Opinion
Syrie-Opposition-Média: La fabrication
de la violence et du sectarisme dans les
médias
René Naba
Mardi 5 février
2013
« La
liberté d’information est un leurre, si
l’information sur les faits n’est pas
garantie et si ce n’est pas les faits
eux-mêmes qui font l’objet du débat »
Hanna Arendt.
« La
propagande est à la démocratie, Ce que
la violence est à la dictature ».
Noam
Chomsky.
De la
guerre sémantique : Les paramètres de
départ: Les raisons de l’absence
d’audibilité de l’opposition
démocratique syrienne.
Primo: Les Etats-Unis et l´Union
européenne, c’est à dire le bloc
atlantiste, contrôlent 90% de
l´information de la planète et sur les
300 principales agences de presse, 144
ont leur siège aux Etats-Unis, 80 en
Europe et 49 au Japon. Les pays pauvres,
où vit 75% de l´humanité, possèdent 30%
des médias du monde.
Deuxio: Israël représente le 3me pays
par ordre d’importance en termes de
couverture médiatique, en unité de bruit
médiatique (UBM), derrière les
Etats-Unis (300 millions d’habitants) et
la Chine (1,5 milliards d’habitants).
Malgré les conditions de sa naissance
controversée, Israël a réussi à occuper
le devant de la scène médiatique,
captant constamment l’attention de
l’opinion occidentale, réussissant le
tour de force de placer sur la défensive
tous ses contradicteurs.
Les Européens, naturellement,
assignés à un complexe de culpabilité
éternel du fait du génocide hitlérien,
Les Américains, par
instrumentalisation d’un important
groupe de pression pro israélien animé
d’une volonté de domination hégémonique
sur la zone pétrolifère du Moyen orient,
Le Monde arabe, enfin, par son
indigence à maîtriser les techniques de
communication de la guerre psychologique
moderne, doublée d’un défaut d’un
argumentaire accessible à l‘opinion
occidentale.
Tertio: Toutes les grands chaines
transfrontières arabes sont, toutes,
adossées à des bases militaires
atlantistes: Al Jazira à la base du
Centcom à Doha, la saoudienne Al Arabia
de Doubaï, à la base aéronavale
française d’Abou Dhabi, enfin la
nouvelle chaine du Prince al Walid Ben
Talal, «Al-Arab», à la base navale
américaine de Manama (Bahreïn).
Les médias contestataires de l’ordre
hégémonique occidental, Press Tv (Iran),
Russia Today et Mayadine de Ghassane Ben
Jeddo, un ancien d’Al Jazira, sont de
peu de poids face à ces mastodontes.
Sauf à s’incliner devant le diktat
occidental, aucun opposant syrien, si
prestigieux soit-il, ne saurait être
audible encore moins crédible.
Songez à la précipitation de Bourhane
Ghalioune, premier président de
l’opposition off-shore, à annoncer la
rupture de l’alliance stratégique entre
la Syrie et l’Iran, sans contrepartie,
en guise de gage aux Israéliens et aux
Américains. Songez à la fatwa d’un
dignitaire religieux de rendre licite
l’assassinat de Bachar Al Assad,
prioritairement à un israélien, deux
symptômes d’une grave perversion mentale
et morale
Dans leur bataille idéologique pour
la conquête de l’imaginaire des peuples,
gage essentiel de la pérennité d’une
nation, les États-Unis ont développé un
argumentaire reposant sur une double
articulation:
-un argument intellectuel, le
principe de la liberté de la circulation
de l’information et des ressources,
-un argument pratique, le fait que
les États-Unis soient la seule grande
démocratie au monde à ne disposer ni
d’un ministère de la culture, ni d’un
ministère de la communication, preuve
irréfutable, selon eux, d’un régime de
liberté.
Présenté comme l’antidote absolu au
fascisme et au totalitarisme, le
principe de la liberté de l’information
a constitué un des grands dogmes de la
politique des Etats-Unis de
l’après-guerre, son principal thème de
propagande.
Certes il n’y a ni ministère de la
culture ni ministère de la communication
dans le gouvernement des États-Unis,
mais, dans cette bataille idéologique,
les États-Unis ont pratiqué, non
l’attaque frontale mais l’entrisme, une
stratégie de contournement périphérique,
Une diplomatie multilatérale
instrumentalisant les organisations
internationales à vocation universelle
ou spécifique, doublée d’une diplomatie
parallèle de ses agences spécialisées:
la CIA (agence centrale du
renseignement) et les Fondations
philanthropiques pour le blanchiment des
fonds.
Que ce soit l’ONU, L’UNESCO, le
Conseil économique et social de l’ONU ou
l’Organisation interaméricaine, toutes
auront inscrit dans leur charte « le
principe de la liberté de
l’information». Toutes, peu ou prou,
auront fait office de tribune pour la
propagation de la doctrine américaine de
la libre circulation de l’information.
