Opinion
Le Prince Walid
Ben Talal,
le Tycoon de la génération de la relève
René Naba
Mercredi 12 décembre
2012 Un trait
d’union entre le Machreq et le Maghreb
Poids lourd de la finance
internationale, le Prince Walid Ben
Talal Ben Abdel Aziz Al Saoud, – c’est
son vrai nom- est un illustre
représentant de la génération de la
relève de la Monarchie wahhabite, qui
piaffe d’impatience aux portes du
pouvoir saoudien.
De par sa naissance
et ses liens de consanguinité, Walid est
un trait d’Union entre le Machreq et le
Maghreb, les deux versants du Monde
arabe, un aout de taille à l’heure de la
diffusion panarabe et de la
mondialisation des flux économiques.
Fils du prince
Talal BEN Abdel Aziz, un des princes
progressistes de l’épopée nassérienne,
le Prince Walid, est, par son père, le
propre fils du Roi Abdel Aziz Al Saoud,
fondateur de la dynastie wahhabite et du
royaume saoudien. Par sa mère, Mona El
Solh, il est le petit fils d’un des
pères de l’indépendance libanaise,
l’ancien premier ministre Riad El Solh,
assassiné en 1951 en Jordanie pour avoir
cautionné la condamnation à mort d’Antoun
Saadé, chef d’un parti pan syrien, le
Parti Populaire Syrien (PPS).
Par son alliance
familiale, Walid s’articule sur l’Arabie
et le Maroc, les deux grandes monarchies
du Monde arabe, agglomérés au sein du
Conseil de la Coopération du Golfe, le
syndicat des monarchies arabes mis sur
pied par Riyad à la faveur des
soulèvements populaires arabes de 2011.
Du fait des liens
de matrimonialité tissés par les trois
sœurs de sa maman, son positionnement
familial s’articule sur les grandes
bourgeoisies libanaises et
palestiniennes, au point d’intersection
des grands courants politiques et
religieux du monde arabe et musulman,
républicains ou monarchistes, sunnites
ou chiites, qu’ils soient. Walid est en
effet le cousin germain du Prince Hicham
Ben Abdallah Al Alaoui, «le prince
rouge», neveu du Roi du Maroc, ainsi que
de Moulay Ismaïl et de Lalla Zaynab du
Maroc. Sa maman est en effet la sœur de
la princesse Lamia, veuve du Prince
Abdallah, frère d’Hassan II. Par sa
deuxième tante, Alia El Solh, femme
d’influence et une des premières
journalistes arabes, il est apparenté à
la grande famille des notables
palestiniens des «Nachachibi».
Enfin par sa 3eme
tante Leila, il se trouve être le cousin
germain décédé depuis de Majed Sabri
Hamadé, petit fils et héritier du chef
féodal chiite de Baalbeck
(centre-Liban), inamovible président du
parlement libanais pendant un quart de
siècle.
A l’heure où les
pays arabes font face à de difficiles
échéances successorales, marquées par
l’éviction coup sur coup de trois chefs
d’états arabes en un an -le tunisien
Zine el Abidine Ben Ali, l’égyptien
Hosni Moubarak et le Libyen Mouammar al
Kadhafi- Walid le saoudien et Hicham le
marocain représentent la génération de
la relève qui caresse l’ambition de
procéder à une restauration moderniste
du pouvoir.
Très populaire au
Maroc pour ses prises de position
nationaliste dans le conflit
israélo-arabe, Hicham Ben Abdallah,
s’est déjà distingué à l’attention de
l’opinion publique par une série de
retentissants articles parus dans Le
Monde Diplomatique.
Le premier, paru en
juillet 1995, soit un quart de siècle
avant les révoltes arabes de l’hiver
2011, lançait un débat sur un sujet
tabou, longtemps occulté autant que
redouté sur «la citoyenneté dans le
Monde arabe», avec, sous jacent, le
problème de la comptabilité de l’Islam
et de la Modernité. Le second, paru en
septembre 1996, se présentait comme une
contribution pour une transition
démocratique à l’effet d’assurer la
pérennité du trône chérifien.
Ingénieur et diplôme de Sciences
politiques, Hicham, surnommé «le Prince
Rouge» en raison de ses idées jugées
«progressistes» a été l’un de principaux
contributeurs de l’Institut
transrégional de Princeton (Etats-Unis)
chargé des études sur le Maghreb sous
l’autorité du Professeur Robert
Waterburry.
