La nouvelle Amérique latine comme
principale source d'inspiration
Les élections
présidentielles en France et
l'émergence
du Front de gauche
Salim
Lamrani
© Salim
Lamrani
Mardi 1er mai 2012
Telesur
http://www.telesurtv.net/articulos/2012/05/01/las-elecciones-presidenciales-en-francia-y-la-emergencia-del-frente-de-izquierda
Le Front de Gauche a été la révélation
politique du premier tour de l’élection
présidentielle en France. Son candidat
Jean-Luc Mélenchon revendique
ouvertement avoir puisé son inspiration
dans la nouvelle Amérique latine pour
établir son programme.
Cette année 2012, le 1er
mai – rassemblement international des
travailleurs pour l’émancipation humaine
et le progrès social depuis 1890 – revêt
un intérêt particulier à travers toute
l’Europe, frappée par la crise
économique systémique et des mesures
d’austérité et de régression sociale
sans précédent. Cela est
particulièrement vrai en France, où la
célébration a lieu entre les deux tours
de l’élection présidentielle qui
opposera le candidat conservateur de
l’Union pour un Mouvement Populaire
(UMP), et actuel président, favorable au
maintien des politiques d’austérité en
Europe, au leader du Parti socialiste
(PS) François Hollande, partisan d’une
politique plus sociale, sans pour autant
rejeter le modèle néolibéral.
Le premier tour de l’élection
présidentielle a constitué un double
camouflet pour le président sortant
Nicolas Sarkozy. En effet, pour la
première fois de l’histoire de la Ve
République (depuis 1958), le président
candidat (27,18%) est devancé par son
adversaire socialiste (28,63%). De plus,
l’adoption d’un discours stigmatisant
l’immigration et
invoquant
la défense de l’identité nationale –
thèmes habituellement réservés à
l’extrême droite, dans l’espoir
d’attirer une nouvelle fois les voix de
ce secteur comme en 2007 – n’a pas eu
les effets escomptés. Pourtant, Nicolas
Sarkozy n’a pas lésiné sur les moyens en
nommant comme conseiller spécial de
campagne Patrick Buisson, transfuge de
l’extrême droite, rompant ainsi avec la
tradition gaullienne et chiraquienne de
la droite classique. En effet, 17,9% des
électeurs ont préféré voter pour Marine
Le Pen, candidate du parti extrémiste
Front National (FN), qui est arrivée en
3ème position[1],
avec un score cependant inférieur à
2002, où l’extrême droite avait atteint
19,2%[2].
L’UMP, parti présidentiel, a ainsi perdu
1,7 millions de voix par rapport à 2007,
dont 70% est allé au FN[3].
L’émergence du Front de Gauche
Néanmoins, la révélation
politique du premier tour de l’élection
présidentielle reste le Front de Gauche
(FDG), une coalition de diverses forces
politiques progressistes incluant, entre
autres, le Parti communiste et le Parti
de Gauche, dont le candidat Jean-Luc
Mélenchon a atteint le score historique
de 11,1%[4],
avec près de 4 millions de voix. En
effet, aucune force politique à la
gauche du Parti socialiste n’avait
atteint un tel score depuis 1981 quand
le Parti communiste de George Marchais
avait dépassé la barre des 15%[5].
Durant la campagne électorale, le
FDG a étonné tous les observateurs grâce
à son impressionnante capacité de
mobilisation. Le 18 mars 2012, près de
120 000 personnes s’étaient réunies à la
Place de la Bastille à Paris pour
écouter Mélenchon, faisant de ce meeting
le plus important rassemblement
politique depuis l’après-guerre[6].
De la même manière, le 14 avril 2012,
120 000 personnes se sont retrouvées sur
les plages du Prado à Marseille pour
suivre le discours du candidat du FDG[7].
Aucun autre parti politique français ne
dispose d’une telle capacité de
mobilisation.
Dans les grandes villes, où le
Front de Gauche est très présent et où
il a pu réaliser son travail d’éducation
populaire sur son programme et sur les
dangers que représentait le FN, le vote
en faveur de l’extrême droite a
sensiblement reculé. Sur les 15
premières villes de France, le FN a
ainsi obtenu des résultats inférieurs à
ceux de 2002 dans 14 d’entre elles.
Mieux encore, Jean-Luc Mélenchon a
obtenu des scores supérieurs à ceux de
Marine le Pen, dans dix villes sur
quinze[8].
