a produit cette nouvelle idéologie et conduit au
show de Copenhague. Il ne s’agit pas ici d’aborder les
conséquences des changements climatiques qui, tout au long des
siècles, ont poussé les hommes d’une région à l’autre, ni
d’anticiper sur les prochains changements climatiques et les
migrations qu’ils provoqueront. Nous concentrerons notre
attention sur un autre aspect des choses : comment les slogans
des uns peuvent-ils devenir des mensonges partagés par tous ?
comment la ruse politique peut-elle se cacher derrière
l’apparence de la science ? et, en définitive, comment de faux
consensus peuvent s’écrouler soudainement ?
En 40 ans, les questions environnementales ont été
instrumentées aux fins politiques les plus différentes par
Richard Nixon, Henry Kissinger, Margaret Thatcher, Jacques
Chirac et Barack Obama. Aucun de ces leaders n’a cru que les
variations climatiques sont imputables à l’homme et menacent sa
survie. Pourtant, la plupart l’ont dit et ont trouvé un intérêt
différent à le dire. Voici l’histoire de l’écologie politique
comme champ d’affrontement des grandes puissances.
Le jour de la Terre
Le
secrétaire général des Nations Unies, U-Thant, proclame le
« jour de la Terre » pour protester contre la guerre du
Vietnam (ici devant la cloche japonaise de la paix, lors de
la première célébration).
Tout commence en 1969. Le militant pacifiste états-unien John
McConnell propose à l’UNESCO de créer un « Jour de la Terre ».
Il devrait être célébré à l’équinoxe de printemps, sous forme
d’une journée fériée dans le monde entier, et permettrait de
renforcer le sentiment d’unité de l’humanité habitant la même
planète.
Ce rêve rencontre le soutien du secrétaire général des Nations
Unies, U-Thant. il y voit une occasion de plus de manifester son
opposition à la guerre du Vietnam. Pour le diplomate birman,
comme pour beaucoup d’Asiatiques, le respect de l’environnement
n’est pas dissociable du respect de la vie humaine, il participe
d’une recherche de l’harmonie qui exclut la guerre. U-Thant
institue ce « jour », mais aucun Etat ne suit sa recommandation.
Quoi qu’il en soit, il imagine une petite cérémonie au cours de
laquelle, il fait sonner la cloche japonaise de la paix dans le
palais de verre et s’exclame : « Puisse-t-il n’y avoir que des
jours à venir pacifiques et joyeux, pour notre beau Vaisseau
Spatial Terre qui continue à filer et tourner dans l’espace
froid avec son chargement chaleureux et fragile de vie » [1].
Washington ne réagit pas directement.
Sans lien apparent avec ce précède, le sénateur du Wisconsin,
Gaylord Nelson propose d’appliquer aux questions
environnementales US les techniques de mobilisation de la gauche
états-unienne contre la guerre du Vietnam. Il proclame le
mercredi 22 avril 1970… « Jour de la Terre » [2]
Le
« jour de la Terre », version US, est un moyen pour la
classe dirigeante de détourner de leur objectif les
militants anti-guerre du Vietnam (ici la "une" du Daily News
de New York).
Comme Nelson est démocrate, personne ne dénonce la
manipulation. Au contraire, la presse dominante reprend son
appel et le soutient. Le New York Times jubile : « La
préoccupation grandissante face à la crise environnementale
balaye les campus du pays avec une intensité qui, si elle se
poursuit, pourrait occulter le mécontentement étudiant contre la
guerre du Vietnam » [3].
En définitive, plus de 20 millions d’Etats-uniens participent à
l’évènement qui consiste avant tout à nettoyer villes et
campagnes des déchets qui les jonchent. Pour le président
Richard Nixon et son omniprésent conseiller Henry Kissinger, ce
succès est inespéré.
Il est possible de divertir le mouvement anti-guerre et de
diriger l’énergie des manifestants vers d’autres combats.
L’écologie doit se substituer au pacifisme et au tiers-mondisme.
Ce « jour de la Terre », version US, remplacera avantageusement
celui des Nations Unies. Le sénateur Nelson appelle les
manifestants à déclarer « la guerre pour l’environnement »
(sic) [4].
