Opinion
Mai-2008 - Le «Printemps» dévoyé
(2e partie)
Robert Bibeau
Robert
Bibeau
Mercredi 5 décembre 2012
AVANT-PROPOS
La semaine
dernière (Première
partie)
nous avons revisité l’épopée des
révoltes estudiantines et populaires de
MAI-68 qui ont eu tant d’impact, en
Occident notamment, sur les dernières
années du XXe siècle décadent
– les quarante années de la lente
déchéance de l’impérialisme néocolonial
occidental. Cette semaine, nous
examinons les événements du crash
boursier, financier et monétaire qui a
débuté en 2008 par l’effondrement de la
pyramide de Ponzi des «supprimes
hypothécaires spéculatifs» montée par
les banquiers étatsuniens de concert
avec des banquiers européens et
canadiens et la succession des révoltes
arabes, étudiantes, ouvrières
occidentales et orientales qui s’en
suivit.
Mai 2008 – La classe ouvrière
américaine (étatsunienne et
canadienne)
Si la classe
ouvrière américaine n’a pas encore
laissé éclater sa rage renfrognée, c’est
qu’elle subit une répression fasciste
terrible de la part de dizaines de corps
policiers ostracisés, de divers services
d’espionnage et de sécurité, de l’armée
régulière et de l’armée de réserve,
d’agences privées mafieuses et
terroristes qui
depuis des années s’autorisent au
commerce des assassinats ciblés
préventifs aux États-Unis et partout
ailleurs sur la planète. Si une ONG
humanitaire telle Human Rights Watch
(HRW) souhaitait faire œuvre utile elle
devrait investiguer et étaler au grand
jour les crimes et assassinats commis
par tous ces nervis aux États-Unis
plutôt que de servir de 5e
colonne aux troupes étasuniennes en
Orient et en Afrique.
La classe ouvrière
américaine a du flair et elle sait
d’instinct que le jour de l’insurrection
il lui faudra frapper très fort,
rapidement et très violemment et elle
attend ce moment propice. Ce jour-là,
HRW aura beaucoup à déplorer à propos
des «crimes» révolutionnaires des
révoltés de Chicago de Manhattan, de
Détroit, de Los Angeles, de Montréal et
de Toronto.
En attendant, des lois antisyndicales
(Michigan) lui retirent même ses acquis
d’association et d’accréditation. La
force de travail est toujours trop
onéreuse pour les milliardaires
industriels et financiers.
Les sénateurs
étatsuniens et les députés canadiens le
savent bien et ils sont aux abois
pendant que la super puissance
économique chinoise (bientôt première
puissance économique mondiale) rôde dans
l’antichambre de l’empereur à l’affût
d’une proie à capturer, cette Chine
impérialiste qui réinvente l’esclavage
salarié. Récemment, la Chine proposait
d’ouvrir une mine au Canada et d’y
importer des milliers de prolétaires
chinois à surexploiter afin de spolier
le minerai canadien en négligeant
d’opprimer les prolétaires canadiens,
comme elle le fait en Afrique depuis un
certain temps.
La conjoncture
présente n’a rien à voir avec les
perspectives triomphalistes occidentales
de Mai-68.
Mai-2008 marque bien
la fin des accords de collaboration de
classes et la mort de la soi-disant «
trêve » et du contrat social signé
entre l’aristocratie syndicale
occidentale, la pléthore des employés de
l’État tétanisés, la petite bourgeoisie
surendettée-saquée-paupérisée et les
représentants des Conseils des ministres
des États policiers des banquiers, sur
le dos des pauvres et des ouvriers
aliénés d’Occident et des multiples
peuples néo-colonisés opprimés et
surexploités d’Orient et d’Afrique, dont
les fils, et même les enfants-soldats,
sont contraints de s’engager dans les
services de
sécurité
privés terroristes (voir les
activités de l’OTAN en Afghanistan, en
Irak, au Yémen, au Soudan, en République
du Congo et en Syrie notamment) (19).
