Opinion
Syrie : Nous
n'oublierons pas la leçon !
Sami Kleib
Mercredi 23 janvier
2013
Dans moins de 2 mois la crise syrienne
aura atteint sa deuxième année. Le
premier appel à la démission du
président syrien par son homologue US,
M. Barack Obama, a été lancé il y a 18
mois, le 18/08/2011 ; précédé par celui
du président français Nicolas Sarkozy,
le 28/05/2011. Entretemps, des
dirigeants turcs et arabes n’ont cessé
d’annoncer son départ...
Pourtant, M. Bachar al-Assad est
toujours fidèle à son poste, tandis que
le ministre russe des Affaires
étrangères, M. Sergueï Lavrov, déclare
que son éviction du pouvoir « est
impossible à mettre en oeuvre » ; que
l’un des plus importants conseillers du
Guide suprême iranien, M. Ali Akbar
Velayati, parlant des limites
acceptables par son pays quant à la
situation syrienne, avertit qu’« Assad
reste une ligne rouge » ; et que le
ministre syrien des Affaires étrangères,
M. Walid al-Mouallem, contredit tout ce
qui a pu être colporté à ce sujet et
notamment les interprétations
consécutives aux déclarations du
vice-président syrien, M. Farouk al-Chareh,
ajoutant que ceux qui persistent à
soumettre la « solution politique » au
départ d’Al-Assad assumeront la
responsabilité de la poursuite de la
guerre en Syrie ! [Intervention
télévisée du 19 Janvier 2013 sur Al-fadaiya,
NdT].
Par conséquent, la déduction logique qui
s’impose est que « l'axe
Russie-Iran-Syrie » a tenu bon et qu’il
se dirige probablement vers des
solutions politique et sécuritaire qui
mériteraient de revenir sérieusement sur
les causes premières de ces événements,
lesquelles pourraient bientôt influer
sur la situation libanaise et sur ce qui
s’y prépare du point de vue loi
électorale, entre autres. Ce, d’autant
plus que de Moscou à Téhéran en passant
par la Syrie et le Liban, conviction est
faite que ce qui se passe en Syrie est
la manifestation d’une « guerre froide
mondiale » où Damas est devenue le lieu
de la victoire ou de la défaite, tant
qu’un compromis n’a pas été trouvé.
Ces jours derniers, ceux qui ont pu
rencontrer le président syrien [dans sa
résidence que, contrairement aux
rumeurs, il n’a pas quittée], se sont
dits surpris par son calme et la
tranquillité de ses propos. Pour lui,
l'équation s’est inversée ; l’État
syrien restera droit dans ses bottes
tant que cette guerre se prolongera ; le
combat n’est pas à situer entre le
pouvoir et l'opposition mais entre
l'État et des terroristes et, quoi qu’il
en coûte, il se poursuivra jusqu’à
l’éradication du dernier d’entre eux. Il
n’a jamais douté ni de son gouvernement,
ni de l’armée syrienne. Il n’a jamais
douté de l’allié russe sur le plan
international, ni de l’allié iranien sur
le plan régional. Il dit d’un ton
rassurant : « Dès le départ, nous avons
dit que notre alliance stratégique avec
la Russie ne changerait pas à tous les
virages, beaucoup pensaient que nous
exagérions ! ». Pour rappel, cette
alliance s’est effectivement dessinée
début 2007, et n’a cessé de se renforcer
jusqu’à devenir le rempart solide contre
toute tentative de frappes contre la
Syrie, aussi bien au sein de l’Assemblée
des Nations Unies qu’au de Conseil de
sécurité.
Ainsi, le Président syrien ne semble pas
inquiet de l'expansion de « l'opposition
armée », et disposerait de nombreux
indices confirmant que l’armée syrienne
est capable de résoudre nombre de
batailles reportées à plus tard. Il
n’empêche que la géographie syrienne a
permis à des médias anti-syriens de
divulguer leurs « clichés » sur le
soi-disant échec inévitable des forces
de sécurité syriennes, aidés en cela par
une répartition de la population ne
permettant pas à l’armée de rester sur
place dans beaucoup de régions
nettoyées. De fait, l’armée se retire
une fois les nombreux éléments armés
éliminés, voire exterminés, mais
d’autres éléments arrivent ! Ceci dit,
Assad est néanmoins convaincu que
« l'environnement leur devient de plus
en plus défavorable », nombre de
citoyens s’étant mis à aider
efficacement l'armée pour les démasquer
ou indiquer leurs repaires.