Au service de son
ambition son cousin Walid s’est doté,
quant à lui, d’un empire financier
faisant pâlir d’envie les vieilles
dynasties d’argent anglo-saxonnes.
Un poids lourd de
la finance internationale.
Né le 5 mars 1957 à
Riyad, Al-Waleed, ainsi qu’il est
couramment appelé en anglais, s’est
retrouvé à quarante ans, à la tête d’un
empire financier, édifié en un temps
record de quinze ans, couvrant toute une
gamme d’activités économiques. Pour la
dixième année consécutive, Walid, s’est
placé en tête des fortunes arabes selon
le classement annuel de la revue «Forbes
», avec une fortune estimée, en 2011, à
19,6 milliards de dollars, au 26 me rang
mondial, mais contrairement aux autres
princes du pétrole, il a bâti sa fortune
par une rigoureuse gestion de ses
affaires.
Dans le royaume
même, son actif est constitué d’un
réseau bancaire saoudien «The United
Saudi-Commercial Bank (USCB), la banque
commerciale la plus florissante
d’Arabie, ainsi qu’un portefeuille
immobilier comprenant à Ryad une
superficie de 22.500 hectares, et à
Djeddah, le prestigieux complexe
immobilier du «Kingdom Tower». Via la
Kingdom Holding Company, il détient des
parts dans de nombreuses
multinationales.
Dans la Banque,
outre le réseau saoudien, il est
actionnaire de la banque d’affaires
américaine Citygroup, sa plus belle
opération, qu’il contribua à renflouer
lors de la grande crise des subprimes
bancaires de 2008, en entrant au capital
de ce fleuron de la place bancaire
américaine. Dans l’hôtellerie: il est
propriétaire d’une chaine internationale
d’hôtels de luxe «Four Seasons Regent»,
regroupant 180 hôtels dont l’hôtel
George V à Paris, le luxueux Hôtel
Plazza de New York et le magasin «Saks
Fifth Avenue».
En association avec
la famille Reichmann et pour une valeur
de 100 millions de dollars de l’époque,
le prince a acquis une participation
dans le projet «Canary Wharf», le
complexe de bureaux londoniens qui
représente la plus vaste opération
immobilière d’Europe. A ses détracteurs
qui jugeaient son association avec la
famille Reichmann comme une «contre
nature» l’alliance entre un prince
wahhabite avec une famille judéo
canadienne, le prince a rétorqué, usant
de la dérision, qu’il s’agissait d’une
alliance en fait entre deux orthodoxes:
«Les Reichmann sont des juifs orthodoxes
et moi, je suis un musulman orthodoxe.
Notre point commun est l‘orthodoxie»,
a-t-il répondu, retournant l’argument
contre ses censeurs.
Al Waleed est un des principaux
actionnaires d’Euro Disney SCA, dont il
détient 10 % du capital. Il s’est offert
pour son 40 me anniversaire, en 1997,
75% de la chaine hôtelière «Princess» en
s’appropriant six des huit hôtels, 5 %
de la Société des croisières «Norvegian
Cruise Line», propriétaire du paquebot
de luxe France, rebaptisé depuis Norway.
A l’intention de sa
fille, la princesse RIM, il a acquis la
firme vestimentaire Donna Karan New
York, offrant à son fils, le prince
Khaled, une participation de 30 pour
cent à la chaine Movenpic, en guise
d’initiation aux affaires.
Doté de tous les
attributs de l’homme d’affaires
international moderne (un Airbus A380
Prestige, un yacht de 171 m pou environ
180 millions de dollars, de multiples
résidences secondaires somptueuses), Al
Waleed, musulman pratiquant, passe
cependant pour être une personnalité
plutôt progressiste de son pays comme en
témoigne sa décision de financer les
frais de formation d’une femme, Hanadi
Zakaria al-Hindi, à la navigation
aérienne avant de l’embaucher comme
pilote et finance le Centre pour la
compréhension entre musulmans et
chrétiens à l’Université de Georgetown
(Etats-Unis), où travaille par exemple
Margot Badran, une féministe musulmane.
Sa tante Leila El Solh Hamadé, préside
au Liban une très importante association
caritative très active dans le domaine
œcuménique.
