Sommes-nous gouvernés par des
psychopathes dangereux ?
L’astuce
du psychopathe : Faire croire que le « mal »
vient des autres (II)
Silvia Cattori
4
novembre 2007
DEUXIÈME PARTIE de l’entretien avec
Laura KNIGHT-JADCZYK et Henry SEE touchant le livre « Ponérologie
Politique » d’Andrzej LOBACZEWSKI.
Des
dirigeants dangereux parce que psychopathes ?
DEUXIÈME
PARTIE
Silvia
CATTORI : Les pervers seraient donc
ceux qui face aux problèmes qu’ils ont créés disent :
« C’est la faute des autres. Je n’ai rien à y voir » ?
Henry :
Exactement. Un exemple qui vient à l’esprit est celui du
psychopathe cité par HARE qui tua ses parents et qui ensuite
implora la compassion parce qu’il était orphelin !
Rien n’est jamais leur faute.
Ils ne sont jamais responsables de quoi que ce soit.
Laura :
J’aimerais expliquer un peu plus ce phénomène. Le psychopathe
est un individu qui divise le monde en blanc et noir, bien et mal,
et cette division est très rigide. La structure psychopathique
est organisée autour d’une structure très simple :
« c’est agréable : c’est bien /
c’est désagréable : c’est mal ». Mais ce
n’est pas parce que cette structure est rigide qu’elle est
rationnelle ou stable ! Les choses sont bonnes ou mauvaises,
mais ce qui est bon ou mauvais dépend des circonstances immédiates,
c’est-à-dire de ce que le psychopathe veut à ce moment-là.
Mais il ne s’agit pas d’un
« mécanisme de défense » ;
c’est juste que, pour le psychopathe, la réalité à prendre en
compte est centrée sur ce qui lui « est agréable »
sans tenir compte des autres êtres humains, excepté en tant
qu’objets qui peuvent satisfaire ses besoins. On pourrait
presque dire que la structure psychologique du psychopathe est équivalente
à celle d’un nouveau-né, et elle ne se développe jamais, ne
grandit jamais.
Un nouveau-né n’a pas de soi
interne, hormis en tant que centre d’un réseau d’entrées et
de sorties neurologiques qui recherchent le plaisir et rejettent
l’inconfort. Bien sûr, chez un psychopathe adulte, de circuits
neurologiques hautement développés ont évolué au cours du
processus d’apprentissage des meilleures méthodes pour obtenir
satisfaction de ses besoins et demandes.
Sous l’influence de cette
structure interne, le psychopathe n’est pas capable d’apprécier
les désirs ou besoins des autres êtres humains et les nuances
subtiles d’une situation, ou de tolérer l’ambiguïté. Toute
la réalité extérieure est filtrée via — rendue conforme à
— cette structure interne primitive.
Quand le psychopathe est frustré,
il semble ressentir que tout dans le monde « extérieur »
est contre lui et qu’il est bon, qu’il souffre sans mesure et
recherche seulement l’idéal d’amour, de paix, de sécurité,
de beauté, de chaleur et de réconfort. C’est à dire que quand
un psychopathe est confronté à quelque chose de déplaisant ou
de menaçant, ceci (personne, idée, groupe, ou quoi que ce soit),
est placé dans la catégorie « totalement
mauvais » parce qu’évidemment, si le psychopathe ne
l’aime pas, ça ne peut pas être bon !
Maintenant, venons-en au pire :
quand les preuves démontrant qu’un choix ou qu’un acte du
psychopathe a créé un problème ou a empiré une situation
s’accumulent, cela aussi doit être nié comme quelque chose
faisant partie du soi et projeté comme quelque chose venant
« de l’extérieur »
Cela signifie que tout ce qui est
défini comme « mauvais » est
projeté sur quelqu’un ou quelque chose d’autre, parce que la
structure interne du psychopathe n’admet aucun tort, aucun mal,
aucune erreur. Et gardez à l’esprit qu’ils ne fonctionnent
pas comme cela par choix, mais parce qu’ils ne peuvent pas faire
autrement. Ils sont faits ainsi. Ils sont comme le chat qui prend
plaisir à torturer une souris avant de la manger. C’est
exactement ce qu’ils font.