Cet optimisme du président syrien va de
pair avec nombre de nouvelles donnes
internationales et régionales
1.
La réelle inquiétude des USA de voir « Jabhat
al-Nousra » et les djihadistes
l’emporter au détriment de l'opposition
« acceptée par l’Occident », associée à
la quasi certitude que l’armée syrienne
restée soudée depuis bientôt deux années
n’est plus susceptible de se laisser
désolidariser. Idem pour le corps
diplomatique, malgré tous les efforts de
l’ex ambassadeur US à Damas, Robert
Ford. Ce dernier, qui dès le deuxième
mois de la crise syrienne a eu beau
tenter des percées majeures au niveau
des institutions sécuritaires et
diplomatiques en poussant officiers et
personnalités alaouites à la dissidence,
aurait fini il y a quelques jours
par lever les bras au ciel en avouant
avec amertume: « Je ne sais comment
Assad quitterait, il se peut qu’il ne
quitte jamais, il ne veut pas
quitter ! ».
Cet aveu pourrait trouver écho dans les
chancelleries occidentales, y compris au
ministère français des Affaires
étrangères !
Car, les Mouvements djihadistes ne
plaisantent pas et, comme l’a dit un
responsable syrien, « la magie s’est
retournée contre les magiciens ! ». En
effet, les Américains et certains
Européens sont surpris de constater que
la permission qu’ils ont accordée à
quelques djihadistes pour traverser
leurs frontières avant de s’infiltrer en
Syrie par la frontière turque, a dépassé
leurs attentes ! Du Sinaï à l'Irak et à
la Syrie en passant par la Jordanie et
le nord du Liban, les djihadistes se
sont disséminés dans le corps de
l’Orient. Il est donc devenu nécessaire
de fermer les yeux sur les opérations de
l'armée syrienne pour les éliminer.
Autrement dit, plus l’armée syrienne en
éliminera, moins le fardeau des
occidentaux pèsera !
2.
L'intervention française au Mali,
l'enlèvement d'Occidentaux en Algérie,
et l'incapacité de libérer un otage en
Somalie, ont fini par réveiller les pays
occidentaux ! De nombreux contacts ont
eu lieu ces derniers jours entre Paris,
Washington, Londres et certains pays
arabes pour endiguer cette marée
djihadiste aussi rapidement que
possible. Des sources françaises ont
même accusé certains dirigeants arabes
de promouvoir un climat propice aux
djihadistes et à Al-qaïda, pendant que
d’autres doigts tout aussi accusateurs
désignaient ceux qui avaient armé cette
organisation en Libye. Mais, un ouvrage
en cours de rédaction devrait bientôt
paraître en France et mettre en lumière
l’influence néfaste du Qatar sur
certains pays arabes et européens, dont
la France… sans pour autant espérer
connaître le réel degré d’implication de
ce dernier pays dans la crise syrienne
ou ouest-africaine avant de longs mois !
3.
Le changement d’optique de certains
dirigeants arabes. À commencer par le
roi de Jordanie qui aurait confié à
Abdel Bari Atwan du journal « Al-Quds
al-Arabi » et à l’écrivain jordanien de
gauche Nahed Hattar : « Le président
Assad reste mais
l’équation
est en cours de modification ! ». Des
membres du Renseignement jordanien
auraient confié la même chose à leurs
homologues libanais et syriens. Quant
aux monarques saoudiens, des contacts
discrets se poursuivraient entre Riyad
et Damas. Il semble qu’ils aient calmé
la tempête sans avoir abouti à de grands
résultats, mais ce serait un bon début.
D’ailleurs, Damas ne se réfère pas au
pouvoir central de l'Arabie saoudite,
mais plutôt à des parties influentes
dont l’une des plus éminentes
exprimerait déjà une opinion différente
sur l'intervention en Syrie. Le Qatar
reste le principal accusé même si Walid
al-Mouallem a nommément cité le Qatar,
l'Arabie saoudite et la Turquie [en tant
qu’ États responsables du financement,
de l’armement et de l’hébergement des
terroristes sous direction US ; NdT] [1].
Ceci dit, la Syrie n’est pas la seule à
accuser le Qatar ; des
responsables
algériens, irakiens, libanais et
égyptiens ne cachent plus leur
exaspération devant l’entêtement des
Qataris à armer l’opposition.