En deux ans, la structure de la
diplomatie multilatérale de
l’après-guerre est verrouillée par ce
principe. Les États-Unis réussissent à
le faire figurer dans la charte des cinq
grandes organisations internationales
(ONU, UNESCO, ECOSOC (Conseil Economique
et Social), Organisation interaméricaine
et l’Assemblée générale de l’ONU).
L’ONU comptait à l’époque
cinquante-cinq membres, le quart du
nombre actuel avec une majorité
automatique pro-occidentale composée de
pays européens et latino-américains sous
la férule états-unienne. Tous les grands
États du tiers-monde en sont absents. La
Chine continentale est boycottée au
profit de Taiwan, l’Inde et le Pakistan,
les deux nouvelles puissances nucléaires
d’Asie sont sous domination anglaise de
même que le Nigeria et l’Afrique du Sud,
les deux géants de l’Afrique, nouveaux
candidats au titre de membres permanents
du Conseil de sécurité des Nations
Unies, tandis que le Maghreb et
l’Afrique occidentale se trouvent, eux,
sous contrôle français.
La Global Connection et les
prédicateurs électroniques
Le dispositif médiatique mis en place
pour mener de pair le combat contre le
communisme, sur le plan international,
et le combat contre l’athéisme, sur le
plan arabo-musulman, a répondu à un
objectif qui relève dans la terminologie
militaire du «tir de saturation tous
azimuts», dans une stratégie dite de
«Global connection», visant à enserrer
la planète dans un maillage global de
vecteurs multimédias à la périodicité
variable.
Aux radios profanes de l’époque de la
guerre froide, -Radio Free Europe,
soutenue intellectuellement et
matériellement par la puissante Freedom
House, et Voice of America, se sont
ajoutés les nouveaux vecteurs créés à
l’occasion de la Deuxième Guerre contre
l’Irak en 2005, Radio Sawa (Ensemble),
la chaine de télévision Hurra (Libre),
avec en superposition une vingtaine de
grandes corporations radiophoniques
religieuses, notamment Trans World Radio
(TWR), Adventiste World Radio (AWR),
FEBA Radio, IBRA Radio. Ces
«prédicateurs électroniques disposent de
moyens financiers et techniques sans
équivalent dans les deux tiers des pays
de la planète, qui sont autant
d’instrument d’accompagnent de la
diplomatie souterraine américaine.
Le langage comme marqueur
d’identité culturelle: contrôle du
contenant et du contenu
Le bloc occidental maitrise non
seulement le contenant (les vecteurs)
mais également le contenu (le langage)
de sorte que la liberté d’information,
un des fondements de la démocratie,
existe, mais uniquement pour ceux qui en
maitrisent les codes. La bataille de
Syrie en apporte quotidiennement la
preuve.
L’individu n’est pas un moulin à
paroles. Les mots ont un sens et ne
constituent pas une enfilade de paroles
verbales. Les mots ne sont pas neutres,
ni innocents. Les mots tuent parfois.
Cela est encore plus vrai pour les
Etats, particulièrement en période de
guerre.
Guerre psychologique autant que
guerre sémantique, la guerre médiatique
vise à soumettre l’auditeur récepteur à
la propre dialectique de l’émetteur, en
l’occurrence la puissance émettrice en
lui imposant son propre vocabulaire, et,
au-delà, sa propre conception du monde.
Dans ce contexte, le langage est un
marqueur d’identité culturelle de la
même manière que les empreintes
digitales, le code génétique, les
mesures anthropométriques sont des
marqueurs biologiques et physiques.
L’accent, l’usage des termes, le ton
révèlent l’identité culturelle de
l’être. Sous une apparence trompeuse,
des termes généraux, lisses et
impersonnels, le langage est codifié et
pacifié. Il devient alors un redoutable
instrument de sélection et de
discrimination.
Un Plan social renvoie à une réalité
immatérielle contrairement au terme
douloureux de licenciement massif. De
même qu’ «externalisation et
sous-traitance» à des opérateurs
fonctionnant en dehors des normes de la
législation sociale.
«Délocalisation» masque une opération
visant à optimiser le rendement en
exploitant une main d’œuvre bon marché
et surexploitée des pays pauvres et
souvent dictatoriaux, sans la moindre
protection sociale. «Privatisation», une
opération qui consiste souvent à
transférer à des capitalistes des
entreprises du service public souvent
renflouées par les deniers publics,
c’est-à-dire les contribuables.
Même au niveau du discours politique
le langage est aseptisé au point que
l’ancien premier ministre socialiste
Pierre Mauroy avait reproché au candidat
socialiste aux présidentielles de 2002,
Lionel Jospin, d’avoir gommé dans son
discours le terme de «travailleurs».
Dans le langage convenu, l’on préfère
le terme pudique de «Gens de condition
modeste» à celui plus parlant de
«pauvres» de même pour le tandem «Exclus
et «exploités». Ou encore «Classes» (qui
suggère idée de lutte) et couches
sociales. Couches comme couches de
peinture.
