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Blog René Naba
La plus
importante concentration navale de l’histoire contemporaine au
large du Golfe arabo-persique
René Naba*
Paris
le, 19 septembre 2007
La plus importante concentration navale de l’histoire
contemporaine est déployée dans la zone Golfe arabo-persique/Océan
indien, dans une démonstration de force américaine sans précédent
face à l’Iran, alors que le Conseil de Sécurité des
Nations-Unies se penche le 21 septembre 2007 sur le programme nucléaire
iranien avec en arrière plan la menace d’une intervention américaine
contre le Régime islamique de Téhéran.
1- Les forces en présence
A)- L’armada américaine
Trois porte-avions, dont un porte-avion nucléaire le Nimitz,
ainsi que le Dwight Eisenhower et le John Stennis- soutenus par
une quarantaine de bâtiments d’escorte, et près d’une
centaine d’appareils de l’aviation embarquée, ont été
affectés à cette zone oû ils bénéficieront de l’appui de la
gigantesque infrastructure militaire américaine en Irak, le
nouveau champ d’expérimentation de la guerre moderne américaine
dans le Tiers-monde, de la base navale de Manana (Bahrein), point
d’ancrage de la Vme flotte américaine dans cette région pétrolifère,
d’Israël, le partenaire stratégique des Etats-Unis dans la
zone, ainsi que des bases relais de Diégo Garcia (Océan indien)
et de Doha (Qatar), qui abrite le poste de commandement opérationnel
du CentCom (le commandement central américain) et dont la compétence
s’étend sur l’axe de crise qui va de l’Afghanistan au
Maroc.
Cette Armada, plus substantielle que celle massée face à l’Irak,
en 2003, et face à l’Afghanistan, en 2001, constitue la plus
importante concentration navale depuis le déploiement occidental
au large de Beyrouth, en février 1984, qui était intervenu après
la prise de contrôle de la capitale libanaise par les milices
chiites et les attentats anti-occidentaux contre le quartier général
français du Drakkar (59 morts français) et le quartier général
américain de l’aéroport de Beyrouth (212 Marines US tués).
Le porte-avions nucléaire Nimitz est en effet accompagné du
croiseur lance-missiles Princeton et de quatre destroyers
lance-missiles (Higgins, Chafee, John Paul Jones et Pinckneyles),
renforcés par l’escorte des deux autres portes avions
constituant «l’Entreprise Strike Group» : le destroyer U.S.S.
McFoul, la frégate U.S.S. Nicholas, le croiseur cuirassé U.S.S.
Leyte Gulf, le sous-marin d’attaque U.S.S. Alexandria et le bâtiment
de soutien U.S.N.S. Supply», un bâtiment dont l’efficacité a
été démontrée dans les affrontements en close-combat avec les
forces iraniennes dans le golfe Persique.
Cette concentration tend à marquer la détermination des
Etats-Unis à peser, peu ou prou, sur le programme nucléaire
iranien en faisant planer la menace d’une intervention
militaire. Les trois porte-avions et leur escorte devant avoir,
dans l’esprit de Washington, un effet dissuasif et «empêcher
et dissuader certains pays d'agir contre les intérêts nationaux
des Etats-Unis».
B- Le dispositif iranien
Face à une telle concentration, l’Iran a aligné une flotte
de sous-marins de fabrication iranienne ou russe, une flotte d’aéroglisseurs,
l’une des plus importantes du monde, de ROV (véhicules actionnés
à distance), de navires de surface de différentes tailles,
d’unités aéroportées comprenant plusieurs escadrons d’hélicoptères,
des dragueurs de mines et un important arsenal de missiles
antinavires. La flotte sous-marine iranienne comprend également
des «sous-marins de poche» de fabrication iranienne.
A en juger par un tel dispositif, tout porte à croire que l’Iran
pratiquera la guérilla navale à coup d’opérations commandos,
comme tend à le démontrer le dernier coup de main contre une
unité britannique au printemps 2007 ou Téhéran avait réussi à
capturer quinze marins anglais.
