Opinion
Yasser Arafat,
Mister Palestine for ever
René
Naba
René Naba
Samedi 17
septembre 2011
Papier paru
le 9 novembre 2009, réactualisé le 10
septembre 2011
Illustration: Avec le président
palestinien Yasser Arafat au Sommet des
non-alignés à Harare (Zimbabwe), juin
1988, à la suite du discours dans lequel
le chef de l’Organisation de Libération
de la Palestine souscrivait pour la
première fois à la résolution 242 du
Conseil de sécurité de l’ONU prescrivant
un règlement d’ensemble du conflit
israélo-palestinien.
Epilogue de 63 ans de combat,
le président palestinien
Mahmoud Abbas présente le 23 septembre
2011 la demande d’adhésion à part
entière d’un Etat de Palestine aux
Nations unies en vue de crever l’abcès
d’un demi siècle de procédés
diplomatiques dilatoires, en plaçant les
états occidentaux devant leurs propres
responsabilités dans cette tragédie;
une démarche qui marque tout à la fois
le triomphe posthume de Yasser Arafat,
la deuxième mort symbolique du général
Ariel Sharon, son ennemi le plus
irréductible, transformé depuis cinq ans
en «légumes» et le test des véritables
intentions américaines à l’égard
d’Israël, un pays dont ils paraissent
souvent en être l’otage.
Retour sur une vie de combat
d’un homme sans lequel la Palestine
aurait été rayée de la carte du monde.
Rien, absolument rien, ne sera
épargné à celui que l’on a surnommé
parfois, à juste titre, «le plus célèbre
rescapé politique de l’époque
contemporaine », et ce prix Nobel de la
Paix, un des rares arabes à se voir
attribuer un tel titre, boira la coupe
jusqu’à la lie. Mais le chef palestinien
décédera le 11 novembre 2004, sans
pourtant n’avoir cédé rien sur rien, sur
aucun des droits fondamentaux de son
peuple, pas plus sur le droit de
disposer de Jérusalem comme capitale que
sur le droit de retour de son peuple
dans sa patrie d’origine.
Sa stature sans commune mesure avec
celle de son terne successeur, Mahmoud
Abbas, un bureaucrate affairiste sans
envergure et sans charisme, hante encore
la conscience occidentale, sept ans
après sa mort.
Carbonisé par ses atermoiements dans
l’affaire du rapport Goldstone sur Gaza,
l’offensive diplomatique contrainte de
Mahmoud Abbas face à la démission
américaine face à la colonisation
rampante de Jérusalem justifie a
posteriori le scepticisme du chef
historique des Palestiniens à l’égard
des pays occidentaux et porte
condamnation de la complaisance de son
successeur à l’égard de la duplicité
occidentale, en même temps qu’elle
révèle la servilité de la diplomatie
américaine et de son chef, Hillary
Clinton, secrétaire d’état, à l’égard
d’Israël. La renonciation de Mahmoud
Abbas à une nouvelle mandature
présidentielle apparaît d’autant plus
cruellement pathétique qu’elle a
coïncidé avec une cinglante leçon de
courage que lui ont assénée de jeunes
palestiniens et des pacifistes
israéliens en opérant, non sans risque,
une percée dans le mur d’apartheid à
l’occasion de la commémoration du
vingtième anniversaire de la chute du
mur de Berlin, une action qui a retenti
comme un camouflet à Mahmoud Abbas, un
défi à Israël un défi à la léthargie des
instances internationales, conduisant le
successeur à renoncer à briguer un
nouveau mandat, et, dans un contexte
dynamisé par le «printemps arabe» à
jouer son solde de tout compte dans
cette campagne diplomatique
internationale.
A. Le keffieh palestinien,
c’est lui.
Le keffieh palestinien, c’est lui.
Son portrait en lunettes noires et
Keffieh, en couverture du magazine
«Time», dans la foulée du premier fait
d’armes palestinien contre l’armée
israélienne, lors de la légendaire
bataille d’Al-Karameh, le 20 mars 1968,
provoquera un choc psychologique majeur
au sein de l’opinion internationale,
contribuant grandement à la prise de
conscience de la lutte du peuple
palestinien pour la reconnaissance de
son identité nationale.
Plusieurs dizaines de fedayin
palestiniens, sous le commandement
direct de Yasser Arafat présent dans le
camp assailli, se laisseront ce jour là
décimés sur place forçant l’armée
israélienne à battre en retraite sous le
regard impassible de l’armée
jordanienne, demeurée durant la première
phase de la bataille l’arme au pied dans
la vallée du Jourdain.
