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Opinion
Un démenti qui ne
convainc personne...
Soraya Hélou
Jamal Jarrah
Vendredi 15 avril 2011 Le député du Courant du Futur Jamal
Jarrah est un habitué des démentis. En 2001, lorsque le nom de
son neveu, Ziad, avait été évoqué comme l’un des membres du
commando qui avait exécuté les attentant du 11 septembre 2001,
il avait interdit aux membres de la famille de faire des
déclarations à la presse, se décrétant porte-parole de la
famille et affirmant ainsi que son neveu n’a rien à voir avec al
Qaëda. Tous les journalistes locaux et étrangers qui se sont
rendus à cette époque au village de la famille à Marj avaient eu
droit au discours creux de M.Jarrah qui démentait toute tendance
islamiste de son neveu. La participation de ce dernier avait été
pourtant officiellement déclarée par les autorités américaines.
Aujourd’hui, le voilà qui recommence à démentir les
informations diffusées par la télévision syrienne et relayées
par l’ambassadeur de Syrie au Liban sur son implication dans les
émeutes de Banias et de Lattaquié, alors que nul n’ignore ses
relations privilégiées avec l’ancien vice-président syrien Abdel
Halim Khaddam. Jarrah menace même de recourir à la justice…
libanaise bien sûr, en priant pour qu’entre-temps, le nouveau
gouvernement ne soit pas formé. En attendant, les milieux et les
médias proches du Futur ne cessent de mettre l’accent sur les
émeutes en Syrie et de présenter les faits comme si le pays
était en train de sombrer dans le chaos. Avant même de connaître
la teneur des réformes présentées par le régime, les analystes
politiques de la chaîne « Al Moustaqbal » et des médias affiliés
ont commencé à affirmer qu’elles seraient insuffisantes et que
la rue est en effervescence.
Au lieu par exemple d’annoncer la libération des détenus
arrêtés pendant les manifestations, ces médias ne cessaient de
répéter que le nombre des détenus politiques augmentait, ouvrant
leur tribune à tous ceux qui désiraient critiquer le régime. Si
ce n’est pas de l’incitation contre le régime syrien, comment
pourrait-on alors le qualifier? D’ailleurs depuis la chute du
gouvernement de Saad Hariri, les milieux proches du Premier
ministre chargé des affaires courantes ne cessaient d’annoncer «
des événements en Syrie ». Intuition fabuleuse ou analyse
visionnaire? Pourtant, ces grands analystes à l’intuition en
alerte n’avaient pas pu prévoir la chute de leur gouvernement,
alors comment auraient-ils pu prédire les troubles en Syrie
s’ils n’y étaient pas mêlés ou à tout le moins n’en étaient pas
informés?
Concernant la Syrie, on doit toujours penser au complot
puisqu’avec la résistance au Liban et l’Iran, ce pays s’inscrit
dans un même axe hostile aux projets américano-israéliens dans
la région. Alors que s’il faut en croire les dépêches révélées
par le site Wikielaks, le Courant du Futur et ses alliés du 14
mars seraient totalement dans le camp opposé, c’est-à-dire prêts
à exécuter toutes les directives américaines à condition de
garder le pouvoir sans partage.
Certains pourraient crier à la diffamation, mais tant que les
personnes concernées n’ont pas démenti ces dépêches comme le
leur a demandé le secrétaire général du Hezbollah sayed Hassan
Nasrallah dans son dernier discours, comment mettre en doute les
impressions et les rapports officiels des diplomates américains
en poste à Beyrouth? Toute la logique de l’attitude des
personnalités du Courant du Futur s’inscrit dans ce sens:
l’hostilité non dissimulée à la résistance et à ceux qui
l’appuient notamment l’Iran et la Syrie.
Pour mettre en faute cette logique, il aurait fallu M.Jarrah, un
démenti un peu plus convaincant. Sinon, malheureusement pour le
Liban, on ne peut s’empêcher de croire que les affirmations de
la télévision syrienne et des autorités de ce pays ont du vrai.
Jusqu’où peut aller l’implication dans les projets américains?
Apparemment, le champ d’action des pro-américains n’a plus de
limites géographiques…ni morales.
Article publié sur Résistance islamique au Liban
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