Mais au vu dispositif américain, l’Iran ne parait pas devoir se
contenter d’opérations de harcèlement, mais pourrait moduler
sa riposte en fonction de la frappe adverse et le cas échéant
compter sur son propre hinterland stratégique d’une densité démographique
sans pareille pour des opérations «derrière les lignes ennemies»
avec le concours de leurs alliés régionaux, notamment une large
fraction de l’importante communauté chiite du Monde arabe
implantée à Bahreïn, en Arabie saoudite, dans la région pétrolifère
de l’est du Royaume, dans la zone pétrolière du Nord du Koweit
ainsi qu’en Irak et au Liban, dans la zone limitrophe d’Israël.
Tirant les enseignements des trois dernières guerres du Golfe
(1979-89), 1990-1991 et 2003), l’Iran a considérablement
renforcé sa flotte militaire au cours de la dernière décennie
présentant ses nouvelles réalisations au cours de ses deux dernières
grandes manœuvres navales. Lors de ces exercices, en Avril et en
Août 2006, l’Iran a présenté les derniers nés de sa flotte,
notamment le dernier torpilleur de patrouille, petit bâtiment
efficace dans l’attaque de grands navires de guerre.
Doté d’une technologie de pointe sans doute parmi les plus
avancés du monde notamment en ce qui concerne les équipements électroniques,
pouvant atteindre une vitesse de pointe de 45 nœuds, le «Joshan»
de même que son frère jumeau, le «Peykan», disposent d’une
redoutable puissance de feu. Patrouilleur lance-missiles, armé en
supplément d’un canon sous-marin de 76 mm, à usage variable,
le plus moderne du monde, appelé Fajr, il peut atteindre des
cibles sous-marines et aériennes distantes de 19 km. Il peut
lancer également plusieurs types de missiles et des roquettes
d’une portée dépassant 100 km.
L’Iran a également testé une série de missiles antinavires
mer-surface, réputé être «le plus rapide du monde». Propulsé
à une vitesse de 362 km/h, le missile est destiné à détruire
de grands sous-marins.
2- Les objectifs de guerre et les arguments des
protagonistes
Bon nombre d’observateurs inclinent à penser que le président
américain serait tenté par l’option militaire contre l’Iran
pour «une sortie par le haut», selon le jargon en vigueur ans
les cercles atlantistes, en vue de restaurer son prestige terni
par l’échec irakien et de consacrer durablement la primauté
occidentale dans la gestion des affaires du monde, alors que le
leadership américain est ouvertement contesté par ses compétiteurs
militaires et économiques, la Chine, l’Inde et à un degré
moindre la Russie, l’Afrique du sud, en ce qui concerne le
leadership moral sur l’Afrique, ainsi que le Brésil et le
Venezuela de Hugo Chavez, pour l’Amérique latine.
L’Iran, par effet d’aubaine, a acquis une stature de puissance
régionale du fait de la politique erratique des Etats-Unis tant
en Afghanistan qu’en Irak, où ses rivaux idéologiques le
radicaux taliban sunnites et le laïc baasiste irakien ont été
éliminés par leur ancien protecteur américain. Il entend se
faire reconnaître la place qu’il estime sienne dans le concert
régional, qui était en fait sienne il y trente ans lorsque les
Américains avaient confié au Chah d’Iran un rôle de «super
gendarme» dans le golfe en proie alors à la rébellion
communiste du Dhofar (Sultanat d’Oman) et à la contestation
nationaliste du «Front de Libération Nationale de la Péninsule
Arabique» tant en Arabie saoudite qu’au Yémen que dans les
Emirats pétroliers.
Les Etats Occidentaux considèrent, pour leur part, que la détention
de l’arme atomique par l’Iran constitue une menace à la paix
mondiale dans la mesure où le régime islamique de Téhéran est
de nature anti-démocratique et, du fait de ses alliances avec la
Syrie et le Hezbollah libanais, un facteur de subversion intégriste
qu’il importe de combattre au même titre que les autres
composantes de «l’axe du mal». Ils tirent argument supplémentaire
du fait que l’Iran a ratifié le traité de non prolifération
nucléaire qui lui commande de s’abstenir d’accéder à la
puissance militaire nucléaire.
L’argument gagnerait en crédit si les pays occidentaux
observaient la même rigueur juridique à l’égard des autres
protagonistes du dossier nucléaire. L’Inde et le Pakistan, par
exemple, sont l’un comme l’autre détenteur de l’arme
atomique. Bien que ces deux puissances asiatiques antagonistes
n’aient jamais ratifié le traité de non prolifération nucléaire,
ils bénéficient néanmoins d’une forte coopération nucléaire
de la part des Etats-Unis et de la France.
