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El Watan
Territoires palestiniens : Une porte se
referme
T. Hocine
3 juin 2008 « Nous n’accepterons jamais la
poursuite de la colonisation qui constitue le principal obstacle
sur le chemin de la paix », a affirmé M. Abbas. C’est le Premier
ministre israélien qui a voulu, dimanche, avoir le dernier mot,
et, ainsi, avant de quitter son poste, tuer tout espoir de
parvenir à un accord de paix avec les Palestiniens, comme
l’avait souhaité le président américain. C’est pourquoi, le
président palestinien a affirmé, hier, qu’il serait
« difficile » de parvenir à un règlement de paix avec Israël.
Mahmoud Abbas faisait allusion, bien entendu, au renforcement du
processus de colonisation des territoires palestiniens, annoncé
dimanche par le cabinet israélien. Israël a, évidemment, bien
choisi le moment, puisqu’une telle décision a été annoncée 24
heures avant un nouveau sommet palestino-israélien, et avant une
rencontre entre MM. Ehud Olmert et George Bush. « Nous avons
attiré l’attention d’Israël et de la communauté internationale
sur le fait que si Israël ne met pas fin à la colonisation, il
sera difficile de parvenir à un règlement politique », a déclaré
M. Abbas à la presse, à Ramallah, à l’issue d’une rencontre avec
le chef de la diplomatie allemande, Frank-Walter Steinmeier.
« Nous n’accepterons jamais la poursuite de la colonisation qui
constitue le principal obstacle sur le chemin de la paix », a
affirmé M. Abbas. « Aujourd’hui, je vais voir Ehud Olmert. La
colonisation et le sort des prisonniers seront les principaux
sujets à l’ordre du jour », a-t-il ajouté. « Le temps presse. Si
l’on s’en tient au projet ambitieux de parvenir à un accord
cadre d’ici novembre », a , pour sa part, déclaré M. Steinmeier,
faisant allusion à l’élection présidentielle américaine en
novembre. « Je souhaite que l’on s’abstienne de tout ce qui
pourrait aller à l’encontre de ce projet », a-t-il déclaré, « ce
qui inclut la violence dans la bande de Ghaza, mais aussi la
construction de colonies qui rend les discussions entre Abbas et
Olmert tout sauf faciles », « Il faut bien reconnaître que les
discussions sont dans une mauvaise passe », a-t-il encore
ajouté. C’est dans ce climat que se tenait ce sommet. Déjà
compromises par l’absence de progrès, les chances de parvenir à
un tel accord semblent s’éloigner encore plus, du fait de la
crise politique en Israël. M. Olmert est poussé à la démission
après avoir été mis en cause dans une nouvelle affaire de
corruption. A la veille de la rencontre, Israël a provoqué l’ire
des Palestiniens en annonçant des projets de 884 nouveaux
logements dans la partie orientale occupée d’El Qods, alors que
la colonisation constitue déjà une des principales pierres
d’achoppement dans ces négociations. Le négociateur palestinien
Yasser Abed Rabbo a pour, sa part, accusé Israël de chercher, à
travers ses projets de colonisation, à « morceler » les
territoires palestiniens « en cantons isolés contrôlés par des
barrages et anéantir ainsi toute possibilité de création d’un
Etat palestinien indépendant ». Le mouvement islamiste Hamas,
qui contrôle la bande de Ghaza, a pour sa part qualifié de
« farce », cette rencontre. Il a accusé, dans un communiqué,
M. Abbas de « conférer une légitimité » à la colonisation juive,
en rencontrant le Premier ministre israélien au lendemain de
l’annonce des nouveaux projets à Jérusalem. Dans le cadre d’un
accord permanent négocié avec les Palestiniens, Israël dit
vouloir garder sous son contrôle les grands blocs
d’implantations en Cisjordanie et les quartiers juifs d’El Qods,
à la faveur d’échanges territoriaux. L’Administration Bush, qui
tente de remporter avec le processus de paix israélo-palestinien
un succès diplomatique nécessaire pour redorer son image ternie
au Proche-Orient par la guerre en Irak, a tenté de minimiser
l’impact de la crise politique en Israël sur les négociations.
« ll est certain qu’il y a eu des hauts, des bas et des
rebondissements dans ce processus. Nous l’avons constaté depuis
la conférence d’Annapolis », a déclaré jeudi dernier, un
porte-parole du département d’Etat, Tom Casey. « Mais je ne
crois pas que quoi que ce soit ait modifié l’engagement
fondamental des deux parties à aller de l’avant dans ce domaine,
ni notre désir de voir cela se produire et d’aider le processus
de toutes les façons possibles », a-t-il ajouté. Il reste qu’un
tel désir peut se transformer en volonté que l’Amérique peut
imposer. Tel est le bilan d’Ehud Olmert. Et il ressemble en tous
points à ceux de ses prédécesseurs, s’agissant du volet
palestinien.
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Publié le 3 juin 2008.
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