4.
L’entente russo-américaine sur plusieurs
points de détails concernant la crise
syrienne, accompagnée par des
changements fondamentaux dans
l'administration Obama. Cette entente
étant principalement basée sur l'Accord
de Genève du 30 Juin 2012, il est donc
indispensable de trouver un règlement
associant les autorités actuellement au
pouvoir et les parties d'opposition.
Damas accepte la réactivation de la
mission de M. Lakhdar Brahimi, mais
selon ses propres termes. De son côté,
Moscou n'acceptera pas que l’on fasse
pression sur Al-Assad pour l’obliger à
quitter le pouvoir ; M. Lavrov ayant
explicitement souligné à ses homologues
européens qu’Al-Assad est toujours très
populaire en Syrie, ce qui l’autorise à
se présenter au suffrage universel et
éventuellement à gagner les prochaines
élections présidentielles. Quant aux
Iraniens, il suffirait de passer par
Téhéran pour comprendre qu’il
n’y a pas place pour les tergiversations
réclamant le départ d’Al-Assad, et aussi
pour mesurer l’étendue de leur colère
contre les dirigeants qataris et la
sévérité de leur blâme à
l’encontre des dirigeants de la Turquie.
5.
Le net recul du rôle de la Turquie,
malgré les vociférations obligées contre
le président syrien. Le premier ministre
Erdogan serait d’ailleurs parfaitement
conscient de l’impasse dans laquelle il
s’est engagé. De sources parisiennes,
son ministre des Affaires étrangères, M.
Ahmet Davutoglu, serait en passe d’être
remercié. Il semble que les autorités
syriennes soient arrivées à une mutuelle
compréhension avec les Kurdes. Les
combattants du « Parti
des travailleurs du Kurdistan »,
ou PKK, seraient devenus un rempart
contre les attaques venant de Turquie
avec, selon la rumeur, d’autres
surprises en perspective. Un responsable
de l‘OTAN assure que les antimissiles « Patriot »
ont été installés en Turquie pour
protéger la Turquie non pour qu’elle
attaque ! Ankara est donc inquiète pour
sa sécurité, alors que M. Erdogan n’a eu
de cesse de prédire le départ d’Al-Assad,
tandis qu’une question reste en
suspens : l'assassinat des trois
militantes kurdes à Paris relève t-il du
hasard ?
6.
Beaucoup d'informations circulent en
Syrie. Il se dit que des changements
seraient en cours en Arabie Saoudite et
au Qatar. Le royaume saoudien, qui a
mené une guerre médiatique implacable
avec les Émirats arabes unis et le
Koweït contre les Frères musulmans
d’Egypte et de Tunisie, préparerait
l’étape d’après le roi Abdallah.
D’après le
Washington Post, la santé du monarque
saoudien se serait dégradée et la
priorité de Washington consisterait à
veiller au bon remplacement de
l’ancienne génération par une nouvelle.
Un discours du même ordre circule sur la
santé du prince qatari, et Doha se
préparerait elle aussi à des
remaniements politiques.
Mais le plus important pour Damas reste
l’option militaire visant l’éradication
des djihadistes et de leurs proches
associés qaidistes. On ne parle plus
beaucoup de « l’opposition intérieure »
dite modérée. Les dirigeants syriens, de
tout échelon, leur reprochent d’avoir
tardé à réagir et d’avoir laissé le
champ libre à des combattants qui ne
connaissent rien aux réformes, à la
liberté et à la démocratie. Mais malgré
ces reproches, la solution politique est
sur la table, telle que proposée par M.
Bachar Al-Assad dans son discours du 6
Janvier dernier : Charte nationale,
référendum, Constitution et élections [2].
Autant de propositions fondamentalement
approuvées par la Russie, et qui ont
fait que l’administration de M. Poutine
s’est posée une fois de plus en rempart
contre les attaques occidentales et
arabes en réponse à ce discours. Encore
mieux, l’administration russe est allée
jusqu’à considérer qu’il correspondait
au maximum de ce que pouvaient proposer
les autorités syriennes et, qu’à partir
de là, il revenait à l’opposition
d’imaginer une alternative pour résoudre
la crise.