Le langage est connoté. A l’instar du
Syllabus papal du XIX me siècle (2), qui
prohibait l’usage de certains termes
tels laïcité ou séparation Eglise Etats,
le seul langage licite à l’époque
contemporaine est le LQR «Lingua Quintae
Respublicae», le langage en vogue sous
la Vème République Française, homologué,
estampillé. En raison sans doute du rôle
moteur de la France dans les «guerres de
libération» du Monde arabe.
(Cf. A ce propos Eric Hazan: LQR : La
propagande du quotidien (Raisons d’agir
éditions)
Gare à quiconque
recourt à un langage personnalisé, forgé
dans un vocabulaire qui lui est propre.
L’homme risque l’ostracisme, aussitôt
mis à l’index, affublé d’une tare
absolue, irrémédiable: «ringard»,
«tricard», etc.
La Langue substitue aux
mots de l’émancipation et de la
subversion, ceux de la conformité et de
la soumission. L’on prône la flexibilité
au lieu de la précarité, dans un pays
qui a érigé la rente de situation en un
privilège à vie, notamment au sein de la
haute fonction publique. Les Enarques
ont une rente de situation à vie, mais
quiconque ose relever cette incongruité
est accusé de faire le lit du
«populisme».
Il en est de même au
niveau diplomatique: Problème du Moyen
Orient ou Question d’Orient. Pour un
problème, la réponse est unique, le
problème ouvre la voie à des experts qui
doivent techniquement apporter la
solution. Mais la question d’Orient est
plus floue. Une question suggère des
réponses multiples, et induit l’absence
de solution immédiate. Selon que vous
utilisez un terme ou l’autre vous serez
classé «moderne et dynamique» ou
«ringard».
Un exemple «Le
Figaro» du 28 Août 2004 titre en
manchettes «L’aveu du président Bush»,
sans que le journal ne précise en quoi
consistait cet aveu, à propos de quoi.
Dix ans auparavant, tout autre journal
complaisant aurait titré: «Le président
Bush admet son échec dans ses prévision
sur l’Irak».
Mais si par malheur un
journaliste audacieux avait titré la
stricte vérité «Bush, le grand perdant
de la guerre d’Irak», il aurait été
aussitôt accusé d’«anti-américanisme
primaire». La «Novlangue» résulte de la
présence de plus en plus manifeste de
décideurs- économistes et publicitaires-
dans le circuit de la communication,
assurant une installation en douceur de
la pensée néolibérale.
Si la diffusion
hertzienne est la moins polluante des
armes sur le plan de l’écologie, elle
est, en revanche, la plus corrosive sur
le plan de l’esprit. Son effet est à
long terme. Le phénomène d’interférence
opère un lent conditionnement pour finir
par subvertir et façonner le mode de vie
et l’imaginaire créatif de la
collectivité humaine ciblée. Nulle trace
d’un dégât immédiat ou d’un dommage
collatéral. Point besoin d’une frappe
chirurgicale ou d’un choc frontal.
Dans la guerre des
ondes règne le domaine de
l’imperceptible, de l’insidieux, du
captieux et du subliminal. Qui se
souvient encore de «Tall Ar-Rabih» (La
colline du printemps)? Près d’un siècle
d’émissions successives et répétitives a
dissipé ce nom mélodieux, synonyme de
douceur de vivre, pour lui substituer
dans la mémoire collective une réalité
nouvelle. “Tal AR-Rabih” est désormais
mondialement connu, y compris au sein
des nouvelles générations arabes, par sa
nouvelle désignation hébraïque, Tel Aviv,
la grande métropole israélienne. Le
travail de sape est permanent et le
combat inégal. Il en est de même des
expressions connotées.
Génocide et Shoah
L’extermination d’une
population en raison de ses origines
s’appelle en français «génocide».
Il en est ainsi du
génocide arménien en Turquie, comme du
génocide des Tutsis au Rwanda. Lui
préférer l’expression hébraïque du terme
biblique de «Shoah» (holocauste) signe
son appartenance au camp pro-israélien.
Israël n’a jamais
reconnu le caractère de «génocide» aux
massacres des Arméniens en Turquie au
début du XX me siècle, sans doute pour
marquer le caractère unique des
persécutions dont les Juifs ont été
victimes en Europe. D’abord en Russie,
les «pogroms» de la fin du XIX me
siècle, puis en Allemagne et en France
durant la Seconde Guerre mondiale
(1939-45).
Il en est aussi des
termes antisémitisme et antiracisme.
Arabes et Juifs sont des sémites, mais
l’antisémitisme ne concerne que les
Juifs, pour se distinguer des autres,
alors que l’antiracisme englobe Arabes,
Noirs, Musulmans, Asiatiques etc. Le
Président Jacques Chirac, lui-même, en
fustigeant «l’antisémitisme et le
racisme» dans son discours d’adieu, le
27 mars 2006, a consacré dans l’ordre
subliminal un racisme institutionnel.
