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Blog René Naba

Mountazar Al Zaïdy, le plus célèbre lanceur de chaussures de l'histoire de l'humanité, le nouveau Spartacus des temps modernes
René Naba

Paris, 2 janvier 2009

Le Monde salue en 2009, sans le moindre regret, le retrait de la scène publique du président américain George Bush de sinistre mémoire, accueillant avec un espoir mêlé d’impatience et d’appréhension son successeur Barack Hussein Obama, premier président afro-américain de l’Histoire. Mais la nouvelle icône planétaire de l’Amérique pourrait se voir ravir la vedette, à tout le moins provisoirement, par un nouveau venu dans la sphère symbolique de la scène internationale, l’irakien Mountazar Al-Zaïdy, le plus célèbre lanceur de chaussures de l’histoire de l’humanité qui apparaît à de larges fractions de l’hémisphère sud, pas uniquement le Monde arabe et musulman, mais également en Amérique du sud, en Afrique, en Asie-pacifique, dans les banlieues d’Europe et d’Amérique du nord, comme un personnage de légende, le Spartacus des temps modernes.

L’homme aux mains nues a symboliquement brisé les chaînes qui entravaient ses compatriotes, en lapidant de sa chaussure, dans son fief de la zone verte de Bagdad, l‘enclave américaine transformée en camp retranché, l’homme le plus puissant de la planète, le 43me Président des Etats Unis, le néo-conservateur George Bush jr, faisant du «bashing bush», le plus prisé des jeux de la blogosphère, c'est-à-dire dans le monde de l’information réelle. «Au nom des veuves et des orphelins d’Irak, prend donc ce baiser d’adieu, fils de chien», a-t-il asséné à l’envahisseur de son pays, en faisant virevolter ses chaussures en direction de son hôte indésirable dans une admonestation à jamais graver dans la mémoire des peuples.

Dans l’hémisphère occidental, celui que la revue américaine Time a sacré «l’homme de l’année» va inexorablement reléguer au 2me plan le président français Nicolas Sarkozy désormais privé de sa plateforme européenne, alors que les règles d’airain de la morphologie politique dans une société de spectacles vont immanquablement jouer en sa défaveur. Dans l’imaginaire des peuples, l’américain supplantera, dans tous les cas de figure, son homologue français par le rang mondial de son pays d’abord, par son charisme personnel ensuite. Le vainqueur de haute lutte de l’establishment WASP des Etats-Unis (White Anglo Saxon Protestant), le svelte Barack Obama, à la démarche féline, à l’allure de basketteur, à l’engagement humanitaire, captera la lumière, toute la lumière, rejetant dans la pénombre non seulement son homologue anglais Gordon Brown, à la carrure de rugbyman, à la voix de stentor, mais plus sûrement encore un président français à la démarche ambulatoire, au débit stroboscopique, à la culture dyspeptique, au comportement ticotique, captif de sa démagogie et de son allégeance au christianisme sioniste du néo-conservatisme américain, et, à ce titre, non crédible dans le Monde arabe, malgré sa tonitruante amitié avec son grand mécène du Qatar.

Année cruciale s’il en est, 2009 verra se dérouler pas moins de six élections importantes de la Palestine, à Israël, en passant par l’Irak, l’Iran, l’Afghanistan et le Liban, c’est à dire dans les principaux points de naufrage de la politique hégémonique américaine. Indice d’un bouleversement qui traduit le basculement géostratégique mettant fin au Monde unipolaire régissant l’ordre international depuis l’implosion du bloc soviétique, il y a vingt ans, le Liban, pour la première fois de son histoire, un pays longtemps la chasse gardée de l’Occident, particulièrement de la France, va se doter de matériel de guerre russe, y compris son aviation de Mig 29, chose inconcevable il y a peu, dans le prolongement du nouveau déploiement russe au Moyen-orient avec la livraison du système S-300 à l'Iran face à Israël, la réhabilitation du port de Tartous (Syrie) pour en faire le point d’ancrage pour sa flotte en Méditerranée, parallèlement à l’aménagement sur le flanc de l’Amérique d’un centre spatial russe à Cuba en complément aux manoeuvres conjointes navales russo-venézuéliennes de l’automne 2008, à quelques encablures des côtes nord-américaines sans que cela ne suscite la moindre réaction de Washington.