Évolution du combat entre 1968 et
2008
Si en Mai-68, Cohn
Bendit et Krivine surent mener à leur
gré les ébats de la gente estudiantine
de médecine, de droit, d’administration
et de science po, aujourd’hui, les
leaders étudiants dansent sur la corde
raide et les troupes étudiantes, fils de
prolétaires dans les collèges, filles
d’ouvriers dans les facultés, ont rejeté
l’entente de compromis signée par leurs
estafettes devant l’éphémère Ministre de
l’Éducation du Québec. Au Chili, même
refus des étudiants de désarmer devant
la répression du gouvernement de la «
gauche » chilienne. En Tunisie et en
Égypte les jeunes révoltés détroussés
une première fois de leur «Révolution
dévoyée» ne décolèrent pas et
maintiennent leur combat contre les
nouveaux pharaons sortis du giron des
puissances impérialistes, et n’en
déplaise aux «bobos», leur bataille
acharnée n’est pas pour le droit à la
«démocratie des riches» mais pour le
droit de vivre dignement, de travailler,
de se marier et de fonder un foyer.
En Libye rien n’a
été dit, rien n’est fini. En Grèce, en
Espagne, en Italie les ouvriers
paupérisés refusent de rembourser les
dettes des banquiers, des armateurs, des
financiers et résistent le gourdin à la
main. En Syrie la machine de guerre
meurtrière de l’OTAN et de la Turquie
sont mises en échec. En France et en
Belgique, gauchistes, révisionnistes et
opportunistes de tout poil ont
d’immenses difficultés à endiguer la
colère ouvrière vers les culs de sacs
électoralistes. En Afrique du Sud les
admirables damnés de la terre
poursuivent la guerre de classe contre
la collusion de leurs boss syndicaux.
Depuis Mai-68, bien des choses ont
changé aux pays des insurgés.
Les révisionnistes,
les altermondialistes, les
opportunistes, les gauchistes, les
réformistes sociaux-démocrates et les
nationalistes chauvins n’ont plus
d’audience auprès de la jeunesse et de
la gente étudiante, génération qu’ils
disaient jusqu’à récemment apathique et
apolitique. Totalement ignorants de la
science matérialiste, tous ces pédants
de la nouvelle gauche intellectuelle,
incapables d’appréhender les changements
économiques et sociaux subrepticement
implantés dans nos sociétés éclatées,
sont demeurés hébétés devant ces
étudiant(e)s et ces jeunes désœuvrés qui
ont vidé violemment les écoles et les
facultés, qui ont occupé les places
publiques, la bourse, et bloqué les
ponts à toute circulation. Ces jeunes se
battent pour sauver leur vie et non pas
pour imaginer de fugaces paradis enfumés
et autres fumisteries.
Depuis Mai 2008,
les soulèvements en Orient (immenses
grèves en Chine, guerre des partisans en
Inde et au Népal) et les grèves
étudiantes en Occident résistent aux
hausses des droits de scolarité et à
l’expulsion des enfants d’ouvriers des
universités, au chômage endémique et à
la paupérisation (dégradation du pouvoir
d’achat) effrénée. Ne pas oublier que,
où que ce soit dans le monde, ces
droits de scolarité sont une portion des
frais de reproduction de la force de
travail que l’État capitaliste veut
dorénavant mettre directement à la
charge des fils et des filles d’ouvriers
surendettés (dont une forte majorité
travaille le plus souvent à plein
temps). Il en est ainsi pour tous les
autres services publics.
Ces hausses des
droits de scolarité signifient
l’expulsion de milliers d’étudiants
originaires de la classe ouvrière et de
la petite bourgeoisie paupérisée qui
sont désormais persona non grata dans
les universités aux ressources
raréfiées, aux débouchés limités et dont
la mission est plus que jamais de
soutenir directement l’effort de
compétitivité-productivité des monopoles
impérialistes « nationaux » en
guerre pour leur survie dans ce monde
impérialiste où les hyènes impérialistes
concurrencent les loups capitalistes.
