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Analyse
Faites entrer les
bouffons: D'autres vaines discussions avec Israël ?
Stuart Littlewood
Saeb Erekat et Mahmoud Abbas
Lundi 30 août 2010
Le champion palestinien - leur Chevalier
Blanc - se prépare à partir la semaine prochaine pour se battre
à la table des négociations contre le Chevalier Noir du régime
raciste et son gardien, le Grand Satan.
Les règles de la chevalerie ne seront pas appliquées, donc on ne
doute pas du résultat.
Cependant, le Chevalier Blanc n'est pas aussi blanc ou courageux
qu’il le semble. Désireux de respecter les volontés de son
maître, Mahmoud Abbas est un pigeon complaisant.
A cette occasion, Obama a claqué des doigts de façon autoritaire
et a annoncé qu'il voulait que les négociations directes
commencent "bien avant" que le Chevalier Noir (alias le Premier
ministre israélien Netanyahu) mette fin au gel partiel de la
colonisation illégale dans un mois.
Et, soit dit en passant, les élections de mi-mandat aux
Etats-Unis arrivent dans deux mois et Obama doit faire bonne
impression.
Donc, Abbas a bondi.
Et Abbas a dépassé d'au moins 18 mois la date de faire ses
valises quand il aurait dû démissionner de son poste
présidentiel. Il a prolongé unilatéralement deux fois son mandat
et a annulé les élections prévues. Il n'a pas de mandat
populaire et continue de ternir le blason palestinien, entachant
ainsi la seule démocratie au Moyen-Orient (Israël étant tout à
fait autre chose : une ethnocratie).
Dans l’excitation, tout le monde a oublié que le Hamas est le
pouvoir élu par voie démocratique en Palestine, même s’il a été
consigné de force dans la Bande de Gaza par Abbas et sa bande
armée par les Américains et leurs soutiens israéliens. Le Hamas
n’est pas invité à la table des négociations, alors, de toute
façon, quelle légitimité pourrait éventuellement avoir la
rencontre ?
Aucune condition préalable sauf celles d'Israël
Les négociations vont avoir lieu alors qu'Israël continue à
bombarder les civils palestiniens à Gaza, maintient son cruel
blocus terrestre et maritime et assassine tous les humanitaires
non armés qui navigue pour le briser, interdit les exportations,
limite durement les déplacements à l’intérieur des Territoires
occupés, procède à des démolitions de maisons, interdit l'accès
aux universités et aux lieux de culte, et se comporte en général
de manière brutale et barbare.
Israël n’a pas honoré ses précédents engagements de paix, et
tout indique qu’il veut seulement étendre davantage ses
frontières.
L'idée qu'il peut y avoir de véritables pourparlers dans ces
conditions est une insulte à l'intelligence du monde civilisé.
Abbas avait dit précédemment qu'il ne voyait pas beaucoup
d'intérêt à parler, mais il a subi des pressions qui l’ont fait
changer d'avis.
Netanyahu insiste lourdement sur le fait qu’il ne peut pas y
avoir de conditions préalables alors qu’il s’active à poser les
siennes, en excluant notamment tout retour des Palestiniens à
Jérusalem-Est, qui, comme chacun sait appartient aux
Palestiniens et est désignée comme étant leur capitale, et en
refusant de prolonger la suspension temporaire de construction
de colonies sur des terres volées.
La Palestine, comme toujours, est dirigée par des perdants. Le
principal négociateur d'Abbas, Saeb Erekat, est décrit comme un
éditeur de journal, mais il ne semble pas très habile à porter
la cause palestinienne à l'attention des médias du monde
extérieur.
Ses premiers tirs préviennent les Israéliens qu'ils doivent
choisir entre "les colonies ou la paix ... qu’ils ne peuvent
pas avoir les deux". Est-ce que cette balle magique d’Erekat
désarçonnera le Chevalier Noir ?
Le Droit et la justice ne sont pas au menu
Netanyahu dirige une fragile coalition de gens de droite et de
cinglés religieux. Il dit que s'il devait prolonger le moratoire
sur les colonies, cela pourrait déclencher l'effondrement de son
gouvernement.
Alors il doit continuer ses méthodes criminelles pour survivre.
Pour prouver que son sens de l'humour ne l'a pas encore
abandonné, il poursuit en disant : "Nous venons aux
pourparlers avec le désir sincère de parvenir à un accord de
paix entre les deux peuples qui protégera les intérêts de la
sécurité nationale d'Israël, pour qui le plus important est la
sécurité."
Les intérêts de la sécurité nationale des Palestiniens sont, et
ont toujours été, sans importance.
Et vous allez mourir de rire avec ce passage : "Il est
maintenant temps pour les Palestiniens et les Etats arabes de
saisir la main tendue d'Israël et d’essayer d’égaler
l’engagement inébranlable de l'Etat juif pour la paix par des
actions qui leur sont propres."