Les psychopathes sont des maîtres
de l’Identification Projective. C’est à dire qu’ils
projettent sur les autres tout ce qui est mauvais (souvenons-nous
que « mauvais » change en fonction
de l’objectif du psychopathe), ils tentent de manière
manipulatrice d’induire chez les autres personnes ce qu’ils
projettent. E Ils cherchent à contrôler les personnes qu’ils
perçoivent comme manifestant ces « mauvaises »
caractéristiques.
De cette manière, le psychopathe
prend du plaisir et sent qu’il « contrôle
la situation »
Gardez à l’esprit que ce que le
psychopathe considère comme bon n’a rien à voir avec la vérité,
l’honneur, la décence, la considération pour les autres, ou
avec tout ce que désire le psychopathe à un moment donné. De
cette manière, toute violation du droit des autres, tout acte répugnant
et malveillant peut être commis par un psychopathe et il dormira
comme un bébé (littéralement) la nuit parce qu’il n’a rien
fait de mal !
George BUSH et les néo
conservateurs peuvent détruire l’Irak et appeler ça « instauration
de la démocratie », cela ne leur pose vraiment aucun
problème. Les psychopathes israéliens peuvent usurper la
Palestine, massacrer les Palestiniens, justifier ces actes par la
Bible et s’en trouver bien. Bien sûr, quand ils sont en train
de mentir, ils le savent, mais dans leur for intérieur, ils
croient que le véritable bien est ce qui leur procure du plaisir
et les fait se sentir en sécurité dans ce monde. Et ils savent
que des êtres comme eux seront moralement condamnés et attaqués
par la majorité des autres êtres humains s’ils ne dissimulent
pas sous un masque de justification solennelle leurs impulsions à
satisfaire leurs désirs.
Silvia
CATTORI : Cela suggère-t-il que ces
« pathocrates » modernes, opérant au sein de ce
qu’on appelle aujourd’hui la « société de
l’information » ne sont guère différents des partisans
d’Hitler hier ? Même, seraient-ils encore plus dangereux
aujourd’hui, parce qu’ils auraient des outils plus sophistiqués
et seraient à même d’utiliser les divers moyens de
communication d’une manière plus consciente ?
Laura :
Cela résume très bien la situation.
Henry :
Le système pathocratique, c’est à dire un gouvernement
constitué de déviants psychologiques, produira des effets
similaires qu’il soit dissimulé sous le masque du fascisme, du
communisme ou du capitalisme. L’idéologie elle-même n’est
pas importante. Elle sert simplement de couverture et de point de
ralliement à un certain pourcentage de la population dont ils ont
besoin comme base de soutien.
Ce groupe de soutien croit aux
slogans et est incapable de voir derrière le masque. Un certain
pourcentage d’entre eux interprètera les slogans idéologiques
avec les yeux de la conscience et croira que le but est d’améliorer
notre sort. En conséquence, nous entendons des slogans sur la
fraternité de l’homme, ou celle des exploités, des expressions
creuses sur la justice et la liberté, l’apport de la démocratie
en Irak, etc., tandis que la réalité est impuissance, division
et asservissement. À mesure que certains individus qui
soutiennent l’idéologie en viennent à voir le gouffre entre
les idéaux et les actions des chefs du parti, certains s’en
vont et sont remplacés par d’autres.
Dans le monde d’aujourd’hui où
l’information est contrôlée par un petit nombre d’agences de
presse, et où ces agences ont beaucoup de points communs avec les
gouvernements pathologiques, un plus grand nombre de gens peuvent
être influencés et infectés par le processus de pensée
pathologique. Un exemple est la célèbre remarque que fit
Madeleine ALBRIGHT en 1996, quand on l’interrogea sur les cinq
cent mille morts en Iraq — la plupart étant des enfants —
conséquence de l’embargo. Elle répondit qu’elle pensait que
« cela en valait la peine »,
c’est à dire que ces morts étaient le prix nécessaire à
payer pour écraser Saddam Hussein. Il s’agit incontestablement
d’une logique pathologique, et pourtant combien d’Américains
ont-ils entendu cette réponse et n’y ont pas réagi ?