Quelle fumisterie
que de tenter de désorienter les
révoltes étudiantes dans les marais de
l’opportunisme contre la
«marchandisation» de l’éducation
au milieu de cette
société capitaliste marchande
financiarisée. Comme si l’université
bourgeoise avait un jour été ou serait
bientôt au service du peuple tout en
demeurant sous la dictature des
milliardaires.
Depuis deux ans les
États récalcitrants font face non pas au
raffut-étudiant petit-bourgeois mais au
soulèvement de jeunes
travailleurs-étudiants
endettés-désœuvrés, sans perspective
d’emplois ou de carrières, accomplissant
des petits-bouleaux de misère.
L’ascenseur social est en panne en même
temps que l’appareil sur-productif
capitaliste. Malheureusement, au Caire,
à Athènes, à Londres, à Madrid, à Tunis,
à Santiago, à Shanghai, à Johannesburg
et à Montréal, aucune organisation
révolutionnaire conséquente n’offre un
leadership sérieux, crédible et
expérimenté; alors ces révoltes
piétinent, s’essoufflent et à la fin
sont récupérées dans les isoloirs et les
bureaux de scrutin par les agents de la
bourgeoisie infiltrés dans le mouvement
populaire, étudiant et ouvrier.
En quête de Plus-value relative
À titre d’exemple,
au Québec, pendant la grève étudiante,
le gouvernement libéral a trouvé un
milliard de crédits pour soutenir la
recherche appliquée destinée à
développer de nouveaux instruments et de
nouveaux procédés de productivité
afin de permettre aux impérialistes
québécois de concurrencer leurs acolytes
chinois, indiens, japonais et coréens.
En effet, les monopoles impérialistes
occidentaux en déclin ne peuvent
concurrencer les oligopoles asiatiques
sur le terrain de la production de la
plus-value absolue (valeur des
marchandises
moins les salaires, bénéfices
marginaux et déductions à la source). Il
ne leur reste qu’à espérer les
concurrencer sur le terrain de la
plus-value relative (valeur ajoutée
par la productivité engendrée par la
surproduction conséquente de
l’informatisation- automation-
robotisation). Malheureusement, pour les
capitalistes occidentaux sur le déclin,
la Chine, la Corée du Sud et l’Inde
déploient également de fortes dépenses
en recherche-développement (20).
C’est ici que se
situe l’effort de tous les gouvernements
occidentaux sur le déclin qui
souhaitent inciter les entreprises
monopolistes installées sur leur
territoire national à
hausser leur productivité et leur
profitabilité (Contrat de productivité
et déduction fiscale pour la
compétitivité) pour le bénéficie de
leurs actionnaires nationaux et
internationaux assoiffés de plus-value
et de surprofits, et cela pour tenter
d’assurer la reproduction étendue de
leur système capitaliste en décrépitude
(21).
Le nationalisme économique sous le
capitalisme
Chaque gouvernement
des pays capitalistes assure la
gouvernance des intérêts sociaux,
économiques et politiques de ses
oligarques nationaux.
Chaque gouvernement supporte
l’exploitation des ouvriers nationaux
dans la guerre concurrentielle mondiale,
ce qui comprend également
la guerre par pays interposés comme
en Libye, en Côte d’Ivoire, au Congo et
en Syrie contre les pays capitalistes
appelés « émergents » (Iran, Chine,
Russie, etc.).
