Blog René Naba
Vademecum à l'intention de Nicolas
Sarkozy en partance pour le Moyen orient
René Naba
Paris, 5 janvier 2009
La rengaine est connue. Il y a eu d'abord Nasser, le
Bickbachi, comparé en son temps à Hitler, puis Yasser Arafat, le
"terroriste" prix Nobel de la Paix, confiné dans sa résidence de
Ramallah, puis le paralytique cheikh Ahmad Yassine, fondateur du
Hamas et son successeur Abdel Aziz al-Rantissi, objet d'une
élimination extrajudiciaire, auparavant l'iranien Mossadegh,
premier artisan de la nationalisation pétrolière dans un pays du
tiers-monde.
Tous ont en commun l'immense défaut d'être des patriotes
nationalistes soucieux des intérêts supérieurs de leurs pays et
de leurs peuples. Non des factotum désireux de complaire à
l'Occident comme les transfusés arabes; Fouad Siniora (Liban),
Noury Malki (Irak) ou Mamoud Abbas (Palestine) voire Hamid
Karzaï (Afghanistan), que la presse occidentale sans crainte du
ridicule désigne par la risible apellation d' "axe de la
modération". L'axe de la modération est un axe de soumission au
diktat occidental. Un axe de dictateurs corrompus.
Il n'appartient pas au Monde arabe de servir de thérapie au
complexe de persécution des Juifs ni aux Palestiniens de payer
par délégation pour les crimes commis par les pays occidentaux,
particulièrement l'Europe, plus précisément l'Allemagne et la
France de même que le Royaume Uni (promesse Balfour).
Unique état du Monde à avoir été créer par une décision de
l'ONU, Israël, est l'unique etat du monde s' affranchir en toute
impunité de la légalité internationale.
Le Hamas n'est pas responsable du malheur du peuple
Palestinien. Ce malheur est antérieur de soixante ans à la
naissance du Hamas qui en est la résultante, la résultante de la
spoliation du peuple palestinien, de la spoliation de son
identité nationale, de sa souveraineté et de sa dignité.
Résultante de la négation de sa légitimité pourtant consacrée
par des élections démocratiques, par la poursuite du blocus de
Gaza, par la poursuite des assassinats extra-judiciaires, la
multiplication des check points de contrôle de l'armée
israélienne, la poursuite de la colonisaion en Cisjordanie et la
judaïsation rampante de Jérusalem
Nicolas Sarkozy est captif de sa démagogie et de ses
préjugés, captif de son ignorance crasse des réalités
régionales, lorsque depuis Jéricho, en juin 2008, il tonne ce
slogan qui signe de manière manifeste son incompétence
diplomatique: "le pouvoir par les urnes, pas par les fusils"
feignant d'ignorer, ou plus vraisemblablement ignorant que le
Hamas avait emporté haut la main les élections les plus
démocratiques du Moyen-Orient.
L'homme de la rupture est un vil suiviste: suiviste de son
prédécesseur qu'il dénigre tant mais qu'il copie fidèlement même
dans ses errements: tout le monde garde présent à l'esprit la
prescription de Jacques Chirac ordonnant des "mesures
coercitives" à l'égard du Hezbollah libanais lors de la guerre
destructrice israélienne contre le Liban, en juillet 2006.
Le Hezbollah a depuis lors poursuivi victorieusement sa
route, alors que Jacques Chirac n'est plus réduit qu'à la
condition de pensionnaire posthume de Rafic Hariri, l'ancien
premier ministre libanais assassiné, sans doute partiellement du
fait de la politique française au Moyen-orient;
En cette heure douloureuse, fasse que Nicolas Sarkozy,
orphelin de sa plateforme européenne, ne commette pareille
méprise si préjudiciable au rôle de la France et à son crédit
moral et que dans sa gesticulation démagogique la France ne
redevienne une partie du problème et non de la solution.
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Publié le 5 janvier 2009 avec l'aimable autorisation de René Naba.
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