Un autre groupe pro-israélien, J-Street, affirme que les
négociations pourraient être la dernière occasion de sauver la
solution à deux Etats. "La fenêtre d'opportunité pour le
progrès est brève et la dernière. Nous croyons que l'avenir
d'Israël en tant que foyer juif et démocratique, pour ne pas
mentionner les intérêts vitaux des Américains dans la région,
sont en jeu", déclare le vice-président pour la Politique et
la Stratégie de J-Street, en prétendant que les meilleurs
intérêts de l'Amérique concordent avec l’expansionnisme raciste
et illégal d'Israël.
De la façon dont l'Amérique se comporte au niveau international,
on pourrait penser que le droit et la justice sont une sorte de
plats d’un menu à la carte que l’on distribue au hasard ou pas
du tout. Ou quelque chose que les Américains peuvent renvoyer en
cuisine si leurs papilles gustatives ne les aiment pas.
C’est scandaleux que M. Netanyahou soit encouragé à penser que
le respect de la loi est facultatif et, qu’en même temps, de
nouvelles concessions peuvent être arrachées, sous la
contrainte, à un peuple que les Israéliens ont opprimé et
escroqué depuis 60 ans.
Selon des reportages, le
groupe de pression pro-israélien, l’AIPAC (American
Israel Public Affairs Committee), dans l’une de ses
déclarations les plus farfelues à ce jour, a demandé à
l'Autorité palestinienne de "renoncer à ses tentatives de
longue date pour éviter de faire des choix difficiles à la table
des négociations et de cesser l'incitation contre Israël à la
maison et à l’étranger."
Du bavardage tout fait
Les négociations, bien sûr, n'ont rien à voir avec la paix.
Elles ont tout à voir avec la cupidité, la domination et le vol
de plus de terres. Le plan est d'avoir un leader palestinien
faible dans un coin et de faire avec lui une partie de bras de
fer afin de lui extorquer plus de concessions, jusqu'à ce qu'il
ne reste plus rien.
Est-ce vraiment le bon moment pour se mettre à genou ou faire
des courbettes devant quelqu'un d'aussi peu fiable qu’Obama ou
d’aussi criminel que Netanyahou ?
C’est certainement une occasion de rester fidèle aux principes
et passer au-dessus des médiateurs corrompus, en exposant des
arguments palestiniens convaincants fermement ancrés dans le
droit établi et la justice afin qu'il n'y ait pas de place à la
dérobade et réclamer à la communauté internationale ces mêmes
loi et justice qu'elle a approuvées.
Il faudrait donc une campagne de communication soigneusement
planifiée et exécutée de manière professionnelle pour que le
monde écoute, quelque chose que l'Autorité Palestinienne et
l'OLP, sous Abbas, ont fatalement négligées.
Mais Abbas dit que c'est sa "responsabilité nationale"
d’accepter les négociations.
Ceux à Ramallah qui ont osé désapprouver ont été rapidement
écrasés par ses hommes de main de la sécurité.
Abbas et Erekat appartiennent aux échecs minables du passé. Pour
la Palestine, l'avenir doit commencer quelque part. Cela
pourrait aussi bien être maintenant.
L’Amérique ne peut pas - non, ne veut pas - respecter le droit
international ou les résolutions de l'ONU. Comme les Israéliens,
les Américains ont un mépris cynique des droits de l'homme, sauf
les leurs. Donc, cela va à l'encontre des notions de franc-jeu
que de voir l'Amérique agir comme hôte et prétendre être un
médiateur honnête.
Abbas ne devrait rien vouloir savoir. S'il ne peut pas être
persuadé de se comporter selon les règles et partir, il devrait
au moins choisir la solution du bavardage tout fait. Cela a été
fait à l'ONU. Et l'ONU a traité Israël avec une générosité
estomaquante aux dépens des Arabes, d'abord avec son cadeau du
Plan de Partage de 1947 et plus tard avec l’acceptation des
gains territoriaux d'Israël représentée par la "Ligne Verte"
d’Armistice. Les Israéliens devraient accepter cette munificence
stupéfiante avec une humilité convenable, et s’en contenter.
Obama ferait bien de reconnaître que les décisions ont déjà été
prises. Elles sont inscrites dans les résolutions des Nations
Unies, dans le droit international, les Conventions de Genève et
dans la Déclaration universelle des droits de l'homme. Elles
attendent d'être appliquées par les nations qui ont pris part à
ces engagements solennels, y compris les États-Unis.
Alors s'il vous plaît, M. Obama, plus de bavardages. Arrêtez la
parodie et faites votre devoir.
Gagnez ce prix de la paix. Ou rendez-le.
Source :
http://dissidentvoice.org/
Traduction : MR pour ISM
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jour
Publié le 31 août 2010 avec l'aimable autorisation d'ISM.
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