Opinion
Le « complot
iranien » est-il état-unien ?
Thierry Meyssan
Conférence
de presse de l’attorney general Eric
Holder.
Derrière lui, le directeur du FBI,
Robert Mueller. (Washington, 11 octobre
2011)
Beyrouth, le 18 octobre
2011
L’administration Obama a
lancé une nouvelle accusation
contre l’Iran. Cette fois
Téhéran aurait commandité un
projet d’assassinat de
l’ambassadeur saoudien à
Washington. Malgré les détails
fournis à la presse, les
chancelleries se montrent
réservées. Le temps où les
Alliés se croyaient obligés
d’adhérer sans réserve aux
mensonges états-uniens semble
révolu.
La médiatisation de
l’affaire a été organisée avec soin.
L’administration Obama avait clairement
l’intention de l’exploiter au maximum.
Mardi 11 octobre 2011, le secrétaire à
la Justice (attorney general)
Eric Holder, flanqué du directeur du
FBI, Robert Mueller, annonce la mise en
accusation d’un double ressortissant
irano-états-unien pour avoir commandité
à un cartel de drogue mexicain
l’assassinat de l’ambassadeur d’Arabie
saoudite à Washington.
Lors de cette déclaration à la
presse, le secrétaire Holder indique que
le prévenu, Manssor Arbabsiar a reconnu
les faits. Il a admis avoir travaillé
pour le compte d’un officier des
Gardiens de la Révolution, basé en Iran,
Gholan Shakuri, lequel aurait déjà fait
parvenir environ 100 000 dollars aux
tueurs à gage, comme acompte d’un
contrat estimé à 1,5 million de dollars.
Holder souligne que les États-Unis
considérent l’Iran, en tant qu’État,
comme responsable du complot.
De son côté, le sous-secrétaire au
Trésor, chargé du Renseignement
antiterroriste et financier, David S.
Cohen, annonce des sanctions contre cinq
personnes mêlées au complot : Manssor
Arbabsiar, Qasem Soleimani (commandant
des Gardiens de la Révolution), Hamed
Abdollahi (officier des Gardiens de la
Révolution), Abdul Reza Shahla (« le
cousin »), et Ali Gholam Shakuri
(« l’agent de liaison »). À noter que
seuls deux des cinq noms figurent sur
l’acte d’accusation, les trois autres
ont été ajoutés par les services de
renseignement sans que l’on sache sur
quels indices ils se fondent [1].
-
-
Manssor Arbabsiar,
commerçant texan promu dangereux
terroriste.
Une quinzaine de minutes après ces
déclarations, le prévenu est présenté au
Tribunal de New York et l’acte
d’accusation est distribué aux
journalistes [2].
On y apprend que Manssor Arbabsiar se
serait rendu le 24 mai, le 23 juin et le
14 juillet 2011 à Mexico pour rencontrer
un représentant du Cartel et lui
demander d’assassiner l’ambassadeur.
Cependant son interlocuteur aurait été
un informateur rémunéré qui se serait
empressé de prévenir les autorités US.
Les deux rendez-vous de son dernier
voyage auraient été enregistrés par
l’informateur à l’insu du prévenu, ainsi
que deux conversations téléphoniques.
Durant sa garde à vue, l’Iranien aurait
authentifié les enregistrements et fait
des aveux. Selon les transcriptions,
Manssor Arbabsiar aurait confié
travailler pour le compte de son cousin,
un général de la Force Al Quods des
Gardiens de la Révolution, qui serait
recherché aux États-Unis probablement
pour des attentats commis en Irak —Le
général l’aurait recruté en raison de
ses fréquents voyages professionnels au
Mexique, avec l’intention initiale
d’enlever l’ambassadeur plutôt que de le
tuer—. Le Mexicain aurait indiqué
disposer de quatre hommes pour exécuter
le contrat et avoir procédé à un
repérage. Il aurait alors décrit
l’emploi du temps, les habitudes et le
dispositif de sécurité de l’ambassadeur.
En définitive, il aurait été convenu de
poser de l’explosif C4 dans un
restaurant de luxe fréquenté par
l’ambassadeur et de le faire exploser
durant son repas, bien que le restaurant
soit également fréquenté par cent à
cent-cinquante clients, y compris des
sénateurs des États-Unis, au risque d’un
carnage généralisé.
