Opinion
Saad Hariri, un
héritier problématique, un dirigeant Off
shore
René
Naba
René Naba
Mardi 14 février
2012
I- De la
fuite comme mode de gouvernement
L’histoire des relations
internationales abonde d’exemples de
gouvernement en exil, de gouvernement
provisoire ou de gouvernement
transitoire, mais nulle part ailleurs
qu’au Liban ne s’est pratiqué l’exercice
au quotidien d’un gouvernement off
shore. Un chef de gouvernement dument
investi mais quasiment absent du siège
de son pouvoir, n’y faisant escale
qu’entre deux voyages, gérant à distance
un pays pourtant considéré comme
l’épicentre d’une zone névralgique.
Le mérite en revient à Saad Hariri,
l’héritier problématique de son père
assassiné, Rafic Hariri, le milliardaire
libano saoudien, dont la mandature
gouvernementale constituera, c’est là
son unique titre de gloire, une rare
contribution à la science politique
contemporaine. Le premier cas dans
l’histoire d’un gouvernement par
télécommande (remote control), dans la
double acception du terme, un
gouvernement téléguidé par ses
commanditaires saoudiens, dont il
répercute les consignes par
télécommande, depuis son lieu d’exil, à
ses collaborateurs délocalisés au Liban.
Premier ministre du Liban du 27 juin
2009 au 12 janvier 2011, en 548 jours de
pouvoir l’homme aura passé 200 jours
hors du pays, la moitié de sa mandature
gouvernementale, de surcroît jamais un
mois plein au Liban. Chargé de
l’expédition des affaires courantes dans
la foulée de sa démission forcée, en
janvier 2011, il vaquera à ses propres
affaires, désertant et le sérail et sa
capitale, dont il est l’élu, faisant le
siège du royaume saoudien pour assainir
ses propres affaires sinistrées par ses
propos inconsidérés à l’égard de ses
bienfaiteurs saoudiens, révélés par
WikiLeaks, ainsi que par sa gestion
calamiteuse de son patrimoine qui le
fera dégringoler au hit parade des
fortunes mondiales.
En pleine tourmente de la révolte
arabe du printemps 2011, l’homme
insensible aux bouleversements de sa
zone, demeurera six mois en Arabie à en
quête d’un mirobolant contrat de près de
huit milliards de dollars pour la
construction d’un chemin de fer entre La
Mecque et Médine, à l’effet de le
renflouer et de payer ses créanciers ses
propres frères et sœurs, ayant opté pour
la séparation des biens, face à un être
aussi aléatoire.
Crime de lèse majesté s’il en est, Saudi
Oger, la florissante firme héritée de
son père, accusera trois ans de retard
dans la livraison du projet phare du
Royaume «La route du Roi Abdallah», la
grande artère de la capitale saoudienne,
du fait des sous-traitances multiples de
ce projet, de même que le projet de
l’Université Noura Bent Abdel Rahman
(1).
L’ancien premier ministre cherchera à
compenser sa faillite par une jonglerie
financière, la vente anticipée de
l’espace aérien surplombant les présumés
grattes ciels que sa firme libanaise
Solidere se proposait de construire dans
l’espace de Beyrouth, une transaction
sulfureuse de l’ordre de douze milliards
de dollars.
Ambitieux sans substrat intellectuel,
celui qui passe pour le moins futé des
héritiers Hariri a été choisi, au mépris
des règles de la primogéniture, par le
tandem Bandar Ben Sultan, président du
Conseil National de Sécurité, et son
beau Frère Turki Ben Faysal, l’ancien
chef des services de renseignements
saoudiens, le gestionnaire d’Oussama Ben
Laden durant la guerre d’Afghanistan,
avec le soutien actif du vibrionnant
Jeremy Feltman, la cheville ouvrière de
la contre révolution au Moyen orient.
Son amateurisme en politique, comme
dans la gestion d’affaires, lui vaudra,
toutefois, fait unique dans les annales
politiques du Royaume saoudien, une
volée de bois vert de la part d’un des
éditeurs les plus en vue du journal
panarabe saoudien «Al Hayat», Daoud Al
Charyane, qui l’accusera de dilapider le
prestige du Royaume et son capital par
sa politique erratique et de mettre en
péril le sunnisme libanais par
l’exaspération des antagonismes
communautaires.
L’éviction des cercles du pouvoir
saoudien de son compagnon festif, le
prince Abdel Aziz Ben Fahd, le propre
fils de l’ancien roi saoudien et un des
gros actionnaires de Saudi Oger
accentuera les tourments de l’héritier
présomptueux. Au point qu’un prédicateur
du vendredi en Arabie se posera
publiquement la question de savoir s’il
était judicieux de confier les rênes
d’un pays à un homme qui ne sait pas
gérer correctement sa propre société.
