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Gaza
Nuages suivis
d'éclaircies
Serge Charton
Ziad Medoukh
Jeudi 15 juillet 2010
Quand ils se réveillèrent ce matin là, les Gazaouis n’en crurent
pas leurs yeux. Le ciel, lui aussi s’était mis de la partie. Une
bande de nuages blancs formait des
barbelés infinis.
D’autres, effrayants, constituaient un mur avec des miradors
inquiétants qui les surveillaient. Des cumulonimbus composaient
des chicanes de check- point barrant l’horizon. Nul
échappatoire, même en regardant en l’air, même en rêve,
l’enfermement semblait complet…..
La
nouvelle se répandit rapidement dans la ville, et tous les
Gazaouis, incrédules scrutaient
intensément le ciel, guettant désespérément une
éclaircie, même fugace, espérant au moins un seul
rayon de soleil. Mais la
situation demeurait bloquée, rien ne bougeait, l’air de la
matinée restait anormalement stable. Le temps semblait suspendu,
chacun retenait son souffle…..
Soudain, à midi, la ville se vida. Un silence étrange, une
atmosphère lourde envahit les rues. Tout le monde, dans la
crainte d’éléments déchaînés d’une ampleur exceptionnelle
s’était réfugié chez lui et avait allumé la télé pour écouter
les informations.
Enfin,
monsieur météo
fit son apparition sur le petit écran, le silence
s’épaissit.
En s’éclaircissant la voix, le présentateur, avec calme
annonça :
« Chacun d’entre vous a pu constater l’état du ciel.
Les nuages peuvent rester dans cette position indéfiniment …. »
A ce moment là, on entendit des cris de désespoir !!!
-« mais il existe une solution : Sortez de vos maisons, grimpez
sur les toits, les collines, et avec l’aide des citoyens du
monde, soufflez, soufflez, tous
ensemble !!!...alors se formera un vent de paix si
puissant qu’il balaiera
les nuages. »
Ainsi fut fait, le
soleil rayonna, le ciel redevint limpide, et l’on distinguait
nettement au large quelques points blancs, les voiles de
l’espoir, sur le bleu de la mer . Quand ils les virent, les
Gazaouis, fatigués, n’en crurent pas leurs yeux.
Une immense clameur jaillit. Des youyous fusèrent et
réveillèrent Ziad.
Texte écrit en juin 2009, modifié en juin 2010
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