La bataille d’Al Karameh tire son
nom, par un curieux clin d’oeil du
destin, du lieu de la localité d’Al
Karameh, la bourgade où s‘est déroulée
ce fait d’armes. Acte fondateur du
combat palestinien sur le plan
international, elle sera perçue et vécue
comme «la bataille de la dignité
retrouvée» en ce qu’elle lavera dans
l’imaginaire arabe la traumatisante
défaite de juin 1967, infligeant aux
israéliens des pertes humaines plus
importantes que celles subies sur le
front jordanien un an plus tôt (1). Elle
galvanisera longtemps la jeunesse arabe
dans son combat politique et propulsera
la lutte du peuple palestinien au sein
de la jeunesse du Monde. Par sa portée
symbolique, elle passera à la postérité
pour l’équivalent palestinien de
l’antique bataille des Thermopyles (2),
en ce qu’elle signait par le sang et le
sacrifice suprême l’esprit de résistance
des palestiniens et leur détermination à
prendre en main leur propre combat.
Publiée par la revue américaine, la
photo du chef palestinien jusque là
anonyme popularisera et le porte-parole
de la cause palestinienne et le symbole
de l’identité palestinienne. Elle
précipitera la mise à l’écart de son
calamiteux prédécesseur Ahmad Choukeiry
et propulsera, dans le même temps, le
Keffieh, la coiffe traditionnelle
palestinienne, au rang de symbole
universel de la révolution. Le Keffieh,
à l’origine en damier noir et blanc,
sera décliné depuis lors dans toutes les
couleurs pour finir par devenir le point
de ralliement de toutes les grandes
manifestations de protestation à travers
le monde de l’époque contemporaine.
«Tout cela était possible à cause de
la jeunesse, d’être le point le plus
lumineux parce que le plus aigu de la
révolution, d’être photogénique quoi
qu’on fasse, et peut-être de pressentir
que cette féerie à contenu
révolutionnaire serait d’ici peu
saccagée: les Fedayine (les volontaires
de la mort) ne voulaient pas le pouvoir,
ils avaient la liberté», prophétisait
déjà en ces termes l’écrivain français
Jean Genêt, un de leur nombreux
compagnons de route de l’époque, qu’il
immortalisa dans son inoubliable
reportage sur le massacre des camps
palestiniens de Sabra-chatila, dans la
banlieue de Beyrouth. (Cf. Jean Genêt
«Quatre heures à Sabra-chatila», in
Revue d’Etudes Palestiniennes, N° 6
Hiver 1983).
Dans une séquence historique arabe
riche de personnalités charismatiques,
(décennies 1960 -1970), Gamal Abdel
Nasser (Egypte), Hafez Al-Assad (Syrie),
Houari Boumediene (Algérie), Saddam
Hussein (Irak), Faysal d’Arabie,
beaucoup lui en tiendront rigueur de sa
popularité et de son prestige. Israël,
d’abord et toujours, constamment, sans
répit, voudra neutraliser la charge
explosive de la mystique révolutionnaire
que le mouvement national palestinien
véhiculait au sein du tiers monde.
Dans le camp arabe, le Roi de
Jordanie, Hussein le Hachémite,
s’appliquera en premier, en septembre
1970, à le mettre au pas dans un
épouvantable bain de sang, le premier du
supplice palestinien, alors que les
autres pays arabes s‘emploieront à
limiter sa marge de manœuvre, en
infiltrant la centrale palestinienne,
l’Organisation de Libération de la
Palestine, de mouvements fantoches,
désormais fossiles, à l’instar
d’Al-Saika pro syrienne, du Front de
Libération Arabe pro-irakien ou du Front
de libération de la Palestine pro
égyptien ou encore de la duplicité
marocaine qui compensait un soutien
affiché à la cause palestinienne par une
collaboration souterraine avec les
services marocains. De tous les grands
pays arabes, seule l’Algérie accordera
un soutien sans faille à la guérilla
palestinienne, «Zaliman kana aw
Mazloum», oppresseur qu’il soit ou
opprimé, selon l’expression du président
Boumediene (3).
La guerre d’octobre 1973 et la
destruction des fortifications
israéliennes de la ligne Bar lev, le
long du Canal de Suez, mettront en
sourdine les conflits interarabes
donnant du répit à la guérilla
palestinienne, dégageant la voie à
l’envol de Yasser Arafat sur la scène
internationale. Prenant par surprise New
York au saut du lit, Yasser Arafat
débarque le 13 novembre 1974 d’un avion
spécial algérien dans la métropole
américaine pour s’adresser, fait sans
précédent dans les annales
diplomatiques, devant l’assemblée
générale des Nations unies, présidée à
l’époque par le fringant ministre de
affaires étrangères de Boumediene, Abdel
Aziz Bouteflika.
Fraîchement sacré par ses pairs
arabes porte-parole exclusif des
Palestiniens, le chef de l’OLP plaide la
cause de son peuple, inexistant
juridiquement, et inaugure
solennellement une stratégie combinant
la lutte armée et l’action diplomatique
– «le fusil et le rameau d’olivier»,
selon sa formule, pour retrouver une
patrie, la Palestine, rayée depuis un
quart de siècle de la géographie
politique.
