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Analyse
Le doyen des
prisonniers politiques dans le Monde
René Naba
Paris, 21 novembre 2009 Mois chargé de dates symboliques
lourdes de décisions douloureuses aux conséquences dramatiques
pour le peuple palestinien, Novembre commémore tout à la fois la
Promesse Balfour, le 2 novembre 1917, engageant la Grande
Bretagne à aménager sur le territoire d’autrui un «Foyer
national juif» en Palestine (1), la Résolution N°181 de
l’Assemblée générale des Nations unies du 29 novembre 1947
portant plan de partage de la Palestine en deux états, l’un
juif, l’autre arabe, et la résolution 242 du Conseil de sécurité
du 22 novembre 1967 posant les bases du règlement du conflit
israélo-arabe.
92 ans après la promesse Balfour, 62 ans après le plan de
partage, 42 ans après la résolution internationale, la
Palestine, berceau des trois grandes religions monothéistes
Islam, Christianisme et Judaïsme, haut lieu de la coexistence
entre Orient et Occident, est devenue le plus grand camp de
concentration à ciel ouvert de l’époque contemporaine avec ses
dix mille prisonniers politiques palestiniens, une population en
agonie sous le poids de ses 750 barrages militaires, un mur
discriminatoire de séparation, trois fois plus long que le Mur
de Berlin, alors que, parallèlement, 80 pour cent du territoire
palestinien a été spolié et gangrené par des colonies
israéliennes de peuplement, 80% des ressources aquifères de
Cisjordanie ponctionnée au profit des Israéliens, de même que
les ressources gazières au large de Gaza, qui font l’objet d’un
véritable rapt (2).
Le renonciation de Mahmoud Abbas à une nouvelle mandature
présidentielle, carbonisé par ses atermoiements dans l’affaire
du rapport Goldstone sur Gaza et par la rebuffade américaine à
propos des colonies de peuplement israélien a retenti, le 5
novembre 2009, à six jours de la commémoration décès de Yasser
Arafat, comme un défi à la légalité internationale, une insulte
à L’Organisation des Nations unies, dans son incapacité à régler
la question palestinienne.
Dans cette perspective, une proclamation unilatérale
d’indépendance de l’Etat palestinien et l’inscription de la
Palestine au patrimoine de l’humanité rendraient à
l’organisation internationale un peu d’humanité, à défaut de
crédibilité, en même temps qu’elles abrogeraient la souffrance
du peuple palestinien innocent en sanctionnant les procédés
dilatoires israéliens.
I. Un palestinien, Saïd Wajih Al-Ataba
(3), doyen des prisonniers politiques dans le Monde.
Même sur le plan carcéral, la palme revient également à la
Palestine. Un palestinien, Saïd Wajih Al-Ataba, revendique, en
effet, le triste honneur d’être le doyen des prisonniers
politiques dans le monde, avec à son actif 32 ans de détention,
battant de près de cinq ans le record de Nelson Mandela, le chef
du mouvement indépendantiste sud africain ANC (African National
Congress) et futur président de l’Afrique du sud post apartheid.
Depuis la 3me guerre israélo-arabe de juin 1967 et
l’occupation des territoires arabes qui s’en est ensuivie, 42%
des hommes palestiniens ont été au moins une fois interpellés.
Dix mille y croupissent dans les geôles israéliennes pour des
peines de longue durée.
Le record de Nelson Mandela – détenu, lui, pendant 27 ans et
190 jours à la prison de Robben Island -est largement battu non
seulement par Saïd Al-Ataba mais également par quatre autres
militants palestiniens. Au total, quatorze palestiniens sont
détenus depuis un quart de siècle par Israël, dont douze ont
même dépassé ce cap, et deux seulement sont détenus depuis 25
ans, selon le décompte établi en 2009 sur la base du relevé de
la date de leur incarcération.
A la fin de l’année 2007, le nombre de Palestiniens
qui avaient passé plus de quinze ans dans les prisons
israéliennes avait atteint 232 personnes, et ceux qui y avaient
passé plus de vingt ans étaient au nombre de 73 captifs.