Ainsi, 75% de la progression du total de
la gauche – +17% par rapport à 2007,
alors que le total de la droite a
diminué de 16%[9]
– est dû au FDG[10].
Par rapport à 2007, la gauche de la
gauche a progressé de 39%, grâce au FDG[11].
Le score de 11,1% du FDG aurait
sans doute été plus élevé sans la menace
du Front national et la campagne
médiatique, en faveur du vote utile, qui
a surfé sur le traumatisme électoral de
2002, où le candidat d’extrême droite
Jean-Marie Le Pen avait éliminé le
candidat socialiste Lionel Jospin et
s’était qualifié pour le second tour.
Ainsi, selon un sondage de l’IFOP, 30%
des électeurs de François Hollande
auraient voté pour le FDG sans la menace
Le Pen, ce qui aurait porté le score
Mélenchon à 20,1%, c’est-à-dire au même
niveau que celui du Parti socialiste.
Néanmoins, avec 4 millions de voix, le
FDG a gagné en l’espace de trois ans
trois millions d’électeurs depuis sa
première campagne pour les élections
européennes en 2009[12].
La nouvelle Amérique latine, principale
source d’inspiration du Front de Gauche
Depuis 1998 et l’élection d’Hugo
Chávez à la présidence de la République
Bolivarienne du Venezuela, l’Amérique
latine a porté au pouvoir de nombreux
dirigeants progressistes qui ont placé
l’humain au centre de leur projet de
société, que ce soit Lula da Silva puis
Dilma Rousseff au Brésil, Néstor
Kirchner puis Cristina Fernández en
Argentine, Evo Morales en Bolivie,
Rafael Correa en Equateur, Daniel Ortega
au Nicaragua, José Mujica en Uruguay et
dans une moindre mesure Ollanta Umala au
Pérou.
Cette Amérique latine nouvelle a
axé sa politique sur la récupération de
sa souveraineté en nationalisant les
hydrocarbures et autres secteurs
stratégiques de l’économie (Venezuela,
Brésil, Equateur, Bolivie, Argentine,
etc.), la lutte contre la pauvreté par
le biais de programmes sociaux
spectaculaires, la répartition des
richesses et l’intégration régionale
avec la création de plusieurs organismes
tels que l’Alliance Bolivariennes pour
les Peuples de notre Amérique (ALBA),
l’Union des Nations Sud-américaines
(UNASUR) et la récente Communauté des
Etats Latino-américains et Caribéens
(CELAC), illustrant ainsi la volonté du
continent de s’affranchir de l’ombre
tutélaire de Washington et de créer un
monde multipolaire, basé sur le
dialogue, la diplomatie et la
réciprocité.
Le FDG s’est fortement inspiré du
renouveau politique latino-américain et
du concept de « révolution par les
urnes ». « Les processus
révolutionnaires en Amérique du Sud sont
une source d’enseignement », a
revendiqué Mélenchon[13],
très lié au président équatorien Rafael
Correa, lequel lui a publiquement
apporté son soutien[14].
Le programme de
cette nouvelle force politique, intitulé
« l’Humain d’abord », est axé sur une
philosophie du partage et sur la
répartition des richesses, marquant
ainsi une rupture radicale avec la
logique accumulative néolibérale, qui a
ravagé l’Amérique latine dans les années
1980 et qui détruit actuellement
l’Europe. Face aux politiques
d’ajustement structurel et aux mesures
d’austérité appliquées partout sur le
Vieux Continent, de la Grèce à
l’Espagne, et de l’Irlande au Portugal
en passant par l’Italie, avec des
conséquences sociales et humaines
dramatiques, le FDG préconise une
approche socioéconomique alternative
basée, entre autres, sur une plus grande
intervention de l’Etat et la réforme des
institutions.
Ainsi, l’idée d’une
Constituante et d’une VIe République
« parlementaire, sociale et
participative », destinée à mettre un
terme au régime ultra-présidentialiste
et à donner davantage de pouvoir au
Parlement, s’inspire directement du
Venezuela, où une nouvelle Constitution
a été adoptée en 1999. La nouvelle
constitution doit garantir également
« l’indépendance des médias à l’égard du
pouvoir politique et des puissances
d’argent[15] »,
reprenant ainsi un point-clé du
programme du Conseil national de la
Résistance de 1944[16].