Le général aurait envoyé aux
États-Unis un officier de liaison,
probablement un colonel, du nom de
Gholam Shakuri, pour effectuer des
remises d’argent liquide.
En définitive, l’attentat aurait dû
avoir lieu fin septembre. Manssor
Arbabsiar entendait se rendre à Mexico
afin de servir de gage durant
l’opération et de la payer une fois
réalisée. Cependant, il s’est vu refusé
l’accès au territoire mexicain le 28
septembre et renvoyé aux États-Unis où
il a été arrêté à son arrivée à
l’aéroport JFK de New York.
Lors de sa garde à vue, Manssor
Arbabsiar accepta de passer plusieurs
coups de téléphone à Téhéran pour
joindre Gholam Shakuri. Il laissa
entendre que le retard était dû à de
nouvelles exigences financières des
tueurs. Le « colonel » refusa
d’abord d’envisager une augmentation en
évoquant de possibles contrats
ultérieurs, puis indiqua consulter sa
hiérarchie pour évaluer ce qui serait
possible. De la sorte, les enquêteurs
estimèrent que le contrat était bel et
bien commandité par les Gardiens de la
Révolution.
D’autres éléments sont apparus dans
la presse qui ne figurent pas dans
l’acte d’accusation. Le New York
Times cite une source officielle
anonyme selon laquelle le cartel
mexicain serait Los Zetas. Les
comploteurs auraient également prévu de
faire sauter l’ambassade d’Israël à
Washington et les ambassades d’Israël et
d’Arabie saoudite à Buenos-Aires. La
même source évoque la possible livraison
de tonnes d’opium par les Iraniens au
cartel [3].
Selon Associated Press, le général
serait Abdul Reza Shahlai que
l’administration Bush tenait pour
responsable d’un attentat à la bombe
perpétré à Karbala (Irak), le 20 janvier
2007, au cours duquel 5 GI’s furent tués
et 3 autres blessés [4].
Enfin, le Washington Post pense
avoir identifié le restaurant, il
s’agirait du Café Milano où
l’ambassadeur a ses habitudes [5].
L’affaire semble claire. Pourtant,
contre toute attente, l’avocate du
prévenu, Me Sabrina Shroff, dans une
déclaration devant le palais de Justice,
affirme à Bloomberg News que son client
plaidera non-coupable [6].
Selon CNN [7],
Manssor Arbabsiar, un vendeur de
voitures d’occasion, ne semble pas avoir
d’opinion politique précise. Son casier
judiciaire indique qu’il a été condamné
à 90 jours de prison pour délit de fuite
en 1987, puis a été à nouveau condamné
en 2004 pour conduite sans permis, et en
2007 pour excès de vitesse. Il a par
contre été relaxé en 2001 pour une
accusation de vol, rapporte KIII-TV.
Donc un profil fort peu compatible avec
la rigueur des Gardiens de la
Révolution. Un de ses amis déclare à
Associated Press que Manssor ne peut
être le cerveau d’une telle opération,
car il est bien trop nonchalant pour
cela [8].
L’escalade
Suivant un plan de communication très
organisé, les officiels états-uniens
interviennent en rafale pour commenter
et amplifier les propos du secrétaire à
la Justice.
Le mercredi 12 au petit matin, le
vice-président Joe Biden est omniprésent
à la télévision et bat le tambour : il
commente le « complot iranien »
sur ABC (Good Monring America), sur CBS
(The Early Show) et sur NBC (Today).
Partout, il martèle que les Iraniens ont
dépassé les bornes, qu’ils violent les
lois internationales et qu’ils devront
rendre des comptes. Cependant, il
s’abstient de mettre en cause
directement l’ayatollah Khamenei ou le
président Ahmadinejad, laissant planer
un doute sur de possibles fissures au
sein du « régime ».
Le service de presse de la
Maison-Blanche indique que le président
Obama a joint par téléphone le roi
Abdallah d’Arabie saoudite. « Le
président et le roi sont convenus que ce
complot représente une violation
flagrante des normes internationales
fondamentales, de l’éthique et de la
loi. Ils ont également salué le travail
des agences de renseignement et des
forces de l’ordre qui ont permis de
stopper ce complot, et ont réitéré
l’engagement joint des États-Unis et de
l’Arabie saoudite à poursuivre une
réponse internationale forte et unifiée
pour que les responsables de cet complot
répondent de leurs actes » [9] [10]
Sortant d’une réunion à huis
clos, la sénatrice Dianne Feinstein
s’inquiète de la possible existence
de « complots iraniens » dans
plusieurs pays à la fois. Simultanément, des
responsables du FBI, du NCTC, de la CIA,
du Trésor et du département d’État
présentent à huis clos des informations
plus détaillées aux membres de la
Commission sénatoriale du Renseignement.
