Opinion
La guerre contre
l'Iran aura lieu
Robert
Bibeau
Robert
Bibeau
Mercredi 22 mai
2013
La guerre contre l’Iran n’était pas pour
hier, mais pour après demain
Il y a
deux ans nous avions annoncé que «La
guerre contre l’IRAN n’aurait pas lieu
pour le moment», alors que les pseudos
analystes internationaux prédisaient
l’attaque imminente d’Israël contre
l’Iran au motif que le bouffon de
Jérusalem s’agitait énormément. L’année
2013 est bien engagée et nous attendons
toujours l’imminente frappe contre
l’Iran [http://www.agoravox.fr/tribune-libre/article/la-guerre-contre-l-iran-n-aura-pas-107807].
Elle a
eu lieu pourtant cette première frappe…
personne ne l’a vue parce que tout le
monde regardait dans la mauvaise
direction y compris l’expert Robert Fisk
qui écrivait ceci dans le quotidien
The Independant : «Des
lumières apparaissent dans le ciel de
Damas. Un autre raid israélien -
"audacieux" bien sûr, selon les
partisans d’Israël. C’est le deuxième
raid en deux jours contre des dépôts
d’armes et des installations militaires
de Bachar al-Assad. L’histoire est déjà
connue : les Israéliens auraient voulu
empêcher une cargaison d’armes de
fabrication iranienne - comprenant des
missiles Fateh-110 - de parvenir dans
les mains du Hezbollah au Liban» [http://www.legrandsoir.info/la-verite-c-est-qu-apres-les-frappes-aeriennesisraeliennes-nous-sommes-impliques.html
].
Il y a
deux ans dans l’article pré cité nous
avions indiqué les paramètres de
l’équation
Syrie-Iran-Russie-États-Unis-Chine; nous
les reprenons sommairement :
1.
Derrière Israël – la petite entité paria
excitée – il y a le vrai patron,
l’impérialisme américain aux abois – pas
du tout triomphant et pas du tout à même
de remodeler un Grand Moyen-Orient
renouvelé. Les USA en crise économique
sévère, en faillite financière,
surendetté, ayant délocalisé leur
industrie lourde vers leur pire ennemi,
la Chine… mais conservant pour un temps
un avantage militaire qui se dégrade peu
à peu (le pays de l’Oncle Sam ne sait
plus fabriquer l’avion F-35, ni un
porte-avions de nouvelle génération, ni
une station spatiale). Sans oublier bien
entendu la coterie des pays
impérialistes européens et
canadien regroupée sous le sceptre de
l’OTAN.
2.
Derrière l’Iran il y a la superpuissance
industrielle et économique chinoise
montante et la puissance militaire et
nucléaire russe ainsi que quelques pays
de leurs alliances militaires
respectives, tous prêts à en découdre
avec le camp de l’OTAN.
Derrière
ces guerres mortifères il y a
l’impérialisme en déclin
Dans sa
guerre désespérée pour s’accrocher à son
statut déglingué de première puissance
militarisée, les États-Unis lancent une
offensive militaire après l’autre dans
le but de conserver ou de s’accaparer
tel ou tel marché, tel ou tel gisement
de ressources naturelles; tel ou tel
oléoduc et gazoduc; telle ou telle
région d’exploitation de la
main-d’œuvre, d’expropriation de la
plus-value et des sources de profits. Si
elle ne peut s’en emparer la puissance
américaine malveillante les détruits
pour que personne ne puisse en
bénéficier, surtout pas son ennemi juré,
la Chine.
Pour les
raisons qui sont les siennes,
l’impérialisme étatsunien, après avoir
réglé la question de
l’ex-Yougoslavie-Serbie a décidé depuis
plusieurs années que la sous-région du
Moyen-Orient et du Nord de l’Afrique
étaient les aires où il devait guerroyer
très violemment pour arrêter puis
repousser les puissances impérialistes
envahissantes : Chine, Russie et leurs
alliés. Le tout a débuté après 1979
(invasion soviétique de l’Afghanistan)
par l’infiltration de djihadistes en
guerre sainte contre le
gouvernement national
Afghan et le social-impérialisme
envahissant; puis s’est
poursuivi en 2001 par l’invasion
américaine et la destruction de ce pays
semi-féodal. L’objectif stratégique
américain n’était pas de s’emparer des
casseroles, des ânes et des chamelles
afghanes – des champs de pavot, ça oui
certainement [http://fr.wikipedia.org/wiki/
Narco-%C3%A9conomie_en_Afghanistan]
– mais de se positionner stratégiquement
– militairement – au sommet du
Moyen-Orient [https://fr.wikipedia.org/
wiki/Guerred'Afghanistan _(depuis_2001)].