La désignation du Prince Nayef Ben Abdel
Aziz comme prince héritier du Royaume a
accentué son désarroi pour avoir
qualifié, au-delà des règles de la
prudence politique, de «boucher» le
propre fils du ministre saoudien de
l’intérieur et son principal
collaborateur dans la lutte anti Qaîda
en Arabie, le prince Mohamad Ben Nayef.
Ses déboires financiers ont entrainé le
licenciement de près d’un millier
d’employés y compris dans le fleuron de
son groupe la chaine tv «Future» et
«Radio orient».
Grand vainqueur des élections
législatives qui ont suivi le retrait
syrien du Liban, en juin 2005, l’homme
en guise de baptême de feu, désertera le
champ de bataille durant la guerre
destructrice d’Israël contre son pays,
en juillet 2006. Il trainera alors comme
un boulet le sobriquet de «planqué de
Beyrouth» par allusion à son exil de six
semaines hors du Liban durant les
bombardements aériens israéliens, alors
qu’en sa triple qualité de député, chef
de la principale formation politique de
Beyrouth et héritier du rénovateur de la
capitale libanaise, sa présence sous les
bombes aux côtés de ses électeurs et
néanmoins compatriotes aurait eu valeur
d’exemple, l’exemple du courage dans
l’adversité. Son retour à bord d’un
appareil de l’armée française a
accrédité l’idée d’un homme revenu au
pouvoir dans «les fourgons de
l’étranger».
Pressenti pour le poste de premier
ministre, en juin 2009, l’homme mettra
six semaines pour former son
gouvernement, qu’il laissera en pan
aussitôt la confiance obtenue pour aller
se reposer en Sardaigne, laissant le
pays en proie à des incendies de forêts
particulièrement ravageurs.
Saad Hariri empruntera le chemin de la
fuite, pour la troisième fois, en
novembre 2010, en plein débat
gouvernemental sur le jugement des faux
témoins de l’enquête sur l’assassinat de
son père, entreprenant une longue
tournée diplomatique de trois semaines
au Koweït, à Abou Dhabi, Téhéran, Moscou
et Paris, pour se donner une contenance
internationale, à défaut de consistance,
accréditant l’idée d’un fugitif.
La 4eme fuite interviendra, au printemps
2011, au moment de la publication de
l’acte d’accusation du Tribunal Spécial
sur le Liban pointant du doigt la
responsabilité du Hezbollah dans
l’assassinat de Rafic Hariri.
Le journal Libération, charitable, se
dévouera pour justifier son absence du
Liban par une mystérieuse tentative
d’assassinat dont il aurait été la cible
sur le chemin de l’aéroport de Beyrouth,
alors que le fugitif n’avait plus mis
les pieds dans son pays depuis plus de
trois mois, se plaçant à l’abri en
France pour s’épargner les retombées
politiques de sa connivence avec la
justice internationale; une connivence
marquée notamment par l’incarcération
abusive de quatre officiers supérieurs
libanais pendant quatre ans sur la base
de faux témoignages présentés par des
hommes aiguillonnés par le clan Hariri.
L’homme a justifié sa longue absence
du Liban par les menaces physiques
contre sa personne, comme s’il était le
seul dirigeant libanais en danger dans
un pays ouvert à tous les vents, en
proie à une quasi guerre civile, comme
si le chef du Hezbollah libanais Cheikh
Hassan Nasrallah n’encourait pas de plus
grands risques alors qu’il fait l’objet
d’une traque minutieuse depuis près de
vingt ans par la quasi-totalité des
services israéliens et américains
secondé par les autres services
occidentaux et arabes, sans jamais fuir
son pays.
En six ans, l’homme de la relève aura
fui quatre fois, soit une fuite en
moyenne tous les dix huit mois. N’est
pas Invectus (l’Invincible) qui veut. Le
credo quotidien de Nelson Mandela,
scandé depuis sa captivité à Robben
Island (Afrique du Sud), ne constitue
manifestement pas sa déclamation
quotidienne: «Aussi étroit soit le
chemin, Bien qu’on m’accuse et qu’on me
blâme, Je suis le maître de mon destin,
Le capitaine de mon âme»
Signe de son attachement au Liban, sa
famille réside à Riyad et les vacances
familiales du couple ne se passent,
jamais au Liban, toujours dans les pays
étrangers en France, en 2009, dans la
foulée de sa nomination comme premier
ministre, en Sardaigne, en 2010, dans la
foulée de la passe d’armes avec le
Hezbollah à propos des faux témoins du
Tribunal Spécial sur le Liban. Son
épouse, Lara Al Azm, fille de l’homme
d’affaires syrien Bachir Al Azm, un des
plus gros entrepreneurs de travaux
publics d’Arabie Saoudite, n’a jamais
fait d’apparition publique au Liban et
ni participé à la moindre manifestation
caritative ou culturelle dans le pays
dont son mari est le chef du
gouvernement
II -Son
discours d’investiture: un chef d’œuvre
d’humour et d’érudition
Affligeant spectacle et consternant.