Sortant de cette réunion, la présidente
de la Commission, Dianne Feinstein, ne
tarit pas d’imprécations contre l’Iran.
Surtout la sénatrice répète plutôt deux
fois qu’une que ce complot ne peut être
isolé et qu’il faut enquêter pour
découvrir d’autres complots dans
d’autres pays [11].
On appréciera l’élégance du procédé : la
réunion était à huis clos, mais les
réactions sont publiques. Elles portent
sur des informations tenues secrètes,
donc impossible à évaluer et à vérifier.
La sénatrice Feinstein peut dire
n’importe quoi sans risque d’être
contredite. En l’occurrence, l’essentiel
est à l’évidence de susciter
l’inquiétude à l’étranger pour mobiliser
les Alliés.
La secrétaire d’État Hillary Clinton
intervenant lors d’une conférence au
Center for American Progress déclare :
« Ce complot, fort heureusement
déjoué par l’excellent travail de nos
policiers et des professionnels du
renseignement, était une violation
flagrante du droit international et des
États-Unis, et une escalade dangereuse
dans l’utilisation de longue date par le
gouvernement iranien de la violence
politique et du parrainage du
terrorisme. Ce n’est pas juste,
cependant, à propos de l’Iran et des
États-Unis ou même seulement de l’Arabie
saoudite. Cibler un ambassadeur viole la
Convention sur la protection et la
répression des infractions contre les
personnes jouissant d’une protection
internationale qui, bien sûr, comprend
des diplomates. L’Iran est un signataire
de cette convention. L’Iran est aussi
tenue par les résolutions du Conseil de
sécurité de l’appliquer. Ce genre d’acte
irréfléchi sape les normes
internationales et le système
international. L’Iran doit être tenu
pour responsable de ses actes. En plus
des mesures annoncées par le procureur
général, hier, les États-Unis ont
augmenté nos sanctions à l’encontre
d’individus au sein du gouvernement
iranien qui sont associés à ce complot
et au soutien de l’Iran au terrorisme.
Nous allons travailler en étroite
collaboration avec nos partenaires
internationaux pour accroître
l’isolement de l’Iran et la pression sur
son gouvernement, et nous appelons les
autres pays à se joindre à nous pour
condamner cette menace contre la paix et
la sécurité internationales » [12] [13].
Lors du point de presse quotidien de
la Maison-Blanche, Jay Carney, le
porte-parole, répète le mot d’ordre : « C’est
une escalade dangereuse dans
l’utilisation de longue date par le
gouvernement iranien de la violence. Et
nous considérons qu’une tentative
d’assassiner un diplomate aux États-Unis
constitue une violation flagrante du
droit international » [14] [15].
Le sénateur démocrate Carl Levin,
président de la Commission sénatoriale
des Forces armées, dramatise un peu
plus. Il qualifie le « complot
iranien » d’« acte de guerre »
contre les États-Unis d’Amérique [16].
Plusieurs parlementaires républicains
lui emboîtent le pas dans la surenchère,
tels Michael McCaul, Mark Kirk ou Peter
King.
Au département d’État, la
porte-parole, Victoria Nuland, annonce
que la secétaire Hillary Clinton et son
adjoint William Burns ont multiplié les
contacts téléphoniques, non seulement
avec leurs homologues saoudiens et
mexicains, amis avec les grandes
chancelleries pour les mobiliser contre
l’Iran. [17]
Sur son compte Twitter, la
représentantre permanente des Etats-Unis
à l’ONU, Sussan Rice, annonce : « Avec
une équipe d’experts US, je briefe un
par un aujourd’hui les membres du
#Conseil de sécurité sur le #complot
iranien démantelé » [18].
Wendy Sherman et David S.