Jusqu’à présent, les
pays occidentaux en général, les
Etats-Unis en particulier, auront exercé
le monopole du récit médiatique, un
monopole considérablement propice aux
manipulations de l’esprit, qui sera
toutefois brisé à deux reprises avec
fracas avec des conséquences
dommageables pour la politique
occidentale:
-La première fois en
Iran, en 1978-1979, lors de la
«Révolution des cassettes» du nom de ces
bandes enregistrées des sermons de
l’Imam Ruhollah Khomeiny du temps de son
exil en France et commercialisées depuis
l’Allemagne pour soulever la population
iranienne contre le Chah d’Iran,
-La deuxième fois à
l’occasion de l’Irangate en 1986, le
scandale des ventes d’armes américaines
à l’Iran pour le financement de la
subversion contre le Nicaragua, qui a
éclaté au grand jour par suite d’une
fuite dans un quotidien de Beyrouth «As-Shirah»,
mettant sérieusement à mal
l’administration républicaine du
président Ronald Reagan.
Les analphabètes secondaires
Hormis ces deux cas,
les Etats-Unis auront constamment
cherché à rendre leurs ennemis
inaudibles, au besoin en les
discréditant avec des puissants relais
locaux ou internationaux, tout en
amplifiant leur offensive médiatique,
noyant les auditeurs sous un flot
d’informations, pratiquant la
désinformation par une perte de repères
due à la surinformation en vue de faire
des auditeurs lecteurs de parfaits
«analphabètes secondaires», pour
reprendre l’expression de l’allemand
Hans Magnus Einsenberger (3).
Non des illettrés, ou
des incultes, mais des êtres
étymologiquement en phase de processus
de «désorientation», psychologiquement
conditionné et réorienté dans le sens
souhaité.
Pur produit de la phase
de l’industrialisation, de l’hégémonie
culturelle du Nord sur le Sud, de
l’imposition culturelle comme un
préalable à l’envahissement et à
l’enrichissement des marchés,
«l’analphabète secondaire n’est pas à
plaindre. La perte de mémoire dont il
est affligé ne le fait point souffrir.
Son manque d’obstination lui rend les
choses faciles.
Une inversion radicale
du schéma économique se produit et la
loi de l’offre et de la demande se
décline désormais selon un mode
radicalement différent: la fabrication
du désir de consommation détermine
désormais l’activité d’une entreprise.
Ce n’est plus le consommateur qui
commande le rythme de la production mais
le producteur qui orchestre désormais le
désir de consommation. Le contrôle de
l’appareil de production parait compter
désormais moins que la maîtrise de la
demande de consommation.
Le citoyen actif cède
ainsi le pas au consommateur passif,
l’aventurier de l’esprit au téléphage,
le journaliste à l’animateur de
divertissement, le patron de presse au
capitaliste, entraînant du coup le
glissement du journalisme vers le règne
de l’«infotainement» néologisme
provenant de la contraction de
l’information et de l’Entertainment
(terme américain de divertissement).
La mondialisation des
flux d’information permet ainsi la mise
sous perfusion éditoriale d’un organe de
presse et par voie de conséquence la
sédentarisation professionnelle de
l’information, stade ultime de
l’analphabétisme secondaire. Toutefois
ce viol du monde par la publicité et la
propagande par la profusion des sons et
des images, dans le paysage urbain, sur
les écrans dans la presse, au sein même
des foyers, se heurte à des résistances
éparses mais fermes.
De même que le monopole
du savoir par la technocratie est battu
en brèche, sur le plan international,
par des contre-pouvoirs notamment les
acteurs paraétatiques (Greenpeace,
Amnesty International, Human Right
Watch, Médecins sans frontières, Attac,
démultipliant les sources d’information
non contrôlées, de même l’informatique a
développé au niveau de l’information une
sphère d’autonomie contestataire à
l’ordre mondial américain. Chaque percée
technologique s’est accompagnée d’une
parade.
A la cassette du temps
de la révolution khomeyniste a succédé
le fax puis les sites Internet enfin le
blog, le journal électronique en ligne,
le tweet, dont le développement s’est
accéléré depuis la guerre d’Irak et la
dernière campagne présidentielle de
George Bush jr (2004), des parades qui
retentissent comme la marque d’une
revanche de l’esprit contestataire et de
la sphère de la liberté individuelle, en
réaction au matraquage de la propagande
et la concentration capitalistique des
médias.
De la Syrie
Ce propos est
explicatif. Il ne comporte pas
justificatif. Au-delà d’un régime
contestable, il importe de pérenniser la
Syrie. La destruction d’un régime, si
critiquable soit-il, ne justifie pas le
démantèlement d’un pays, qui constitue
un joyau de la civilisation, un foyer de
la coexistence interconfessionnelle et
du nationalisme militant
Pour qu’une Syrie
laïque et démocratique puisse voir le
jour, il importe de clarifier les termes
du débat, de démasquer les conspirateurs
et de mettre un terme à l’enfumage
médiatique qui brouille les enjeux.