Sous son influence, les associations étudiantes demandent de
changer les priorités du moment et de transférer une partie des
budgets alloués à la Défense vers la protection de
l’environnement. Ce faisant, elles renoncent à condamner la
guerre du Vietnam en particulier et l’impérialisme en général [5]
Rapidement, les Républicains font voter des lois sur la
qualité de l’air et de l’eau, et d’autres pour développer des
parcs naturels et protéger le patrimoine naturel. Le président
Richard Nixon créée une Agence fédérale de protection de
l’environnement (US EPA), tandis que 42 Etats fédérés
institutionnalisent cette manifestation annuelle.
Le
sénateur Gaylord Nelson appelle à déclarer « la guerre pour
l’environnement » lors du premier « Jour de la Terre »
(Denver, 22 avril 1970). Derrière lui, le drapeau du
mouvement, dessiné par Ron Cobb sur le modèle du drapeau des
Etats-Unis. A la place des étoiles, un E et un O stylisés
font référence à une Organisation pour l’Environnement. La
jeunesse est priée de défendre ce nouveau drapeau plutôt que
de brûler la bannière étoilée.
L’écologie est désormais une « préoccupation » de Washington
et requiert d’autant plus un traitement particulier au plan
international qu’il faut neutraliser le mouvement anti-guerre
dans le reste du monde.
1972 : Stockholm, le premier « sommet de la
Terre » et le Club de Rome
L’ONU
organise à Stockholm, en 1972, sa première conférence sur
l’environnement humain, ultérieurement connue comme le premier
« sommet de la Terre » ["nh6" class="spip_note" title="Documents de la conférence disponibles en anglais sur le site du (...)" rel="footnote" href="#nb6">6].
Le secrétariat général de la conférence, responsable des travaux
préparatoires est confié au Canadien Maurice Strong. Ce
haut-fonctionnaire dirigeait l’Agence canadienne de
développement international [7],
administration sœur de l’USAID et servant comme elle de paravent
à la CIA [8].
Strong étant par ailleurs administrateur de la Rockfeller
Foundation, il commande à celle-ci le document préparatoire de
la conférence Only One Earth. The care and maintenance of a
small planet (Une seule Terre : le soin et la préservation
d’une petite planète), rédigé par l’économiste britannique
Barbara Ward et le biologiste franco-états-unien René Dubos. Il
est clair que les ressources de la planète sont insuffisantes
pour que l’humanité entière bénéficie du même développement
économique. Il faut prendre des mesures conservatoires.
Bien que le sujet ne soit pas encore à la mode, 113 États
participent au sommet. Seuls deux chefs de gouvernement font le
déplacement : Olof Palme (Premier ministre du pays hôte) et
Indira Ghandi (Inde) ; tous deux farouches adversaires de la
politique impériale des Etats-Unis et de la guerre du Vietnam.
Loin d’abonder dans le sens prévu, ils tirent du constat de la
Rockfeller Foundation des conclusions inverses de celles des
rapporteurs. Ils affirment que si les ressources naturelles ne
permettent pas d’étendre le niveau de développement occidental à
l’ensemble du monde, ce n’est pas que le développement pour tous
soit impossible, mais que le modèle occidental est inadapté et
doit être condamné [9].
Ce ne seraient donc pas les pauvres, mais les riches qui
menaceraient l’environnement.
Le témoignage des habitants de l’île japonaise de Minamata
—contaminés par des déjections industrielles de mercure via les
poissons dont ils se nourrissent [10]—
est l’occasion d’une découverte planétaire des dangers d’un
capitalisme sans conscience. La conférence affirme que les
problèmes environnementaux dépassent les cadres nationaux et les
blocs. Ils nécessitent une coopération internationale. C’est
pourquoi les participants décident de créer le Programme des
Nations unies pour l’Environnement (PNUE).
A la
clôture de la conférence de Stockholm, le 16 juin 1972, le
secrétaire général Maurice Strong (à gauche) salue le
président de séance Ingemund Bengtsson.
Les choses étant bien organisées, les Anglo-Saxons récupèrent
le sujet en douceur. Ils proposent que la direction du PNUE
revienne au fidèle Maurice Strong et que le siège de
l’organisation soit implanté à Nairobi (Kenya), où Strong avait
débuté sa carrière comme représentant du pétrolier CalTex. Tout
rentre dans l’ordre. Les participants de ce premier sommet se
donnent rendez-vous dans dix ans pour faire le point.
Le milliardaire David Rockefeller milite pour l’arrêt de la
croissance mondiale. Il sponsorise un think tank, le Club de
Rome [11].