Dans ce discours répercuté depuis la
plus grande ville juive du Monde
jusqu’aux confins de la Péninsule
arabique, le dirigeant palestinien, dix
ans après la fondation de son mouvement
au Caire, en 1964, évoque timidement la
possibilité d’une coexistence judéo
arabe. Arafat est au Zénith, secondé par
la nouvelle puissance pétrolière arabe
révélée par la guerre d’octobre 1973.
Dans la brèche ouverte par l’OLP, dix
sept mouvements de libération africains
se verront reconnaître le statut
d’observateur à l’ONU. Cinq d’entre eux,
ceux de Guinée portugaise, d’Angola, de
Mozambique, de Zimbabwe notamment
conduiront quelques années plus tard
leur pays à l’indépendance.
L’euphorie sera de courte durée. Six
mois après son sacre onusien, la guerre
éclate à Beyrouth, sombre présage, le 13
avril 1975, dans la quinzaine qui voit
la chute de Pnom-Penh et de Saigon, les
deux bastions américains en Asie. A son
corps défendant, Arafat s’y engouffre,
puis inexorablement s’embourbe dans ce
qui n‘était au départ qu’une guerre
inter factionnelle et qui se
transformera en première guerre civile
urbaine de l’époque contemporaine. Les
rebondissements de ce conflit à
projection régionale et internationale
vont faire voler en éclats, au fils de
sept années (1975-1982), la cohésion
libanaise, la cohabitation libano
palestinienne et la solidarité arabe.
L’Egypte fait la paix avec Israël et
l’Amérique se lie par la clause
Kissinger, qui subordonne tout contact
avec l’OLP à des conditions équivalant,
selon les Palestiniens, à une
capitulation sans condition. Happé par
la tourmente, Arafat touchera le fond de
l’abîme, en juin 1982, dans Beyrouth
assiégée, devenue pour ses adversaires
le «foyer du terrorisme international»,
et, pour ses sympathisants, le «vivier
de l’opposition tiers-mondiste».
Abandonné de tous, il assure avoir humé
dans son ancien sanctuaire transformé en
camp retranché les «senteurs du paradis»
(Rawaeh al Janna), le pressentiment de
l’au delà. Il quitte son fief de
Beyrouth avec les honneurs de la guerre,
mais, exsangue, son organisation, le
plus important mouvement de libération
du tiers monde, quasiment désarticulée.
Douze ans après le septembre noir
jordanien (1970), où les bédouins du Roi
hachémite s’étaient donnés à cœur joie
contre les Fedayine palestiniens, les
Israéliens se livrent, à leur tour, à
une chasse aux Palestiniens, dans
Beyrouth, haut lieu de la contestation
arabe, assiégée sous le regard impavide
des dirigeants arabes. Pour la deuxième
fois de son existence, Yasser Arafat, au
prix de prodiges diplomatiques et d’une
résistivité à tout crin, se sort d’un
siège militaire dans lequel voulaient
l’enterrer ses ennemis
Fort du capital de sympathie qu’il a
accumulé au cours des 65 jours de siège,
il se lance alors à la quête d’une
nouvelle consécration internationale.
C’est la période de la diplomatie
volante. Reçu en grande pompe par un
aréopage de chefs d’état arabes à Fès
(Maroc), puis par le pape Jean Paul II,
le président italien Sandro Pertini, en
septembre 1982, les pays d’Europe du
Nord, le Sommet des non-alignés de New
Delhi, en février mars 1983, il butte, à
l’instigation des Etats-Unis, sur les
réticences du noyau central de l’Europe
occidental: la France, le Royaume Uni et
la RFA, mus, selon les Palestiniens, par
une sorte de «solidarité expiatoire» à
l’égard d’Israël, lui refuseront un
droit de cité.
Les Etats-Unis, meilleurs alliés
d’Israël dans le Monde, paient le tribut
le plus lourd de la radicalisation du
Proche-orient. En deux ans, 1982-1984,
l’ambassade des Etats-Unis à Beyrouth
Ouest, le quartier général des Marines,
puis la mission américaine dans le
réduit chrétien, seront tour à tour
balayés par des attentats meurtriers, la
cellule Moyen-orient de la CIA
décapitée, de même que le quartier
général des Français, ainsi que le
quartier général phalangiste des milices
chrétiennes.
Dans le même temps, certains des
principaux protagonistes de
l’intervention israélienne
disparaissaient de la scène publique:
Alexander Haig, secrétaire d’état et son
ami le premier ministre israélien
Menahem Begin, le chef des milices
chrétiennes libanaises, Bachir Gemayel,
l’officier félon libanais pro israélien
Saad Haddad, alors qu’Ariel Sharon,
l’artisan de l’invasion du Liban, était
contraint à la démission pour sa
responsabilité dans les massacres des
camps palestiniens de Sabra-chatila, en
septembre 1982.