De la même manière,
le concept de « Révolution citoyenne »
trouve sa source dans la transformation
radicale de la société équatorienne
suite à l’élection de Rafael Correa, où
la population est passée du statut de
spectateur de la vie politique à celui
d’acteur direct et impliqué[17].
Comme dans la
nouvelle Amérique latine, le programme
du FDG donne la priorité au social avec
le rétablissement de la semaine de 35
heures et le droit à la retraite à 60
ans à taux plein. Le SMIC est fixé à
1 700€ (contre 1 097€ actuellement) et
le salaire maximum ne pourra dépasser
les 360 000 euros par an– soit 30 000
euros par mois, seuil au dessus duquel
l’imposition est de 100% – dans les
entreprises publiques et privées. De la
même manière, la hiérarchie des salaires
dans les entreprises est fixée de 1 à 20
au maximum (le plus gros salaire ne
pouvant être plus de 20 fois supérieur
au plus petit salaire), afin d’amener
les patrons qui souhaiteraient augmenter
leurs revenus à en faire autant avec
ceux des salariés[18].
Pour éviter l’exil
fiscal, le FDG compte établir le même
système tributaire existant aux
Etats-Unis où tous les expatriés qui
sont imposés à un niveau inférieur dans
leur nouveau territoire de résidence que
celui existant sur le territoire
américain, sont dans l’obligation de
payer le différentiel d’impôt au Trésor
étasunien[19].
L’instauration du
CDI comme norme du contrat de travail
permettra, selon le FDG, de lutter
contre l’insécurité sociale et d’abolir
la précarité. A cela s’ajoutera le
remboursement intégral des dépenses de
santé, ainsi que la titularisation des
800 000 employés précaires de la
fonction publique, sans oublier la
construction de 200 000 logements
sociaux par an, un blocage des loyers et
l’interdiction des expulsions locatives
pour des raisons économiques et sociales[20].
L’augmentation du
salaire minimum constitue la base du
programme du FDG et revêt un double
objectif. D’abord, elle permettra
améliorer le niveau de vie d’une partie
substantielle des citoyens français,
dont une immense majorité de femmes
(80%)[21],
qui survit difficilement avec de tels
revenus. De plus, 8 millions de Français
vivent en dessous du seuil de pauvreté
(fixé à 970€ par mois)[22]
dans la cinquième puissance mondiale,
alors que le pays est deux fois plus
riche qu’en 1990 (2560 milliards de
richesse produite par an)[23].
Ensuite, elle
permettra de relancer l’économie. En
effet, la hausse du SMIC stimulera
automatiquement la consommation de cette
catégorie de la population dont les
besoins sont importants, et par ricochet
remplira les carnets de commande des
entreprises. Ces dernières, à leur tour,
recruteront la main d’œuvre nécessaire
pour satisfaire cette nouvelle demande,
ce qui aura un impact positif sur le
taux de chômage qui en sera logiquement
réduit. Ainsi, l’Etat verra ses
ressources augmenter grâce à la
contribution tributaire des nouveaux
employés, et ses dépenses destinées à
l’allocation-chômage diminuer, créant
ainsi un cercle vertueux.
Les actuelles
politiques d’austérité promues par la
BCE, le FMI et l’UE et appliquées à
travers l’Europe ont un effet inverse
puisque la réduction des dépenses, la
diminution des salaires et des pensions
de retraite – en plus des conséquences
sociales et humaines catastrophiques
qu’elles occasionnent – conduisent
inévitablement à une contraction de la
consommation. De ce fait, les
entreprises se trouvent dans
l’obligation de réduire leur production
ainsi que les salaires, allant jusqu’à
se séparer de leurs employés.
Conséquence logique, les ressources
tributaires de l’Etat s’en trouvent
diminuées alors que ses dépenses – pour
atténuer les effets du chômage –
explosent, créant ainsi un interminable
cercle vicieux, dont le symbole est la
crise grecque. Plusieurs pays européens
se trouvent ainsi actuellement en
récession.