Quiconque aura assisté au discours
d’investiture du plus jeune premier
ministre de l’histoire du Liban, Saad
Hariri, avait l’impression d’assister à
un cours de lecture pour adulte
analphabète.
Egrenant avec difficulté des phrases
écrites en gros caractères, l’homme
était manifestement à la peine, au point
que, faussement charitable, le président
de l’Assemblée nationale libanaise,
Nabih Berri, lui proposera, non sans
malice, l’aide d’un lecteur confirmé.
Pour un pays qui revendique un taux
d’alphabétisme parmi les plus élevés du
Monde arabe, qui joua un rôle d’avant
garde dans la renaissance culturelle
arabe, une ville dont il est le député,
qui abrite quatre universités dont
certaines de réputation internationale,
la performance de l’héritier laissera
sans voix bon nombre de ses administrés.
Désigné en juin 2009 comme premier
ministre, il battra un record de durée
pour la formation de son gouvernement,
n’hésitant pas à prendre l’avion à tout
propos et hors de propos pour des
consultations avec ses tuteurs
saoudiens, accréditant l’idée d’un homme
sous influence.
Saad Hariri (2), 12me fortune arabe, 158
me au niveau mondial, a été désigné chef
du clan Hariri et héritier politique de
l’ancien premier ministre, en
contradiction avec la loi de
primogéniture, sur injonction de la
famille royale saoudienne. Sa holding «Saraya»,
qui signifie «Le Sérail» par référence
au siège du gouvernement libanais, opère
dans l’industrie, les travaux publics,
le bâtiment et les médias, avec des
investissements touristiques à Akaba,
(Jordanie), au Yémen, au sultanat d’Oman
et en Algérie, dans la région de
Mostaganem.
Natif de Riyad, en 1970, le fils cadet
de l’ancien premier ministre est, à
l’instar de toute sa famille, porteur de
la nationalité saoudienne. Ce binational
libano saoudien plus saoudien que
libanais considère sa mandature
gouvernementale comme un ancrage
saoudien dans le jeu politique libanais,
la délocalisation du wahhabisme
monolithique vers le Liban pluraliste.
Se présentant comme l’alternative à
l’extrémisme sunnite croissant au Moyen
orient, particulièrement dans les camps
palestiniens du Liban autour de Tripoli
(Nord Liban) et autour de Saïda (Sud
Liban), l’homme a élu domicile,
symboliquement au centre de Beyrouth,
dans une résidence présomptueusement
dénommée «Bayt al Wassat», la maison du
juste milieu, située au pied du Sérail,
l’impressionnant siège du gouvernement
restauré par son père, une résidence
usurpée à l’ancien Roi des tissus
anglais de Beyrouth, Mohamad Kheir Beyk
Ayass, fondateur du marché du même nom
«Souk Ayass» (3).
Mais son amateurisme dans la gestion
du groupe intégriste «Fatah al Islam»
dans le camp palestinien de Nahr el
Bared, au Nord Liban, a failli le
carboniser avec l’ensemble de la
configuration dont il était l’émanation.
Dans le projet multidimensionnel mis en
œuvre par l’Arabie saoudite et les Etats
Unis, le groupe intégriste sunnite
devait servir de contre pouvoir à
l’effet de contrebalancer
idéologiquement et militairement la
milice chiite du Hezbollah et conduire à
l’implantation des Palestiniens au Liban
en vue de renforcer démographiquement
les sunnites, la troisième plus grande
communauté libanaise après les chrétiens
42% (toutes communautés confondues), les
chiites 30% et les sunnites qui
représentent pour l’instant 28% de la
population libanaise.
À diverses reprises, Hariri s’en est
servi, plus ou moins directement, comme
d’un levier, soit pour s’imposer comme
alternative à l’extrémisme, soit pour
montrer ses muscles face au Hezbollah.
Mais à chaque fois, le bilan a été lourd
et le jeu a failli mettre le feu au
Liban.
Dans sa volonté de s’imposer comme
leader sunnite, de garantir son maintien
au pouvoir exécutif et de sécuriser la
pérennité de ses marchés publics,
parachevant en cela l’œuvre de son père,
il a procédé à la mise à l’écart
politique des chefs sunnites de Beyrouth
et de Tripoli, avant de s‘attaquer, en
2009, au symbole du nationalisme arabe,
la famille Saad à Saïda, Sud Liban.
Dans une démarche à relent démagogique,
il se rapprochera des groupes
extrémistes du Akkar (Nord du Liban) et
du Hermel (centre du Liban), enjoignant
aux échelons locaux de son parti, Le
Courant du Futur (Al Moustaqbal),
d’adopter leurs discours, tout en
gardant un discours laïc et ouvert, au
niveau national, à l’intention des
médias étrangers, provoquant une
crispation communautariste de la base
sunnite et une radicalisation dans les
rangs de son parti.
