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Journée de la terre
"Rien ne
ressemble à notre pays"
Rim al-Khatib
Photo
palestineremembered
30 mars
2008
C'est ainsi
que les réfugiés palestiniens du camp de Ayn el-Helwé, à Saïda,
ont célébré la journée de la terre, le samedi 29 mars, en
inaugurant une exposition de photos et dessins, dans la salle
d'exposition de la municipalité de Saïda.
Plusieurs associations civiles du camp avaient décidé de
travailler, main dans la main, pour célébrer la 60ème
commémoration de la Nakba. Plusieurs activités sont prévues
pendant toute cette année. L'une d'elles, la célébration de
la Journée de la terre (30 mars) et la commémoration
de cette journée au cours de laquelle les Palestiniens de 48
se sont soulevés en 1976 pour défendre leurs terres et leur
terre, s'est déroulée à l'extérieur du camp de Ayn El-Helwé,
à Saïda même, dans le but de briser le blocus matériel et
moral qui enserre le camp depuis plusieurs années.
Une
dizaine d'associations civiles du camp ont décidé d'exposer
les photos de Makbula Nassar, palestinienne de Galilée, qui
prend en photo les villages ou ce qui en reste, des régions
de Safad et de Galilée, principaux lieux d'origine des
réfugiés du Liban et de Syrie.
D'ailleurs, le travail de Makbula Nassar a commencé lorsque
des réfugiés du camp de Ayn El-Hewlé et d'ailleurs lui
avait demandé, lors d'une rencontre inter-palestinienne, de
leur décrire leurs villages. C'est ce qu'explique d'ailleurs
la photographe de 'Arraba al-Batouf, village de Galilée,
enserré par les colonies sionistes, qui, après plusieurs
années de travail, a pu réunir des centaines de photos, la
plupart visibles sur le site
www.palestineremembered.com.
Le rôle
des Palestiniens de 48 est essentiel, pour Makbula, pour
rattacher les réfugiés des camps palestiniens et de l'exil à
leurs villages et régions d'origine, et pour leur faire
connaître leur pays, après toutes ces années d'exil forcé.
Il est inutile de passer par des intermédiaires, même si les
ONGs européennes souhaitent que des associations
israéliennes s'insèrent dans ce travail de "mémoire". Pour
les associations civiles de Ayn El-Helwé, elles se
débrouilleront toutes seules, sans l'aide ou l'intermédiaire
des ONGs qui gravitent autour d'elles.
C'est ainsi donc que
l'exposition de photos prises par Makbula Nassar, sur plus
d'une douzaine de villages, des régions de 'Akka et de Safad,
a été inaugurée par le représentant du maire de Saïda et le
représentant des associations civiles palestiniennes.
Aux
côtés des photos des villages palestiniens, détruits ou
semi-détruits, les dessins des enfants fréquentant les
centres d'activités ou d'apprentissage para-scolaire, ont
illustré la manière dont les enfants voient leurs villages,
leurs villes ou leur pays.
En
effet, depuis plus d'un mois, plusieurs centres
d'apprentissage (handicapés, échec scolaire, écoles
spécialisées) et plusieurs centres d'activités
para-scolaires ont décidé de participer à l'exposition, en
faisant travailler les enfants et les jeunes sur le thème :
comment imagines-tu ton village, ta ville ou ton pays ?
Chaque enfant devait ensuite noter son village ou sa ville
d'origine ainsi que son âge.
Et le
résultat fut des plus beaux!! Plus d'une centaine de dessins
furent choisis, parmi les deux à trois cents dessins, pour
être exposés aux côtés des photos de l'état actuel de ces
villages, prises par l'oeil de Makbula Nassar. Même si les
villages de ces enfants et jeunes n'avaient pas été
photographiés, ils furent placés par zones régionales. Mais
plusieurs enfants et adultes ont découvert, avec grand
plaisir et émotion, leurs villages de Hittin et de Akbara
(région de Safad), d'al-Zeeb (région de 'Akka), par exemple.
Et l'exposition fut aussi l'occasion pour les adultes
enthousiastes d'amener les photos qu'ils possédaient,
anciennes ou prises sur internet, et les intégrer à
l'exposition.
C'est
ainsi d'ailleurs que la photo d'un vieux monsieur,
originaire de 'Akbara et réfugié dans le camp, a été
intégrée à l'exposition, sous la photo du village, avec la
clef de sa maison, qu'il conserve encore et qu'il a prêtée.
L'exposition "Rien ne ressemble à mon pays" se poursuit
jusqu'au lundi 1 avril et sera visitée par plusieurs écoles
et centres para-scolaires du camp de Ayn el-Helwé et
d'autres écoles de Saïda.
Les associations civiles
palestiniennes du camp furent largement satisfaites de la
première journée d'inauguration, et espèrent développer leur
action commune, tout au long de cette année. Elles ont
également décidé de développer tout un travail de formation
en direction des enfants, des jeunes et des adultes, sur la
Palestine actuelle, en liaison avec les associations civiles
des Palestiniens de 48.
Comme celles-ci, elles ne
veulent plus s'arrêter aux manifestations et sit-in, mais
développer un véritable travail concret qui les
rapprocherait du but, le retour au pays libéré.
Rim
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