Les survivants de cette hécatombe
politique – Arafat et le président
syrien Hafez Al Assad, le grand vaincu
de l’été 1982 revigoré par l’armement
sophistiqué soviétique- se livrent alors
à un impitoyable règlement de compte. La
centrale palestinienne est secouée de
forces centrifuges, amplifiées par les
déboires de leur chef dans sa politique
d’ouverture vers l’Occident et les
pacifistes Israéliens, dont les
massacres de Sabra-chatila, dans la
banlieue sud de Beyrouth, en seront
l’illustration tragique.
Premier coup de semonce, Issam
Sartawi, l’homme de l’ouverture
pro-occidentale, est assassiné, puis,
fait inconcevable à l’époque, deux des
plus fidèles lieutenants d’Arafat -Abou
Saleh et Abou Moussa- entrent en
dissidence, plus grave encore, le chef
de l’OLP, fait unique dans l’histoire,
est expulsé de Syrie en juin 1983.
C’est la fêlure: les guérilleros se
muent en desperados. Des Palestiniens
portent les armes contre d’autres
Palestiniens. Pour la troisième fois de
son existence mouvementée, Arafat, comme
il y a treize ans à Amman et l’année
précédente à Beyrouth, est assiégé à
Tripoli (Nord Liban), cette fois par les
Syriens et les Israéliens.
Privé désormais de toute autonomie
territoriale, il est sauvé in extremis,
pour la deuxième fois en un an, par les
Français agissant sous le couvert des
Nations Unies. La presse internationale
évoque le crépuscule du chef
palestinien. Il réussit néanmoins au
Sommet islamique de Casablanca à
entrebâiller la porte du retour de
l’Egypte dans le giron arabo-islamique
d’où elle était exclue depuis cinq ans.
De son exil de Tunis, à deux mille km du
champ de bataille, il tente de recoller
les morceaux de ce qui demeure le
vecteur de la revendication nationale
palestinienne.
Le président Assad ne décolère pas,
malgré les bons offices de l’Algérie, du
Sud Yémen et de l’Union soviétique. Par
quatre fois cette année, Arafat est
contraint, à l’automne 1984, de renoncer
à convoquer le parlement palestinien en
vue de se faire confirmer son leadership
et éviter l’atrophie de la centrale
palestinienne. Par crainte de scinder
définitivement son mouvement, mais faute
aussi de trouver l’hospitalité d’un pays
pour y tenir ses assises. Une situation
paradoxale pour un chef jadis incontesté
d’une organisation reconnue par cent dix
Etats. Paradoxale pour le symbole même
de l’exil du peuple palestinien de se
vouer à la recherche d’un refuge pour
ses parlementaires en exil, cruelle
ironie de l’histoire, illustration
tragique du drame palestinien.
Amputé de ses deux principaux
adjoints, Khalil Wazir, Abou Jihad,
l’adjoint opérationnel sur le plan
militaire, et, Abou Iyad, le responsable
des renseignements, de son homme de
confiance, Ali Hassan Salameh, officier
de liaison auprès de la CIA, tous trois
éliminés par les services israéliens
pour tuer dans l’œuf tout dialogue entre
Palestiniens et Américains,Yasser Arafat
va faire l’objet d’un processus de
diabolisation, qui débouchera quinze ans
plus tard sur son confinement arbitraire
sur ordre du boucher de Sabra-chatila,
le général Ariel Sharon, sous le regard
indifférent des pays occidentaux.
L’invasion du Koweït par l’Irak, en
1990, fera fondre sur lui le souffle du
boulet. Plutôt que de se ranger dans un
camp conte un autre et accentuer la
division du Monde arabe, Arafat choisira
d’endosser le rôle de médiateur entre
Saddam Hussein et le Roi Fahd d’Arabie,
talonné par l’Egyptien Hosni Moubarak
trop heureux par son activisme
belliqueux de restaurer le rôle moteur
de l’Egypte sur la scène diplomatique
arabe et justifier sa fonction de sous
traitant régional de la diplomatie
américaine. Yasser Arafat sera mis au
ban de la communauté arabe et
internationale, plus précisément au ban
de la coalition occidentale, l’alliance
de vingt six pays occidentaux et arabes
mise sur pied pour châtier Saddam de son
outrecuidance à l’égard d’une
principauté pétrolière, le Koweït. Il ne
devra son salut qu’à l’accord
israélo-palestinien d’Oslo conclu
quasiment à l’insu des chancelleries
occidentales.
L’homme, pour son audace, se verra
gratifier du Prix Nobel de la paix, le
14 octobre1994, en compagnie des
co-auteurs israéliens des accords
d’Oslo, le premier ministre Itzhak Rabin
et le ministre des affaires étrangères
Shimon Pères. Conclu le 13 septembre
1993, l’accord d’Oslo devait conduire à
l’autonomie de la bande de Gaza et la
zone de Jéricho (Cisjordanie) avant de
déboucher cinq ans plus tard sur la
proclamation d’un Etat palestinien.