Quiconque n’a pas été scandalisé en entendant cette déclaration
a été infecté par la pensée pathologique, a été ponérisé.
L’infection pathologique a déformé sa pensée.
Silvia
CATTORI : L’absence de conscience
et l’insensibilité à la souffrance sont-elles ce qui distingue
clairement les psychopathes des gens "normaux" ?
Henry :
C’est probablement le point-clé que les gens doivent
comprendre. Depuis des années, des artistes, des écrivains, des
philosophes et d’autres tentent de comprendre pourquoi notre
monde est une vallée de larmes perpétuelle. Ils ont tenté de
trouver des explications moralistes. LOBACZEWSKI consacre la première
partie de son livre à une discussion sur la futilité de cette
approche, suggérant à la place une approche scientifique fondée
sur une compréhension du mal en tant que « maladie
de société », en tant qu’actes commis par des déviants
pathologiques au sein d’une société.
Privés de la capacité à éprouver
de l’empathie envers les autres, ces gens ne peuvent ressentir
cette souffrance, pas plus qu’un chat ne ressent la souffrance
d’une souris quand il joue avec elle avant de la tuer. BUSH peut
envoyer des milliers de soldats en Iraq ou en Afghanistan, où ils
seront tués ou mutilés pour la vie, et où ils tueront des
milliers de personnes et détruiront un pays entier, il peut
autoriser la torture sur les prisonniers, peut soutenir les
actions d’Israël dans les territoires occupés ou au Liban,
mais aucune des souffrances qu’il cause n’est réelle pour
lui. Chez ces personnes, il n’y a pas de structure mentale
appropriée pour traiter ces émotions. Ils en sont
physiologiquement incapables.
Laura :
Ils n’ont pas le matériel mental requis pour faire fonctionner
le programme d’empathie.
Henry :
La seule souffrance que connaît le psychopathe, c’est quand on
lui retire sa nourriture, et j’utilise le mot nourriture dans un
sens symbolique : c’est à dire quand il n’obtient pas ce
qu’il veut. Voilà le niveau de sa vie émotionnelle. Toute
autre chose que nous pensons voir en eux vient de notre propre
imagination qui projette sur eux notre propre réalité intérieure.
Et c’est ce que nous faisons
tout le temps, parce qu’il est très difficile de comprendre réellement
qu’il y a des gens dont la vie intérieure ne possède pas la
richesse qui caractérise celle des gens normaux.
Laura :
En réalité, quand nous projetons notre propre structure interne
sur le psychopathe, nous nous comportons surtout de manière
psychopathique ! Nous nous retrouvons dans un monde « noir
et blanc » où les nuances de l’existence humaine ne
sont pas prises en compte. Le fait est que tout le monde ne naît
pas égal en termes d’intelligence, de talent, d’apparence
physique, etc. Et de même que personne ne se ressemble
physiquement, ils sont différents dans leur structure
psychologique, même si certains éléments nous rassemblent en
tant qu’espèce.
LOBACZEWSKI fait remarquer que
c’est une loi de la nature universelle : plus
l’organisation psychologique d’une espèce donnée est élevée,
plus les différences psychologiques parmi les unités
individuelles sont grandes. L’homme est l’espèce la plus
hautement organisée ; par conséquent, ces variations entre
individus sont les plus grandes. À la fois qualitativement et
quantitativement, des différences psychologiques existent dans
toutes les structures du modèle de personnalité humaine.
L’expérience nous apprend que
les différences psychologiques entre les gens sont souvent la
cause de problèmes. Nous ne pouvons surmonter ces problèmes que
si nous acceptons les différences psychologiques comme une loi de
la nature et que nous en apprécions la valeur créative. Ces différences
sont un grand cadeau pour l’humanité, permettant aux sociétés
humaines de développer leurs structures complexes et d’être
hautement créatives tant au niveau individuel que collectif. Grâce
à la variété psychologique, le potentiel créatif de toute société
est cent fois plus élevé qu’il ne pourrait l’être si notre
espèce était psychologiquement plus homogène.
