Accueil Actualité IRIB Dossiers Auteurs Communiqués Agenda Invitation à lire Liens Ressources
Dernières mises à jour La Voix de la Russie Journaux de Cathy et Marc Les vidéos Centre d'infos francophone Ziad Medoukh Centre de la Paix Gaza Université al-Aqsa Gaza Qui? Pourquoi?

Google
sur le web sur Palestine Solidarité

 

Centre Palestinien
d'Information

 


Invitation à lire



Réseau Voltaire



BDS



Solidarité



Produits palestiniens



En direct d'Iran



Voix de la Russie



Agence syrienne



Palestine Solidarité
sur Facebook







Opinion

Les sombres desseins de l'Arabie saoudite
Samer R. Zoughaib

Samedi 26 octobre 2013

Fait sans précédent dans les annales des relations entre les deux pays, l'Arabie saoudite a adressé de sévères critiques aux Etats-Unis, leur reprochant leur attitude dans la crise syrienne et leur volonté d'ouvrir un dialogue avec l'Iran. Ce tapage médiatique illustre la profonde déception de Riyad et sa crainte d'être mis à l'écart des solutions régionales en gestation. Il dévoile aussi les réelles intentions du royaume wahhabite, qui souhaite la poursuite de la guerre en Syrie et l'utilisation du Liban comme carte de pression.

Fin septembre, l'Arabie saoudite a décidé d'exprimer publiquement son mécontentement à l'égard de ce qu'elle appelle «l'incapacité de l'organisation internationale à aider le peuple syrien». Son ministre des Affaires étrangères, le prince Saoud al-Fayçal, a donc décidé de ne pas prononcer son discours devant l'Assemblée générale des Nations unies.

Trois semaines plus tard, le 17 octobre, l'Arabie saoudite, élue pour la première fois en tant que membre non permanent du Conseil de sécurité de l'Onu, a refusé d'y siéger. Un communiqué de la diplomatie saoudienne a expliqué ce refus par la politique de «doubles standards» mise en œuvre par le Conseil de sécurité ainsi que par son rôle inefficace dans la résolution des problèmes clés internationaux.

Puis les fuites médiatiques orchestrées se sont multipliées. Citant une source anonyme, l'agence Reuters a indiqué que les autorités saoudiennes pourraient réduire leur coopération avec Washington en raison de la position américaine sur la Syrie et l'Iran. Selon l'agence, cette possibilité a été évoquée par le chef des renseignements saoudiens, le prince Bandar ben Sultan, dans un entretien avec un diplomate européen.

Jeudi 24 octobre, le Washington Post a rapporté que le prince Bandar a refusé de rencontrer le secrétaire d'Etat américain, John Kerry, lors d'une visite à Riyad, il y a quelques semaines. Ce dernier a exprimé le souhait de voir le responsable saoudien, mais il été informé que ce dernier s'apprêtait à prendre l'avion et qu'une courte entrevue pourrait éventuellement être organisée à l'aéroport. Le journal rapporte que les responsables américains ont été «abasourdis» par cette attitude, précisant que les relations saoudo-américaines «se sont dramatiquement détériorées il y a une semaine». Citant un dirigeant arabe, le Washington Post indique que «le roi Abdallah a exprimé sa déception à l'égard de la politique américaine devant le monarque jordanien et le prince héritier des Emirats arabes unis, qu'il a rencontrés à Riyad». Selon ce même dirigeant arabe, «l'Arabie saoudite est convaincue que les Etats-Unis ne sont pas dignes de confiance».

Riyad, un «allié ingrat»


Le journal souligne que «la colère de Riyad a déçu Washington, qui estime que l'Arabie saoudite est un allié ingrat».

Le directeur du centre d'information de l'Onu à Moscou, Alexandre Gorelik, estime que le refus de l'Arabie saoudite de siéger au Conseil de sécurité est une réaction à l'échec de son scénario de règlement du conflit syrien. «Il existe différents moyens d'agir aux Nations unies pour attirer l'attention sur une position. A mon avis, l'acte de Riyad relève de cette logique», a indiqué M. Gorelik. «L'irritation des représentants saoudiens s'accumulait face au rejet de leurs initiatives de règlement de la crise syrienne. En outre, l'Arabie saoudite n'a pas apprécié le réchauffement, bien que très léger, dans les relations entre l'Iran et les Etats-Unis», a poursuivi le responsable.

Le quotidien russe Kommersant écrit que l'attitude de Riyad est un signe de protestation contre la politique américaine au Moyen-Orient. En cause: le refus d'Obama d'attaquer la Syrie et le redémarrage des relations USA-Iran.

Le journal ajoute que le prince Bandar a fait part de ses intentions à un groupe de diplomatesLe chef de renseignement saoudien, Bandar ben sultan européens. «Un tournant décisif nous attend: les Saoudiens ne veulent plus être dépendants des USA», aurait déclaré le prince Bandar, qui fut ambassadeur à Washington pendant 22 ans. Il était, jusque là, l'un des politiques saoudiens les plus appréciés par l'Occident. D'après une source diplomatique, cette distanciation avec les USA s'accompagnerait d'une réorientation vers les alliés régionaux et la France, qui adopte une position plus ferme que Washington sur la question syrienne.

D'autres politiciens saoudiens influents ont aussi durci leur discours à l'égard des USA, confirmant que les propos du prince n'étaient pas une improvisation, poursuit Kommersant. «Toute cette pitrerie sur le contrôle international de l'arsenal chimique d'Assad n'aurait été qu'un épisode ridicule si elle n'avait pas été aussi une flagrante trahison», a déclaré le prince Turki al-Fayçal, ancien chef des services de renseignements.