Dans ce contexte
le nationalisme dont s’affuble la
bourgeoisie de plusieurs pays
(comprenant la France, la Belgique, le
Québec et le Canada) n’est qu’un leurre
visant à débaucher les ouvriers pour
les embrigader à la défense des intérêts
des capitalistes nationaux en
concurrence avec les capitalistes
étrangers. Le seul « bénéfice »
qu’empochera l’ouvrier sera de
travailler à plus forte cadence – plus
stressé – plus en danger d’être
accidenté sur une chaîne de montage
endiablée ou sur un chantier de
construction meurtrier jusqu’au jour où
il sera blessé, tuer ou débaucher. Voilà
le secret de la compétitivité allemande,
suisse et suédoise, et de grâce oubliez
les mirages islandais, argentin et
équatorien qui s’écroulent tour à tour
comme des fétus de paille.
En Mai-2008-2012,
les étudiants en sciences sociales, en
arts et en sciences humaines sont
devenus superflus pour la caste
capitaliste occidentale qui pense qu’ils
devraient se chercher un emploi dans les
mines du Nord, dans les forêts
subarctique de l’arrière-pays, dans les
plantations de monoculture africaines,
dans la jungle amazonienne saccagée,
dans les « sweat shops » des bidonvilles
délabrés du Bengladesh, sur les
plates-formes «offshores» polluantes ou
encore dans un quelconque projet
d’investissement gouvernemental pour
saccager la Terre-mère.
Les jeunes arabes,
les adolescents d’Amérique Latine, les
occupants de Wall Street, les ouvriers
européens et sud-africains, les esclaves
mauritaniens ainsi que les jeunes
québécois, chiliens, brésiliens et les
chômeurs du monde entier, révoltés, ne
cherchent pas à réinventer la société
des loisirs, ni à vivre une sexualité
débridée, non plus qu’à marcher dans les
souliers d’Épicure. Leur révolte n’est
ni individualiste, ni narcissique, mais
collective et solidaire et elle vise à
défendre leurs droits fondamentaux
d’association, de grève, de
manifestation, d’expression,
d’éducation, droit au logement et au
travail contre les attaques policières,
judiciaires et gouvernementales, et
contre l’individualisme forcené des
briseurs de grève et des casseurs de
manifestants. La violence c’est la
misère faite aux pauvres, aux chômeurs
et
aux peuples paupérisés et non pas
leur résistance enragée.
Les soulèvements
étudiants, ouvriers et populaires sont
de plus en plus fréquents car il ne
reste à la grande bourgeoisie
internationale aucune marge de manœuvre
pour maintenir sa plus-value et ses
profits et garantir son accumulation de
capitaux et l’expansion d la
reproduction étendue; elle frappe donc
mortellement les indigents, les ouvriers
et les manifestants, tous ceux qui
résistent.
Les « bobos » et les petit-bourgeois le
sentent confusément et déjà ils
rechignent et se plaignent que la lutte
des classes s’envenime et ne fait
plus de quartier à quiconque se trouve
sur son sentier en déni de la dictature
des riches.
Ils ont peur et
nous les comprenons, mais alors, amis
«bobos», petits-bourgeois désœuvrés
laissez passer les ouvriers et les
«casseurs» et cessez de dévoyer les
«Printemps» populaires par vos propos
effrayés, vos requêtes de police à la
télé et vos revendications de
remédiation, d’équité, d’université
socialiste en société capitaliste et de
justice sociale impossible…
cette société capitaliste ne saurait
être sauvée.
Lutte de « libération nationale »
sous l’impérialisme
Pendant que le
pillage des ressources se réorganise au
Nord du 49e parallèle et
s’éternise au Sud des Tropiques,
la question de la nationalité des
voraces capitalistes transnationaux,
spoliateurs des richesses et de la
plus-value ouvrière, ne se pose
nullement, sauf pour les hystériques
nationalistes chauvins qui aimeraient
transformer cette guerre de classe
visant à renverser le système
capitaliste en une crise
constitutionnelle à la faveur de
laquelle une fraction plutôt qu’une
autre de la bourgeoisie néo-colonisée
accaparerait les taxes et les impôts
collectés auprès des populations en
difficulté et s’assurerait du versement
de la rançon des surprofits aux maîtres
des néo-colonies.
