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Benyamin Netanyahou
bétonne Jérusalem-Est
Rosa Moussaoui
Lundi 18 octobre 2010
Le premier ministre israélien a prévenu cette
semaine qu’il n’y aurait pas d’arrêt de la colonisation tant que
les Palestiniens ne reconnaîtront pas Israël comme «
l’État-nation du peuple juif ».
S’il fallait une preuve supplémentaire de leur refus de
renouer les fils d’un authentique dialogue de paix, les
autorités israéliennes l’ont apportée vendredi dernier, en
donnant leur feu vert à de nouveaux projets immobiliers à
Jérusalem-Est. Selon des appels d’offres lancés par le ministère
israélien du Logement, il s’agit de construire de 238 nouveaux
logements dans la partie orientale de la ville annexée en 1967,
dont les Palestiniens veulent faire la capitale de leur futur
État. Mais, d’après le ministre israélien du Logement, Ariel
Attias, un ultrareligieux du parti Shas, ces projets
s’inscrivent dans une opération bien plus vaste, prévoyant la
construction de 1 700 logements à Jérusalem-Est.
Le fait accompli
Après le refus du gouvernement de Benyamin Netanyahou de
prolonger le moratoire partiel de dix mois sur la colonisation,
ces nouveaux projets traduisent une inacceptable politique du
fait accompli, qui vide par avance de sa substance toute
discussion sur les contours d’un futur État palestinien. « Non
seulement ces constructions contreviennent au droit
international, mais elles s’inscrivent dans la liste des
violations des droits de l’homme des Palestiniens vivant dans
les territoires occupés ! » s’indigne Amnesty International.
Après la décision de l’OLP de suspendre les pourparlers de
paix directs initiés début septembre par Washington, faute
d’arrêt de la colonisation, ce nouvel épisode attise la colère
palestinienne. « Nous condamnons fermement cette décision et
nous appelons l’administration américaine à tenir le
gouvernement israélien responsable de l’effondrement du
processus de paix en raison de son obstination à tuer toute
chance de reprise des négociations », a déclaré à l’AFP le
négociateur palestinien Saëb Erakat. Problème : si l’on en croit
les informations du quotidien israélien Yediot Aharonot,
l’administration Obama, qui se dit « déçue » de cette décision,
aurait en fait été informée de ce projet de nouvelles
constructions avant son officialisation. « C’est contraire à nos
efforts visant à relancer les négociations directes entre les
parties », a réagi le porte-parole de la diplomatie américaine,
P. J. Crowley, en promettant de continuer « à travailler (…)
pour créer les conditions de reprise des négociations
directes ».
Ces belles intentions ne pèsent pourtant pas grand-chose face
à l’intransigeance affichée par la direction israélienne.
Laquelle tente de justifier ces nouveaux projets
politico-immobiliers en rappelant que Jérusalem n’a jamais été
concernée par son gel partiel et temporaire de la colonisation.
Plus grave encore : Benyamin Netanyahou a prévenu cette semaine
qu’il n’y aurait pas d’arrêt de la colonisation tant que les
Palestiniens ne reconnaîtront pas Israël comme « l’État-nation
du peuple juif ». Condition rejetée par le président palestinien
Mahmoud Abbas, qui rappelle que la direction palestinienne
reconnaît déjà l’État d’Israël... depuis 1993.
Une législation « raciste »
Les progressistes israéliens, eux aussi, s’élèvent contre
cette condition, qu’ils rapprochent, de la nouvelle loi exigeant
des candidats à la citoyenneté israélienne qu’ils prêtent
allégeance à « Israël, État juif et démocratique ». Samedi soir,
à l’appel du Parti communiste israélien et de ses partenaires du
Hadash, plusieurs milliers de manifestants, juifs et arabes, ont
défilé à Tel-Aviv pour dénoncer une législation « raciste ».
Le
dossier colonisation
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Publié le 20 octobre 2010 avec l'aimable autorisation de
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