Un accord de dupe qui ne tiendra pas
un an. Beaucoup des censeurs du chef
palestinien lui reprocheront cette
précipitation alors que le rapport de
force était en train de changer, qui
fragilisera l’Organisation de Libération
de la Palestine et partant le substratum
juridique de la revendication nationale
palestinienne en ce qu’il n’offrait
aucune garantie sur la fin de
l’occupation et de la colonisation.
Les accords d’Oslo se révèleront a
posteriori une bombe à retardement et un
piège: «Les accords d’Oslo, par leur
imprécision, constituaient une bombe à
retardement et un piège, dont Arafat en
sera la première victime. Ces accords
imprécis entre des parties inégales
favorisaient la partie la plus forte
parce qu’elle était la mieux armée pour
imposer sa propre interprétation. Oslo a
été un piège car il repoussait à des
négociations futures les problèmes des
frontières, de l’eau, des réfugiés et de
Jérusalem et aucun palestinien sauf
Arafat n’aurait signé un tel accord, car
aucun dirigeant israélien n’était
disposé à accorder aux Palestiniens ce
que Arafat avait promis à son peuple»,
tranchera le journaliste palestinien
Saïd Aburish auteur d’une biographie sur
le chef de l’organisation de
Libération de la Palestine (3).
A tous égard, des accords frappés de
malédiction, qui entrainera l’assassinat
d’un des cosignataires, l’ancien premier
ministre israélien Itzhak Rabin, le
confinement de Yasser Arafat, un carnage
18 ans plus tard sur les lieux mêmes des
accords à Oslo, en juillet 2011, par un
militant de l’extrême droite européenne,
symbolisant la nouvelle alliance contre
nature entre La droite israélienne et la
droite xénophobe européenne, une
alliance maléfique entre les descendants
du génocide hitlérien et les héritiers
spirituels de leurs anciens bourreaux.
B- La coupe jusqu’à la lie
En 1995, Benyamin Netanyahu, le chef
de Likoud, nouveau premier ministre
israélien, freinera l’application de
l’accord avant de le vider complètement
de sa substance dans l’indifférence des
pays occidentaux. En toute impunité.
C’est une nouvelle descente aux enfers
pour Yasser Arafat dont le Nobel sera de
peu de poids face aux avanies que les
alliés occidentaux d’Israël vont lui
infliger régulièrement.
Rien, absolument rien, ne sera
épargné à celui que l’on a surnommé,
parfois, à juste titre, «le plus célèbre
rescapé politique de l’époque
contemporaine», et ce prix Nobel de la
Paix, un des rares arabes à se voir
attribuer un tel titre, boira la coupe
jusqu’ à la lie.
C’est ainsi qu’à l’occasion des
cérémonies marquant le 50eme
anniversaire de la fondation des Nations
Unies, Yasser Arafat, fraîchement
auréolé des accords israélo-palestiniens
d’Oslo et du Nobel de la paix (1993),
celui qui symbolise pour la grande
majorité des siens la renaissance du
peuple palestinien, le symbole de la
revendication nationale palestinienne,
va être rabroué d’une cérémonie à New
York, fin octobre 1995, comme un
vulgaire intrus.
Suprême infamie, l’interdit
proviendra du sulfureux du Maire de New
York, Rudolph William Louis Giuliani
III, un italo-américain, au motif que
les mains du dirigeant palestinien
étaient souillées du sang d’américains.
Comme si les américains n’avaient pas
sur la conscience la mort de
palestiniens. Comme si les américains
n’avaient pas sur la conscience
l’extermination des Indiens d’Amérique,
dont l’éradication a permis à ce fils
d’immigrés italiens de prospérer à New
York sur la terre de leurs ancêtres
spoliés. Comme si des responsables
américains n’avaient pas durant la
Deuxième guerre mondiale, pour préparer
le débarquement en Italie, pactisé avec
la mafia d’origine italienne surchargée
de sangs d’innocentes victimes
américaines. Un autre dirigeant arabe,
un chef fier, le président Soleimane
Frangieh, débarquant à New York, en
novembre 1974 pour parrainer la première
grande campagne diplomatique de Yasser
Arafat, avait eu droit à une fouille
humiliante de la part de la brigade
canine de l’office de lutte contre les
stupéfiants. L’outrage fit du président
libanais, le dirigeant politique arabe
le plus résolument antiaméricain. Et
cette tradition s’est perpétuée avec sa
descendance.
Au vu de ces expériences, il parait
difficile de blâmer ceux qui, à l’habit
diplomatique, continuent de préférer le
treillis. Loin s’en faut qu’il s’agisse
d’une simple coquetterie vestimentaire.