Parmi les détenus longue durée, trois militants palestiniens
sont originaires de Wadi Ara, tous trois membres de la famille
Younes (Sami Khaled Salameh Younes, Karim Youssef Younes, Maher
Abdel-Latif Younes). Wadi Ara ou Nahal Iron (en arabe: وادي عارة)
fait référence à une zone à l’intérieur d’Israël, principalement
peuplée par des Arabes. Elle est située au nord-ouest de la
ligne verte, principalement au sein du district de Haïfa. Trois
autres militants palestiniens sont originaires de Ramallah,
siège de l’autorité palestinienne et du mausolée de Yasser
Arafat, chef historique du mouvement national palestinien, à 15
km au Nord de Jérusalem, dans la zone des collines du centre de
la Palestine. Deux sont de la famille Barghouti (Na’êl Abdallah
Al Barghouti et Fakhri Al Barghouti), le troisième est Hassan
Ali Nimr Salamah. Marwane Al Barghouti, le charismatique
dirigeant de la relève palestinienne, condamné en 2004, ne
compte pas suffisamment d’ancienneté carcérale pour figurer dans
ce palmarès.
Saïd Wajih Al-Ataba, Marwane Al Barghouti (Fatah) et Ahmad
Saadate (FPLP) figurent en tête de liste des prisonniers dont le
Hamas réclament la libération en échange de celle de Gilad
Shalit, le soldat franco-israélien capturé par un commando
palestinien à la lisière de la bande de Gaza, en 2006.
Afin que leur combat ne soit pas vain et que leur
longue détention ne les plonge pas dans l’oubli de la mémoire
des hommes, voici la liste de ses résistants:
1- Saïd Wajih Al-Ataba, doyen des prisonniers palestiniens
depuis la libération du libanais Samir Kintar, en 2008, à la
faveur d’un échange de prisonniers avec le Hezbollah. Neveu du
chef de la section locale pour le secteur de Naplouse du Parti
communiste palestinien, Saïd al Ataba est détenu depuis 32 ans.
Il a davantage passé du temps en prison que dans la vie active.
Né en 1951 à Naplouse, Saïd Wajih Al-Ataba s’est distingué à
15 ans en manifestant contre les troupes jordaniennes qui
contrôlaient à l’époque la Cisjordanie, puis ultérieurement
contre les forces d’occupation israéliennes. Il est l’un des
organisateurs de la manifestation de protestation
anti-israélienne qui a suivi La mort d’une militante
palestinienne connue, Lina Naboulsi, en 1975.
Il a été arrêté le 29 juillet 1977, à l’âge de 26 ans, à
Naplouse (Cisjordanie) pour son appartenance à un commando du
Front Démocratique de libération de la Palestine (FDLP,
organisation marxisante dirigée par Nayef Hawatmeh). Il a été
condamné à trois peines de prison à vie et purge sa peine à la
prison d’Ashkelon, la ville portuaire méditerranéenne désignée
en arabe par Askalane.
Un membre de son réseau, auteur d’un attentat à la bombe en
Israël, faisant un mort et 33 blessés, a été tout comme Saïd Al-Ataba
condamné à perpétuité. Il a été libéré en 1985 dans le cadre
d’un échange de prisonniers, alors que Saïd Wajih Al-Ataba,
paradoxalement, est resté en prison, Israël ayant refusé au
dernier moment de le libérer au prétexte qu’il avait été
«condamné à perpétuité». Son chef politique, Yasser Abed Rabbo,
rentré dans les Territoires palestiniens après la signature des
accords d’Oslo en 1993, est le coauteur du plan de paix de
Genève avec son ami israélien, l’ancien ministre travailliste
israélien Yossi Beilin. Saïd Al-Ataba s’est lui aussi prononcé
en faveur de ce plan de paix.
Voici la répartition des prisonniers selon leur
ancienneté et leur provenance géographique:
2• Na’êl Abdallah Al-Barghouti, originaire de la Région de
Ramallah. Date d’incarcération le 4 avril 1978, célibataire, né
en 1957. (31 ans de détention)
3• Fakhri Al-Barghouti, originaire de la Région de Ramallah.
Date d’incarcération le 23 juin 1978, marié, né en 1954. (31 ans
de détention)
4• Akram Abdel Aziz Mansour, originaire de Qalqyliah, au nord
ouest de la Cisjordanie. Date d’incarcération le 2 août 1979,
célibataire, né en 1962. (30 ans de détention)
5• Fouad Kassem Al-Razim, originaire de Jérusalem «al-Quds».
