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Tariq Ramadan.com
Un
Débat avec Marine Le Pen ?
Tariq Ramadan
Mercredi 7 novembre 2007
L’information
a d’abord circulé sur internet à partir d’un site où était
posté un article écrit sous un pseudonyme. Puis celle-ci a été
relayée par nos « amis » de toujours, Caroline
Fourest, Ian Hamel, puis Libération (désormais en
accointance avec Bernard Henri Lévy et Charlie Hebdo), etc.,
etc., etc. « Tariq Ramadan va débattre avec Marine le Pen »
la belle affaire ! Et en secret ! Dans les salons d’un
club de boursiers, « le gotha du CAC 40 », où
« l’alcool coulera à flot ». Sans doute y aura-t-il
des convergences entre eux comme il en existe, dit-on, entre Tariq
Ramadan et Alain Finkielkraut. La belle affaire !
Au
demeurant, les informations qui circulent sur le club de réflexion
qui organise la soirée, « The Kitson », sont erronées
et mensongères : il s’agit de débats sur invitation dans
un espace où la parole est libre et qui a fait le choix de la non
médiatisation. Les prix des inscriptions sont adaptés au type de
public-cible visé par « The Kitson ». J’y ai déjà
débattu avec
Robert Ménard
, directeur de Reporters sans frontières, comme j’ai déjà
participé à de nombreuses rencontres à travers le monde dans
des cercles de réflexion adoptant la même philosophie du débat,
en cercle choisi, profond, vif et « off ».
Quant
à débattre avec Marine le Pen, on peut se demander où,
vraiment, se situe le problème. Après avoir débattu avec
Nicolas Sarkozy et Philippe de Villiers pourquoi faudrait-il
refuser de confronter Marine le Pen ? Je n’ai eu de cesse
de répéter que la grande faiblesse des partis dits de la droite
classique ou de gauche était de ne pas affronter les thèses
de l
’extrême droite de façon claire et d’être incapables de délégitimer
ses arguments. Au contraire, c’est sur son terrain extrême que
Nicolas Sarkozy est venu pêcher des voix lors des dernières élections
et qu’il a ainsi dangereusement normalisé des thèses que ce
parti était seul à défendre il y a dix ans encore ! Le débat
critique est nécessaire, contre Marine le Pen, comme j’ai eu à
le faire contre l’extrême droite suisse en rencontrant et en
m’opposant à l’ancien Conseiller Fédéral Christophe
Blocher. Ce dernier avait un jour permis le dialogue et j’ai
salué cette initiative mais les termes de ce dernier étaient, de
mon côté, clairs (et ils le demeurent) : les thèses
d’extrême droite, du Front National comme
de l
’UDC, sont dangereuses, indéfendables et à combattre.
Je suis prêt au débat pour défendre mes convictions et ce loin
des hypocrisies entendues de certains intellectuels et d’une
partie de la classe politique qui n’hésitent pas à calculer et
à composer selon les circonstances ou en période électorale.
A
la suite du débat, un compte rendu sera finalement diffusé et
des interviews accordées afin de rendre compte de la teneur des
propos. Je m’exprimerais alors davantage sur la substance de la
confrontation, mais pour l’heure je ne peux que constater que le
vent de la diabolisation et des mensonges répétés n’a pas déserté
certains esprits retors qui, à défaut d’avoir appris à écouter,
nous prouvent qu’ils peinent à réfléchir
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