Al Waleed versus Rafic Hariri.
Intrépide, son
activisme s’apparente parfois à une
boulimie qui cache peut être une
blessure secrète dont certains trouvent
son origine dans l’éviction de son père,
le Prince Talal, des responsabilités
politiques saoudiennes. Pour avoir
préconisé la réforme des institutions
monarchiques saoudiennes, en 1960, et
rallié à la tête du groupe des «Princes
Libres», la cause du président égyptien
Gamal Abdel Nasser, le chef
charismatique des Arabes à l’apogée du
nationalisme arabe, Talal, le père de
Walid, a été déchargé de ses fonctions
ministérielles et diplomatiques. Après
une décennie d’exil et d’errance dans
les pays arabes, au Caire d’abord, à
Beyrouth, ensuite, Talal se réconciliera
avec ses frères royaux dans les années
1980, devenant représentant de l’UNICEF
pour la région du Golfe.
Binational libano
saoudien, de naissance et de droit,
contrairement à Rafic Hariri, dont la
nationalité saoudienne, lui a été
octroyée par décrétée, le prince Walid a
vu ses ambitions politiques au Liban
bridées par les dirigeants saoudiens de
crainte de ne faire ombrage à leur homme
lige, dont la docilité est directement
proportionnelle à son état de
subordination à l’égard de ses
bienfaiteurs saoudiens. Un être
infiniment plus malléable que ce prince
de sang royal, issu de surcroit d’une
dynastie politique authentiquement
libanaise, dont la fortune excède par
ailleurs largement celle du milliardaire
libano saoudien.
A son corps
défendant, il a ainsi décliné la charge
de premier ministre du Liban que se
proposait de lui offrir le président
libanais de l‘époque, le général Emile
Lahoud, en pleine tourmente arabe
consécutive à l’invasion américaine de
l’Irak. En guise de compensation, il
obtiendra pour sa tante Leila El Solh
Hamadé, qui préside au Liban une très
importante association caritative très
active dans le domaine œcuménique, un
poste ministériel dans une opération
destinée à maintenir la permanence de la
validité de la revendication de son clan
sur des responsabilités gouvernementales
libanaises.
En novembre 2011
sur fond d’une vive compétition pour
l’attribution du poste de prince
héritier à la suite du décès de son
titulaire, Sultan, une campagne de
presse était déclenchée au niveau arabe
et international faisant état d’abus
sexuels de Walid à Ibiza et en Autriche,
perturbant les démarches de son père en
vue de sa confirmation comme prince
héritier. Talal, le père de Walid, sera
ainsi une nouvelle fois écarté de la
succession au mépris de la loi de la
primogéniture, entrainant sa démission
et de celle de douze autres princes du
Conseil d’allégeance en charge des
transitions dynastiques.
Optant pour un saut
de génération afin d’épargner au Trône
une gangrène gérontocratique, le Roi
Abdallah, 86 ans, s’est en effet choisi
comme successeur, un jeune prince de 78
ans, Nayef, ministre de l’Intérieur,
décédé un an après sa nomination,
auparavant qualifié de «boucher» par
l’ancien premier ministre libanais Saad
Hariri dans une impertinence couteuse
pou sa crédibilité auprès de la famille
régnante saoudienne.
Le deuxième
camouflet politique de son existence a
conduit Walid à passer à l’offensive.
Fort de son alliance matrimoniale avec
le Roi, dont il épousa en 4eme noce sa
fille Amira (princesse), il encouragera
son épouse sur la voie de la
dénonciation des archaïsmes
monarchiques.
Diplômée en droit
des affaires d’une université du
Connecticut, cette princesse de 27 ans,
de 30 ans sa cadette, a été la première
à se féliciter, sur Twitter, de
l’annulation en septembre 2011 par son
père, le roi Abdallah, d’une peine de
dix coups de fouet prononcée à
l’encontre d’une Saoudienne pour avoir
pris le volant dans un pays où une fatwa
interdit aux femmes de conduire. La
princesse Amira, il est vrai, dispose,
elle, d’un permis de conduire
international et assure qu’elle s’en
sert dès qu’elle en a l’occasion hors du
royaume.