Date d’incarcération le 30 janvier 1981, célibataire, né en
1958. (28 ans de détention)
6• Ibrahim Fadl Nimr Jaber, originaire d’Hébron -Al-Khalil
(Cisjordanie). Date d’incarcération le 8 janvier 1982, marié, né
en 1954. (27 ans de détention)
7• Hassan Ali Nimr Salamah, originaire de Ramallah. Date
d’incarcération le 8 août 1982, marié, né en 1958. (27 ans de
détention)
8• Ousmane Ali Hamdan Mouslih, originaire de Naplouse-Nablus
(Cisjordanie). Date d’incarcération le 15 octobre 1982, marié,
né en 1952. (27 ans de détention).
9• Sami Khaled Salamah Younes, originaire de Wadi Ara
(Palestine 1948), date d’incarcération le 5 janvier 1983, marié,
né en 1932. 26 ans de détention.
10• Karim Youssef Younes, de Wadi Ara (Palestine 1948). Date
d’incarcération le 6 janvier 1983, célibataire, né en 1958. 26
ans de détention
11• Maher Abdel-Latif Younes, de Wadi Ara (Palestine 1948).
Date d’incarcération le 20 janvier 1983, célibataire, né en
1957. 26 ans de détention
12• Salim Ali al-Kayyal, originaire de Gaza, date
d’incarcération le 30 mai 1983, marié, né en 1952. 26 ans de
détention.
13• Hafiz Nimr Qinds, de Jaffa-Yafa (Palestine 1948). Date
d’incarcération le 15 mai 1984, célibataire, né en 1958. 25 ans
de détention
14• Issa Nimr Abd Rabbo, Deheishe, Bethlehem. Date
d’incarcération le 21 octobre 1984, célibataire, 46 ans. 25 ans
de détention.
Le camp de réfugiés de Deheishe a été construit en 1949 sur
un territoire d’une dimension d’environ 430 dounoums (soit
environ 1 km carré) à l’intérieur des frontières de la ville de
Bethléem sur la rive occidentale du jourdain. Les Palestiniens
qui se retrouvèrent à Deheishe venaient de plus de 45 villages
situés à l’ouest de Jérusalem et d’Hébron.
C’est l’un des soixante et un camps aménagés par l’UNRWA (United
Nations Relief and Works Agency for Palestine Refugees in the
Near East – Office de secours et de travaux des Nations Unies
pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient) pour
reloger les 750.000 Palestiniens des régions côtières et des
plaines de Palestine, expulsés de leur maison par les israéliens
au moment de la fondation d’Israël, en 1948.
II. La Palestine, le plus grand camp
de concentration à ciel ouvert de l’époque contemporaine.
Pour mémoire ; Nelson Mandela, le Chef du mouvement
indépendantiste sud africain ANC (African National Congres) et
futur président de l’Afrique du sud post apartheid, a été détenu
pendant 27 ans et 190 jours à la prison de Robben Island.
Robben Island (en anglais) ou Robbeneiland (en afrikaans) est
une île d’Afrique du Sud, au large du Cap, qui a servi au XXe
siècle de prison politique pour les opposants noirs au régime
d’Apartheid. Elle a été inscrite sur la liste du patrimoine
mondial de l’UNESCO en 1999.
Depuis la 3me guerre israélo-arabe de juin 1967 et
l’occupation des territoires arabes qui s’en est ensuivie, 80
pour cent du territoire palestinien a été spolié et gangrené par
des colonies israéliennes de peuplement, 80% des ressources
aquifères de Cisjordanie ponctionnée au profit des Israéliens,
de même que les ressources gazières au large de Gaza, qui font
l’objet d’un véritable rapt (3), alors que parallèlement 42% des
hommes palestiniens ont été au moins une fois interpellés, soit
près de la moitie de la population.