Sur les enjeux de la
bataille de Syrie Cf. à ce propos
http://www.renenaba.com/la-bataille-de-syrie-et-la-capture-par-l%E2%80%99iran-d%E2%80%99un-drone-americain-sophistique/
D’affirmer haut et
fort:
-Que le pouvoir syrien
est une dictature hideuse, de même que
les principaux bailleurs de fonds
régionaux de l’opposition off-shore.
-Que la fin ne justifie
pas les moyens. Qu’à ce titre, les
ennemis de mes ennemis ne sont pas
nécessairement mes amis.
-Qu’il est malsain de
substituer une dictature par une autre
dictature de surcroît propulsée par les
forces obscurantistes, répressives et
régressives.
Malsain de substituer
une minorité autocratique par une
majorité tyrannique éradicatrice. Cela
vaut pour la Syrie comme pour Bahreïn,
en schéma inversé. S’il est malsain que
la minorité alaouite exerce son
hégémonie sur la Syrie, il est tout
aussi malsain que la minorité sunnite de
Bahreïn exerce son emprise sur la
majorité chiite de l’ile.
Malsain de justifier
les dérives terroristes du combat au
prétexte de combattre une minorité (les
Alaouites en Syrie), tout en justifiant
ces mêmes dérives d‘un pouvoir
minoritaire sunnite combattant la
majorité chiite au Bahreïn.
Si le danger d’un
croissant chiite existe sur le Monde
arabe, le danger est tout aussi
important d‘un croissant salafiste sur
les démocraties arabes. Gardons-nous de
tout manichéisme. Un chiite n‘est pas
malfaisant du fait même de son
appartenance chiite et un sunnite
bienfaisant selon ce même principe. Le
sunnite peut être mécréant s’il enfreint
les prescriptions de sa religion, et le
chiite croyant s’il respecte les
siennes. Les guerres de religion sont
d‘un autre âge et l’Europe en a
lourdement payé le prix. Faisons en
l’économie en tirant profit des
expériences d’autrui.
Pour
mémoire
Au pouvoir en Iran et
en Irak, par effet d’aubaine dans ce
dernier cas, disposant de surcroît d’une
redoutable capacité de nuisance au
Liban, les Chiites constituent le
groupement ethnico-religieux qui a
enregistré, en trente ans, la plus forte
progression sur la plan de la dissuasion
militaire et de l’autosuffisance
technologique mettant en échec les
menées hostiles du camp atlantiste.
En contrechamps,
l’Islam Wahhabite scellait sa soumission
à l’axe israélo-américain, sans la
moindre contrepartie sur le plan
palestinien, ni au niveau de la
sécurisation de l’espace national arabe,
s’inscrivant dans les annales de
l’histoire comme le plus gros
exportateur de djihadisme erratique.
L’ingratitude ne constitue pas toujours
la forme la plus achevée de
l’intelligence politique.
Foin de dichotomie
sunnite-chiite. C’est le patriotisme,
l’attachement aux valeurs démocratiques,
le souci du bien commun, qui doivent
être déterminant et non l’appartenance
religieuse. Telles sont les règles de
base du combat démocratique.
A ce titre toute
opposition n’est pas légitime, dès lors
qu’elle prend appui sur l’ancien pouvoir
colonial équarisseur de son propre pays,
à l’origine de ses plus grands malheurs.
Songez à un Français naturalisé syrien
qui ordonnerait la libération de la
Corse, de la Bretagne ou du Pays Basque,
comment il serait accueilli par les
Français !!!) Paroles d‘Evangile: Ne
faites pas à autrui ce que vous ne
voulûtes pas que l‘on vous fit.
Toute opposition n’est
pas légitime dès lors que cette
opposition est le fait d’un mercenariat
commandité par des puissances régionales
et extra régionales en vue de faire
office de contre révolution, et de
contrefeux à leurs propres turpitudes.
C’est en Syrie (à Deir
ez Zor) qu’a été édifié le mémorial du
génocide arménien. C’est Damas qui
abrite la Mosquée des Omeyyades et le
siège des patriarcats des Eglises
d‘orient, à l’exclusion de l’Eglise
maronite. C’est la Syrie enfin qui a
donné l’exemple du combat nationaliste
avec la mémorable posture de Youssef al
Azmeh, ministre de la défense, tué les
armes à la main, face aux envahisseurs
français, dans la bataille de Maysalloun,
acte fondateur du nationalisme syrien
contemporain. Une attitude dont elle
paiera le prix par son démantèlement par
les deux Co-parrains de l’offensive la
France et la Turquie.
Rappeler ces vérités
n’implique pas caution du régime, mais
répond à un devoir de vérité.