Pour prévenir la
réédition d’une nouvelle cabale
médiatique comparable à celle qui fit
rage lors de la compétition successorale
de l’automne 2011, Walid a étendu son
empire médiatique, se rendant maître de
la chaine libanaise «LBC (Libanaise
Broad casting Corporation), poussant à
la démission son fondateur historique,
Pierre Daher, en janvier 2012, (1)
Il annoncera dans
la foulée le lancement d’une chaîne
transarabe à Manama (Bahreïn), afin de
faire pièce aux grands vecteurs
panarabes, notamment Al Arabiya,
propriété de la famille saoudienne
rivale du clan Sideiry Al Cheikh, et
surtout, Al Jazira, quelque peu
discréditée par sa couverture
unilatérale des soulèvements arabes de
l’an 2011.
Dans le domaine
média, Walid est associé à l’allemand
Léon Kirch pour une participation de 20
pour cent dans MEDIASET, le holding
chapeautant l’empire télévisuel de
l’italien Silvio Berlusconi. Actionnaire
significatif du journal libanais «Al
Nahar», propriétaire du label musical
Rotana, associé au chanteur noir
américain Michael Jackson au sein d’une
société de production de spectacles et
de disques «Kingdom Advertisement», le
prince saoudien détient en outre des
participations dans les médias avec 5,5
% de News Corporation, ainsi que dans
AOL, MOTOROLA, eBay.
Le prince a
investi, en 2011,300 millions de dollars
(soit prêt de 231 millions d’euros) pour
le réseau social Twitter, une
participation significative en ce que
«les médias sociaux changeront de façon
fondamentale le paysage de l’industrie
médiatique dans les années à venir»,
pour reprendre l’expression d’Ahmed
Halawani, directeur exécutif de la
branche Private Equity du fonds Kingdom
Holding Company.
«Al Arab», le navire
amiral de la flotte médiatique d’Al
Waleed
Au service d’ «Al
Arab», le navire amiral de sa flotte
médiatique, Al Waleed envisage de mettre
en synergie la gamme de vecteurs dont il
dispose dans le Monde arabe au service
de sa nouvelle chaine: Rotana Clip,
Rotana Tarab, Rotana Films, Rotana Zaman.
En association avec Bloomberg, propriété
du Maire de New York, Michael Bloomberg,
il fera diffuser sur sa chaine six
heures d’information économique en
continue.
Désertant la zone de turbulence
libanaise, Walid a opté pour Manama pour
y fixer le siège de son nouvel empire.
Un choix paradoxal en ce que le Bahreïn
passe pour être l’un des dix pays les
plus restrictifs à la liberté de la
Presse.
Mais, au-delà des
facilités financières et matérielles
dont il a bénéficie, -15 millions de
dollars pour l’aménagement de sa
nouvelle cité médiatique-, le choix de
Manana est un choix éminemment politique
en faveur d‘une dynastie contestée par
la majorité chiite de la population,
dont il entend assumer la défense
médiatique du fait de sa proximité
géographique avec l’Iran.
Pour la première
fois de son histoire, l’Arabie saoudite,
a, à cette occasion, dépêché des troupes
dans l’archipel voisin pour faire office
de bouclier à la contestation anti
monarchique et fait taire les critiques
y compris celles d’Al Jazira, que la
sévère répression de la contestation
locale a suscitée dans de larges couches
populaires du Monde arabe.
Une revanche sur le
sort ?
Walid n’est pas le
gendre préféré du Roi Abdallah, plus à
l’aise avec son premier gendre, son
propre ministre de l’éducation et son
homme de confiance, époux de la fille
aînée du Roi, Adila (La Juste).
Doté de tous les attributs de l’homme
d’affaires international moderne (un
Airbus A380 Prestige, un yacht de 171m
pour environ 180 millions de dollars, de
multiples résidences secondaires
somptueuses), le 2me gendre du Roi
d’Arabie, mais non le mal aimé, ne vit
pas la préférence royale comme un
handicap, qu’il compense amplement
d’ailleurs par un positionnement
international enviable.
Face à l’Iran,
chiite et révolutionnaire, l’objectif
d’Al Arab sera de déclamer le crédo d’Al
Waleed, musulman pratiquant soucieux de
promouvoir un islam teinté de modernité,
comme en témoigne sa décision de
financer les frais de formation d’une
femme, Hanadi Zakaria al-Hindi, à la
navigation aérienne avant de l’embaucher
comme pilote et finance le Centre pour
la compréhension entre musulmans et
chrétiens à l’Université de Georgetown
(Etats-Unis), où travaille par exemple
Margot Badran, une féministe musulmane.