Au moment où l’Assemblée générale des Nations unies s’apprête
à célébrer, ce 29 novembre, le 62 me anniversaire du plan de
partage de la Palestine (résolution 181), un an après la
conférence de relance américaine d’Annapolis, l’organisation
internationale serait avisée de songer à inscrire au patrimoine
de l’humanité, la Palestine, le plus grand camp de concentration
à ciel ouvert de l’époque contemporaine avec ses dix mille
prisonniers politiques palestiniens, ses 750 barrages
militaires, un mur discriminatoire de séparation, alors que,
parallèlement, 80 pour cent du territoire palestinien a été
spolié et gangrené par alors que, parallèlement, 80 pour cent du
territoire palestinien a été spolié et gangrené par des colonies
israéliennes de peuplement, 80% des ressources aquifères de
Cisjordanie ponctionnée au profit des Israéliens, de même que
les ressources gazières au large de Gaza, qui font l’objet d’un
véritable rapt.
III. Le Mur d’Apartheid un «Mur de
Jéricho moderne»
La chute du Mur de Berlin célébrée avec faste le 9 novembre
dernier par les chancelleries occidentales ne saurait occulter
la nouvelle réalité issue de la mondialisation des flux. Aux
murs anciens séquelles de la guerre froide (Corée, Chypre,
Sahara occidental, Ceuta et Melilla, le filtre à l’immigration
vers la riche Europe) se sont greffés de nouveaux murs notamment
entre les Etats-Unis et le Mexique, le long du Rio Grande, pour
protéger l’Amérique de l’invasion latino américaine, en Arabie
saoudite, pour protéger la pétromonarchie tant de l’Irak que du
Yémen que le Royaume a cherché à déstabiliser depuis un demi
siècle, voire en Irak même, dans la zone verte de Bagdad, le
périmètre aménagé dans l’ancien palais présidentiel irakien pour
protéger les envahisseurs américains des coups de butoir de la
guérilla irakienne.
En Europe, sous l’impulsion du «pacte pour l’immigration»
proposé par la France à ses partenaires européens, la Commission
européenne a identifié, de son côté, en mai 2009, une liste de
45 projets de recherche public – privé, intitulé «Vers une
société plus sûre et une meilleure compétitivité industrielle»,
dont huit sont clairement dédiés à la protection des frontières
(4).
Mais de tous ces murs, seul le mur d’apartheid israélien a
été édifié sur le territoire d’autrui. Un véritable «Mur de
Jéricho moderne», qu’il importera d’abattre, dont la Cour
internationale de Justice de La Haye a invité à son
démantèlement partiel lorsqu’il rogne sur les territoires
palestiniens occupés, estimant «illégal» cet édifice et «non
conforme à plusieurs obligations légales internationales
incombant à Israël» (5). En ciment armé d’une hauteur de huit
mètres, d’une longueur de 750 kilomètres, trois fois plus long
que le Mur de Berlin et deux fois plus haut, ce «Mur
d’Apartheid» enferme plus de trois millions de personnes dans
des dizaines de villes et villages de Cisjordanie et de la
région de Jérusalem.
L’implosion politique de Mahmoud Abbas, le 5 novembre 2009, à
six jours de la commémoration décès de Yasser Arafat a justifié
a posteriori le scepticisme du chef historique des Palestiniens
à l’égard des pays occidentaux
et porte condamnation de la complaisance de son successeur à
l’égard de leur duplicité. Elle signe l’arrêt de mort du
processus d’Oslo amorcé en 1993 visant à la proclamation d’un
état palestinien indépendant comme terme ultime du règlement
pacifique du conflit israélo-palestinien, en même temps qu’elle
révèle la servilité du chef de la diplomatie américaine, Hillary
Clinton, secrétaire d’état, à l’égard d’Israël, et celle de
l’Egypte tant à l’égard d’Israël que des Etats-Unis.
«L’adieu aux armes» aura été fatal à Mahmoud Abbas. Carbonisé
par ses atermoiements dans l’affaire du rapport Goldstone sur
Gaza et par la rebuffade américaine à propos des colonies de
peuplement, sa renonciation à une nouvelle mandature
présidentielle apparaît d’autant plus cruellement pathétique
qu’elle a coïncidé avec une cinglante leçon de courage que lui
ont assénée de jeunes palestiniens et de pacifistes israéliens
avec leur percée opérée dans le mur d’apartheid israélien à
l’occasion de la commémoration du vingtième anniversaire du
chute du mur de Berlin. Une action qui a retenti comme un
camouflet à Mahmoud Abbas et à Israël, un défi à la léthargie
des instances internationales, un cadeau posthume à Yasser
Arafat, initiateur de la lutte armée palestinienne, une insulte
à l’Egypte pour son suivisme proaméricain et à L’Organisation
des Nations unies dans son impuissance à régler la question
palestinienne.