Sur la problématique de
l’opposition syrienne, Cf. à ce propos
http://www.renenaba.com/la-controverse-a-propos-de-basma-kodmani/
http://www.renenaba.com/syrie-opposition-un-paravent-kurde-a-la-tete-de-lopposition-off-shore/
http://www.renenaba.com/un-paravent-kurde-a-la-tete-de-lopposition-off-shore-2/
La Dissension sociale ou «la théorie du
combat des chiens»
Le Liban a été le banc
d’essai de la théorie de la dissension
sociale connue sur le plan
journalistique par la «théorie du combat
des chiens», mise en œuvre par
l’universitaire américain Peter
Galbraith, fils de l’économiste
américain John Kenneth Galbraith et
interface de l’ancien premier ministre
pakistanais Benazir Bhutto pour le
compte de la CIA.
La théorie vise à
exacerber les antagonismes
ethnico-religieux en vue d’imploser les
pays constitués d’un tissu démographique
pluraliste de mosaïque humaine. Ce plan
a été ultérieurement appliqué en Bosnie,
puis en Afghanistan et en Irak, enfin en
Syrie.
Véritable
expérimentation à grande échelle en 1975
au Liban, elle a longtemps été présentée
par des Libanais en guise d’excuse
absolutoire à leur turpitude comme étant
«la guerre des autres» au Liban. Si tel
a été le cas, elle l’aura été avec la
complicité et l’avidité des Libanais.
Point n’était besoin
d‘être stratège pour déduire que la
chute de Saigon et de Phnom Penh, les 15
avril et 30 avril 1975, les deux
bastions américains en Asie, coïncidant
avec la révolution des œillets au
Portugal et l’indépendance des colonies
portugaises en Afrique, déviaient
immanquablement le champ de la
confrontation soviéto-américain vers le
Moyen Orient, particulièrement son
maillon faible, Le Liban.
Ce schéma s’est
appliqué à l’identique à la Syrie: Point
n’est besoin d’être sorcier pour
expliquer que la perte de l’Egypte et de
la Tunisie, les deux piliers sud de
l’Union Pour la Méditerranée, en
superposition à la fermentation de
Bahreïn et du Yémen, les deux balises
sécuritaires de l’Arabie saoudite,
allaient immanquablement dévier le flux
révolutionnaire vers la Syrie, maillon
intermédiaire de l’axe de la
contestation à l’hégémonie israélo
américaine.
Le décor était bien
planté. Mais, il n’est pire aveugle que
celui qui ne voir. Pire sourd que celui
qui ne veut entendre. Juste retour des
choses, ce sont désormais les Libanais
s’emploient à participer à la
déstabilisation de la Syrie, alors
qu’auparavant c’étaient les Syriens qui
soufflaient le feu au Liban.
La désinformation et la désorientation.
La surcharge
d’information aboutit à la
désinformation. Dès la décennie 1970, le
Liban assurait l’édition et la
distribution de près de trois mille
publications toutes périodicités
confondues, alors que cinquante stations
radio opéraient dès le début de la
guerre civile sur le champ de bataille
médiatique libanais, tandis que,
parallèlement, le reste du monde arabe
était engourdi par le journalisme
institutionnel des fonctionnaires
poussifs d’organismes bureaucratiques.
La désorientation est
propice aux rumeurs, à l’intoxication,
et, faute d’éducation civique, à une
perte de repères. L’une des rumeurs les
plus célèbres de la guerre du Liban a
été celle relative au débarquement de
«Somaliens aux queues vertes» en renfort
de la coalition palestino-progressiste.
Rumeur qui a témoigné
du désarroi des Chrétiens à l’époque, le
printemps 1976, à la suite de la perte
de leur place forte dans le secteur
hôtelier de Beyrouth et de la volonté de
leur tuteur de maintenir la mobilisation
face au danger extérieur.
Le média au Liban et
dans les pays arabes a cessé, dans la
majorité des cas, d’être un instrument
de combat pour la démocratisation de la
vie publique et sa moralisation, mais un
générateur de recettes, un instrument de
combat dévoyé pour la cause d’autrui.
Cela vaut aussi pour les autres médias.
Dans le cas de la Syrie, Al Jazira s’est
particulièrement distinguée.
Il n’est que de songer
au parcours d’Al Watan al Arabi, le
chantre de l’Irak bassiste durant la
guerre irako iranienne, hyper royaliste
dès le début de la tempête du désert, en
1990 contre l’Irak, son propriétaire
glanant au passage pour prix de son
revirement la coquette somme de cinq
millions de dollars agrémentés de
d‘avantages matériels annexes,
sonnantes, trébuchantes et consistantes.
Songer aux alliances
rotatives du groupe An Nahar avec le
milliardaire Michel el Murr, un des
principaux bailleurs de fonds des
milices chrétiennes, puis avec le
général Michel Aoun, le dirigeant de la
plus importante formation chrétienne
qu’il désertera pour se donner, après
une brève idylle pour cause
d’impécuniosité au milliardaire libano
saoudien Rafic Hariri, avant de se jeter
dans le giron du Prince Walid Ben Talal,
un deuxième milliardaire libano
saoudien, son actuel actionnaire.
