Venezuela
Assez de mensonges sur le Venezuela!
28 juin 2007
Une guerre médiatique internationale s’est déclenchée contre
le Venezuela au sujet du non renouvellement de la concession à la
chaîne privée RCTV, arrivée à son terme le 27 mai 2007.
Malgré le caractère parfaitement légal et justifié de cette décision
souveraine, les transnationales de l’information mènent une
campagne de propagande accusant le Président Hugo Chávez de
porter atteinte à la liberté de la presse.
En réalité, rien ne saurait être aussi loin de la vérité.
Au Venezuela, 80% des médias sont détenus par des groupes privés,
seulement 20% sont publics. Des cinq grandes chaînes nationales,
quatre sont privées et ouvertement opposées au gouvernement. Au
niveau de la presse écrite, sur les 10 quotidiens nationaux, 9
font du dénigrement de la politique du gouvernement bolivarien
leur principale activité. De plus, RCTV ne disparaît pas,
comme l’affirme fallacieusement l’organisation Reporters
sans frontières, car elle pourra toujours continuer à émettre
par voie satellitaire.
Depuis l’accession démocratique au pouvoir de Chávez, RCTV
a fait montre d’une hostilité fanatique à son égard et n’a
cessé de prôner la subversion et une rupture de l’ordre
constitutionnel.
RCTV a participé au coup d’Etat contre le Président
Chávez le 11 avril 2002. Son responsable de production, Andrés
Izarra, opposé au putsch, avait aussitôt démissionné pour ne
pas se rendre complice du coup de force. Lors d’un témoignage
à l’Assemblée nationale, Izarra avait indiqué que le jour du
coup d’Etat et les jours suivants il avait reçu l’ordre
formel de Marcel Granier, président de la chaîne RCTV, de
« ne transmettre aucune information sur Chávez, ses
partisans, ses ministres ou n’importe quelle autre personne qui
pourrait être en relation avec lui ».
RCTV,
en plus de sa participation avérée au coup de force de 2002, est
la chaîne de télévision qui a été la plus sanctionnée dans
l’histoire du Venezuela. Depuis sa création en novembre 1953,
le média privé a été sanctionné pas moins de six fois par les
autorités (une seule fois sous le gouvernement Chávez), en 1976,
1980, 1981, 1989, 1991 et 2005, pour violation flagrante de la législation
du pays.
Depuis
l’élection de Hugo Chávez au pouvoir, une seule chaîne de télévision
a été temporairement fermée pour des raisons politiques. Il
s’agit du Canal 8 qui a été clos entre le 11 et le 13
avril 2002 par… la junte fasciste responsable du fameux coup
d’Etat de 47 heures, action qui avait été chaleureusement
applaudie à l’époque par… RCTV.
Ce
sont les raisons pour lesquelles l’immense majorité des
citoyens vénézueliens a approuvé la décision de leur
gouvernement de ne pas renouveler la concession à une chaîne
putschiste. Durant la campagne électorale de 2006, Hugo Chávez
avait lancé l’idée de soumettre le renouvellement des
concessions des chaînes privées à un référendum populaire.
Nous saluons et soutenons cette initiative démocratique.
Nous condamnons avec la plus grande vigueur les appels à
la violence et à la déstabilisation lancés par certaines chaînes,
notamment Globovisión – qui avait d’ailleurs également
participé au coup d’Etat de 2002 – dans le but de créer une
situation de chaos et de renverser un gouvernement démocratiquement
élu.
Le cas RCTV relève de la politique nationale. Par
conséquent, nous condamnons fermement les ingérences de
Washington, du Sénat étasunien, de l’Union européenne, de
l’Organisation des Etats américains et du Sénat chilien dans
les affaires internes de la République bolivarienne du Venezuela.
Ils ne disposent d’aucune légitimité pour se prononcer à ce
sujet.
La souveraineté du peuple vénézuélien doit être
respectée !
Nadine
Gordimer, Salim Lamrani, Adolfo Pérez Esquivel.
Nadine
Gordimer est Prix Nobel de Littérature.
Adolfo Pérez Esquivel est Prix Nobel de la Paix.
Salim Lamrani est
enseignant, écrivain et journaliste.
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