Il en est de même d’Israël, lui aussi non adhérent au traité
de non prolifération qui a, lui aussi, bénéficié de la coopération
active des Etats occidentaux membres permanents du Conseil de sécurité
(Etats-Unis, France, Grande-Bretagne) pour se doter de l‘arme
atomique et dont l’arsenal s’élèverait à une centaine
d’ogives.
En revanche, les Etats arabes notamment l’Egypte, a dû renoncer
à l’option nucléaire sous la pression de Washington en
contrepartie d’une aide annuelle d’un milliard de dollars,
abandonnant de fait la maîtrise de l’espace stratégique moyen
oriental à l’aviation israélienne.
En porte à faux devant leur opinion publique dont ils
redouteraient un débordement, l’Egypte et la Jordanie ont été
autorisés, fin 2006, dans la perspective de l’épreuve de force
irano-américaine, à s’engager dans la production nucléaire à
usage civil sous contrôle américain, accumulant ainsi un retard
technologique de trente ans sur leur voisin israélien.
La neutralisation de l’Iran ne répondrait donc pas
exclusivement à des considérations de formalisme juridique, -le
respect de la légalité internationale, tant bafouée par
ailleurs par les états occidentaux eux-mêmes-, mais relèverait
aussi d’impératifs militaires sous jacents: le maintien d’une
supériorité stratégique d’Israël sur l‘ensemble des pays
du Moyen-orient réunis, et, au-delà, la persistance de la
mainmise occidentale sur les réserves énergétiques de l’Asie
occidentale et le contrôle des nouveaux oléoducs stratégiques
en construction depuis l’Asie centrale, une des motivations
latentes de l’intervention américaine en Afghanistan et en
Irak.
La dernière transaction militaire américaine à destination
du Moyen-orient tendrait à accréditer la thèse du primat israélien
qui trouve sa justification la plus récente dans le comportement
de l’administration américaine à l’égard de ses amis et
alliés au Moyen-orient: le président Bush a en effet promis à
Israël, en Août 2007, des fournitures d’armes de l’ordre de
trente milliards de dollars sur dix ans, à titre gracieux, en
contrepartie de la vente d’équipements militaires d’une
valeur équivalente à quatre pays arabes représentant une
population de cent millions d’habitants.
Dans son approche des problèmes du Moyen-orient qu’il souhaite
équilibrée, Washington offre ainsi gracieusement des armes à
Israël, pourtant déjà doté de la bombe atomique, mais en vend,
en revanche, à ses alliés arabes, dont il réclame pourtant avec
insistance la coopération pour sortir du bourbier irakien. Cette
distorsion de traitement est à l’origine de bon nombre de
dysfonctionnements entre les pays occidentaux et l’ensemble
arabo-musulman et sa persistance à l’origine des flambées de
violence cycliques anti-occidentales.
Au-delà du nucléaire iranien, La Révolution Islamique
Iranienne s’est heurtée dès sa naissance, en 1979, et sous
divers prétextes, à l’ostracisme occidental, d’abord via une
guerre déclenchée par l’irakien Saddam Hussein encouragé en
sous mains par les Américains et les Français, ensuite par
l’embargo de fait imposé à son économie, enfin par sa
diabolisation permanente, quand bien même les Etats-Unis
instrumentalisaient la frange la plus radicale de l’Islam
sunnite, «les talibans» afghans, dans leur guerre contre l’Union
soviétique en Afghanistan.
Ce bras de fer diplomatico-militaire intervient alors que le
Moyen-Orient, déstabilisé par une série de revers militaires américains
et israéliens, est à la veille d’échéances diplomatiques
capitales: l’élection d’un nouveau président au Liban, à
l’automne 2007, la conférence de Paix du Moyen-orient que le Président
George Bush en perte de vitesse s’emploie à mettre sur pied, à
la mi-novembre, en vue de s’aménager une sortie honorable de
l’Histoire, la consolidation du pouvoir politique des régimes
arabes sous perfusion permanente américaine, notamment le premier
ministre libanais Fouad Siniora, le premier ministre irakien Noury
al-Malki, et le président palestinien Mahmoud Abbas, ainsi que le
premier ministre israélien Ehud Olmert déconsidéré par ses déboires
militaires au Liban, en juillet 2006.