Fidel Castro, par exemple. Le dirigeant
cubain, un des derniers survivants de
l’épopée révolutionnaire de l’après
guerre, a eu droit à une ovation de
douze minutes pour cinq minutes
d’intervention devant l’assemble
générale de l’ONU à l’occasion du 50 me
anniversaire de la fondation de
l’organisation internationale, alors que
le président William Clinton, pour un
discours de 17 minutes n’a eu droit, en
cette circonstance, qu’à des
applaudissements de circonstance.
La suite est connue et porte
condamnation de l’Occident et de ses
pratiques déshonorantes: la pression
finale mise par Bill Clinton, en 1999,
pour arracher un accord
israélo-palestinien en vue de redorer la
fin de son mandat éclaboussé par le
scandale Monika Lewinsky. Décrié par ses
ennemis, dénigré par ses faux frères
arabes, Arafat, seul contre tous, face
au déchaînement médiatique sur les
prétendues offres généreuses d’Ehud
Barak, ne cédera pas, sur rien.
Deux ans plus tard, les attentats du
11 septembre 2001 contre les symboles de
l’hyper puissance américaine mettent au
goût du jour la thématique de la «guerre
conte le terrorisme», une aubaine pour
son implacable ennemi Ariel Sharon et
son disciple américain George Bush qui
diaboliseront à outrance Yasser Arafat
pour en faire l’incarnation du mal
absolu, quand bien même le commanditaire
de l’opération, Oussama Ben Laden, le
chef d’Al Qaïda, n’était autre que
l’ancien sous traitant des américains,
celui là même qui aura détourné vers
l’Afghanistan des milliers de
combattants musulmans pour faire la
guerre aux soviétiques, les principaux
alliés alors de Yasser Arafat du temps
du siège de Beyrouth en 1982.
2003, l’invasion américaine de l’Irak
offre à Ariel Sharon l’occasion de
confiner Yasser Arafat dans sa résidence
administrative, avec la complicité
honteusement passive des pays
occidentaux, et, toute honte bue,
certaines des plumes les plus réputées
du Monde arabe, tels des mercenaires de
la presse, participeront à la curée.
Calfeutré dans sa luxueuse résidence
londonienne à l’abri du risque et du
besoin, Jihad el Khazen, le plus en vue
des journalistes pétro monarchiques,
directeur du journal «Al-Hayat» et
caution palestinienne du journal
saoudien, réclamera ainsi la démission
non du boucher de ses compatriotes
palestiniens de Sabra-chatila, le
général Ariel Sharon, ou de son complice
George Bush, du trublion libyen ou des
gérontocrates du Golfe, tous les
fossoyeurs de la cause nationale arabe,
mais, paradoxalement, la démission de
Yasser Arafat, le chef assiégé du
mouvement palestinien, celui là même qui
était alors à portée des fûts des canons
des chars israéliens, le symbole de sa
résistance nationale, la légende vivante
du combat arabe.
Illustration pathologique de la
décomposition mentale d’une fraction de
l’élite intellectuelle arabe gangrenée
par les pétrodollars monarchiques, sa
prescription saugrenue est intervenue le
18 mai 2004 au lendemain de la
destruction du camp palestinien de Rafah
par l’aviation israélienne, moins d’un
mois après les assassinats
extrajudiciaires des chefs
charismatiques du mouvement islamique
palestinien Hamas, Cheikh Ahmad Yacine
et Abdel Aziz Al-Rantissi. Elle lui
vaudra de la part de l’étoile montante
du journalisme arabe, l’éditorialiste
vedette d’«Al-Qods Al-Arabi», Abdel Bari
Atwane, un robuste rappel à l’ordre
déontologique sur les règles
élémentaires de la décence dans le
combat politique.
Dix huit mois de réclusion
n’entameront pourtant pas la volonté de
résistance du chef palestinien, qui
décédera le 11 novembre 2004, sans
n’avoir cédé rien sur rien, sur aucun
des droits fondamentaux de son peuple,
pas plus sur le droit de disposer de
Jérusalem comme capitale que sur le
droit de retour de son peuple dans sa
patrie d’origine. Mieux, comme un
intersigne du destin, son bourreau,
Ariel Sharon, sera réduit, treize mois
plus tard, le 5 janvier 2006, à un état
végétatif de mort-vivant, transformé en
«légume» selon le jargon médical, plongé
dans un coma, à l’image de sa politique
belliciste.
Sa stature sans commune mesure avec
son terne successeur, Mahmoud Abbas, un
bureaucrate affairiste sans envergure,
sans charisme, hante toujours la
conscience occidentale, cinq ans après
sa mort. Elle conduira les dirigeants
occidentaux, sans crainte du ridicule, à
de pathétiques contorsions: Hillary
Clinton, Secrétaire d’Etat américain, en
tournée au Moyen-Orient, de même que son
prédécesseur républicain Condoleeza
Rice, tel un rituel immuable,
fleurissent régulièrement à chacun de
leur passage à Beyrouth la tombe de
Rafic Hariri, l’ancien premier ministre
libanais assassiné, mais persistent à
négliger à leur passage à Ramallah
(Cisjordanie), le mausolée de Yasser
Arafat. Il en est de même de Nicolas
Sarkozy, autoproclamé «ami du peuple
palestinien», qui contournera Ramallah,
le siège du pouvoir légal palestinien,
pour rencontrer Mahmoud Abbas à Jéricho,
lors de son voyage en juin 2008. Comme
si un Prix Nobel de la Paix palestinien
constituait une monstruosité infamante,
comme si le porte étendard de la
revendication nationale palestinienne
était pestiféré même au delà de la mort.
