Actualité
Verbatim: Hassan Nasrallah
René Naba
Paris, le 13 juillet 2010
Nasrallah, le premier dirigeant arabe
à disposer, par ses discours, d’une capacité d’influence sur le
public israélien depuis Nasser.
Le Hasard fait bien les choses parfois. La crédibilité de
Hassan Nasrallah était connue et reconnue. L’auteur de l’article
«Hassan Nasrallah, l’indomptable» avait déjà recueilli les
confidences en ce sens de diplomates et observateurs
internationaux. Une étude universitaire de l’establishment
militaire israélien vient d’abonder dans le même sens dans
un article paru le 12 juillet dans le journal israélien
«Haaretz» à l’occasion du 4eme anniversaire de la
guerre de destruction israélienne du Liban.
Une recherche académique d’un haut officier des
renseignements israéliens soutient en effet que Hassan Nasrallah,
Secrétaire Général du Hezbollah, est le premier dirigeant arabe
à disposer d’une capacité d’influence sur le public israélien de
par ses discours, depuis le président égyptien Gamal Abdel
Nasser.
Cette thèse a été soutenue par un officier supérieur
israélien, le colonel Rounine, devant l’université de Haïfa, en
se fondant sur une analyse du contenu des discours de Hassan
Nasrallah durant la deuxième guerre du Liban (2006), rapporte le
journal israélien « Haaretz », dans son édition de lundi 12
juillet 2010.
L’officier israélien décrit Nasrallah comme « le premier
dirigeant à avoir su développer une capacité d’influence sur
l’opinion publique israélienne, depuis Abdel Nasser dans les
années soixante du siècle dernier.
Rounine, qui occupe actuellement le poste d’officier des
renseignements au sein de l’armée israélienne, écrit à ce
propos: « Face aux menaces israéliennes, Nasrallah a
utilisé deux armes, ses discours, pour s’adresser à son public
et mener les batailles défensives sur le front libanais, et les
missiles, à destination d’Israël.
Les discours de Nasrallah ont fait l’objet d’une large
couverture en Israël, et ont suscité des réactions virulentes
parmi les dirigeants politiques et militaires israéliens.
Rounine a souligné que « si Israël avait procédé à une analyse
rationnelle des discours de Nasrallah, au cours de la guerre,
cela aurait pu influencer la prise de décision ». Il a cité
Nasrallah qui assurait pendant la guerre, « si on réussit dans
la défense, on gagnerait ». La victoire signifiait, à ses yeux,
« la poursuite de la résistance, et que le Liban reste uni et
n’accepte pas des conditions humiliantes ».
« La résistance du Hezbollah s’est poursuivie jusqu’au
dernier jour, l’unité du Liban n’a pas été entamée », a indique
l’officier israélien, faisant remarquer: « Quant aux conditions
humiliantes, la réponse ne saurait être catégorique, dans la
mesure où Hassan Nasrallah a été obligé d’admettre le
déploiement de l’armée libanaise, et de la FINUL, Force
intérimaire des Nations Unies au Liban au sud, chose à laquelle
il s’opposait au début de la guerre.
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Publié le 15 juillet 2010 avec l'aimable autorisation de René Naba.
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