Ce qui précède est certes très
important, mais l’évolution des combats
sur le terrain et les nouvelles
stratégies militaires sont plus
importantes encore. L’armée a tiré
bénéfice de ses erreurs passées, et a
bouclé d’une main de fer les failles du
système sécuritaire creusées par la
corruption financière. Ces derniers
mois, des comités populaires, aidés par
des compétences russes, ont suivi des
entrainements intensifs et ont développé
un réseau de surveillance et d'écoute
qui a rivalisé avec toute l’aide
occidentale fournie à l'opposition
armée. L’auto-défense est devenue le
maitre mot dans certains milieux plus
particulièrement menacés, et Il se dit
que dans certains cas les comités
populaires ont dépassé en efficacité
l'armée elle-même !
Tout cela a coïncidé avec des mesures
économiques auxquelles ont contribué la
Russie, l'Iran, l'Irak, et d’autres
états qu’il n’y aurait pas lieu de
mentionner aujourd'hui. Il se dit que la
reconstruction de ce qui a été détruit
est, d’ores et déjà, envisagé en
collaboration avec certains pays et
particulièrement avec la Russie. Le
facteur pétrolier est aussi entré en
ligne de compte. Ces mesures n’ont pas
empêché l'aggravation de la crise
économique, mais la situation aurait été
bien pire si elles n’avaient pas été
prises. Le souci économique est de
taille, mais le président syrien semble
confiant dans la programmation des
prochaines étapes. Partout où des
ajustements ont eu lieu, comme à Homs,
les conditions de vie du citoyen se sont
améliorées. De nouveaux ajustements sont
prévus à Alep avec l’espoir de lui
éviter de nouvelles guerres. Par
ailleurs, la gravité de la situation a
fait que des réfugiés et des personnes
déplacées ont reconstruit les ponts avec
le gouvernement.
Suite à ces nouvelles donnes, quelles
sont les perspectives ?
Il est vraisemblable que la poigne de
fer va se maintenir à intérieur, pendant
que de nombreuses réunions
d’« opposants » se dérouleront à
l’extérieur. Certains fonderaient encore
des espoirs sur ce que prépare le
« Comité de Coordination pour le
Changement national et démocratique » ou
CCCND [qui a refusé la solution
politique proposée par le président
syrien; NdT] [3]
et son représentant à l’étranger, M.
Haytham el-Manaa. Cet opposant aurait le
mérite d’avoir toujours refusé les
solutions militaires, la militarisation
de la révolution, l'intervention
étrangère, et aurait rencontré plus de
32 ministres des Affaires étrangères !
Ces derniers temps, il serait très
sollicité et surtout par les Pays du
Golfe ! Il présiderait la prochaine
réunion supposée rassembler, à Genève,
des personnalités du gouvernement syrien
[peut-être de l'Assemblée du peuple] et
d’autres personnes gravitant autour de
la confrérie des Frères Musulmans. Ces
réunions se tiendraient sous les
auspices de la Russie avec la
coopération des Européens et seraient
bienvenues pour les Iraniens et des pays
du Golfe opposés à une trop forte
gouvernance par des Frères Musulmans !
On s’attend à ce qu’elles soient suivies
par des contacts entre les autorités
politiques syriennes et l'opposition. La
Russie, l'Iran, l'Arabie saoudite et
l'Egypte sont sur la ligne ; la Turquie
étant obligée de suivre.
Moscou compterait sur ces réunions pour
signifier aux dirigeants US que l’unique
solution pour arrêter la guerre en Syrie
passe par : la mise en application de
l’accord de Genève, le transfert des
pouvoirs à un gouvernement réunissant
toutes les parties, et l’organisation
des élections de 2014 ; élections
auxquelles il n’est pas question
d’interdire à Bachar al-Assad de se
porter candidat. Ainsi, les choix
seraient clairs ; soit ce règlement est
accepté avec arrêt du soutien des
insurgés et arrêt de la guerre ; soit la
guerre se poursuit sans aucune
possibilité concrète de modifier
l’équation, mise à part celle de
l’assassinat du président Bachar al-Assad
par les insurgés, aidés par
l’Occident !!! Ce serait donc pour cette
raison et parce qu’il semble être le
seul garant de la survie de l’État
syrien, que Moscou puis Téhéran ont
déclaré qu’Al-Assad restait « une
ligne rouge » à ne pas franchir. Sans
oublier que, jour après jour, d’autres
pays en arrivent à la conviction qu’il
n’y aura de règlement que par une
solution politique à laquelle tous
devront participer, y compris le
président syrien. C’est en tous cas ce
qui ressort des communications, non
déclarées, entre l’Égypte, l’Iran,
l’Arabie saoudite, ainsi que la
Turquie !