Le Mufti du Mont Liban, Cheikh
Mohammad el Jouzo, personnifie le mieux
cette dérive communautariste au sein de
l’entourage de Saad Hariri. Le
dignitaire sunnite a ainsi menacé de
retourner à la guerre civile si les
chrétiens continuaient de réclamer le
renforcement des prérogatives du
Président de la république, qualifiant
les maronites, notamment les habitants
du Kesrouan (fief maronite du Mont
Liban) d’«esprit tordu, constituant le
pire danger pour le Liban». Personnalité
controversée s’il en est, le Mufti a
prononcé son discours le 6 septembre
2009, dans la foulée de la formation du
gouvernement présidé par Saad Hariri,
sans être désavoué pour des propos qui
présentent pourtant une menace réelle
pour la paix civile.
Alors que les Etats-Unis menaient
depuis 2001 «une guerre contre le
terrorisme», leur allié local, le fer de
lance de leur hétéroclite coalition
libanaise, instrumentalisait en toute
impunité un groupe intégriste sunnite
dans le Nord du Liban dans une opération
à relent démagogique à visées
électoralistes. Sur injonction
occidentale, il devra lui couper les
vivres, entraînant un déchaînement de
violence. L’armée libanaise mettra trois
mois avec le soutien logistique de la
Syrie pour neutraliser le camp de Nahr
el Bared, base opérationnelle de Fatah
al Islam.
Le verbe lent, à l’embonpoint précoce
pour une juvénile carrière, sans
charisme, son dilettantisme désolera ses
plus ardents parrains internationaux,
affligés par sa couardise et son
inexpérience.
III- Fouad
Siniora, le gouvernement de l’ombre
Les piètres performances de
l’héritier feront, bien qu’il s’en
défende, le délice de Fouad Siniora,
dont il en tirera habilement profit pour
valoriser ses propres compétences. En
quatre ans de responsabilités
gouvernementales, le terne directeur
financier du groupe éponyme avait pris
goût au pouvoir, et, à l’ombre des
coulisses, il préfère désormais les
projecteurs de l’actualité.
Mais le profil bas qu’il affectionne
face aux fauves de la vie politique
libanaise n’est qu’apparence. Château
Pétrus et Cigare de la Havane relèvent
désormais de son lot quotidien, qu’il
consommait, régulièrement, au bien nommé
Bar «Le Cigare» du luxueux hôtel «Metropolitan»
de Sin El Fil, dans la banlieue
chrétienne de Beyrouth, en compagnie de
Detliv Mehlis, le premier enquêteur du
Tribunal, homme des ténèbres s’il en
est, et maître d’œuvre des faux témoins
que les deux hommes sont suspectés
d’avoir manigancé pour les besoins de
leur procès.
L’ancien gestionnaire des comptes de
Rafic Hariri est en effet détenteur des
lourds secrets sur les circuits de
lubrification des rapports politiques du
milliardaire. La maîtrise de ce dossier,
particulièrement de la liste des
émargements, lui a conféré une valeur
dissuasive. Il en est conscient. Ses
obligés sans doute aussi.
Redoutable sur le plan local, cette
force de frappe ne lui saura cependant
d’aucune utilité sur le plan
international, notamment pour forcer la
sympathie de Jacques Chirac,
imperturbable en ce domaine, qui le
traitement constamment en ce qu’il aura
toujours été à se yeux, un simple
employé de Rafic Hariri.
L’excès d’obséquiosité qu’il affecte
tant relève de la comédie du pouvoir. Au
choc frontal, il préfère la
dissimulation, la manœuvre oblique, un
véritable mode de fonctionnement pour
cet homme sans relief, au physique
ingrat. Il en a été ainsi de la saisine
du conseil de sécurité de l’ONU et de la
ratification de la convention
dessaisissant le pouvoir libanais de ses
prérogatives pour la conduite de
l’enquête pénale et la mise sur pied du
tribunal spécial sur le Liban et le
procès Hariri. Sournois, l’homme
avalisera la création du tribunal
spécial sur le Liban, sans l’accord du
Parlement libanais, par une stratégie
oblique de contournement, de même que
son financement.
Sous perfusion permanente occidentale
à l’instar du palestinien Mahmoud Abbas,
de l’irakien Noury al Malki et de
l’Afghan Hamid Kharzaï, l’homme qui
module ses discours d’une tonalité
nationaliste arabe est en fait un des
plus zélés préposés de l’ordre américano
saoudien au Liban, et, sur le plan
économique, un ferme partisan de la
«stratégie du choc» pour la promotion du
«capitalisme du désastre» pour le plus
grand bénéfice d’un ultralibéralisme
débridé, dont le projet immobilier
SOLIDERE n’en est que l’illustration la
plus outrageusement insolente (4).