Face au Qatar, sa chaîne «Al Jazira» et
son commandement central américain (Centcom),
face à Abou Dhabi, sa base aéronavale
française et sa future chaîne «Sky
Arabia», –qui sera lancée en mars 2012
avec la collaboration de la chaine
britannique Sky GB du magnat australien
Ruppert Murdoch-, face enfin à Doubaï et
sa chaîne saoudienne «Al Arabiya»,
propriété du clan rival d’Al Sudeiry, Al
Waleed attend son heure.
Face aux concurrents potentiels, le
prince Bandar, la dague obscure du néo
conservatisme israélo-américain propulsé
à grands renforts de rétro commissions,
face à Turki Al Faysal, l’ancien
gestionnaire d’Oussama Ben Laden dans le
conflit afghan, ou encore le prince
Mohammad, le suppléant de son père Nayef
au ministère de l’intérieur, Al Waleed
se dote des moyens de peser sur le choix
du prochain prince héritier, au-delà du
prochain souverain.
Ce prince qui porte
un prénom prestigieux, tirant son
origine de l’épopée de la conquête
arabe, qui signifie étymologiquement «la
progéniture», en référence au Calife Al
Walid (668-715), sixième calife de
l’empire, conquérant du Sind et de
l’Asie centrale de Boukara et de
Samarcande, ce prince-là porte un prénom
qui l’oblige à être le digne de fils
d’une double dynastie, la saoudienne
d’Al Saoud et la libanaise d’El Solh. Sa
blessure de jeunesse mal cicatrisée
a-t-elle engendré un désir de revanche
sur le sort? La corrélation n’est pas
toujours absolue, mais il arrive que
cela puisse être parfois le cas.
Banni de la sphère
politique saoudienne monopolisée pendant
près de trente ans par le clan Sideiry,
constitué notamment par l’ancien Roi
Fahd, et ses six frères dont les deux
anciens princes héritiers, le ministre
de la défense, le prince Sultan, et le
ministre de l’intérieur, Nayef, Walid a
conquis de haute main le pouvoir
économique.
Un pouvoir qu’il
lui importe de consolider loin des aléas
économiques, des fluctuations
monétaires, des manipulations des places
financières internationales, loin aussi
et surtout des turbulences politiques de
plus en plus nombreuses du Royaume
saoudien.
Accidents de
parcours qui témoignent de la vivacité
de la lutte feutrée pour le pouvoir en
Arabie, le prince Walid a été victime
d’un accident de la circulation en Août
2012, sur le chemin de la Mecque, en
plein Ramadan, sans qu’il ait été
possible de déterminer s’il s’agissait
d’une sortie malencontreuse de route ou
une dérivation délibérée de ses
concurrents, alors que, parallèlement,
sa sœur Sara Bint Talal Al Saoud,
réclamait l’asile politique au
Royaume-Uni et que son frère ainé Khaled
le tançait pour l’inconduite supposée de
son épouse, apparue sans voile à une
réception diplomatique à Londres.
Le pari du prince
Walid, sans nul doute, est un pari
audacieux mais nullement aléatoire au
regard de l’enjeu qui n’est rien moins
que la direction d’un Royaume aux
richesses fabuleuses, de surcroît
Gardien des lieux saints d’une
communauté de 1, 5 milliards de
croyants, sa patrie d’origine, sa plate
forme de départ, le ressort secret de
toutes ses marches, démarches et
contremarches.
Sauf imprévu, «Al
Arab» devrait être lancée le 12 décembre
2012.
12/12/12 … Un tiercé qu’il veut gagnant
… Tout un programme
Références
1 -A l’intention des lecteurs
arabophones, à propos de l’éviction du
fondateur de LBC Lebanese Broadcasting
Corporation et du lancement de la chaîne
« Al Arab», Cf. Le journal libanais «AlAkhbar
»http://www.al-akhbar.com/node/29031-
Et le journal transarabe «Al Qods Al
Arabi»
http://www.alquds.co.uk/index.asp?fname=data\2011\12\12-28\28z491.htm&arc=data\2011\12\12-28\28z491.htm
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