3- La position française et l’alarmisme de
Bernard Kouchner, «un tiers mondiste, deux tiers mondain»
Dans ce contexte hautement volatile, un homme s’est distingué
gravement, Bernard Kouchner, le nouveau ministre français des
Affaires étrangères. Aux vertus préventives de la diplomatie,
dont il devrait être, es qualité, le parangon, ce médecin
urgentiste secouriste des misères du monde parait préférer les
avantages d’un bellicisme purificateur, suscitant l’émotion
de la communauté diplomatique internationale par des propos
alarmistes sur l’Iran le 15 septembre.
De retour d’une visite en Israël, et relayant sans doute les préoccupations
de ses interlocuteurs, Bernard Kouchner, ce récidiviste en la
matière, partisan auparavant d’une intervention musclée en
Irak pour évincer Saddam Hussein, n’a pas écarté l’hypothèse
d’une guerre contre l’Iran rejoignant en cela les thèses
atlantistes de son nouveau mentor Nicolas Sarkozy, auteur d’une
équation aussi sommaire que rudimentaire «la bombe iranienne ou
le bombardement de l’Iran», seul dirigeant au Monde
d’ailleurs à adopter ouvertement sur ce thème un lexique
identique aux Israéliens, désignant Gaza de «Hamastan» et le
Hezbollah libanais de «terroriste».
Ce grand bourgeois parisien, -«un tiers mondiste, deux tiers
mondain», selon le jugement charitable de ses anciens compagnons
de route-, a souvent témoigné de son intérêt pour les minorités
ethniques, avec une prédilection pour celles situées dans les
zones pétrolifères, le Biafra (Nigéria), le Kurdistan (Irak),
le Darfour (Soudan), mais ce transfuge socialiste humanitariste a
réussi le tour de force de blanchir, contre toute évidence, la
junte birmane de l’accusation d’esclavage des jeunes
travailleurs dans un rapport commandité par la firme pétrolière
française «Total».
Toute honte bue, il n’a pas hésité, non plus, à revendiquer
le bénéfice de la politique menée par son prédécesseur
Dominique de Villepin, qu’il couvrait pourtant de sarcasme,
ainsi que son nouveau parrain, pour son hostilité à l’invasion
américaine de l’Irak.
Le Quai d’Orsay, souvent brocardé pour sa frilosité, s’est mû
en antre d’ultra-faucons avec la propulsion de Bernard Kouchner
à sa tête et la promotion de l’ancien ambassadeur de France à
Tel-Aviv, Gérard Araud, au poste de Directeur des Affaires
politiques, celle de son adjoint, Michel Miraillet, ancien deuxième
conseiller à Tel-Aviv, au poste de Directeur des affaires
internationales et stratégiques (AIS) au Secrétariat général
de la défense nationale (SGDN), en charge de la synthèse stratégique
quotidienne, celle enfin de Thérèse Delpech, la nouvelle théoricienne
de l’«Empire du mal absolu» représenté, selon elle, par le
quatuor diabolique: Iran ,Syrie, Hezbollah libanais et Hamas
palestinien).
A ce vétéran au comportement néophyte, et à ses collaborateurs
d’un néo-conservatisme déconsidéré par ses multiples avatars
en Afghanistan et en Irak, une salutaire piqûre de rappel
s’impose pour qu’aux rodomontades si égoïstement
valorisantes au départ mais coûteuses en fin de compte se
substitue la prise en considération des intérêts des divers
protagonistes.
4- La sortie de crise
Il est vain et illusoire de compartimenter les problèmes du
Moyen-orient, de découpler le conflit d’Irak de celui de la
Palestine ou du Liban. Les combats croisés menés par l’Amérique
pour le compte d’Israël en Irak et d’Israël pour le compte
des Etats-Unis au Liban, de même que le propre combat mené par
Israël pour son compte avec le soutien américain contre les
Palestiniens relèvent d’une même intrication dont l’élément
central demeure la revendication nationale palestinienne à un
Etat viable, indépendant et souverain.
Il est tout aussi vain et illusoire de jouer la division des
peuples dans l’adversité et d’attiser la rivalité séculaire
entre sunnisme et chiite à la faveur des incessants retournements
d’alliance américains en Irak. La démarcation majeure
contemporaine de l’Orient ne réside pas dans la fallacieuse
distinction entre la «modération» présumée des régimes
arabes proaméricains sunnites et le «totalitarisme» ou l’«intégrisme»
de leurs adversaires chiites.