Une proclamation unilatérale d’indépendance de l’Etat
palestinien constituerait un véritable électrochoc à l’effet de
déterminer la marge d’autonomie du président Barack Obama à
l’égard du lobby pro israélien dans la détermination de la
politique américaine au Moyen orient et la validité de son
discours fondateur du Caire (5 juin 2009).
Le plan de partage de la Palestine, en 1947, avait légalisé
un projet qui constituait à l’origine un «fait colonial».
L’inscription de la Palestine au patrimoine de l’humanité
rendrait à l’organisation internationale un peu d’humanité, à
défaut de crédibilité, en restaurant les Palestiniens dans leurs
Droits légitimes, abrégeant leurs souffrances en leur concédant
une maigre compensation à la trop grande injustice dont ils ont
pâti du fait des turpitudes occidentales. Elle redorerait en
prime le blason du pouvoir palestinien gravement discrédité par
sa trop grande complaisance à l’égard de la duplicité
occidentale.
Les menaces de rétorsion israéliennes paraissent dans ce
contexte pathétiquement dérisoires au regard des enjeux du fait
que les accords israélo-palestiniens d’Oslo de 1993 ont déjà été
vidés de leur substance dès 1995 par Benyamin Netanyahu en
personne sans susciter la moindre réaction internationale, du
fait aussi que les Palestiniens, par anticipation, ont, de tout
temps, été, en tout état de cause, la cible de représailles
permanentes et continuelles de la part des Israéliens, du fait
enfin que de telles menaces enfin ne sauraient dissuader les
Palestiniens de mettre en œuvre la satisfaction de leur objectif
suprême, la justification de tous leurs sacrifices, la
réalisation de leur destin national.
Une telle démarche ne constituerait d’ailleurs pas une
nouveauté en droit international. Elle serait en tout point
similaire à celle empruntée par Israël avec sa déclaration
unilatérale d’indépendance du 14 Mai 1948. Elle provoquerait un
bouleversement psychologique à l’effet de placer les Israéliens
sur la défensive, une décision qui aurait le mérite de crever
l’abcès au risque de déboucher sur un conflit territorial à
l’effet de lever l’ambiguïté sur les intentions des alliés
d’Israël, les Etats-Unis et l’Union Européenne.
Terme ultime d’un combat inégal de soixante ans, la
proclamation unilatérale de l’indépendance de la Palestine fera
date dans l’histoire en ce qu’elle résonnera dans la conscience
universelle comme la sanction des procédés dilatoires d’Israël
et son mépris de la légalité internationale. A n’en pas douter,
elle sera perçue par l’opinion internationale comme la fin de
l’exception israélienne et la mise en conformité aux normes
internationales de l’Etat d’Israël, seul état au monde crée par
une décision de l’ONU avec le Kosovo
Références 1. La promesse
Balfour: le 2 novembre 1917, en pleine guerre mondiale, le
ministre britannique des Affaires étrangères, Lord Arthur James
Balfour publie une lettre où il indique que son gouvernement est
disposé à créer en Palestine un «foyer national juif». Cette
lettre ouverte n’a pour les Anglais d’autre intérêt que de
rassurer les juifs américains, plus portés à soutenir les
Puissances centrales qu’une alliance où figure la Russie au
passé lourdement antisémite. Mais elle va légitimer trente ans
plus tard la création de l’État d’Israël. Adressée au baron de
Rothschild, la lettre a été en fait rédigée en étroite
concertation avec ce dernier, qui préside l’antenne anglaise du
mouvement sioniste, promoteur de l’installation des juifs en
Palestine.
2. Le rapt des réserves naturelles de Gaza par
Israël (deuxième partie)
L’objet véritable du conflit par Peter Eyre Mondialisation.ca,
Le 3 novembre 2009 The Palestine Telegraph.
Le champ Mari B d’Israël entre en fait dans les eaux de Gaza et
pourrait être classifié comme propriété conjointe. Israël reçoit
du gaz naturel de ce champ depuis 2003 sans susciter la moindre
condamnation internationale.