Cohen auditionnés par le Sénat à
propos des sanctions contre l’Iran. Le jeudi 13, le hasard faisant
bien les choses, une audition avait
été prévue de longue date au Sénat
par la Commission des Banques sur le
thème : « Se protéger contre les
possibles menaces iraniennes : les
perspectives de l’administration
pour mettre en oeuvre de nouvelles
sanctions un an après » [19].
Wendy Sherman, l’ex-assistante de
Madeleine Albright devenue
sous-secrétaire d’État chargée des
relations avec le Congrès (Undersecretary
of State for Political Affairs),
fait le point sur les sanctions
mises en place contre l’Iran pour le
dissuader de développer un programme
nucléaire militaire et explicite le
nouvel effort US. Elle indique que
les principaux fonctionnaires du
département d’État sont mobilisés
pour convaincre tous leurs
partenaires dans le monde
d’interdire les déplacements des
Gardiens de la Révolution et leurs
activités à l’étranger. C’est donc
cela l’enjeu de toute cette
affaire : empêcher l’Iran d’exporter
sa révolution.
L’introuvable
mobileLorsqu’il était intervenu aux
côtés du secrétaire à la Justice, le
directeur du FBI avait comparé
l’affaire à « un scénario
hollywoodien ». Ce parallèle
frappe tous les commentateurs. En
effet, les films d’action ne sont
pas toujours très cohérents, mais
avec un bon suspens et des courses
poursuites, le spectateur n’a pas le
temps d’y songer. Cette fois
l’accusation contre l’Iran est trop
grosse pour ne pas être passée au
crible. Pour commencer, quel est le
mobile ?
Interrogé par le Washington
Post, le spécialiste de l’Iran à
la Rand Corporation, Alireza Nader,
exprime son scepticisme. Selon lui,
le scénario de cette affaire ne
correspond à rien. Surtout, « Pourquoi
l’Iran voudrait assassiner
l’ambassadeur saoudien à
Washington ? » [20].
C’est en effet totalement absurde,
l’ambassadeur Adel A. al-Jubeir est
un homme de confiance du roi
Abdallah avec lequel l’Iran
s’efforce d’entretenir les
meilleures relations possibles. Un
tel attentat ne manquerait pas
d’affaiblir le monarque au profit du
clan des Sudairis, ennemis acharnés
de Téhéran. Bref, pour l’Iran,
commanditer ce meurtre serait comme
se tirer une balle dans le pied.
Même son de cloche chez un autre
expert de la Rand, le professeur
Rasool Nafisi de l’université
Strayer, interrogé par le New
York Times. Selon lui en aucun
cas les Gardiens de la Révolution
n’opéreraient sur le sol
états-unien. Et d’ailleurs, fait-il
remarquer, la dernière opération
attribuée à l’Iran aux États-Unis
remonte à la période trouble de la
révolution, en 1980, avec
l’assassinat d’un opposant.
Sur CNN, les professeurs Jamsheed
K. et Carol E. B. Choksy expliquent
cette contradiction. Se référant à
une source anonyme états-unienne,
les experts indiquent que les
Gardiens de la Révolution auraient
agi de leur propre chef pour saboter
le rapprochement irano-US, voulu par
le président Mahmoud Ahmadinejad et
son nouveau ministre des Affaires
étrangères Ali Akbar Salehi, et
annoncé par eux en marge de
l’Assemblée générale de l’ONU. Le
complot aurait été commandité par
les généraux Ali Jafari et Qassem
Soleimani, commandants des Gardiens
de la Révolution, et le général
Rostam Ghasemi, ministre du Pétrole,
tous trois fidèles parmi les fidèles
de l’ayatollah Ali Khamenei [21].
Ce type de commentaire relève au
choix de la propagande de guerre ou
de l’escroquerie intellectuelle en
ce qu’il paraît savant, mais n’est
aucunement étayé. Peu importe, il
plaît aux médias et convainc les
téléspectateurs distraits. Suivent
une série de talk shows au
cours des quels des experts
s’engouffrent dans la voie ouverte
par Eric Holder et Joe Biden :
l’incohérence du complot n’atteste
pas que c’est un montage, mais
qu’une guerre oppose les dirigeants
iraniens entre eux. Immédiatement,
les divergences de point de vue et
les rivalités qui opposent les
personnalités politiques iraniennes
sont surinterprétées et présentées
de manière américanocentrique comme
si elles portaient sur la paix et la
guerre entre Washington et Téhéran.
