Opinion
Quand les rebelles
syriens roulent pour "Israël" !
Samer R.
Zoughaib
Vendredi 1er
février 2013
L'annonce de
l'attaque aérienne israélienne contre la
Syrie venait à peine de tomber que des
médias occidentaux et libanais
assuraient que la cible visée était un
convoi d'armes destinées à la Résistance
libanaise. A l'unisson, ces supports ont
ressorti le refrain des armes chimiques,
de la nécessité d'empêcher qu'elles ne
tombent entre des mains "peu sûres", de
la ruée vers les masques à gaz en
"Israël", et d'autres informations à
sensation. L'objectif de tout ce tapage
médiatique est de faire diversion pour
détourner l'attention du vrai événement:
"Israël" vient de lancer une agression
armée contre un Etat souverain, "sans
aucun prétexte, ce qui constitue une
grossière violation de la charte de
l'Onu", comme le dit un communiqué du
ministère russe des Affaires étrangères.
Mais le Jerusalem Post a douché les
espoirs de ces médias et des milieux
politiques qu'ils représentent en
confirmant que l'attaque israélienne
pourrait avoir visé le Centre d’études
et de recherches scientifiques de Damas
(CERS). Le journal israélien ajoute que
ce centre était depuis plusieurs années
dans la ligne de mire israélienne. "En
2010, écrit le Jerusalem Post, l’ancien
directeur du bureau anti-terrorisme du
Conseil national pour la sécurité, le
général Nitzan Nuriel, avait lancé un
avertissement à la communauté
internationale concernant le CERS. Le
centre devait être détruit", avait-il
dit.
Des habitants résidant dans la région
attaquée, et cités par les agences de
presse internationales, ont aussi assuré
que le bombardement a touché le centre
de recherche destiné "à améliorer les
capacités de résistance et d'autodéfense
de la Syrie", comme le précise un
communiqué de l'armée syrienne.
La désinformation orchestrée par ces
médias avait aussi un but encore plus
sournois: occulter le rôle des rebelles
syriens dans cette agression et
dissimuler l'aide multiforme qu'ils
fournissent à "Israël" dans ses efforts
visant à détruire les capacités
stratégiques de la Syrie. Ce rôle
suspect a été souligné par l'armée
syrienne, qui précise dans son
communiqué que l'attaque contre le
Centre de recherche est intervenue après
l'échec de plusieurs tentatives des
groupes extrémistes armés d'occuper le
site, situé à 15 kilomètres au
Nord-Ouest de Damas. S'ils avaient
réussi à s'en emparer, les avions
l'auraient sans doute épargné.
Liquidations ciblées
Aucun analyste digne de ce nom n'oserait
nier qu'"Israël" est le premier
bénéficiaire de la guerre qui fait rage
en Syrie. La destruction des
infrastructures militaires et civiles,
les pertes en hommes et en matériels
subies par l'armée, l'épuisement des
ressources financières et économiques du
pays, sont autant de services rendus à
"Israël" au nom de la liberté et de la
démocratie. Mais en plus des
conséquences géostratégiques du conflit,
les extrémistes sont directement
impliqués dans un plan immédiat de
destruction du potentiel syrien.
On se souvient tous des cartes
détaillées du réseau de défense
antiaérienne (DCA) syrien publiées sur
la toile par des soi-disant opposants,
alors que le débat sur l'instauration
d'une zone d'exclusion aérienne faisait
rage, fin 2011 début 2012. Les rebelles
ne se sont pas contentés de divulguer ce
précieux secret défense. Ils se sont
ensuite employés à attaquer les bases de
missiles sol-air et de radars chargés de
protéger l'espace aérien de la
Syrie contre d'éventuelles violations et
intrusions étrangères. Par centaines,
des extrémistes prenaient d'assaut ces
bases isolées de DCA, à Idleb, à Alep et
autour de Damas. Les garnisons étaient
liquidées et les missiles antiaériens
volés ou détruits.
Ensuite est venue une campagne
d'assassinats ciblés d'officiers
supérieurs, de professeurs d'université
et de chercheurs, des "cerveaux" qui
constituent la véritable richesse de
tout pays. Des dizaines de personnes ont
ainsi été liquidées et il est peu
probable que les extrémistes aient pu
sélectionner leurs cibles sans une aide
extérieure. Il est certain que des
listes leur ont été remises, eux se
chargeaient de l'exécution du plan.
Parmi ces "cerveaux", on citera le
général et ingénieur Nabil Zoughaib,
considéré comme le père du programme
balistique syrien. Il a été tué le 24
août 2012. Ou encore du physicien
nucléaire Aws Abdel Karim Khalil,
professeur à l'université al-Baas de
Homs, assassiné le 29 septembre 2011. En
quoi l'élimination de ces deux cadres
supérieurs fait-elle avancer la cause de
la "révolution"? De quelle manière
l'attaque des postes avancés et des
bases secrètes de l'armée syrienne sur
la ligne de front dans le Golan, dont la
construction s'est étalée sur des
décennies, sert-elle la liberté et la
démocratie?
Israël
seul bénéficiaire
Israël et tous les ennemis de la Syrie
sont les seuls bénéficiaires de tels
actes.
Comme l'a dit le ministre iranien des
Affaires étrangères, Ali Akbar Salehi,
ces actions illustrent "l'alignement des
groupes terroristes avec les objectifs
des sionistes".
Le Hezbollah aussi a soulevé cet aspect.
"Cette attaque a dévoilé au grand jour
les origines de ce qui se passe en Syrie
depuis deux ans et les objectifs
criminels visant à détruire ce pays et
son armée pour affaiblir son rôle
central dans la résistance et parachever
le grand complot contre nos peuples
arabes et musulmans", déclare un
communiqué du parti.
Un vrai patriote, quelle que soit sa
position à l'égard du régime ou de
l'opposition, ne peut accepter de voir
le potentiel de son pays détruit de la
sorte. Seuls les ignorants ou les
traitres participent à l'exécution du
plan de destruction de la Syrie. Et ce
ne sont pas eux qui font l'histoire.
Source : moqawama.org
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