Celui fait réaliser une étude par l’équipe de Dennis Meadows
(Massachussetts Institute of Technologie), qui est publiée sous
le titre Halte à la croissance ? et devient un
best-seller. Il relance la question posée par Thomas Malthus
(1766-1834) : celle de la croissance beaucoup plus rapide de la
population et de sa consommation que des richesses produites.
Alors que Malthus envisageait le problème à l’échelle des îles
britanniques, le Club de Rome l’élargit à l’échelle de la
planète. Qu’adviendra t-il de l’humanité si la population
continue à croître de manière quasi-exponentielle et si nous
consommons les ressources naturelles non renouvelables de la
Terre ? À un moment donné, nous devrons affronter la pénurie et
notre système s’effondrera.
Rapport du Club de Rome : The Limits to Growth (version
française : Halte à la croissance ?).
La relance du malthusianisme a de quoi surprendre dans les
années 70 car, à cette époque, les historiens de la démographie
ont déjà largement établi que la croissance de la population
varie selon les groupes humains et que le taux de fécondité des
femmes diminue considérablement lorsqu’elles ont accès à
l’éducation. Peu importe, le Club de Rome s’empare des débats du
PNUE et cristallise l’attention sur la question des ressources
non renouvelables dans un monde fini.
Au delà des critiques méthodologiques qui ont été formulées à
l’encontre des modèles mathématiques non différenciés du Club de
Rome, et malgré l’espoir que l’on peut placer dans le progrès
des sciences et des techniques pour résoudre le problème,
l’opinion publique occidentale s’interroge sur la faiblesse de
son système de développement économique ; d’autant plus qu’elle
doit affronter au même moment une pénurie temporaire de pétrole
lors de la guerre israélo-arabe d’octobre 73.
À Washington, le conseiller de sécurité nationale Henry
Kissinger commande un rapport sur la question [12].
Sans surprise, il confirme ce que pense la Maison-Blanche : ce
ne sont pas les Etats riches qui posent problème, mais les pays
pauvres. On peut y lire : « Nous ne savons pas si les
développements techniques permettront de nourrir 8 milliards de
personnes, à plus forte raison 12 milliards au 21e siècle. Nous
ne pouvons pas être entièrement certains que des changements
climatiques dans la prochaine décade ne vont pas créer des
difficultés considérables pour nourrir une population
croissante, spécialement dans les pays en voie de développement
qui vivent dans des conditions toujours plus marginales et
vulnérables. Il existe en définitive une possibilité que le
développement d’aujourd’hui pointe vers des conditions
malthusiennes dans de nombreuses régions du monde » [13].
Sur la base de quoi, Washington décide de conditionner l’aide au
développement économique du tiers-monde à des programmes de
contrôle des naissances, d’orienter l’action du Fonds des
Nations unies pour la Population dans le même sens, et de
soutenir certains mouvements féministes dans le monde.
Le
banquier David Rockefeller, co-fondateur du Groupe de
Bilderberg, fondateur de la Commission trilatérale, ancien
directeur du Council on Foreign Relations et sponsor du Club
de Rome.
On désigne le courant idéologique de Rockefeller non comme
« malthusien », mais comme « néo-malthusien » parce qu’il
préconise la diffusion de la pilule contraceptive et le recours
à l’avortement alors que ces solutions auraient horrifié le
pasteur Malthus, partisan quant à lui de l’abstinence
obligatoire.
Cependant, on comprend mieux cette doctrine lorsqu’on la situe
dans son contexte historique. À la fin du XVIIIe siècle la
famine sévit en Angleterre. La loi fait obligation aux paroisses
de nourrir les pauvres, ce qui provoque l’appauvrissement de la
paroisse du pasteur Malthus. Or, celui-ci observe que les
pauvres ont une fertilité bien supérieure à celle des riches.
Aussi sont-ils de plus en plus nombreux et il est prévisible que
la charge qu’ils représentent pour la communauté continuera à
croître exponentiellement, alors que les revenus de paroisse ne
croissent qu’arithmétiquement. Le moment viendra inexorablement
où il ne sera plus possible de nourrir les assistés et où ils
feront la Révolution comme en France.