Certes, les positions de Riyad et de Washington divergent sur la Syrie et l'Iran. L'Arabie saoudite souhaite reporter d'une année au moins la conférence de paix de Genève 2, dans l'espoir que d'ici là, des changements auront eu lieu sur le terrain en faveur des rebelles. De même que le royaume prône la poursuite de la politique d'isolement de l'Iran sur les plans régional et international. Cependant, les Etats-Unis, en tant que puissance internationale, connaissent bien leurs intérêts et ont d'autres calculs. Ils sont soumis à de fortes pressions de la part de la Russie et sont conscients que le fait de retarder la solution politique en Syrie ne fera qu'aggraver leurs pertes stratégiques. De même qu'ils ont réalisé que la poursuite des pressions contre l'Iran est improductif, surtout que la politique des sanctions et de l'isolement de la République islamique a atteint ses limites sans avoir fait plier Téhéran. Ils veulent donc saisir l'opportunité d'un règlement politique avec l'Iran avant qu'il ne soit trop tard. Car le temps ne joue pas en faveur des Etats-Unis à l'approche de leur retrait d'Afghanistan et à cause de leur recul général au Moyen-Orient, sans oublier les graves difficultés économiques auxquelles ils sont confrontés. Alors que pendant ce temps, la Russie, la Chine et d'autres pays émergents voient leur puissance, leur influence et leur rôle s'accroitre.

De surcroit, l'Arabie saoudite a prouvé qu'elle était un allié inefficace, incapable d'accomplir les tâches qui lui sont confiées. L'objectif d'un rééquilibrage de la situation sur le terrain en Syrie, que les responsables saoudiens avaient publiquement annoncé, n'a pas été atteint. Bien au contraire, l'armée syrienne a renforcé ses positions et poursuivi sa progression sur la plupart des fronts. De même que l'unification des principaux groupes rebelles n'est plus qu'un rêve irréalisable, après l'effondrement rapide de l'Armée syrienne libre face à Al-Qaïda et ses affidés.

Marge de manœuvre étroite

Plus stratégiquement, les Etats-Unis sont en passe de devenir, d'ici à 15 ans, totalement indépendants sur le plan énergétique, ce qui réduit considérablement l'importance de l'Arabie saoudite à leurs yeux.

Une source diplomatique arabe à Beyrouth qualifie de «bouderie enfantine» l'attitude de Riyad vis-à-vis de Washington. «Les responsables du royaume agissent comme des enfants déçus de ne pas avoir reçu le cadeau qu'on leur avait promis, c'est-à-dire la frappe contre la Syrie». «Ils boudent, haussent le ton, gesticulent dans tous les sens, mais ils savent qu'en fin de compte, ils n'ont pas la capacité de se rebeller contre l'autorité du maitre», ajoute ce diplomate.

le président améicain et son homologue saoudienEn effet, la stabilité du royaume wahhabite et, surtout, le maintien au pouvoir de la dynastie des Saoud, dépend grandement du soutien des Etats-Unis. Les marges de manœuvres de l'Arabie saoudite restent, par conséquent, très réduites vis-à-vis de son protecteur, fournisseur d'armes et appui politique et diplomatique. Il suffit que les médias américains publient quelques enquêtes sur les violations des droits de l'homme en Arabie saoudite, sur les conditions déplorables de la femme dans ce pays, ou sur la corruption au sein de la famille royale, pour que les responsables saoudiens, qui jouent aujourd'hui aux Don Quichotte, rentrent dans le rang en un clin d'œil.

Toutefois, dans l'étroite marge de manœuvre que les Américains laissent à leur agent (car il ne s'agit pas d'un allié), les Saoudiens conservent une capacité de nuisance. Celle-ci peut se manifester en Syrie, où l'armement et l'entrainement des extrémistes se poursuit d'arrache-pied. Mais aussi au Liban, que le royaume veut utiliser comme carte de pression contre le Hezbollah et l'Iran. Sur le plan politique, Riyad bloque la formation d'un gouvernement libanais. Au niveau sécuritaire, il soutient les groupes extrémistes à Tripoli, à Ersal et dans d'autres régions du pays. Sans doute que le prince Turki al-Fayçal a mélangé ses souhaits avec la réalité lorsqu'il a affirmé, en début de semaine, que «le Liban est au bord de la guerre civile, le Hezbollah poursuivant la mise à exécution de son agenda privé sans considération pour la loi ou le système politique».

Si l'Arabie saoudite sort de la marge de manœuvre qui lui est réservée, elle sera très vite rappelée à l'ordre par Washington... si entretemps ses adversaires ne lui auront pas infligé une cuisante défaite en Syrie ou au Liban.

Source : French.alahednews

 

 

   

Le dossier Monde
Les dernières mises à jour



Source : Alahed
http://french.alahednews.com.lb/...

Les avis reproduits dans les textes contenus sur le site n'engagent que leurs auteurs. 
Si un passage hors la loi à échappé à la vigilance du webmaster merci de le lui signaler.
webmaster@palestine-solidarite.org

Ziad Medoukh

Analyses et poèmes


Silvia Cattori

Analyses

René Naba

Analyses

Manuel de Diéguez

Analyses

Fadwa Nassar

Analyses et traductions

Alexandre Latsa

Un autre regard sur la Russie

Ahmed Halfaoui

Analyses

Chérif Abdedaïm

Chroniques et entretiens
 
Luc Michel

Analyses

Robert Bibeau

Analyses