De ce
camp de base – à partir de ce verrou
–
l’Amérique se croyait à même
d’attaquer facilement dans toutes les
directions à la fois, vers la mer
Caspienne et les anciennes républiques
soviétiques (les plus grands gisements
de gaz et de pétrole encore
sous-exploité dans le monde); en
direction de l’Iran – pays sorti en 1979
du giron de l’alliance impérialiste
américaine et transformé depuis en
«électron libre» cherchant à jouer les
matamores parmi la fumiste alliance des
Non-alignés… 120 pays tous plus alignés
les uns que les autres.
Pire, l’Iran
indépendant osait commercer son pétrole
sans utiliser le dollar américain,
devise de réserve forcée pour l’échange
internationale. Et l’exemple se
propageait à d’autres pays exportateurs.
En
direction de la
Chine (régions autonomes du
Ouïgour et du Tibet) et en direction du
Nord Pakistan – régions tribales que son
allié pakistanais ne parvenait pas le
moins du monde à contrôler dans
l’éventualité d’attaques à mener contre
tout projet d’oléoduc chinois visant à
l’approvisionner en pétrole d’Iran et de
la Mer Caspienne.
Le
Liban fut la seconde victime de
ce plan machiavélique de la
superpuissance qui avait amorcé son
déclin souverain [http://www.agoravox.fr/actualites/international%20/article
/rififi-a-beyrouth-le-liban-au-88057].
Occupation israélienne, puis guerre
civile destructrice et nouvelle
tentative d’invasion israélienne (2006)
ont permis aux américains de détruire le
pays sans jamais le mater, ni le ramener
dans le giron occidental. La portion de
la bourgeoisie nationale libanaise,
regroupée autour du
Hezbollah,
a su maintenir le pays
hors de l’hégémonie américaine et pas
encore sous la botte russo-chinoise,
mais sous forte influence
iranienne…Encore l’Iran
décidément.
L’Irak fut la troisième victime
de ce plan diabolique pas du tout mis au
point dans les bureaux de
Bildelberg comme l’attestent
certains [http://science21.blogs.courrierinternational.com/archive/2013/05/09/bilderberg-2013-des-puissances-en-crise-i.html]
mais au Pentagone, le cœur névralgique
de l’impérialisme étatsunien en déclin [http://www.legrandsoir.info/
GRANDEURS-ET-DECHEANCES-DES-CONSPIRAT%20IONNISTES.html].
Dès 2003 le pays fut envahi et détruit
et aujourd’hui encore ce pays martyr est
scindé en trois entités (Kurdistan nord
sous influence israélienne – Centre
Sunnite sous influence étatsunienne – et
Sud Chiite sous hégémonie iranienne [http://www.agoravox.fr/actualites/international/article/commentcommemorer-dix-ans-de-133524]
et cette misérable nation n’en finit
plus d’expier sous les coups portés par
les armées privées financées par les
pays de l’OTAN, par l’Iran
et par les pays du Golfe et par tous les
seigneurs de guerre qui se disputent sa
dépouille ensanglantée.
Le Yémen et
la Somalie en situation de
contrôle du verrou de la Mer Rouge;
le Soudan scindé en deux pour
chasser les entreprises chinoises de
cette fournaise pétrolière furent des
victimes successives des plans
sataniques américains.
L’Égypte et
la Tunisie où le changement de
la garde s’est finalement imposé, bon
gré mal gré par la force des insurgés,
et la
Libye où rien n’est terminé
comme nous l’avions annoncé, ont été les
victimes suivantes. Et voici venu le
tour de
l’Iran.