L’antagonisme n’est pas, dans son aspect primordial, de nature
religieux, mais se situe au niveau d’une éthique de
gouvernement. En Palestine, le combat de libération contre
l’occupation israélienne est mené exclusivement par des
Sunnites que cela soit le Fatah ou le Hamas. Mais la différence
entre ces deux formations sunnites n’est pas un problème
d‘intégrisme religieux mais d’intégrité politique
Un modus vivendi opératoire aussi bien en Irak, qu’au Liban
que dans le Golfe visant à une stabilisation de la sphère
arabo-musulmane constituerait un prélude à des efforts conjugués
non vers la neutralisation de la capacité nucléaire iranienne
mais vers la dénucléarisation d’Israël et de l’ensemble du
Moyen orient en vue de déblayer la voie à la promotion d’un règlement
d’ensemble des problèmes régionaux, en tête desquels le problème
palestinien.
Les pays arabes ont dépensé mille cinq cent milliards de dollars
dans le domaine de l’armement au cours du dernier quart du
vingtième siècle sans se doter ni de la capacité nucléaire, ni
de la capacité spatiale ni d’une capacité de projection de
force. Plutôt que d’ameuter la planète de leurs jérémiades,
ou de se placer dans le sillage de maîtres occidentaux
successifs, ils seraient avisés de prendre exemple sur l’Iran
et de se doter d’une capacité de dissuasion à l’effet de rétablir
la parité stratégique avec Israël et de forcer ainsi le respect
des autres pays et du reste du monde.
5- le précédent historique du déploiement
occidental de Beyrouth, en 1984
La dernière grande concentration navale au Moyen-Orient, en février
1984, s’est produite avec une participation significative de la
France, avec la présence du porte-avions «Clemenceau» et ses
avions «super-étendards», avant le rocambolesque feuilleton de
son désamiantage, en 2006, et de six bâtiments d’escorte: la
frégate «Duquesne», l’escorteur d’escadre «d’Estrée»,
le bâtiment de soutien logistique «La Rance», un transport de
chalands de débarquement (BDC), deux bâtiments de débarquement
d’infanterie et de chars (EDIC) 9070 et 0094 et le pétrolier «
La Meuse».
Vingt trois ans après, la nouvelle armada américaine se déploie
en l’absence de la moindre unité française en accompagnement
amical, sauf à dérouter de l’Afghhanistan vers l’Iran
l’escadrille aérienne basée au Kandahar en soutien aux opérations
militaires américaines au Régime de Kaboul. Le fleuron de la
flotte le porte-avions, le «Charles de Gaulle» est en phase de révision,
absent du Golfe comme lors de l’intervention américaine en
Afghanistan.
Au delà de l’infléchissement géostratégique de la
nouvelle diplomatie française, cette évolution, pour bon nombre
d’observateurs du Moyen-orient, signe symboliquement la
contribution de la France aux affaires du monde, en la confinant
à un rôle déclamatoire dont elle devrait user sinon avec
sagesse du moins avec parcimonie.
En guise d’épilogue à la démonstration de force
occidentale de Beyrouth, en 1984, Américains et Français ont dû
subir les affres de la spirale des otages occidentaux au Liban
(1984-1988), la vague des attentats de Paris (1986-1987), la
guerre des ambassades entre Paris et Téhéran (1987),
l’assassinat du Général Rémy Audran, un des responsables de
la Direction Générale de l’Armement, le scandale de l’Irangate,
la vente clandestine d’armes américaines à l’Iran sous
embargo, le scandale Luchaire en France relatif à la vente du matériel
de guerre français à l’Iran……La liste n’est pas
limitative.
Le reste, connu, se passe de commentaires.
René Naba
Auteur « aux origines de la tragédie arabe »
Editions Bachari 2006
« Du bougnoule au sauvageon, voyage dans l'imaginaire français »
Harmattan 2002
« Rafic Hariri, un homme d'affaires premier ministre »
- Harmattan 2000
« Guerre des ondes, guerre des religions, la bataille
hertzienne dans le ciel méditerranéen »- Harmattan 1998
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Publié le 20 septembre 2007 avec l'aimable autorisation de
René Naba.
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