Le cas de la crise
de la dette grecque – que le FDG n’a eu
de cesse de dénoncer durant la campagne
électorale – est un cas d’école et
illustre l’échec total des politiques
néolibérales. En effet, malgré
l’intervention de l’Union européenne, du
Fonds monétaire international et de la
Banque centrale européenne, malgré
l’application de treize plans d’une
austérité extrême – hausse massive
d’impôts dont la TVA, hausse des prix,
réduction des salaires (jusqu’à 32% sur
le salaire minimum !) et des pensions de
retraite, recul de l’âge légal de départ
de la retraite, destruction des services
publics de première nécessité tels que
l’éducation et la santé, suppression des
aides sociales et privatisations des
secteurs stratégiques de l’économie
nationale (ports, aéroports, chemins de
fer, gaz, eaux, pétrole) – qui ont mis à
genoux la population[24],
la dette est aujourd’hui supérieure à ce
qu’elle était avant l’intervention des
institutions financières internationales
en 2010[25].
Pourtant, la crise
grecque aurait pu être évitée. En effet,
il aurait simplement fallu que la Banque
centrale européenne prête directement à
Athènes les sommes nécessaires, au même
taux d’intérêt qu’elle prête aux banques
privées, c’est-à-dire entre 0% et 1%, ce
qui aurait empêché toute spéculation sur
la dette de la part de la finance. Or,
le Traité de Lisbonne – rejeté par
référendum par le peuple français en
2005 mais imposé par voie parlementaire
par le président Sarkozy en 2008 contre
la volonté des citoyens – interdit cette
possibilité pour des raisons
difficilement compréhensibles si l’on
part du postulat selon lequel la BCE
agit dans l’intérêt des citoyens[26].
En effet, l’article
123 du Traité de Lisbonne stipule qu’il
« est interdit à la Banque centrale
européenne et aux banques centrales des
États membres, ci-après dénommées
« banques centrales nationales »,
d’accorder des découverts ou tout autre
type de crédit aux institutions, organes
ou organismes de l’Union, aux
administrations centrales, aux autorités
régionales ou locales, aux autres
autorités publiques, aux autres
organismes ou entreprises publics des
États membres ; l’acquisition directe,
auprès d’eux, par la Banque centrale
européenne ou les banques centrales
nationales des instruments de leur dette
est également interdite[27] ».
En réalité, la BCE
sert directement les intérêts de la
finance. Ainsi, les banques privées ont
emprunté à la BCE au taux bas de 0% à 1%
et ont ensuite spéculé sur la dette en
prêtant ce même argent à la Grèce à des
taux allant de 6% à 18%, aggravant ainsi
la crise de la dette, devenue
mathématiquement impayable, puisque
Athènes se trouve désormais dans
l’obligation d’emprunter uniquement pour
rembourser les seuls intérêts de la
dette[28].
Pour ces raisons,
le FDG s’est engagé à réformer en
profondeur le Traité européen afin
d’autoriser la BCE à prêter directement
aux Etats et à éviter ainsi les attaques
spéculatives de la Finance sur les
dettes souveraines. Ce fut le cas en
Grèce, en Irlande, en Espagne, au
Portugal et en Italie, pour ne citer que
ces nations[29].
En attendant, une
mesure permet toutefois de contourner
l’interdiction faite par le Traité
européen et d’emprunter à un taux bas.
En effet, la législation française
autorise l’Etat à imposer aux banques
privées nationales de prêter au pays des
sommes avec le même taux d’intérêt que
ces dernières empruntent à la BCE,
c’est-à-dire moins de 1%. Cela
permettrait réduire sensiblement le
poids de la dette. Mais, à ce jour,
aucun gouvernement n’a osé la mettre en
application.
La création de la Banque du Sud
en 2007[30]
et la Banque de l’ALBA en 2010[31]
ont permis à l’Amérique latine de
s’affranchir des institutions
financières internationales tels que le
FMI et la Banque mondiale, responsables
de la crise financière qui avait ravagé
le continent dans les années 1990. Le
FDG prévoit également la création d’un
pôle public financier destiné à
transformer la politique et les critères
de crédit. L’’élaboration d’une
réglementation anti-spéculation et le
blocage des flux financiers avec les
paradis fiscaux sont également prévus[32].
En effet, les banques françaises
détiennent au total une somme de 532
milliards de dollars dans ces paradis
fiscaux et échappent ainsi à l’impôt,
privant l’Etat – c’est-à-dire le citoyen
français – de revenus non négligeables
qui résoudraient bien des problèmes
socio-économiques[33].