Noble Energy a découvert le champ gazier Mari B en mars 2000 et
a entamé la première production israélienne en offshore le 24
décembre 2003. Le site de production est destiné à produire
jusqu’à 600 millions de mètres cube par jour. Noble Energy a
estimé que le total des réserves récupérables dépassait le
trillion de mètres cube. Noble Energy est l’opérateur du projet
avec 47,059% de participation directe avec des partenaires
israéliens Avner Oil Exploration Limited participation 23% Delek
Drilling Limited participation 25,5% et Properties Ltd 4,441%.
Les Accords d’Oslo en 1995 ont donné aux pêcheurs de Gaza une
zone de 20 miles nautiques, une reconnaissance neutralisée par
le gouvernement israélien. L’accord Bertini, en 2002, leur
donnait une zone de 12 miles, réduite par la suite par l’armée
israélienne à 6 miles nautiques en 2006. Cette zone elle-même
est entrecoupée de zones tampons, la zone K, sur la frontière
nord avec Israël avec 1,5 mile nautique de large et au sud, la
zone M sur la frontière égyptienne avec 1 mile nautique de
large. Entre les deux se situe la zone L, totalement contrôlée
par la marine israélienne de manière très agressive.
3. La photo illustrant cet article a été tirée
du site http://www.jerusalemites.org/Testimonies/36.htm
Site dédié aux témoignages des personnes originaires de
Jérusalem «Al Makdissiounne»»
4. Le «Pacte pour l’immigration» proposé sous
la présidence française de l’Union européenne (juin – décembre
2008) par M. Brice Hortefeux, alors Ministre de l’Immigration,
de l’Intégration, de l’Identité nationale et du Développement
solidaire, se proposait au niveau européen un double objectif:
Harmoniser, d’une part, les politiques européennes en matière de
flux migratoire en fonction des capacités d’accueil de l’Europe
sur le plan du marché du travail, du logement et des services
sanitaires. Instaurer, d’autre part, au niveau communautaire,
une harmonisation des politiques d’expulsion des migrants
illégaux, du droit d’asile, et de la promotion de l’immigration
professionnelle légale.
La Commission européenne a identifié, de son côté, en mai 2009,
une liste de 45 projets de recherche public – privé, intitulé
«Vers une société plus sûre et une meilleure compétitivité
industrielle», dont huit sont clairement dédiés à la protection
des frontières. Leurs acronymes révèlent leurs objectifs:
EFFISEC (Efficient Integrated Security Checkpoints); AMASS (Autonomous
Maritime Surveillance System); GLOBE (Global Border Environment);
TALOS (Transportable Autonomous patrol for Land border
Surveillance system); UNCOSS (Underwater Coastal Sea Surveyor);
WIMA (Wide Maritime Area Airborne Surveillance; OPERAMAR (An
Interoperable Approach to European Union Maritime Security
Management); SECTRONIC (Security System for Maritime
Infrastructure, Ports and Coastal Zones).
5. Dans un arrêt en date du 09/07/2004, la
Cour a confirmé ce que redoutaient les autorités israéliennes, à
savoir l’illégalité au regard du droit international de
l’ouvrage qu’elles construisent en Cisjordanie au nom de la
lutte anti-terroriste. Le texte indique ainsi que «la Cour a
conclu que la construction du mur constituait une action non
conforme à plusieurs obligations légales internationales
incombant à Israël». Précisant que ces violations du droit,
conséquences directes selon elle de l’édification de la
«barrière de sécurité», la juridiction a notamment mentionné les
entraves à la liberté de mouvement des Palestiniens, les
entraves à leur droit au travail, à leur droit à la santé, à
l’éducation, et à un «niveau de vie adéquat». Ces exigences sont
consignées dans des conventions internationales auxquelles
l’Etat hébreu a pourtant adhéré.
© Toute reproduction intégrale ou
partielle de cette page faite sans le consentement écrit de René
Naba serait illicite (Art L.122-4), et serait sanctionnée par
les articles L.335-2 et suivants du Code.
Publié le 21 novembre 2009 avec l'aimable autorisation de René Naba.
Les
textes de René Naba
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