Cette dispute de
chiffonniers pour le partage des
oripeaux nationaux n’offre aucun intérêt
pour la classe ouvrière insoumise des
divers pays ni pour les contingents
d’étudiants conscients
où que l’on soit sur ces continents
spoliés.
Contrairement à
Mai-68, aujourd’hui, en Europe et en
Asie aussi bien qu’en Amérique et en
Afrique,
l’horizon idéologique s’est dégagé.
Les « indignés âgés » de Mai 68, les
révisionnistes, les «socialistes» et les
opportunistes d’antan vaquent à leurs
professions au sein de la hiérarchie de
l’État providence déclinant, qui
pour un temps leur a assuré une carrière
bien payée à même les surprofits
arrachés aux néo colonies. Ces temps
sont finis et les mesures d’austérité
frappent tous les contingents de la
classe ouvrière occidentale et de
nombreux bataillons de la petite
bourgeoisie frustrée d’être délogée de
ces «planques» reposantes.
Les petit-bourgeois
doivent renoncer à réintégrer leurs
caches sociales dévastées; ils doivent
renoncer à lutter pour recouvrer leur
statut social du passé. Ils doivent
impérativement accepter l’hégémonie de
la classe prolétarienne pour mener et
diriger la guerre de classes entamée. De
grâce, petit-bourgeois fragilisés,
oubliez votre passé doré, vos privilèges
envolés et votre humanisme-pacifiste
suranné; les temps ont changé, la rose
sanglante s’avance et celui qui s’en
saisira devra danser comme un enragé
pour gagner le droit d’exister. Il est
possible que cette guerre de classe
dégénère en guerre mondiale dans un
dernier sursaut des riches pour
préserver leur société de privilégiés.
Changement de perspective politique
Partout dans le
monde, les soulèvements de la génération
montante sont le fait de jeunes issus
majoritairement de
la classe ouvrière dont le pouvoir
d’achat dégringole alors que les profits
des monopoles s’envolent (ce qui
n’empêche pas le mouvement de baisse
générale du taux de profit). Mais
attention, la contradiction fondamentale
du système d’économie politique
capitaliste
n’est pas l’iniquité consacrée ni
l’injustice distributive ce ne sont
là que des symptômes et les conséquences
de la crise et non pas ses causes
profondes.
Les Partisans
ouvriers n’ont rien à perdre, même pas
leurs illusions «démocratiques», l’État
providence en décrépitude les a poussés
au chômage et dans des emplois précaires
mal rémunérés d’où ils ne pourront
s’extirper qu’en brisant l’étau du
pouvoir qui les accable. C’est ici que
nous les attendions. Obsolète, le
réformisme et le révisionnisme n’ont
plus leur place. Personne ne pourra
«réparer» ou sauvegarder le carrosse
capitaliste déglingué.
Si en Mai 68 les
syndicalistes de la CGT, de FO et de la
CFDT françaises et les renégats
Communistes-révisionnistes se sont
présentés à Grenelle pour réclamer
trente deniers pour avoir cassé du
mouvement ouvrier, en 2008-2012 le
mouvement ouvrier recommence à bouger et
affirme sa présence dans les
manifestations et les tintamarres de
casseroles dans les farandoles de moult
métropoles et ceci malgré la trahison
des révisionnistes, des socialistes et
des opportunistes qui ont laissé tous
ces stigmates dans la conscience
ouvrière.
Ces trahisons
passées ont désarmé idéologiquement le
prolétariat et les groupes étudiants.
C’est l’obstacle que les véritables
organisations prolétaires doivent
aujourd’hui surmonter. Comment, parmi la
classe ouvrière, rétablir la confiance
après tant d’outrances ?
Parti – idéologie – insurrection
S’agissant d’un
parti politique formé de Partisans
aguerris, rigoureusement organisé et
solidement implanté dans la classe
ouvrière et dirigé par une idéologie
prolétaire, il n’y en a pas eu en
Mai-68, il n’y en a pas eu pendant le
printemps arabe, ni « érable », il n’y
en a toujours pas aujourd’hui en 2012.