A Saïda, dans cette ville sunnite
gangrenée par l’intégrisme islamique que
le courant wahhabite a nourri notamment
à sa périphérie dans les camps de
réfugiés palestiniens et Ain el Héloué
et Miyeh Miyeh, pour neutraliser le
verrou du ravitaillement stratégique du
Hezbollah depuis Beyrouth vers le sud
Liban, l’homme s’est emparé coup sur
coup de la députation et de la
présidence du Conseil municipal, se
vivant d’ores et déjà comme un grand
vizir passé à la postérité, l’homme
chargé de la gestion du volet égyptien
de l’alliance sunnite, le substitut à
une éventuelle défection saoudienne.
Disposant d’un vivier de
fonctionnaires d’autorité qu’il s’est
appliqué à placer, en quatorze ans de
pouvoir, aux postes névralgiques de
l’économie, des finances et la banque,
il contrôle la commission bancaire de
blanchiment, via son homme de confiance
Abdel Hafiz Mansour, la société
financière Sokoline via son associé
Mayssar Soucar.
Il a réussi a mettre la main sur la
compagnie de fret aérien TMA, via son
homme de paille, Mazen Bsat, véritable
négrier du transport aérien, la zone
franche de l’aéroport via Mohamad
Zaydan, et les communications via Abdel
Moneim Youssef, son homme au sein
d’OGERO, la société au comportement
suspect, gangrenée par les taupes
israéliennes. Par l’entremise de ses
poulains directs au gouvernement, Raya
al Hassan, ministre des finances, et
Tareq Mitri (Culture), un transfuge du
clan Emile Lahoud, Fouad Siniora cherche
à propulser à la direction du FMI ou de
la Banque mondiale son poulain, Jihad
Azouz, ancien ministre des finances,
afin de tenir les cordons de la bourse
tant du Liban que de la Syrie et
maintenir sous pression économique ses
deux pays (5).
Intransigeant sur le plan communautaire,
il a sauvé la mise au Mufti de la
République Mohamad Rachid Kabbani,
suspecté de corruption, par un artifice
procédural, en mettant sur pied une
mission d’information des dignitaires de
la communauté, sans véritable pouvoir de
décision, ni de sanction.
Il considère que l’insertion des
Palestiniens du Liban relève de la
responsabilité sunnite dans la mesure ou
la naturalisation de cette population de
trois cent mille personnes, à majorité
sunnite, modifierait l’équilibre
démographique en faveur de sa propre
communauté à l’effet de la mettre en
position de postuler à la magistrature
suprême.
Nouvel incubateur du chef milicien
Samir Geagea, dont il a été l’artisan de
sa résurrection politique, dans la
foulée de l’assassinat de Rafic Hariri,
Fouad Siniora constitue à lui seul un «shadow
cabinet», un gouvernement de l’ombre,
gardien non de l’orthodoxie haririenne,
mais de sa fidélité à la ligne la plus
intransigeante du néo conservatisme
américain de l’administration
républicaine de George Bush jr.
Sur le plan arabe, par inclination
personnelle, il a pris en charge les
rapports avec l’Egypte, le contrepoids
de la Syrie au Liban, le substitut à une
éventuelle défection saoudienne,
l’ancien grand pôle de référence du
Monde arabe, en phase de réveil après
une longue léthargie. Par touches
successives, l’Homme de l’ombre se dote
ainsi de moyens qui le prémuniraient du
rôle de «bouc émissaire» auquel pourrait
le destiner son mentor.
IV- Nazek
Hariri, la gardienne de la légitimité
chiraquienne.
Dans sa garde rapprochée, Saad Hariri
a choisi ses cousins Nader et Ahmad, le
premier à la tête de son cabinet, le
second à la tête de son parti, écartant
ses demi frères issus du 2 me mariage de
son père, les enfants de Nazek. Mais la
veuve n’a pas vocation à jouer les
reines mères. Elle se veut et se vit la
gardienne du temple de la mémoire.
La légitimité chiraquienne lui
revient de droit en sa qualité
d’hébergeur de fait, via son fils Aymane,
de l’ancien président de la République
française, et, de par la longue
proximité de sa fille, Hind, avec le
trône hachémite, elle a disposé d’un
important levier d’influence en
Jordanie, siège de la plus importante
banque arabe, l’Arab Bank, dont la
famille Hariri détient partiellement la
propriété, qui y gèrent d’importants
projets immobiliers pour le compte du
clan, notamment le quartier huppé d’Abdali
dans la zone résidentielle d’Amman.
Les frasques amoureuses de roi avec la
fille de l’ancien premier ministre
libanais ont toutefois failli mettre en
péril le ménage royal, l’amputant de son
principal atout, sa meilleure image de
marque, son épouse, la Reine Rania
Al-Yassine de Palestine.