Et voici
venu le temps de l’IRAN
Mais
auparavant une répétition générale
s’imposait. L’Iran
c’est autre chose que le
Liban ou l’Afghanistan. Un pays
de 78 millions d’habitants, 18e
puissance économique mondiale, 2e
producteur de pétrole, 1er
gisement prouvé de gaz naturel, doté
d’une armée puissante, et disposant
d’alliés assurés (Russie et Chine),
alliés qui se sont laissé tromper en
Libye de Kadhafi, pensant que
les États-Unis, la France et le
Royaume-Uni, une fois gobé ce pays,
grâce à leur silence empesé, les chacals
occidentaux laisseraient les autres amis
de la Russie en répit. Cette fois russes
et chinois ne se laisseront pas
méprendre ni surprendre, ni en
Syrie,
ni à fortiori en
Iran [http://fr.
wikipedia.org/wiki/Iran].
Décision
fut donc prise au
Pentagone de monter un coup fourré –
une guerre préventive contre la Syrie
visant trois objectifs :
1)
Éliminer un allié gênant à l’arrière de
la prochaine ligne de front iranienne.
2)
Contrôler un territoire par où devra
passer le gazoduc «South
Pars» entre le Golfe-Persique et la
Mer Méditerranée afin d’éviter le
Détroit d’Ormuz menacé [http://www.michelcollon
.info/Syrie-guerre-par-procuration.html].
3)
Expérimenter l’armement offensif
américain et l’armement défensif
russe-chinois-iranien en
Syrie néo-colonie de la Russie
et bénéficiant d’un équipement militaire
comparable à l’Iran et d’un soutien
populaire équivalent.
Le reste
du calvaire syrien est connu – prétendue
Armée Syrienne de Libération formée
de transfuges et de djihadistes
exfiltrés de Tchétchénie, du Soudan,
d’Afghanistan, de Libye, et même de pays
occidentaux, transportés, armés,
équipés, entraînés en
Jordanie et en
Turquie (frontière orientale de
l’OTAN avec son ami Israël membre ex
officio de l’alliance militaire
agressive); payée par le
Qatar et
l’Arabie Saoudite disputant à
l’Iran l’hégémonie sur le Golfe
Arabique! Cette fois la tâche se révéla
plus ardue que prévu. Le peuple syrien
n’a pas été scindé, ni fractionné, et si
l’unité populaire syrienne derrière son
gouvernement légitime n’a pas empêché la
destruction du pays, elle a du moins
entravé son occupation et interdit la
cueillette d’informations sur l’armement
russe, chinois et iranien utilisé par
l’armée régulière syrienne que
l’État-major de l’OTAN espère identique
à celui dont disposera l’Iran lors de
l’agression suivante, ce qui n’est pas
assuré
[http://french.irib.ir/info/iran-actualite/item/256580-des-destroyrs-iraniens-dotés-de-nouveaux-missiles-de-croisières].
Face à
cet échec, depuis deux ans répété, ne
restait plus pour les autorités
militaires de l’OTAN qu’une solution:
lancer quelques incursions militaires et
aériennes turques et israéliennes –
partagées équitablement entre les deux
comparses. L’objectif de la manœuvre
étant de vérifier le fonctionnement au
combat de l’équipement américain de
détection et de destruction (air-sol
:
http://www.mondialisation.ca/agression-de-damas-par-laviation-israelienne-le-leurre-israelien-des-plans-
dobama /5334301); vérifier
les batteries de missiles russes
SAM 300 et
Fateh-110 (Iranienne) dont est
équipée la garde prétorienne syrienne [http://fr.wikipedia.org/%20wiki/S-300].
De vérifier aussi l’efficacité du nouvel
équipement anti-aérien chinois que l’on
soupçonne outiller les armées syrienne
et iranienne. L’étape suivante sera de
tester l’efficacité des bombes lourdes
de pénétration anti-bunker qui serviront
éventuellement à détruire les
installations nucléaires iraniennes et
les raffineries de pétrole.
Enfin,
il faudra pouvoir vérifier l’efficacité
des faisceaux de fusées Patriot –
censées former un bouclier de protection
contre la riposte aérienne iranienne.
C’est la raison pour laquelle les
attaques aériennes israéliennes et
turques se déroulent à proximité de
leurs frontières respectives de façon à
tester les radars et le pilotage des
fusées Patriot face aux roquettes et aux
avions syriens lancés aux trousses des
F-16 et des F-18 sionistes et turcs.