Le Liban a été ainsi le
principal bailleur de fonds de sa guerre
d’autodestruction, qu’il a financée en
superposition aux transferts mercenaires
de ses parrains régionaux. La Syrie
aussi. Il est de privilèges qu’il est
sain de décliner sans état d’âme.
Le conditionnement de l’opinion: Le
syndrome Ahmad Chalabi
Al Jazira s’est
particulièrement distinguée dans le cas
de la Syrie.
Réédition d’un scénario
éculé, le dispositif en vigueur à
l’encontre de la Syrie a été identique à
celui mis en place à propos de l’Irak,
justifiant une fois de plus le constat
de Pierre Bourdieu sur «la circulation
circulaire de l’information», tant au
Qatar, à travers Al Jazira, qu’en
France, via le quotidien Libération.
Ainsi Ahmad Ibrahim
Hilal, responsable de l’information sur
la chaîne transfrontière qatariote, a
agi depuis les combats de Syrie, il y a
un an, en couple et en boucle avec son
propre frère Anas Al Abda, proche du
courant islamiste syrien et membre du
CNT, au diapason du tandem parisien
formé par Basma Kodmani, porte-parole du
CNT et sa sœur Hala Kodmani, animatrice
du cellule oppositionnelle syrienne à
Paris et chargée de la chronique Syrie
au quotidien français Libération dans
une fâcheuse confusion des genres.
Ce dispositif a été
amplifié en France au niveau arabophone
par Radio Orient, la radio du chef de
l’opposition libanaise, Saad Hariri, qui
plus est partie prenante du conflit de
Syrie. Du jamais vu dans les annales de
la communication internationale qu’un
chef de l’opposition d’un pays ami
dispose d’une radio opérant depuis sa
capitale contre le propre gouvernement
du pays supposé allié de la France.
Un tel dispositif a
frappé de caducité le discours
médiatique occidental, au même titre que
le discours officiel syrien, en ce qu’il
est obéré par «le syndrome Ahmad Chalabi»
du nom de ce transfuge irakien qui avait
alimenté la presse américaine des
informations fallacieuses sur l’arsenal
irakien, via sa nièce journaliste en
poste dans l’une des principautés du
golfe, implosant la crédibilité de
l’employeur de la journaliste vedette du
New York Times, Judith Miller, passée à
la postérité comme étant «l’arme de
destruction massive de la crédibilité du
New York Times dans la guerre d’Irak».
Pour
une étude plus fouillée voir à ce propos
http://www.renenaba.com/al-jazeera-la-fin-dune-legende/
Le média perd ainsi sa
fonction initiale de véhicule
d’information, d’un vecteur propagateur
de nouvelles pour devenir un instrument
de combat dévoyé pour la cause d’autrui.
Sous l’apparence de l’indépendance et du
professionnalisme, Al Jazira a épousé
les oscillations de la diplomatie
qatariote, d’abord enthousiaste à
l’égard de l’élan populaire arabe, plus
réservée lorsque les flammes de la
contestation ont atteint les rivages
pétro monarchiques. De prescripteur de
l’ordre médiatique arabe, Al Jazira
s’est mû en lanceur d’alerte des menées
contre révolutionnaire arabe.
Signe d’un désaveu, sa
couverture parcellaire du soulèvement
arabe provoquera une cascade de
démission au sein de l’équipe
rédactionnelle, dont plusieurs vedettes
de la chaine, notamment Ghassane Ben
Jeddo, l’ancien directeur du bureau de
Beyrouth de la chaine qatariote.
Le conditionnement de
l’opinion
Outre Al Jazira et la
chaine transfrontière saoudienne «Al
Arabica», les deux coproducteurs de la
dramaturgie de l’épopée de la bataille
de Bab Amro (Homs) qui se devrait d’être
«Le Stalingrad» de la bataille de Syrie,
en février 202, deux autres vecteurs ont
joué un rôle majeur dans le
conditionnement de l’opinion arabe et
occidentale, la firme Quantum et MCC.
Emanation régionale
depuis Doubaï de la firme publicitaire
américaine de dimension internationale,
Saatchi and Saatchi, Quantum passe pour
avoir été le Maître d’œuvre de la
révolution colorée au Liban et des mots
d’ordre sur le «désordre créateur» dans
les autres pays arabes, alors que MCC du
libanais pro haririen Jinah Hammoud, en
tandem avec son compère le député
faussement humanitariste Oukab Sakr,
assumaient depuis la Turquie, la
fonction de producteur de documentaires
prêts à la diffusion au sein des grands
médias de consensus.