Entre Hind et Rania, la comparaison,
il est vrai, jouait en défaveur de la
libanaise, non pas tant au niveau de
l’esthétique, qu’au niveau du projet
politique dont est porteur la Reine
jordanienne de souche palestinienne, en
sa qualité de futur reine mère du
premier roi hachémite d’origine
palestinienne.
Né en 1994, le prince héritier Hussein
II constitue la belle revanche des
Palestiniens cinquante ans après les
massacres du septembre noir jordanien, à
l’effet de compenser toutes leurs
souffrances, dans un juste retour de
choses, le retour de la Transjordanie à
la Palestine dont elle fut détachée, en
1948, sur ordre de la puissance
mandataire britannique.
La photo de famille popularisée à la
suite du récent mariage ancillaire de
Hind avec un membre de sa garde
rapprochée Anas Karout au terme d’une
romance de la veine de lady Chatterley
ne doit pas faire illusion. La rivalité
feutrée entre l’héritier politique et la
gardienne du temple se révèle
subrepticement au détour des gestes
symboliques de Nazek sur la scène
libanaise notamment sa discrète
satisfaction de l’habileté manœuvrière
du Hezbollah, à contre courant des
positions de son beau fils sur le
mouvement chiite vainqueur d’Israël.
La veuve sera ainsi créditée de la
protection aérienne accordée par la
France au Hezbollah lors de la première
apparition publique d’Hassan Nasrallah
pour la célébration de la «victoire
divine» contre Israël, en novembre en
2006. Voulant faire amende honorable à
la suite de son alignement
inconditionnel sur Israël et les
Etats-Unis, durant la guerre
destructrice israélienne du Liban de
juillet 2006, redoutant un raid aérien
israélien contre le chef chiite, dont
les chancelleries occidentales
craignaient qu’il n’entraîne, par
contrecoup, l’éradication politique et
physique de la famille Hariri du Liban,
Jacques Chirac avait alors dépêché une
escadrille aérienne pour assurer la
protection de l’espace libanais durant
le déroulement des festivités de la
victoire. Le dégagement d’Abdel Halim
Khaddam de la somptueuse résidence mise
à sa disposition à Paris, (l’ancienne
villa de l’armateur grec Aristote
Onassis), pour prix de sa trahison
répond à ces mêmes préoccupations.
Forte de ses prérogatives, elle
snobera obstinément Fouad Siniora,
veillant avec un soin particulier à ce
qu’il ne se substitue au leadership de
son mari, et que son épouse Hoda, ne lui
fasse ombrage.
Revendiquant pleinement le legs
politique de son mari assassiné, elle
paraît avoir intégré dans son
raisonnement, l’importance stratégique
que revêt Saïda pour le Hezbollah et la
Syrie pour le Liban. Par touches
successives, Nazek Audi Hariri accrédite
ainsi un profil de «sage» dans le
paysage politique libanais, à l’opposé
de la turbulente posture de son beau
fils, et suggère ainsi qu’en dépit des
fastes du pouvoir, elle n’a pas
complètement gommé de sa mémoire les
souvenirs ténus de ses lointaines
racines palestiniennes.
Tiraillé entre sa belle mère, Nazek,
sa tante paternelle Bahia Hariri, qui
pousse ses pions à Saida pour y ancrer
son fils, Ahmad, le cousin germain de
Saad, et Fouad Siniora, le gardien des
secrets des financements occultes de
Rafic Hariri, Saad Hariri a fait la
démonstration de sa fragilité nerveuse
lors d’un conseil des ministres
consacrés à l’examen du cas des faux
témoins du procès de son père, à la mi
novembre 2010.
Sans le moindre égard pour les lieux, le
palais de la présidence de la
République, en pleine conseil des
ministres, il n’hésitera pas à menacer
de «régler son compte» à un ministre qui
lui suggérait de résister aux pressions
israéliennes.
La cible de Saad Hariri n’était autre
que Charbel Nahas, un polytechnicien de
renom, un homme de grande intégrité, qui
faisait valoir, en sa qualité de
ministres des télécommunications,
l’importance du noyautage israélien du
réseau libanais. «Cela va te coûter très
cher», lui a rétorqué le chef du
gouvernement à l’évocation de ce sujet.
A l’Automne 2010, Saad Hariri, au
terme de son voyage à Canossa, faisait
face à un terrible dilemme. Le tribunal
ou le gouvernement. Autrement dit, son
attachement à la juridiction ad hoc que
son écurie politique a instrumentalisée
pour perpétuer sa mainmise politique sur
le Liban ou son maintien à la tête du
gouvernement au sein d’une coalition
nationale. Saad Hariri a admis, tour à
tour, la mise en cause abusive de la
Syrie par les enquêteurs internationaux
sur la base de faux témoignages, de même
que l’existence de faux témoins, sans
toutefois en tirer les ultimes
conséquences de son aveu: le jugement
des faux témoins. Sa rémission, pour
être complète, suppose qu’il boive la
coupe jusqu’à la lie, à l’effet de lui
ouvrir définitivement le chemin de Damas
et de lui assurer une quiétude, gage de
sa pérennité politique.