La personnalité humaine normale
est constamment en train d’apprendre, de se développer, de
changer. Un processus évolutif perpétuel est la situation
normale. Certains systèmes politiques et religieux essaient
d’induire une stabilité et une homogénéité excessives dans
nos personnalités, mais ceci malsain pour l’individu et la société
d’un point de vue psychologique.
Une société correctement éduquée
psychologiquement connaîtra et comprendra les différences, et
sera aussi au courant de la chose essentielle que les humains
normaux ont en commun : la capacité à développer une
conscience mature. De cette manière, les différences pourront être
célébrées et le potentiel créatif pleinement optimisé.
Silvia
CATTORI : S’il y a de plus en plus
de manipulateurs et de gens pervers à tous les niveaux, est-ce
parce que notre société favorise particulièrement les
narcissiques et les individualistes ?
Henry :
N’est-ce pas ce que nous voyons avec les valeurs des néolibéraux ?
L’idée entière du capitalisme est une idée narcissique. Aux
États-Unis, qui sont le modèle affiché au reste du monde, on
nous dit : « Tout le monde peut devenir
président ». C’est le mythe du succès individuel.
« Visez la Première place. »
« Si vous travaillez suffisamment dur, vous
aussi, vous pourrez devenir riche et réussir. »
« Si vous échouez, c’est votre propre
faute »
Face à cette mythologie, cette idéologie,
les psychopathes sont mieux équipés pour la réussite que les
gens de conscience, parce qu’ils n’ont pas de sensibilité éthique
ou morale qui mettrait un frein à leurs actions. Ils sont tout à
fait disposés à écraser n’importe qui pour arriver au sommet :
poignarder dans le dos, mentir, répandre des histoires sur leurs
rivaux sont tout à fait acceptables, sans jamais perdre de temps
avec des remords.
L’imposition du néolibéralisme
au reste du monde est aussi un moyen de ponériser de plus grandes
parties du globe. C’est une idéologie pathologique cachée sous
une pseudoscience économique.
Silvia
CATTORI : Commettons-nous une erreur
quand nous imaginons que les souffrances créées par Israël en
Palestine et par les États-Unis en Afghanistan et en Iraq par
exemple, prendront fin le jour où MM. Bush ou Olmert, ou
tout autre individu malfaisant, quitteront le pouvoir ? Les
causes sont-elles systémiques et même imperméables aux
changements de parti politique et de gouvernement ?
Henry :
Oui. Regardez les États-Unis. Chaque parti est le reflet parfait
de l’autre. Pour préserver l’image de la démocratie, les
deux sont nécessaires, les deux servent les mêmes maîtres. Mais
il n’y a aucun leader aux États-Unis qui se lève et parle du génocide
des Palestiniens. La mort de centaines de milliers d’Iraquiens
est passée sous silence. Il n’y a pas de place pour la
conscience au sein du gouvernement étasunien, des deux partis. Et
le contrôle de la presse, sans parler d’autres moyens comme le
chantage et les menaces, s’assurent que ceux qui pourraient
parler n’aient pas les moyens de le faire.
Israël est un État fondé sur un
grand mensonge : un « être suprême »
a déclaré qu’un petit groupe de gens était « son
peuple élu » et il leur a donné un petit bout de terre
au Moyen-Orient il y a des milliers d’années. (…) Nous avons
donc une grande partie du monde qui vit depuis des milliers
d’années avec des systèmes de croyance outrageusement absurdes
— si on prend les enseignements au pied de la lettre et non
comme des expressions déformées d’une vérité spirituelle supérieure
sous-jacente.
Comment le fait de changer un des
joueurs individuels (quel qu’il soit) de ce système va-t-il
changer une dynamique qui se déploie sur des milliers d’années ?
La structure pathocratique décrite par LOBACZEWSKI s’applique
non seulement aux gouvernements, mais aussi aux autres groupes et
organisations — partout où le pouvoir s’accumule. Les
organisations religieuses et les mouvements de libération peuvent
entrer en ponérisation, et ce qui à l’origine était peut-être
un outil de libération devient un outil d’asservissement.