Pourtant, sans un tel parti, il n’y aura
jamais d’avenir pour une révolution
victorieuse. Que ce soit les
soulèvements des peuples arabes, les
révoltes ouvrières en Grèce, en Espagne,
au Portugal, en Grande-Bretagne ou en
Afrique du Sud, ou la révolte étudiante
au Québec, au Chili, en Grande-Bretagne
et en France ou tout autre mouvement «
d’indignés », de grève générale ou de
résistance populaire sur le front
économique de la lutte des classes, ils
ne pourront déboucher sur une
insurrection politique victorieuse tant
et aussi longtemps que l’avant-garde de
la classe ouvrière ne sera pas regroupée
et organisée dans un parti d’avant-garde
mondiale dirigé par une théorie
d’avant-garde.
Mai-68
fut l’exploit des fils et des filles de
bourgeois qui aspiraient à de meilleures
professions leur permettant de gravir
les échelons sociaux dont l’horizon ne
leur semblait pas au diapason de leurs
ambitions.
Heureusement, dans
le cours du mouvement de nombreux jeunes
ont tenté de s’organiser pour
transformer la société. Malheureusement,
leur inexpérience, leur ignorance de la
science révolutionnaire, leur origine de
classe et leur direction
petite-bourgeoise anarchisante,
vacillante et pédante associé à la
trahison révisionniste les ont fait
buter aux premiers dangers; et ces
organisations « infiltrées » se sont
finalement sabordées sur ordre de leur
gourou de tutelle.
Nous observons
présentement les mêmes tares et les
mêmes comportements parmi les nouvelles
organisations « progressistes »
ressurgies comme des champignons sous la
pluie gréviste à la faveur des révoltes
populistes et ouvrières récentes. Ces «
militants d’avant-garde » sauront-ils
tirer les enseignements qui s’imposent
de ces expériences lointaines pour se
doter d’une conscience et d’une
organisation de classe révolutionnaire
(en soi et pour soi) visant
l’établissement du pouvoir ouvrier
hégémonique ?
(1)
Malgré les efforts
de pacification des révisionnistes,
opportunistes et des bureaucrates
syndicaux la guerre de classe se
propagea car rien ne peut éradiquer la
résistance ouvrière.
(2)
M. Marion.
Conséquences et héritage de Mai 68 dans
la société actuelle
http://www.oboulo.com/summary/addToCart?id=34165&docId=34165&navid=&do=ADD_CART&cm=n
(3)
Cahiers du maoïsme.
Revue Marxiste-Léniniste-Maoïste.
Édition 2009. Paris. France.
(4)
J.J.
Servan-Schreiber.
Le Défi Américain.
http://fr.wikipedia.org/wiki/Jean-Jacques_Servan-Schreiber
(5)
http://www.oboulo.com/summary/addToCart?id=34165&docId=34165&navid=&do=ADD_CART&cm=n
À propos du Plan
Marshall
http://fr.wikipedia.org/wiki/Plan_Marshall
(6)
http://www.oboulo.com/summary/addToCart?id=34165&docId=34165&navid=&do=ADD_CART&cm=n
(7)
http://fr.wikipedia.org/wiki/Conf%C3%A9rence_de_Bandung
(8)
http://fr.wikipedia.org/wiki/Indon%C3%A9sie#La_p.C3.A9riode_Soeharto
(9)
http://www.alterinfo.net/Affluence-record-a-Teheran-et-defaite-des-USA-UE-au-sommet-des-non-alignes_a80818.html
(10)
http://www.afriqueexpansion.com/depeches-afp/5189-afrique-du-sud-le-travail-reprend-a-marikana-tension-dans-dautres-mines.html
(11)
http://fr.wikipedia.org/wiki/John_Kenneth_Galbraith
(12)
http://fr.wikipedia.org/wiki/Samuel_Huntington
(13)
Les ouvriers n’ont
pas signé cette « trêve » renégate et
ils ont poursuivi leur résistance et
leur lutte de classe mais confronté à de
multiples difficultés.
