Opinion
Égypte :
L'inacceptable carnage
Silvia Cattori
Les forces de
sécurité égyptiennes arrêtent des
partisans du président déposé,
Mohamed Morsi, alors qu’ils dispersent
un sit-in près de l’Université du Caire
(Photo :
Xinhua/Landov/Barcroft Media)
Jeudi 15 août 2013
Utiliser des chars et ouvrir le feu en
tirant à balles réelles pour disperser
des foules d’hommes, de femmes et
d’enfants désarmés est un crime
inacceptable, quel que soit le jugement
que l’on peut porter par ailleurs sur la
politique mise en oeuvre par les
dirigeants des Frères musulmans.
Prétendre ensuite que la police a fait
preuve d’une « grande retenue » et qu’il
n’y aurait eu, durant cette journée dans
l’ensemble de l’Égypte, que 220 morts et
quelque 1’000 blessés, alors il y en
aurait eu dix fois plus, est une insulte
à l’égard des victimes et de leurs
familles.
Que demandaient ces hommes et ces femmes
rassemblés pacifiquement que l’armée
qualifie « terroristes » et a ordonné de
disperser par la force ? Ils demandaient
la libération de leur président
légitimement élu que la junte militaire,
qui a pris le pouvoir, a destitué et
emprisonné. Pourquoi ne l’avoir pas
libéré pour éviter un bain de sang qui
pourrait bien plonger l’Égypte et son
grand peuple dans le chaos et les
souffrances d’un affrontement sans
issue ?
Les Égyptiens qui appartiennent au
mouvement des Frères musulmans n’ont-ils
pas droit au respect et à un traitement
humain comme tous leurs concitoyens ?
Une Égyptienne
essaye d’empêcher un bulldozer militaire
d’écraser un jeune homme blessé
lorsque les forces de sécurité
égyptiennes sont intervenues pour
disperser les partisans
du président Mohamed Morsi dans la
partie Est du Caire, le 14 août 2013
Silvia Cattori
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