Ces commentaires induisent l’idée
que certains éléments iraniens
incontrôlés souhaitent une
confrontation armée et que, dans ces
conditions, les États-Unis doivent
intervenir sans attendre que ces
éléments soient organisés.
Un scénario
hollywoodien ? certes, mais pour une
série B
Malgré tous ces efforts, la mise
en scène du « complot iranien »
s’essouffle. Certes, le prince Saoud
Al-Fayçal, ministre saoudien des
Affaires étrangères, dénonce
l’ingérence iranienne dans le monde.
Le Premier ministre britannique
David Cameron, les ministres des
Affaires étrangères français,
hollandais et kosovar expriment leur
vive préoccupation. Puis plus rien.
Juste le silence gêné de nombreuses
chancelleries qui sont fatiguées des
shows à l’américaine.
-
-
Gary Sick était chargé
du Proche-Orient au Conseil de
sécurité nationale sous la
présidence Carter. Il est connu
pour avoir mis à jour l’accord
secret entre le candidat Reagan
et l’Iran ("October Surprise").
Pour CNN, l’ancien responsable du
dossier iranien au Conseil de
sécurité nationale, Gary Sick note :
« L’Iran n’a jamais mené - ou
apparemment même tenté - un
assassinat ou un attentat aux
États-Unis et il est difficile de
croire qu’ils s’appuient sur un gang
non-islamique pour réaliser cette
missions parmi les plus sensibles
possibles. Dans cette affaire, ils
auraient compté sur un amateur et un
cartel de la drogue mexicain qui est
connu pour être infiltré à la fois
par les agents du renseignement
mexicain et US » [22] [23].
En effet, Los Zetas est composé par
d’anciens militaires mexicains dont
certains ont été notoirement formés
par les États-Unis à l’École des
Amériques.
Plus trivial, l’ancien agent de
la CIA Robert Baer, habitué des
médias, s’amuse pour Time
Magazine de ce scénario
grotesque. Comment l’administration
Obama peut-elle espérer faire croire
qu’une troupe d’élite comme la force
Al-Quods a pu sous-traiter une telle
opération à un vendeur de voiture
d’occasion et à une organisation
criminelle mexicaine ? Cela
ressemble plutôt à ces intoxications
dans les Mujahedeen e-Khalq [24]
se sont fait une spécialité et que
Washington enfourche avec
enthousiasme [25].
Si chacun comprend que
l’administration Obama invente ou
récupère de fausses accusations pour
durcir le ton vis-à-vis de Téhéran,
on comprend aussi que sa politique
est à l’endiguement, pas à la
guerre. Paradoxalement, ce brusque
accès de fièvre montre que les
États-Unis ne sont pas en capacité
de se confronter à l’Iran et
préfèrent sommer leurs partenaires
de renoncer à toute relation avec
l’Iran.
Narquois, le président iranien
Mahmoud Ahmadinejad conclut sur Al-Jazeera :
« Par le passé, l’administration
états-unienne a affirmé qu’il y
avait des armes de destruction
massive en Irak. Ils [les
États-uniens] l’ont dit avec
beaucoup de force, ils ont présenté
des documents et tout le monde a
dit : ’Oui, nous vous croyons, nous
souscrivons (…) Est-ce qu’on leur
demande aujourd’hui si ces
affirmations étaient vraies ?
Ont-ils trouvé des armes de
destruction massive en Irak ? Ils
ont fabriqué une poignée de papiers.
Est-ce difficile à faire ? La vérité
[sur ce prétendu complot] finira par
éclater et tout ira bien pour nous à
ce moment là ».
Document
joint :
Acte d’accusation. Affaire Etats-Unis
d’Amérique contre Manssor Arbabsiar et
Ali Gholam Shakuri
(11 octobre 2011)
(PDF - 2.5 Mo)
[1]
« Treasury
Sanctions Five Individuals Tied to
Iranian Plot to Assassinate the Saudi
Arabian Ambassador to the United States »,
US Department of Treasury, 11 octobre
2011.
[2]
Voir document téléchargeable au bas de
cette page.
[3]
« U.S.
Accuses Iranians of Plotting to Kill
Saudi Envoy »,
par Charlie Savage et Scott Shane,
The New
York Times,
11 octobre 2011.
[4]
« How an alleged plot to assassinate
Saudi ambassador was discovered along
the Mexican border », Associated Press,
12 octobre 2011.