Une nouvelle fois, face au dilemme,
Saad Hariri a choisi, au printemps 2011,
la fuite laissant à la manœuvre son âme
damnée l’américain Jeremy Feltman et son
mentor Fouad Siniora, pour gérer par
substitution la délicate épreuve de
force qui se joue depuis le Liban à
l’échelle régionale.
V – Najib
Mikati: un cauchemar absolu (6).
La démission forcée de Saad Hariri le
jour même de sa réception à la Maison
Blanche par Barack Obama, le 15 janvier
2011, en plein printemps arabe, a fait
vivre à l’héritier un cauchemar absolu
en la personne de Najib Mikati, désigné
pour lui succéder, dont il vit la montée
en puissance comme un «supplice de
tantale».
Diplômé de l’Université américaine de
Beyrouth, de l’Insead français et de
Harvard, Nagib Mikati détient avec son
frère aîné, Taha, le holding M1, présent
dans les télécoms (l’opérateur
sud-africain MTN), le transport aérien,
l’industrie pétrolifère, l’industrie
agroalimentaire, la banque, l’immobilier
ou encore la mode (Façonnable).
L’homme s’est forgé a forgé à la sueur
de son front et sa fortune excède celle
désormais dilapidée de l’héritier.
Milliardaire sunnite, détenteur de
diplômes universitaires, homme de
consensus, Najib Mikati constitue un
portrait en creux de Saad Hariri, dont
il fait désormais figure de principal
concurrent pour le leadership sunnite au
Liban. Son succès dans la gestion
gouvernementale, à une période charnière
du Moyen Orient, pourrait frappait
Hariri de relégation, un déclassement
justifié par sa trop grande absence de
la scène libanaise en pleine révolution
arabe.
Compagnon festif du fils du roi Fahd
d’Arabie, rien ne prédestinait Saad à la
direction d’un pays aussi singulier que
le Liban, la poudrière par excellence du
Moyen orient. Pas plus ses balises que
ses protecteurs, que sa fortune, ne
seront d’un grand secours à l’héritier
Hariri aux heures décisives, propulsé à
l’épicentre du pouvoir d’un pays
névralgique sans la moindre préparation.
Dirigeant off shore, cas unique dans
l’histoire, Saad Hariri n’a jamais songé
à renoncer à ses indemnités en
compensation de sa longue abstention
parlementaire; un homme complètement
largué, de par son sens civique, ses
options politiques et son expertise
gouvernementale.
Alors que le conflit syrien dégénérait
en un conflit confessionnel attisé par
les partisans de Saad Hariri au Liban,
l’héritier se fracturait le tibia à la
suite d’un accident de ski dans les
Alpes françaises.
Pis au terme de dix mois d’absence,
alors que la contestation atteignait son
comble en Syrie, Saad Hariri a voulu
épater ses sympathisants innovant en
novembre 2011 un dialogue quotidien avec
eux, via twitter, une innovation qui
permet le maintien du contact pour
combattre l’oubli, mais apporte la
démonstration de sa coupure avec sa
base, de sa coupure avec les réalités du
terrain du combat politique, se revalant
au rang d’aléa, le degré ectoplasmique
de la politique.
Son plus redoutable adversaire sur la
scène libanaise, Le chef du Hezbollah
chiite libanais, Sayyed Hassan Nasrallah,
l’homme sans doute le plus recherché du
Moyen Orient, traqué aussi bien par la
quasi-totalité des services de
renseignements occidentaux et arabes,
rompra la clandestinité dans laquelle il
est plongé depuis son succès militaire
contre Israël, en 2006, pour se livrer à
un gigantesque bain de foule le 6
décembre 2011, à l’occasion de la
célébration de la fête chiite d’Al
Achoura, commémorant l’assassinat de
Hassan et Hussein, les deux petits fils
du prophète. Un acte de bravade et de
bravoure, un acte de défi qui n’a pas
suscité d’émulation de la part de son
rival sunnite.
La biologie comme mode d’accession au
pouvoir, le Liban, ses combats, son
Histoire, tout comme l’Islam sunnite
méritent mieux que cela. Les lois de
l’hérédité permettent une accélération
de carrière. Elles n’ont pas vocation à
doter son bénéficiaire d’une compétence
innée, ni de le prémunir forcément de
toute médiocrité.
Références
1 – «La caverne de
Saudi Oger» de Ziad Zaatari -Journal
libanais Al Akhbar 23 juillet 2011
2 – La Famille
Hariri: De son premier mariage avec une
reine de beauté irakienne Nidal Boustani,
Rafic Hariri a eu trois enfants:
Bahaeddine, Saadeddine et Houssameddine.