Mention spéciale doit
être réservée dans ce domaine à l’ancien
journal de référence de la presse
française, le journal Le Monde, dont
l’un des plus gros pourvoyeurs
d’information sur la Syrie, n’est autre
qu’un ancien diplomate français en poste
à Damas dans la décennie 1980, Boris
Glassman, dont le pseudonyme, Ignace
Leverrier, d’une grande limpidité, se
fait par double référence à son
patronyme (Glassman – Al Kazzaz) et,
sans doute, au fondateur de la
congrégation des pères jésuites, réputée
pour son sens de la dissimulation. Cet
ancien diplomate français s’est mû en
propagateur officieux des thèses de
l’opposition pro-islamiste, sous couvert
d’expertise.
Combattre le discours disjonctif
occidental et la confusion mentale
arabe.
La bataille de Syrie
n’est pas un combat de la démocratie
contre une dictature, mais une combat
biaisé de dictatures policées de vernis
occidental contre une dictature basique
tant il est vrai que «la propagande est
à la démocratie ce que la violence est à
la dictature» (Noam Chomsky).
La bataille de la
démocratie en Syrie se gagnera par les
patriotes Syriens, dans la clarté, et
non par de mercenaires dévoyés, dans la
dissimulation. Sinon la bataille ne se
gagnera pas et la Syrie se perdra tant
il est vrai que «La liberté
d’information est un leurre, si
l’information sur les faits n’est pas
garantie et si ce n’est pas les faits
eux-mêmes qui font l’objet du débat»
(Hanna Arendt)
Le triomphe d’une Syrie
laïque et démocratique suppose de
combattre à la fois le discours
disjonctif occidental et la confusion
mentale arabe. Un discours disjonctif
qui module les principes universels en
fonction des intérêts immédiats des
Occidentaux, qui consiste à combattre,
par exemple, les Islamistes au Mali et à
les soutenir en Syrie.
Une confusion mentale
arabe, qui consiste à s’allier, par
exemple, avec ses propres bourreaux pour
un gain immédiat au risque d’accentuer
sa propre servitude et compromettre son
avenir.
Telles sont les règles
de base du combat démocratique. Telle a
été l’ambition que j’ai nourrie dans ma
démonstration en formulant le vœu qu’un
large front des forces démocratiques
arabes se constitue pour mener le
combat, nécessaire, de la
démocratisation du Monde arabe, contre
tous els autocrates arabes, les
faussaires, les mystificateurs, les
usurpateurs, tous les fossoyeurs de la
cause nationale arabe.
Référence
1-Texte de l’intervention de René
Naba à la Conférence Internationale sur
la Syrie qui s’est tenue à Genève les 28
et 29 Janvier prochains, à l’initiative
de l’Institut scandinave pour les Droits
de l’Homme et de la Ligue syrienne pour
les Droits de l’Homme. Près de
trente-cinq formations politiques de
l’opposition syrienne et une centaine de
personnalités politiques européennes et
arabes participeront à cette conférence
dont l’objet est la «Promotion d’un Etat
laïc et démocratique en Syrie». Parmi
les participants figuraient notamment
deux opposants syriens de premier plan
Haytham Mannah et Michel Kilo,
l’économiste Aref Dalila, le journaliste
Fayez Sarra, l’activiste jordanien Leith
Choubeilat, Nader Farjani, Directeur du
rapport sur le développement économique
arabe, l’avocat français William Bourdon
et le journaliste anglais Jonathan
Steele (The Guardian), ainsi que des
syndicalistes scandinaves.
Animateur du blog www .renenaba.com
René Naba, écrivain journaliste est
l’auteur de «Media et démocratie: la
captation de l’imaginaire, un enjeu du
XXIe siècle, Golias, automne 2012
2- Syllabus: Liste des idées
condamnées par le Pape Pie IX en
1864. Par analogie, l’ensemble des
idées que l’idéologie dominante
interdit d’exprimer.
3- «Analphabètes secondaires»,
l’expression est de l’allemand Hans
Magnus Eisenberger, auteur de
«Médiocrité et Folie» Editions
Gallimard 1991. Cf. à ce propos «Aux
ordres du Nord, l’ordre de
l’information» de Jacques Decornoy,
dans le bimestriel du journal Le
Monde « Manière de voir » N° 74 «
Les 50 ans qui ont changé notre
monde».
A propos de l’un des organisateurs de
ce colloque, Haytham Mannah, à
l’intention du lectorat arabophone pour
aller plus loin, voir à ce propos
http://www.al-akhbar.com/node/175623
dont voici la substance en français:
Haytham Mannah et ses compagnons de
lutte, dissiper les illusions
Haytham Mannah dispose de trois
qualités qui l’habilitent à devenir une
personnalité symbolique
- Un combattant de la première heure
des Droits de l’Homme
-un patriote syrien à l’attachement
inébranlable envers son pays et à sa
souverainneté malgré les pressions et
sollicitations
-Un intellectuel proche du peuple
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© René Naba • 2013
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