Si, comme LOBACZEWSKI le suggère,
les psychopathes essentiels se reconnaissent entre eux et sont
capables d’œuvrer de concert pour atteindre des objectifs
communs propres à leur « espèce para-spécifique »,
en opposition avec nos intérêts, alors nous avons là un mécanisme
qui explique une structure de contrôle qui s’étend au loin,
dans les brumes du passé, lorsque les premiers psychopathes établirent
la première pathocratie. Soudainement, des théories qui jusque là
avaient été rabaissées au niveau de « théories
du complot » peuvent être examinées sous une nouvelle
lumière, par des méthodes qui expliquent comment elles peuvent
exister. Je pense qu’il s’agit là d’un domaine très
important à explorer plus avant.
On peut poser une autre question :
quel effet le fait de croire à un mensonge produit-il sur la
personnalité ? Y a-t-il une pathologie qui soit fondée sur
l’acceptation d’un mensonge fondamental comme pierre angulaire
d’un système de croyance ? Des études ont été réalisées
sur la « croyance » et le caractère
des vrais croyants. Mais si l’erreur originale n’était pas
tant la croyance que la croyance en un mensonge ? Toute
croyance est-elle une croyance en un mensonge parce que notre
savoir est imparfait ? Et une fois que nous sommes fixés sur
la « croyance » envers et contre
tout, subissons- nous une distorsion de notre personnalité ?
Mais pour revenir à votre
question, il semble qu’Israël ait une place spéciale dans le
monde aujourd’hui. Il peut ignorer la loi internationale et ne
pas s’inquiéter d’avoir à rendre des comptes. Il peut déclencher
des attaques brutales contre les Palestiniens et pourtant, il est
toujours dépeint comme la victime — une tactique typiquement
psychopathique. Les attaques contre les juifs dans le monde entier
sont cataloguées et dénoncées tandis que les mêmes actes
commis contre les Arabes et les musulmans sont acceptables — un
autre trait psychopathique. Nous avons émis l’hypothèse dans
d’autres livres que nous avons publiés, comme 911 :
The Ultimate Truth, que les psychopathes au sommet de la
pyramide ont choisi d’utiliser les personnes de confession juive
pour qu’ils jouent un rôle spécial dans le déclenchement
d’une grande purge de la population humaine. L’idée qu’il
existe "une grande conspiration juive" est l’histoire
dissimulatrice diffusée par les pathocrates psychopathiques pour
couvrir leurs propres plans. Il y a bien un complot, mais il
n’est pas "juif" ; il est pathologique.
Silvia
CATTORI : Les choses ne
peuvent-elles qu’empirer parce que le « mal » macro
social est le même « mal » qui affecte l’humanité
depuis l’aube des temps ? Un « mal » en quelque
sorte inhérent à la nature humaine et devant lequel nous sommes
impuissants ?
Henry :
Le mal n’est pas inhérent à la nature humaine — du moins pas
aux humains normaux qui ont été correctement éduqués. Cette
question est un des points les plus importants soulevés par
LOBACZEWSKI dans son analyse du système pathocratique. Ce Mal
systémique vient d’un petit groupe de gens qui n’ont pas de
conscience, soit parce qu’ils sont nés comme ça, c’est-à-dire
que ce sont des psychopathes génétiques, soit parce qu’en
raison de blessures subies dans leur enfance, ou de leur éducation,
leur conscience est morte ou s’est flétrie.
Par exemple, LOBACZEWSKI pense que
STALINE était un caractéropathe. C’est à dire qu’il n’était
pas né psychopathe, mais les traits pathologiques se développèrent
suite à des blessures subies dans son enfance. Son type de
pathologie peut être identifié. Donc en fait, les recherches de
LOBACZEWSKI sont libératrices parce qu’elles nous délivrent de
l’idée que ces actes horribles commis par le Mal font partie de
la « nature humaine » normale. Ces
individus sont comme des microbes pathogènes dans un corps —
comme un cancer dans la société, ou comme la lèpre.
Certainement, un corps peut être rongé et détruit par la
maladie, mais c’est du fait de la maladie, pas du corps lui-même.
Nous ne saurons pas réellement ce
qu’est la nature humaine tant que nous n’aurons pas supprimé
l’influence pathocratique et que nous ne serons pas capables de
fonder une société vraiment humaine, c’est-à-dire menée et
caractérisée par des valeurs en accord avec notre nature la plus
élevée, notre conscience.