Qu'en est-il du Liban?
Certains responsables syriens aiment
rappeler que ce sont des accords
internationaux, en particulier avec la
France, qui ont amené M. Michel Sleimane
à la présidence et qu’en conséquence,
ses prises de position ne sont pas
surprenantes. À un moment donné, le
président libanais et le Premier
ministre, Najib Mikati, ont vraiment cru
à la chute du régime syrien. Il se dit
que les Libanais tombent toujours dans
l’erreur de croire l'Occident quand il
leur parle de changements ! En tout cas,
quoique M. Miqati reste en meilleure
position que M. Sleimane à Damas, les
interrogations sont importantes. Il ne
s’agit ni de satisfaction ni de colère
contre les responsables libanais, mais
de beaucoup de blâmes, notamment pour
avoir autorisé la contrebande des armes
et avoir attaqué l'ambassadeur de Syrie
au Liban. Ces blâmes se résumeraient en
une phrase énoncée par une personnalité
syrienne : « Cette crise nous a permis
de découvrir quels sont nos vrais amis,
nous n’oublierons jamais la leçon ! ».
Les responsables syriens aiment aussi
souligner que le voyage en Russie de M.
Walid Joumblatt, chef du « Parti
socialiste progressiste », signifie
beaucoup par les temps qui courent. Le
voilà qui s’apprête à un grand
retournement, maintenant qu’il a compris
que « le vent a tourné » contrairement à
ses prévisions. C’est avec un certain
sourire, qu’ils commentent les divisions
libanaises sur la loi électorale et le
retour au pays, sans cesse reporté, de
l’ex Premier ministre Saad Hariri. Ils
sont convaincus que ce retour n’aura
lieu qu’après entente entre la Syrie et
l'Arabie saoudite, ce qui n’arrivera pas
de sitôt ! Certains disent que les lois
syriennes dépassent largement la loi
électorale libanaise dite des
« Soixante » et de toutes celles qui en
découlent. D’autres affirment que
« Damas n'oubliera pas ceux qui l’ont
soutenue, tout comme elle n’oubliera pas
ceux qui ont contribué à verser le sang
syrien ». Ces propos se traduiront-ils
sur le terrain ? Le silence est roi…
Avec cependant, des petits bruits en
provenance de quelques personnalités
libanaises anti-Assad qui tentent de
rétablir les lignes avec Damas ces deux
derniers mois ; alors qu’un haut
responsable de la Sécurité libanaise
persiste à clamer que le régime syrien
tombera d’ici deux mois. Exactement ce
que clamaient Ms Obama, Sarkozy et
Erdogan !
Finalement, une fois de plus, il est
clair que les intérêts des États
l’emportent sur les souffrances des
peuples, surtout lorsqu’il s’agit des
peuples arabes. Et dans l’attente d’un
règlement, la guerre ne parait pas
devoir toucher à sa fin !
Sami Kleib
21/01/2013
Article original : Arabi press
دمشق مطمئنة: الرياح السياسية والعسكرية
تتبدّل
http://www.arabi-press.com/?page=article&id=59232
Article traduit de l’arabe par Mouna
Alno-Nakhal
Notes :
[1] Al-Mouallem:
Le programme politique pour le règlement
de la crise est un texte intégré et se
base sur la coparticipation et l'opinion
du peuple syrien
http://www.sana-syria.com/fra/51/2013/01/20/462771.htm
[2] Syrie : Qui est dans le déni de la
réalité ?
Le président al-Assad lance une solution
politique de la crise en Syrie.
http://www.mondialisation.ca/le-president-al-assad-lance-une-solution-politique-de-la-crise-en-syrie/5318025
[3]
Le CCCND veut-il remplacer la Coalition
de Doha? Par Louis Denghien
http://www.infosyrie.fr/actualite/le-cccndveut-il-replacer-la-coalition-de-doha/
Sami Kleib,
journaliste libanais de nationalité
française, est diplômé en Communication,
Philosophie du Langage et du Discours
Politique. Il a été Directeur du Bureau
du journal As-safir libanais, à Paris,
et Rédacteur en chef du Journal de
RMC-Moyen Orient. Responsable de
l’émission « Visite spéciale » sur Al-Jazeera,
il a démissionné en protestation contre
l’orientation politique de cette chaîne.
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