Baha Hariri, l’aîné de la famille,
réside habituellement entre Riyad et
Amman, siège de l’Arab Bank dont la
famille Hariri est actionnaire. Sa
fortune est estimée à 2,3 milliards de
dollars. Houssame a été tué dans un
accident de voiture aux Etats-Unis, à
l’âge de 18 ans.
De son mariage en deuxième noce avec
Nazek Audeh, Rafic Hariri a eu trois
enfants: Ayman, Fahd et Hind. Ayman
Hariri (22me fortune arabe, 258me au
niveau mondial avec un patrimoine évalué
à 2.4 milliard de dollar), est
l’hébergeur de Jacques Chirac, ancien
Président de la République française,
quai Voltaire à Paris. Marié et père
d’un enfant, citoyen saoudien, il est
diplômé en arts et science de Georgetown
University, aux Etats-Unis. Hind Hariri
(562me fortune au niveau mondial) est la
plus jeune milliardaire sur la liste
établie par Forbes avec une fortune
évaluée à 1,4 milliard de dollars. Elle
a défrayé la chronique mondaine par une
relation tumultueuse avec le Roi de
Abdallah de Jordanie avant de se marier
avec son ancien garde du corps Anas
Karout au printemps 2009 à Paris. Fahd
réside à Paris où il dispose d’une
galerie d’art.
Nazek, de
son premier mariage avec Moussa Cheikh,
un palestinien, a eu deux enfants
Ouddéye et Joummana, épouse Nizar
Dalloul. Nizar Dalloul, né le 24 avril
1961 à Beyrouth, est le fils de l’ancien
ministre de la défense, Mohsen Dalloul.
Sa soeur a épousé le fils de Abdel Halim
Khaddam, ancien vice président et
transfuge haririen en exil à Paris.
Titulaire d’un PHD de l’Université de
Boston 1986, ingénieur électronique et
dans le domaine des microsystèmes, il
est fondateur en 1990 de ITT
(International technolgy and integrate)
Washington DC.
Au Liban, fondateur de Liban Cell, un
des fournisseurs de téléphonie mobile.
Depuis 2005, résidant à Paris, il dirige
OMNIUM group, firme internationale de
téléphonie mobile, qui dessert l’Afrique
(Gambie, Côte d’ivoire, Sierre Leone),
le Moyen orient (Irak, Liban) ainsi que
le continent américain.
3 – Inscrite sous le
registre foncier N° 105 du secteur de
Mina al Hosn à Beyrouth, la bâtisse a
été édifiée au début du XIX me siècle
par Mohamad Kheir Beyk Iyass, grand
exportateur de tissus anglais à
destination de la haute bourgeoisie
libanaise. L’immeuble a été habité par
sa descendance, sans discontinuer,
jusqu’en 1987, avant d’être pillée à la
faveur de la guerre civile
interlibanaise. Laissée à l’abandon du
fait des hostilités, l’immeuble a été
inclus dans le périmètre de
réhabilitation du plan SOLIDERE, la
société foncière de la famille Hariri et
récupéré par Saad pour sa résidence
officielle, sans dédommagement des
ayants droits, les familles Anis
Zaccaria Nsouli et Youssef Ahmad Daouk.
4 – «La stratégie du
choc, la montée d’un capitalisme du
désastre» par Naomi Klein Lémeac -Actes
Sud, particulièrement pages 556 et 557 à
propos du rôle de Fouad Siniora dans la
conférence de reconstruction de Paris II
(25 janvier 2007) suivant la guerre de
juillet 2006.
5- Fouad Siniora,
«L’Etat de l’ombre» journal Al Akbar
Samedi 21 août 2010 par Samer Ghandour.
6- Najib Mikati:
Entré en politique en 1998 en tant que
ministre des Transports et des Travaux
publics, Najib Mikati a été brièvement
premier ministre, en 2005, pendant la
période de transition qui a suivi le
retrait des troupes syriennes du Liban.
L’homme n’a jamais caché ses ambitions
politiques nationales auxquelles la
ville de Tripoli sert de tremplin. Sa
fondation y emploie des centaines de
personnes et aide des milliers de gens.
Homme de consensus, le premier souci
affiché par ce richissime homme
d’affaires – son groupe familial pèse
plus de cinq milliards de dollars – est
de se positionner en homme de consensus.
Un premier défi lui est lancé par le
Tribunal Spécial chargé de juger les
auteurs de l’attentat contre Rafic
Hariri – dont le Hezbollah, en position
d’accusé, souhaite que le Liban se
désolidarise. À une journaliste qui
l’interrogeait sur ses intentions,
Mikati a répondu: «Cette question, comme
toutes celles qui suscitent des
divergences, sera réglée par le
dialogue.» La France et les États-Unis
ont dit souhaiter que Beyrouth respecte
ses engagements internationaux, en
particulier sur la question du tribunal.
© René Naba
Reçu de René Naba pour publication
Le sommaire de René Naba
Le
dossier Liban
Les dernières mises à jour
|