Silvia
CATTORI : Nous avons vu la facilité
avec laquelle M. George BUSH ou M. Tony BLAIR sont
capables de mentir publiquement. Ils ne clignent même pas des
yeux, lorsqu’ils mentent de façon pareillement éhontée.
Pensez-vous que des menteurs comme MM. BUSH et BLAIR, qui présentent
les caractéristiques du narcissique et du manipulateur, soient nés
pervers/pathologiques ?
Henry :
Nous ne sommes pas psychologues et nous ne donnerons aucun
diagnostic concernant des individus précis. Nous notons cependant
que des histoires sur BUSH ont circulé, d’après lesquelles il
faisait exploser des grenouilles avec des pétards quand il était
enfant. Il est également complètement irresponsable. Rien
n’est jamais sa faute. BLAIR a le charme tranquille si fréquemment
remarqué par les psychologues étudiant la question de la
psychopathie. En ce qui me concerne, ce sont des personnages
pathologiques. Mais ce qui est important, c’est le système, le
système pathocratique. Les individus jouent différents rôles au
sein du système selon leur type.
Silvia
CATTORI : Ces traits sont-ils
intrinsèques à l’individu et peuvent-ils être corrigés ?
Henry :
La correction dépend de beaucoup de variables. Avant de penser à
corriger ces anomalies, il nous faut trouver les moyens de nous
protéger de leur influence. Cela signifie, primo, d’admettre
que de telles personnes existent et se retrouvent à des postes de
pouvoir, et secundo, d’apprendre à reconnaître les signes de
leurs manipulations et les caractéristiques pathologiques de
notre propre processus de pensée, afin de nous libérer de leur
influence.
Laura :
Comme le dit Henry, il y a beaucoup de variables. Quand on parle
des psychopathes, spécifiquement, le consensus général actuel
est que non seulement on ne peut les guérir, mais qu’on ne peut
les traiter.
Le premier problème est que si
vous voulez traiter une maladie, vous devez avoir un patient. Le
mot patient vient du latin et signifie « souffrir »
Un patient, par définition, est quelqu’un qui souffre et
cherche un traitement.
Les psychopathes ne ressentent pas
de détresse et ne pensent pas qu’il y ait quoi que ce soit qui
n’aille pas chez eux, ils ne subissent pas de stress ou de névrose,
et ne recherchent pas de traitement volontairement. Ils ne considèrent
pas que leurs attitudes et comportements soient en quoi ce que
soit mauvais, et les nombreux programmes de traitement qui ont été
établis pour les aider à « développer de
l’empathie » et des compétences interpersonnelles
n’y changent rien. Le psychopathe ne reconnaît aucun défaut
dans sa psyché, aucun besoin de changer. Ils seront cependant
d’accord pour participer à des programmes de traitement en
prison afin de pouvoir être libérés.
Quand on examina le taux de récidive
des psychopathes et d’autres criminels en traitement, on découvrit
que le taux de récidive général était aussi élevé dans le
groupe traité que dans le groupe non traité, 87% et 90%
respectivement, cependant le taux de récidive violente était
considérablement plus élevé dans le groupe traité que dans le
groupe non traité : 77% et 55% respectivement. Par
contraste, les non psychopathes traités avaient des taux considérablement
plus bas de récidive générale et violente — 44% et 22%
respectivement — que les psychopathes non traités — 58% et
39% respectivement.
Il semble donc que les programmes
de traitement fonctionnent pour les non psychopathes, mais
aggravent en fait le cas des vrais psychopathes. Un journaliste
canadien faisant un reportage sur cette étude a écrit :
« Après leur libération, on a découvert
que ceux qui avaient les meilleures notes en terme de « bonne
réaction au traitement » et qui avaient les plus hautes
notes en « empathie » étaient ceux qui étaient les
plus enclins à récidiver après leur libération. »
Voilà les psychopathes : ils peuvent simuler n’importe
quoi pour obtenir ce qu’ils veulent.
La question est celle-ci :
comment une thérapie peut-elle empirer le cas d’une personne ?