La
récente entente d’approvisionnement de
l’armée paria israélienne annoncée par
le secrétaire à la défense Chuck Hagel
(celles de la Turquie, de L’Arabie
Saoudite et des Émirats Arabes Unies
ayant été signées auparavant) prévoit la
livraison de toutes les armes requises
et en quantité suffisante pour mener à
bien ces attaques, sauf les super bombes
de pénétration profonde anti-bunker
dirigées au laser. Cela pourrait
signifier que les États-Unis se
réservent cette tâche délicate et
pourrait expliquer toute cette
dramatique démagogique récente à propos
des armes chimiques – ligne rouge que
Bachar al-Assad ne doit pas franchir –
et que les terroristes djihadistes de
l’ASL franchissent allègrement sur les
ordres de Washington afin de fournir à
la Maison Blanche l’argument pour
intervenir directement dans les
bombardements anti-syriens [http://www.legrandsoir.info/le-nouvel-accord-us-israel-sur-les-armes-est-une-menace-pour-la-paix-20397.html].
Il faut ce qu’il faut pour que ces
bombes soient testées
in situ et en situation de combat.
Évidemment les disputes entre les
affidés onusiens des impérialistes
américains sur l’utilisation ou non, et
par quel camp exactement, des gaz sarin
assassins posent un problème sérieux au
larbin Ban Ki-Moon qui ne parvient pas à
orchestrer convenablement la campagne de
calomnies lancée par l’ONU [Carla Del
Ponte accuse le mauvais camp d’utiliser
les armes chimiques
http://www.lemonde.fr /proche-orient/article/2013/05/06/les-rebelles-syriens-ont-utilise-du-gaz-sarin-selon-carla-del-ponte_3171289_3218.html].
Cette dispute entre complices de l’OTAN
et de l’ONU révèle les contradictions
entre certaines puissances impérialistes
européennes et les États-Unis face à
l’attaque contre l’Iran.
La destruction des raffineries et des
installations pétrolières iraniennes,
sans compter la fermeture probable du
Détroit d’Ormuz, fera monté énormément
le prix du carburant ce qui avantagera
les États-Unis, le Canada et le
Royaume-Uni (autosuffisant) mais
plombera fortement les économies
dépendantes d’approvisionnement
extérieurs comme la France, l’Allemagne,
l’Italie, le Pays-Bas.
Une
nouvelle Commission d’enquête bidon
devra donc être échafaudée afin de
justifier l’implication des USA en tant
que redresseur de torts en
Syrie «gazée». Et puis, qu’à
cela ne tienne, s’il faut que le
Secrétaire d’État John Kerry trottine à
l’ONU exhiber une bouteille de gaz sarin
que L’«assassin» Bachar al-Assad tenait
dans ses mains un petit matin de juin –
pourquoi pas, un fourbe Scapin noir
américain l’a déjà fait et après… [http://www.wsws.org/
francais/News/2003/juin03/210603_
ADMmensonge.shtml]
Toute
cette mise en scène vise à poursuivre la
campagne de destruction et de sujétion
des pays de la région pour les placer
sous domination du camp américain en
prévision de la grande confrontation à
venir entre les deux grands camps :
l’Alliance des impérialistes occidentaux
moribonds ; contre l’alliance des pays
impérialistes en ascension, Chine et
autres puissances du BRICS. La très
puissante
Chine dissimulée derrière l’Iran,
elle-même dissimulée derrière la
Syrie à qui on déni le droit de
s’aboucher avec son camp préféré.
Tout ne
va pas pour le mieux du côté de l’empire
Selon
les rapports consultés, il semble que le
bon fonctionnement et l’efficacité des
missiles chinois et russe, sol-air
notamment, soit de nature à retarder le
stratagème États-Unis-OTAN-ONU.
Cependant, ne soyez pas surpris si des
«pourparlers de paix bidon» s’engagent à
Moscou pendant que le Pentagone élabore
un nouveau plan d’attaque contre
l’empire Perse. Voilà ce qui se trame
entre les grandes puissances
impérialistes et leurs sous-fifres
régionaux dans le tourbillon de la
guerre fomentée contre la
Syrie-martyr qui ne demande qu’à
vivre en paix. La farouche résistance du
peuple syrien constitue présentement un
rempart et une contribution pour
empêcher que l’on donne au suivant...l’Iran.
COMPLÉMENT D’INFORMATION
http://www.robertbibeau.ca/palestine.html
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