En pleine Guerre froide, les néo-malthusiens suivent le même
raisonnement, mais cette fois avec la crainte de foules affamées
se jetant dans les bras du communisme soviétique. Ils se livrent
à une critique du libéralisme et réclament que le capitalisme
soit protégé à la fois par un contrôle étatique de l’accès aux
ressources naturelles mondiales et par une diminution
autoritaire de la démographie du tiers-monde.
Revenons à la crise pétrolière de 1973. Aux États-Unis et en
Israël, on s’inquiète du moyen de pression dont disposent les
pays arabes producteurs de pétrole. Henry Kissinger, Edward
Luttwak et Lee Hamilton militent pour protéger militairement
l’accès des États-Unis au pétrole du Golfe. En 1979, les
État-Unis continuent à souffrir de difficultés économiques. À la
Maison-Blanche, le conseiller pour les Affaires intérieures,
Stuart Eizenstat, préconise de faire de l’OPEC un
bouc-émissaire. En définitive, le président Jimmy Carter (membre
de la Commission trilatérale, un autre think tank sponsorisé par
David Rockfeller et animé par Zbignew Brzezinski) prononce son
célèbre discours sur la crise de confiance [14].
Il y souligne la nécessité pour les États-Unis d’accéder à
l’indépendance énergétique pour retrouver foi en leur avenir
économique. Six mois plus tard, il annonce que l’accès des
États-Unis aux ressources énergétiques nécessaires à son
économie est élevé au rang de priorité stratégique [15].
Cette décision conduira ultérieurement à la création du Centcom
et aux tentatives de remodelage du Grand Moyen-Orient.
Pendant la guerre du Vietnam, des équipes de l’US Air Force
basées en Thaïlande ont conduit une guerre climatique au
Laos durant 5 ans. Chaque équipe était composée de 2 C-130
escortés de 2 F-4 (photo prise le 31 juillet 1968 à
l’occasion de la 500e sortie aérienne).
En 1975, la chute de Saigon marque la fin de la guerre au
Vietnam et dans le Sud-Est asiatique. Le bilan qui en est fait
permet de mettre en lumière la guerre environnementale et
climatique que les États-Unis ont livré dans cette région. Le
Pentagone avait commandé à Dow Chemical et à Monsanto de
fabriquer les « herbicides de l’arc en ciel », dont le plus
célèbre, « l’agent orange », était à base de dioxine. Ces
produits chimiques furent utilisés massivement et sur de longues
périodes d’abord pour détruire les rizières et affamer les
populations, puis pour détruire les forêts où se cachaient les
résistants (Opération Ranch Hand). Au total 2,5 millions
d’hectares sont empoisonnés et cinq millions de personnes sont
contaminées à des degrés divers [16].
Le Pentagone avait également commandé d’ensemencer les nuages du
Laos avec de l’iodure d’argent pour provoquer des pluies
torrentielles, allonger la saison de la mousson et rendre
impraticable la piste Ho Chi-Minh permettant d’approvisionner la
Résistance au Sud-Vietnam (Opération Popeye) [17].
Il est convenu entre les États-Unis et l’Union soviétique
qu’avant toute discussion sur les questions écologiques, il est
indispensable d’en exclure les guerres environnementales et
climatiques. Washington et Moscou rédigent alors sans
concertation internationale la Convention sur l’interdiction
d’utiliser des techniques de modification de l’environnement à
des fins militaires ou toutes autres fins hostiles. Elle est
adopté de mauvaise grâce par l’Assemblée générale des Nations
Unies, fin 1976. Le document est écrit de telle sorte que les
deux super-puissances se réservent divers moyens de contourner
l’interdiction qu’elles viennent d’édicter aux autres. Désormais
les guerres environnementales et climatiques n’existent plus —en
théorie—. Il est donc inutile d’en parler.
(A suivre : « 1982-1996 :
L’écologie de marché »)
Thierry Meyssan, Analyste
politique français, président-fondateur du
Réseau Voltaire et de la conférence
Axis for
Peace. Il publie chaque semaine des chroniques de politique
étrangère dans la presse arabe et russe. Dernier ouvrage
publié :
L’Effroyable imposture 2, éd. JP Bertand (2007).
Source
Odnako (Russie)
[1]
« May there be only peaceful and cheerful Earth Days to come for
our beautiful Spaceship Earth as it continues to spin and circle
in frigid space with its warm and fragile cargo of animate
life ».
[2]
Voir le mémorial Internet
Nelson
Earth Day.