Au niveau
tributaire, les privilèges fiscaux de
toute sorte – qui ont coûté près de 100
milliards d’euros à l’Etat depuis 2002
et qui ont provoqué le doublement de la
dette française–, et ceux des grandes
entreprises en particulier, seront
supprimés. Par exemple, la
multinationale Total, qui a réalisé un
bénéfice net de 10 milliards de dollars
en 2011, n’a pas payé un sou au titre de
l’impôt sur les sociétés durant des
décennies, grâce à la niche fiscale
appelée « bénéfice mondial consolidé ».[34].
De la même manière, les petites et
moyennes entreprises sont taxées à
hauteur de 30% alors que celles du
CAC40 (40 plus grosses entreprises
françaises) ne le sont qu’à hauteur de
8%[35].
Le FDG s’est beaucoup inspiré du rapport
qu’ont les populations indigènes
d’Amérique latine à la terre, et de la
nécessité de préserver l’environnement.
Il propose ainsi une planification
écologique « comme
moyen de redéfinir [les] modes de
production, de consommation et d’échange
en fonction de l’intérêt général de
l’humanité et de l’impact de l’activité
économique sur l’écosystème ». Il
prévoit le développement de sources
alternatives d’énergie non polluantes,
le développement des transports publics,
du ferroutage, entre autres[36].
Le FDG a également tiré les
enseignements de l’émergence de
coopératives en Argentine et souhaite
développer l’économie sociale et
solidaire, en permettant aux salariés de
reprendre leurs entreprises.
Quant à la récupération de la
souveraineté nationale, elle passe,
comme en Amérique latine – en Argentine
tout particulièrement avec le cas de la
multinationale Repsol –, par la
nationalisation des ressources
stratégiques du pays[37].
Le Brésil et la
politique de Dilma Roussef contre les
délocalisations a été également prise en
compte par le FDG. Ainsi, en taxant les
produits de l’entreprise Apple, Brasilia
a obligé la multinationale étasunienne à
ouvrir une usine sur son territoire et à
y investir 12 milliards de dollars. Cela
a entrainé un mouvement de
relocalisation des activités
industrielles, lesquelles fournissent du
travail aux citoyens brésiliens[38].
Au niveau international, le FDG est
favorable à un retrait de la France de
l’OTAN et à une approche diplomatique et
pacifique des relations internationales
avec des rapports basés sur l’égalité
souveraine entre les Etats, la
non-ingérence, la coopération et la
réciprocité. Tout comme l’Amérique
latine, le FDG milite en faveur d’un
monde multipolaire basé sur la
suprématie du droit international. Il
est également partisan d’une rupture
avec le monde atlantiste et le
militarisme et favorable à une alliance
plus étroite avec les BRIC[39].
Conclusion
Le FDG semble prédestiné à jouer un rôle
majeur dans la vie politique française
dans les années à venir, surtout s’il
poursuit son travail d’éducation
politique efficace auprès des couches
populaires et s’il conserve sa capacité
de mobilisation. S’il évite l’écueil des
divisions et reste uni autour de la
figure charismatique de Mélenchon – dont
mêmes les adversaires politiques
soulignent les grands talents de tribun
–, les résultats encourageants du
premier tour de l’élection
présidentielle devraient trouver
confirmation lors des prochaines
échéances électorales et ouvrir la voie
au changement nécessaire en France et en
Europe.
Docteur ès Etudes Ibériques et
Latino-américaines de l’Université Paris
Sorbonne-Paris IV, Salim Lamrani est
enseignant chargé de cours à
l’Université Paris Sorbonne-Paris IV, et
l’Université Paris-Est Marne-la-Vallée,
et
journaliste, spécialiste des relations
entre Cuba et les Etats-Unis.
Son dernier ouvrage s’intitule
État de siège. Les sanctions économiques
des Etats-Unis contre Cuba, Paris,
Éditions Estrella, 2011 (prologue de
Wayne S. Smith et préface de Paul
Estrade).
Contact :
Salim.Lamrani@univ-mlv.fr
;
lamranisalim@yahoo.fr
Page Facebook :
https://www.facebook.com/SalimLamraniOfficiel
[1]
Le Monde, « Résultats de
l’élection présidentielle :
France entière », 23 avril 2012
[2]
Hendrik Davi, « Depuis 2002,
l’extrême droite a reculé dans
les villes »,
Front de Gauche, 25 avril
2012.
[3]
Jean-Luc Mélenchon, « Après le
premier tour, un moment de pause
clavier », 25 avril 2012.
www.jean-luc-mélenchon.fr
(site consulté le 26 avril
2012).