Robert HARE émet la suggestion que la thérapie de groupe et la
thérapie d’orientation psychanalytique aide en réalité les
psychopathes à développer de meilleurs moyens aux fins de
manipuler, tromper et se servir des gens, mais ne les aide en rien
à se comprendre eux-mêmes.
FREUD a argué que les
psychopathes ne pouvaient être traités par la psychothérapie,
précisément parce qu’avoir une conscience était un pré
requis nécessaire pour faire appel à la psychothérapie. C’est
la conscience, jointe à la capacité de se préoccuper des
autres, qui poussent à l’examen attentif de nos motivations —
tout cela est à la base de notre comportement. Les psychopathes,
eux, n’ont pas de conscience et n’éprouvent pas d’intérêt
pour les autres, par définition.
Silvia
CATTORI : Comment peut-on savoir si
l’on n’est pas soi-même psychopathe ? Que l’on n’a
pas soi-même été influencé par les effets de leur
perversion/pathologie pendant qu’ils occupaient des postes de
pouvoir au sein d’une administration où nous nous trouvions —
au sein d’un syndicat, d’un parti politique ou d’ailleurs ?
Laura :
Pour la première partie de votre question, laissez-moi vous dire
que ce n’est pas une question inhabituelle — pour un être un
humain normal — mais maintenant, vous avez probablement compris
que si une personne pense qu’il pourrait y avoir quelque chose
« qui ne va pas » chez elle,
c’est qu’elle n’est pas psychopathe ! Souvenez-vous :
le/la psychopathe ne peut tout simplement pas concevoir que
quelque chose n’aille pas chez lui/elle.
Henry :
Il est tout à fait possible — à vrai dire, terriblement commun
— de devenir ponérisé, selon les termes de LOBACZEWSKI,
c’est-à-dire d’être infecté par ce mal. C’est ce qui
arrive quand vous commencez à accepter le raisonnement
pathologique comme quelque chose de normal. Nous avons utilisé
l’exemple de Madeleine ALBRIGHT plus haut. Prenez le sport
professionnel, comme autre exemple. L’intimidation sur le
terrain en tant que composante légitime d’un sport comme le
football est aujourd’hui acceptée comme quelque chose de
normal. Nous avons vu durant la dernière Coupe du Monde, l’an
dernier, que MATERAZZI avait impitoyablement provoqué ZIDANE
pendant le match de finale. Les gens n’ont rien trouvé à
redire. Ils acceptent que cela fasse partie du jeu aujourd’hui.
Cependant, une telle violence verbale n’a rien à voir avec le
football. Elle ne fait partie du jeu que parce que le monde du
sport professionnel, et le monde du sport en général, ont été
ponérisés. Ce qui est pathologique a fini par être accepté en
tant que norme.
Et dès qu’une influence de ce
type est acceptée, cette infection s’étend. Quand nous commençons
à faire nôtres des formes de pensées pathologiques, à les
accepter en tant que normes, notre capacité à réfléchir se détériore.
Silvia
CATTORI : Quand vous dites qu’il y
a environ 6% de pervers, d’individus pathologiques dans la
population humaine, comment êtes-vous arrivés à ce nombre ?
Henry :
Les 6% de LOBACZEWSKI viennent de son analyse et de celle des
autres membres du groupe avec lequel il travaillait. Mais c’était
pour la Pologne. Il est possible que les taux varient selon les
pays, suivant leurs histoires particulières. Si nous regardons
l’Amérique du Nord ou l’Australie, des régions en partie
colonisées par des gens forcés de quitter leurs foyers, des
criminels, des aventuriers, nous pouvons nous demander si la
perspective de conquérir des continents peut ou non avoir attiré
certains types plus que d’autres. L’histoire de l’Ouest américain
par exemple, et le génocide des peuples indigènes,
n’indiquent-ils pas une incidence plus élevée de psychopathie ?
Peut-être le niveau aux États-Unis est-il plus élevé
aujourd’hui à cause de cela.