(14)
http://www.oboulo.com/summary/addToCart?id=34165&docId=34165&navid=&do=ADD_CART&cm=n
et
Cahiers du maoïsme. Revue
Marxiste-Léniniste-Maoïste. Édition
2009. Paris. France.
(15)
Robert Bibeau
(2012)
http://les7duquebec.com/2012/09/05/lendemain-delection-limpossible-justice-economique/
(16)
Laurence Kotlikoff
et Scott Burns, Bloomberg. Artgicle
publié dans «Gulf News» le 10 août 2012.
« Boston: Les républicains et les
démocrates ont passé l'été dernier à
débattre sur la meilleure façon
d'économiser 2,1 trillions [?] de
dollars au cours de la prochaine
décennie. Ils sont en train de passer
cet été à débattre sur la meilleure
façon de ne pas économiser 2,1 trillions
de dollars au cours de la prochaine
décennie. L'année dernière, l'écart
budgétaire du gouvernement étatsunien,
vraie mesure de l'endettement du pays, a
augmenté de 11 trillions de dollars. »
http://gulfnews.com/business/opinion/us-debt-just-grew-by-11tr-1.1060182
(17)
Robert Bibeau.
(2012)
La crise économique dans tous ses
méfaits.
http://www.agoravox.fr/actualites/economie/article/la-crise-economique-dans-tous-ses-123292
(18)
http://topics.nytimes.com/topics/reference/timestopics/subjects/h/habeas_corpus/index.html
(19)
La débâcle
américaine en Afghanistan.
http://www.mondialisation.ca/la-d-b-cle-am-ricaine-en-afghanistan/
(20)
Vincent Gouysse
(2012)
2011-2012 : Reprise de la crise !
http://www.marxisme.fr
(21)
Robert Bibeau.
(2012)
La crise économique dans tous ses
méfaits.
http://www.agoravox.fr/actualites/economie/article/la-crise-economique-dans-tous-ses-123292
Plus-value
absolue et Plus-value relative
Imaginons
qu’un ouvrier produit une unité
de marchandise en une minute.
Cette unité de marchandise vaut
– toutes taxes comprises – 8
dollars $ = (VM).
Le capital
d’investissement constant (CC)
totalise 4 $ par unité produite.
Le capital variable (CV)
c’est-à-dire la somme des
salaires, bénéfices marginaux et
déductions à la source – en
d’autres termes le coût de
reproduction de la force de
travail – totalise 0,50 $ la
minute. La plus-value absolue
(PVA) serait de 3,50$ pour une
unité. L’équation serait
celle-ci :
(1)
1 Unité
/minute = 8$ (VM) – 4$ (CC) –
,50$ (CV) = 3,50$ (PVA)
Si par
l’accroissement des cadences ou
en introduisant une innovation
techno-robotique, l’industriel
parvient à faire produire 2
unités de marchandise par minute
aux ouvriers, main d’œuvre qu’il
ne paiera pas plus cher mais
desquels il obtiendra la
plus-value absolue et la
plus-value relative (PVR).
L’équation devient celle-ci :
(2)
2 Unités
/minute = 16$ (VM) – 8$ (CC) –
,50$ (CV) = 3,50$ (PVA) + 4$
(PVR)
Il est
probable que l’industriel
occidental ne pourra pas imposer
à ses ouvriers des cadences plus
infernales que celles imposées
aux ouvriers chinois,
indonésiens ou indiens mais il
pourra certainement implanter
une innovation techno-automate
que ses concurrents asiatiques
ne possèdent pas encore et il
empochera ainsi la Plus-value
relative. C’est ainsi que les
capitalistes augmente la
productivité et améliore leur
compétitivité.
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