Qu’il est dérisoire de contourner sa
conscience par un chemin de traverse.
Pathétique de se voiler la face devant
ses propres forfaitures: George Bush et
Condoleeza Rice ont rejoint depuis belle
lurette les oubliettes de l’histoire et
leur compère Ariel Sharon a déserté
depuis longtemps la mémoire des hommes,
mais le mausolée de Yasser Arafat trône,
lui, toujours devant le siège de
l’autorité palestinienne, objet de
l’hommage régulier de tout un peuple,
comme une marque de gratitude indélébile
à l’égard de son combat pour la
renaissance de la nation palestinienne.
Au hit parade du leadership
palestinien, Yasser Arafat pâtissait de
l’aspect théâtral de certains de ses
comportements, et sur ce créneau là,
Abou Ammar était supplanté par deux
personnalités aussi discrètes
qu’efficaces: Georges Habbache, le
charismatique dirigeant de
l’organisation marxisante Front
populaire de Libération de la Palestine,
à la voix de stentor, d’une rigueur de
vie exemplaire, le médecin des pauvres
d’où son surnom «Al Hakim», l’ancien
chef du mouvement nationaliste arabe,
tombeur du protectorat britannique
d’Aden (Yémen du sud), ainsi que Khalil
Wazir, alias Abou Jihad, commandant en
chef adjoint de la guérilla
palestinienne, et, à ce titre,
l’animateur clandestin de l’Intifada
palestinienne.
Quelque soit des défauts et des
erreurs qui lui sont imputables, Yasser
Arafat a soutenu quatre sièges
militaires (Amman, septembre noir 1970,
Beyrouth (1982), Tripoli Nord Liban
(1983), sans compter sa réclusion
honteuse à Ramallah (2003-2004). Pour un
seul homme en une seule vie, cela fait
une bonne moyenne qui ne sera sans doute
jamais égalée. Quoi qu’on dise, il
occupera dans l’histoire une place
infiniment plus consistante que ses
ennemis Ariel Sharon, George Bush,
Hussein de Jordanie ou même Bachir
Gémayel, le pantin du tandem israélo
américain. Malgré toutes les critiques
dont il a fait l’objet, il n’aurait,
lui, jamais tenu le congrès de son
mouvement, le Fatah, pourtant
déclencheur de la guérilla
anti-israélienne, à l’ombre des
baïonnettes israéliennes, dans une
localité maintenue sous occupation par
ses propres bourreaux. Avec Mahmoud
Abbas et ses acolytes, le syndrome de
Stockholm a atteint des proportions
corrosives.
La guérilla palestinienne aura été la
seule guérilla dans l’histoire des
guerres de libération à devoir mener son
combat sans assises territoriales
solides, ni hinterland stratégique. Le
combat palestinien a été au départ un
conflit mobile par excellence et la
stratégie de conquête de l’opinion
occidentale, le fait d’une diplomatie
volante. Le FLN sud vietnamien était
chez lui, soutenu par Hanoi adossé à la
Chine. Le FN algérien était chez lui
face à des colons, de surcroît adossé au
Maroc et à la Tunisie, l’Egypte
(expédition de suez) et même au niveau
de l’encadrement par la Syrie. La
Jordanie n’était pas le territoire des
Palestiniens au regard du Droit
international bien que la Transjordanie
ait été détachée de la Cisjordanie pour
la céder aux Hachémites, et, le Liban
non plus.
En dépit de la flagrante
disproportion des forces, une aviation
suréquipée de bombe à implosion, doublée
d’une marine et d’une artillerie de
campagne a pourchassé pendant soixante
cinq jours un homme assiégé dans une
grande métropole sous le regard
impassible du monde, du jamais vu dan
l’histoire de l’humanité. S’en sortir
sans le moindre malaise vagal, sans
renoncer à son combat.
En dépit de l’auréole du prix Nobel
de la paix, ce chef d’état en fin de
vie, sera confiné dans sa résidence
surveillée aux conditions de vie
rudimentaires, par un tandem Sharon Bush
considéré par une large fraction de
l’opinion internationale comme des
«criminels de guerre», avec la passivité
complice des dirigeants de la fameuse
«communauté internationale», alors que
son pays d’origine est complètement
gangrené par l’occupation et sa
population dépossédée de son identité et
de son patrimoine. Du jamais vu, là
aussi, dans l’histoire dans les annales
diplomatiques internationales.