[3]
« Rising concern about the "environmental crisis" is sweeping
the nation’s campuses with an intensity that may be on its way
to eclipsing student discontent over the war in Vietnam.. », in
« ’Environmental Crisis’ May Eclipse Vietnam as College Issue »,
par Gladwin Hill, The New York Times, 30 novembre 1969.
[4]
Dans le contexte, cette expression évoque à la fois la guerre du
Vietnam et la loi de guerre contre la pauvreté (1964) voulue par
le président Lyndon Johnson.
[5]
La même stratégie sera utilisée en Allemagne avec le financement
des Grünen. Il s’agissait alors pour Washington d’assécher
l’opposition allemande à l’OTAN puis, lors de la réunification,
de neutraliser les jeunesses communistes de l’ex-RDA.
[6]
Documents de la conférence
disponibles en anglais sur le site du PNUE.
[7]
En anglais : Canadian International Development Agency.
[8]
Voir : « L’USAID
et les réseaux terroristes de Bush », par Edgar González
Ruiz, Réseau Voltaire, 17 août 2004.
[9]
La position d’Olof Palme doit être entendue dans le contexte du
conflit grandissant entre la Suède et les Etats-Unis, qui se
manifeste six mois plus tard par le gel de leurs relations
diplomatiques.
[10]
Dix choses à savoir sur la maladie de Minamata, par le
Minamata Disease Municipal Museum.
Document téléchargeable.
[11]
Le Club de Rome a été créé à l’initiative de l’industriel
italien Aurelio Peccei (alors très actif en Amérique latine) et
du directeur scientifique de l’OCDE Alexander King, grâce au
soutien financier de la famille Agnelli (pour laquelle Peccei
avait travaillé). L’idée de départ était de créer un Forum
mondial qui lierait les questions économiques et
l’environnement. Cet objectif fut plus ou moins satisfait avec
la création du PNUE. Le Club de Rome, désormais largement
financé par les Rockefeller, abandonna alors son discours
méthodologique pour devenir le porte-parole du malthusianisme.
Certains participants à la réunion fondatrice du Club (avril
1968) s’en étaient déjà éloignés lors de la parution du rapport
Meadows (mars 1972).
[12]
National Security Study Memorandum 200. Implications of
Worldwide Population Growth For U.S. Security and Overseas
Interests, dit « Rapport Kissinger », 10 décembre 1974. Ce
document est resté secret jusqu’à sa déclassification, en 1989,
où il a fait l’objet de vives polémiques.
[13]
« We do not know whether technological developments will make it
possible to feed over 8 much less 12 billion people in the 21st
century. We cannot be entirely certain that climatic changes in
the coming decade will not create great difficulties in feeding
a growing population, especially people in the LDCs who live
under increasingly marginal and more vulnerable conditions.
There exists at least the possibility that present developments
point toward Malthusian conditions for many regions of the
world ».
[14]
Allocution télévisée dite « The Crisis of confidence speech »,
par Jimmy Carter, 15 juillet 1979.
[15]
Discours sur l’état de l’Union, par Jimmy Carter, 23 janvier
1980.
[16]
L’agent orange avait déjà été utilisé par les Etats-Unis en
Corée, mais à une moins grande échelle. Le gouvernement
brésilien et la multinationale Alcoa ont également utilisé
l’agent orange, à la fin des années 70 et au début des années
80, pour détruire une zone de la forêt et en chasser les
autochtones afin de faciliter l’exploitation minière et la
construction du barrage de Tucuruí.
[17]
Operation PopEye, dite aussi Operation Intermediary ou Operation
Compatriot (2 602 sorties de C-130 entre le 20 mars 1967 et le 5
juillet 1972). Voir : « Rainmaking Is Used As Weapon by U.S. ;
Cloud-Seeding in Indochina Is Said to Be Aimed at Hindering
Troop Movements and Suppressing Antiaircraft Fire Rainmaking
Used for Military Purposes by the U.S. in Indochina Since ’63 »,
par Seymour Hersh, The New York Times, 3 juillet 1972.
Spacecast 2020 : Into the Future [the U. S. Air Force Visioin of
Their Future, Possibilities, Capabilities, Technologies in the
Pursuit of National Security objectives, US Department of
Defense, Air University, 1994. En réalité, le Pentagone
disposait d’une unité de recherche en guerre environnementale,
sous le nom de Defense Environmental Services (créé en 1966 par
Cyrus Vance).
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