[5]
« Iranian
plot may have involved ambassador’s
favorite restaurant. Cafe Milano ? »,
par Roxanne Roberts et Amy Argetsinger,
The Reliable Source,
The Washington
Post, 11
octobre 2011.
[6]
« Iran
behind alleged terrorist plot, U.S. says »,
par Jerry Markon et Karen DeYoung,
The
Washington Post,
11 octobre 2011.
[7]
« Friend :
Man accused in Saudi assassination plot
likes to be called ’Jack’ »,
par Ed Payne, CNN, 12 octobre 2011.
[8]
« Friend : Suspect in ambassador plot
’no mastermind », Associated Press, 12
octobre 2011.
[9]
« The
President and the King agreed that this
plot represents a flagrant violation of
fundamental international norms, ethics,
and law. They also praised the work of
intelligence and law enforcement
agencies that led to the disruption of
this plot, and reiterated the joint
commitment on the part of the United
States and Saudi Arabia to pursue a
strong and unified international
response that holds those responsible
accountable for their actions ».
[10]
« Summary
of Obama’s Call with King Abdullah of
Saudi Arabia »,
Maison-Blanche, 12 octobre 2011.
[11]
« Sen.
Dianne Feinstein on Iranian Plot :
‘There May Be a Chain of These Things’ »,
par Sunlen Miller, ABC News, 12 octobre
2011.
[12]
« This
plot, very fortunately disrupted by the
excellent work of our law enforcement
and intelligence professionals, was a
flagrant violation of international and
U.S. law, and a dangerous escalation of
the Iranian Government’s longstanding
use of political violence and
sponsorship of terrorism. This is not
just, however, about Iran and the United
States or even just about Saudi Arabia.
Targeting an ambassador violates the
Convention on the Protection and
Punishment of Crimes against
Internationally Protected Persons, which,
of course, includes diplomats. Iran is a
signatory to this convention. Iran is
also in agreement with the Security
Council resolutions to implement it.
This kind of reckless act undermines
international norms and the
international system. Iran must be held
accountable for its actions. In addition
to the steps announced by the attorney
general yesterday, the United States has
increased our sanctions on individuals
within the Iranian Government who are
associated with this plot and Iran’s
support for terrorism. We will work
closely with our international partners
to increase Iran’s isolation and the
pressure on its government, and we call
upon other nations to join us in
condemning this threat to international
peace and security. »
[13]
« American
Global Leadership at the Center for
American Progress »,
par Hillary Rodham Clinton, US
Department of State, 12 octobre 2011.
[14]
« It’s a
dangerous escalation of the Iranian
government’s longstanding use of
violence. And we consider an effort to
assassinate a diplomat in the United
States to be a flagrant violation of
international law. »
[15]
« White
House Press Briefing »,
par Jay Carney, 12 octobre 2011.
[16]
« A top Senate Dem says Iran plot may be
act of war », Associated Press, 12
octobre 2011.
[17]
« Daily
Press Briefing »,
par Victoria Nuland, Département d’État,
12 octobre 2011.
[18]
« Together with a team of U.S. experts,
I’m briefing individual members of the
#UN Security Council today on the
disrupted #Iran plot »
[19]
« Addressing
Potential Threats from Iran :
Administration Perspectives on
Implementing New Economic Sanctions One
Year Later »,
Banking Senate Commitee, 13 octobre
2011.
[20]
Washington
Post, op
cit.
[21]
« Terror
plot aids Iran hardliners, fuels enmity
with U.S. »,
par Jamsheed K. Choksy et Carol E. B.
Choksy, CNN. 12 octobre 2011.
[22]
« Iran has
never conducted — or apparently even
attempted — an assassination or a
bombing inside the U.S. And it is
difficult to believe that they would
rely on a non-Islamic criminal gang to
carry out this most sensitive of all
possible missions. In this instance,
they allegedly relied on at least one
amateur and a Mexican criminal drug gang
that is known to be riddled with both
Mexican and U.S. intelligence agents. »
[23]
« Did
Iran launch a plot against the U.S. ?
», CNN, 12 octobre 2011.
[24]
Voir notre dossier
Mujahedin-e Khalq.
[25]
« Washington
Bombing Plot Is Out of Character for
Iran’s Professional Killers »,
par Robert Baer,
Time Magazine,
12 octobre 2011.
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