[4]
Le Monde, « Résultats de
l’élection présidentielle :
France entière »,
op. cit.
[5]
Radio France Internationale,
« 1981 – Mitterrand,
l’alternance », 24 août 2006.
[6]
Le Monde, « Jean-Luc
Mélenchon à Bastille : « Nous
sommes le cri du peuple », 18
mars 2012.
[7]
Lilian Alemagna, « Au Prado,
Mélenchon retourne la plage »,
Libération, 15 avril 2012.
[8]
Hendrik Davi, « Depuis 2002,
l’extrême droite a reculé dans
les villes »,
op. cit.
[9]
Jean-Luc Mélenchon, « Après le
premier tour, un moment de pause
clavier », 25 avril 2012.
www.jean-luc-mélenchon.fr
(site consulté le 26 avril 2012)
[11]
Jean-Luc Mélenchon, « Après le
premier tour, un moment de pause
clavier »,
op. cit.
[13]
Liberation, « Otan, Tibet,
Cuba, Amérique du Sud :
Mélenchon répond à la presse
étrangère », 17 avril 2012.
[14]
Le Figaro, « Rafael Correa
soutient Mélenchon », 11 avril
2012 ;
L’Humanité, « Correa soutien
son ‘compañero’ Mélenchon », 12
avril 2012.
[15]
Front de
Gauche,
L’Humain d’abord, septembre
2011, p. 32.
[16]
Conseil National de la
Résistance, « Programme du
Conseil National de la
Résistance (C.N.R.) », 24 mars
1944.
[17]
Céline Meneses, « Equateur : la
révolution citoyenne
victorieuse »,
Le Parti de Gauche,
10 octobre 2010.
[18]
Front de
Gauche,
L’Humain d’abord,
op. cit.
[19]
Sénat, « Étude
de législation comparée n° 192 -
janvier 2009 - L'imposition des
revenus des expatriés dans le
pays d'origine », janvier 2009.
http://www.senat.fr/lc/lc192/lc1927.html
(site consulté le 29 avril
2012).
[20]
Front de
Gauche,
L’Humain d’abord,
op. cit.
[24]
Le Figaro, « Grèce : les 10
nouvelles mesures de rigueur »,
13 février 2012.
[25]
Comité pour l’Annulation de la
Dette du Tiers monde (CADTM),
« Le
CADTM dénonce la campagne de
désinformation sur la dette
grecque et le plan de sauvetage
des créanciers privés », 10 mars
2012.
http://www.cadtm.org/Le-CADTM-denonce-la-campagne-de
(site consulté le 29 avril
2012).
[27]
Traité de Lisbonne, article
123.
[28]
Comité pour l’Annulation de la
Dette du Tiers monde (CADTM),
« Le
CADTM dénonce la campagne de
désinformation sur la dette
grecque et le plan de sauvetage
des créanciers privés »,
op. cit.
[29]
Front de
Gauche,
L’Humain d’abord,
op. cit.
[30]
La Jornada,
« El Banco del Sur », 13
décembre 2007.
[32]
Front de
Gauche,
L’Humain d’abord,
op. cit.
[33]
Emmanuel Levy, « Les paradis
fiscaux abritent 532 milliards
de dépôts français »,
Marianne 2, 28 mars 2009.
[34]
Cette dernière à finalement a
été abrogée en septembre 2011
face à la pression populaire car
elle représentait un manque à
gagner pour l’Etat de 500
millions chaque année. Voir
Chloé Dussapt, , « Qu’est-ce que
le bénéfice mondial
consolidé ? »,
Challenges 7 septembre 2011.
[35]
Guillaume Errard, « Les sociétés
du CAC40 échappent à l’impôt »,
Le Figaro, 14 décembre 2009.
[36]
Front de
Gauche,
L’Humain d’abord,
op. cit.
[37]
Le Figaro, « Repsol :
Kirchner défend
l’expropriation », 28 avril
2012.
[38]
La Tribune, « Foxconn va
fabriquer des iPad au Brésil où
il investira 12 milliards de
dollars », 14 octobre 2011 ;
Huffington Post, « La
démondialisation ça marche, la
preuve au Brésil avec Apple », ,
15 septembre 2011.
[39]
Front de
Gauche,
L’Humain d’abord,
op. cit.
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