Laura :
Une récente étude portant sur une population universitaire a
suggéré la possibilité que 5% ou plus de cet échantillon soit
considéré comme psychopathique. C’était une étude sérieuse
destinée à dénicher les psychopathes qui ne sont pas criminels
mais qui sont, au contraire, des individus qui réussissent au
sein de la communauté. Cette étude a aussi démontré que la
psychopathie se produit bien au sein de la communauté et à un
taux probablement plus élevé que prévu ; et il apparaît
que la psychopathie et les troubles de la personnalité se
recoupent peu, en dehors du « Trouble de la
personnalité antisociale ». Manifestement, un travail
est nécessaire dans le but de comprendre les facteurs qui différencient
le psychopathe qui respecte la loi (bien qu’il ne respecte pas
la morale) du psychopathe qui enfreint la loi. Cela éclaire un
des problèmes majeurs de la recherche qui a été menée jusque là,
et qui s’est concentrée principalement sur des échantillons médicolégaux.
Silvia
CATTORI : La psychopathie
inclut-elle les hommes et les femmes en général ?
Laura :
Bien que la grande majorité des psychopathes soient des hommes,
il y a des femmes psychopathes. Le rapport est de plus d’un
homme sur dix contre approximativement une femme sur cent.
Silvia
CATTORI : Comment peut-on établir
que c’est plus fréquent chez les hommes ? Cela
signifierait que sur l’ensemble de la population, presque une
personne sur dix a des tendances psychopathiques plus ou moins
fortes qui la poussent à créer un climat de conflit ?
Laura :
Cela a été établi comme moyenne d’après différentes études.
Comme celle citée plus haut portant sur une population
universitaire (des étudiants en psychologie, d’ailleurs, ce qui
devrait nous faire réfléchir !) donne un chiffre de 5% ou
plus, nous pourrions penser que ces chiffres aussi élevés étaient
dus à l’échantillon. D’autre part, cette étude a peut-être
révélé des individus au comportement psychopathique qui n’étaient
pas nécessairement de vrais psychopathes. Bien sûr, le chiffre
pourrait être plus élevé à tel ou tel endroit, dans telle
profession comparée à telle autre, etc. Ce qu’il est nécessaire
de garder à l’esprit, c’est que les psychopathes, à cause de
leur nature, s’élèvent au sommet quel que soit le milieu où
ils se trouvent. Alors ne vous imaginez pas qu’ils sont en bas
de l’échelle sociale, dans les bas-fonds de la société, et
que vous ne les rencontrerez pas ou ne serez pas affectés par
eux.
Silvia
CATTORI : Ce pourcentage semble très
bas. Concerne-t-il seulement les pervers qui ont une position
dominante et qui sèment la discorde et le désordre où qu’ils
aillent ?
Henry :
Il peut sembler bas parce que dans une société ponérisée,
beaucoup de gens deviennent infectés par la maladie. Ils voient
ce que font les autres, et n’étant pas assez forts eux-mêmes
pour suivre leur propre code moral, si ce code diffère de celui
de leurs voisins, ils suivent le troupeau. Ces gens sont le
soutien de base du statu quo. Ils ne sont peut-être pas eux-mêmes
psychopathes, mais ils soutiennent et défendent le statu quo.
Un autre aspect pour maintenir le
soutien de base est le recours à la crainte, à des menaces
ouvertes d’emprisonnement et de torture, à la crainte d’être
étiqueté comme différent, comme « opposant au régime »,
et autres jugements de même acabit.
Laura :
Gardez aussi à l’esprit les 12% d’individus sensibles à
l’influence et au mode de pensée psychopathique. À la fin,
vous avez un total de 18% ou plus d’une population donnée qui
cherche à soumettre et à contrôler le reste. Si vous considérez
alors ce reste, les 82%, et gardez à l’esprit la bell curb
[courbe de Gauss — NdT], au moins 80% du reste suivra celui —
peu importe qui — qui est au pouvoir. Et puisque les
psychopathes ne sont aucunement limités dans leurs actes pour
arriver au sommet, ceux qui sont au pouvoir sont généralement
pathologiques. Ce n’est pas le pouvoir qui corrompt, ce sont les
individus corrompus qui recherchent le pouvoir.
Ceci
est la DEUXIÈME PARTIE d’un texte qui en comporte TROIS
:
Première
partie
Troisième partie
Traduit de l’Anglais par Henri R. pour Futur Quantique
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