L’implosion politique de Mahmoud
Abbas, le 5 novembre 2009, à six jours
de la commémoration décès de Yasser
Arafat, justifie a posteriori le
scepticisme du chef historique des
Palestiniens à l’égard des pays
occidentaux et porte condamnation de la
complaisance de son successeur à l’égard
de la duplicité occidentale, en même
temps qu’elle révèle la servilité de la
diplomatie américaine et de son chef,
Hillary Clinton, secrétaire d’état, à
l’égard d’Israël.
Carbonisé par sa passivité lors de la
guerre de destruction israélienne de
Gaza, décembre 2007-janvier2008, et par
la rebuffade américaine à propos des
colonies de peuplement, sa renonciation
à une nouvelle mandature présidentielle
est apparue d’autant plus cruellement
pathétique qu’elle a coïncidé avec
une cinglante leçon de courage que lui
ont assénée de jeunes palestiniens
et des pacifistes israéliens en
opérant, non sans risque, une percée
dans le mur d’apartheid à l’occasion de
la commémoration du vingtième
anniversaire de la chute du mur de
Berlin, une action qui a retenti comme
un camouflet à Mahmoud Abbas et à Israël
, un défi à la léthargie des instances
internationales, un cadeau posthume à
Yasser Arafat, initiateur de la lutte
armée palestinienne.
Yasser Arafat a focalisé à lui seul
la totalité de l’ostracisme israélo
américain, concentrant sur sa personne
les vexations infligées à travers lui au
peuple palestinien, sans doute en raison
du fait qu’il passera à la postérité
pour avoir été l’homme sans lequel la
Palestine aurait été rayée de la carte
du monde.
Au regard de sa fin carcérale, du
bilan calamiteux de Mahmoud Abbas,
pourtant protégé des Américains et des
Israéliens, de la corruption vomitive de
l’idole des Israéliens, le responsable
de la sécurité Mahmoud Dahlan, expulsé
en juillet 2011 des rangs du Fatah, des
exubérances médiatiques de Bassam Abou
Chérif, des manifestations diplomatico-mondaines
de Yasser Abed Rabbo, la décence
commande de ne pas accabler un homme au
parcours si extraordinairement complexe
et éprouvant, en butte à la plus vive
hostilité tant des pays occidentaux que
des pays arabes.
Suivra…. RN
2me volet/
Yasser Arafat, Mister Palestine for ever
Part 2/2
23 septembre 2011
Barack Obama dans l’histoire: Un
président Bounty sans dessein, otage du
lobby pro israélien, ou le premier
président afro américain de la société
post raciale américaine, porteur des
valeurs universelles des Etats-Unis.
Références
1. Au soir du 20
Mars 1968, l’armée israélienne attaque
par surprise le camp palestinien
installé dans la bourgade d’AL Karameh,
dans la vallée du Jourdain, déclarée par
Moshé Dayan, alors ministre de la
Défense, «repaire du Fatah». Selon
l’historien Benny Morris, les pertes
israéliennes se sont élevées à 33 tués
et 161 blessés. Sur le plan matériel,
Israël enregistrera la perte de quatre
chars de combat, 3 half-tracks, 2
voitures blindés ainsi qu’un avion, au
cours de cette bataille qui aura duré 15
heures. Du côté palestinien, Kenneth
Michael Pollack, ancien analyste de la
CIA, estimera les pertes palestiniennes
à 100 tués et 100 blessés, soit un tiers
des combattants engagés tués ou blessés.
2. L’un des plus
célèbres faits d’armes de l’histoire
antique, la bataille des Thermopyles de
480 av. JC deviendra l’emblème de la
résistance grecque à l’envahisseur, car
malgré la prise d’Athènes par les
Perses, les Grecs purent faire
reconnaître leur indépendance, après
leur triomphe à Salamine, le 22
septembre 480 av. JC. Trois cents
spartiates commandés par le roi Léonidas
Ier, prendront position à l’entrée du
passage des Thermopyles, et combattront
jusqu’au sacrifice, pour laisser aux
Grecs le temps d’organiser leur défense.
Au sommet du Kolonós, théâtre de
l’ultime résistance spartiate, sur
lequel fut érigé un mausolée, une
inscription du poète Sémonide de Céos
(556-467 av. JC), commémore cette
action: «Étranger, va dire à Sparte
qu’ici trois cents des siens sont morts
pour obéir à ses lois».
3. «Yasser Arafat»
Editions Saint Simon Hors collection
Paris 2003. Saïd Abu Rish a été
correspondant à Beyrouth du journal
britannique Daily Mail et de la Radio
Free Europe, la radio anticommuniste
émettant de Prague à destination du bloc
soviétique à l’époque de la guerre
froide soviéto-américaine et financée en
sous main par la CIA, les services de
renseignements américains.
© René Naba
Reçu de René Naba pour publication
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