Par un curieux raccourci de l’histoire, Obama et Mountazar sont la résultante de la politique belliciste de George Bush, conséquence de la faillite de la mondialisation capitaliste et des revers militaires américains en Asie occidentale (Afghanistan et Irak), c’est dire l’unanimité dans la détestation qu’aura suscité George Bush, le pire président de l’histoire américaine. La semelle irakienne talonnera ainsi longtemps la diplomatie américaine. Elle taraudera aussi longtemps les décideurs politiques à Washington.

Barack Obama sera particulièrement attendu sur le plan international en raison du fait que sa présidence intervient à un moment charnière de l’histoire mondiale alors qu’un basculement s’opère sur le plan de la géostratégie mondiale, en raison aussi des circonstances de son élection: Barack Obama a certes été élu par les Américains, mais sa route vers la Maison Blanche a été déblayée par la longue lutte de la communauté afro-américaine sous l’autorité de ses chefs charismatiques, dont il est l’héritier putatif, le Pasteur Martin Luther King, le Réverend Jesse Jackson et même Malcolm X, chef de file des «Black Muslim’s». Son élection n’aurait été concevable, aussi paradoxal que cela puisse paraître, sans le concours sans doute involontaire mais déterminant de tous ceux qui à travers le monde se sont appliqués à mettre en échec la politique hégémonique de l’administration Bush, que cela soit en Amérique Latine avec Hugo Chavez (Venezuela) et Evo Morales (Bolivie), dans le Monde arabe au Liban avec le Hezbollah, en Irak avec les milices chiites de Moqtada Sadr, en Palestine avec le Hamas ou encore en Russie avec Vladimir Poutine, vainqueur inattendu de la Guerre du Caucase au grand dam des parrains américains de la Géorgie et de leurs instructeurs israéliens. Autant d’interlocuteurs coriaces et aguerris, qui ont survécu à George Bush jr et même à son propre père George Bush senior.

Anticipant l’évènement, Israël a condamné le jour de Noël, le 25 décembre, à trente ans de prison le chef du Front Populaire pour la Libération de la Palestine, Ahmad Saadate, se livrant le surlendemain à une bain de sang à Gaza, fief du Hamas. Israël ne se serait jamais permis de se livrer une telle boucherie sans la complicité passive des Etats arabes, sans la démission des pays occidentaux face à leurs propres valeurs qu’ils ont érigés en valeurs universels. L’expédition punitive de Gaza (400 morts selon un bilan provisoire) constitue, au premier chef, une opération de surenchère électorale entre le travailliste Ehud Barak, ministre de la défense, la centriste Tzivi Lipni, chef du parti Kadima et ministre des affaires étrangères, en vue de barrer la voie à leur concurrent le plus sérieux Benjamin Netanyahu (chef du Likoud), à six semaines des élections législatives. Elle permet d’une manière subséquente à Israël de mettre à profit l’interrègne présidentiel américain pour créer une situation irréversible sur le terrain en vue de forcer la main Barack Obama et de reléguer au deuxième plan les interrogations qui commencent à se faire jour aux Etats-Unis sur la prépondérance du lobby juif américain dans la détermination de la diplomatie américaine ainsi que sur la vie économique américaine, après les faillites de deux grandes banques juives, Lehman Brother’s et le fond spéculatif Bernard Madoff.

En tout état de cause, il n’appartient pas au peuple palestinien de payer, par délégation, pour les atrocités commises à l’encontre des Juifs dans les pays occidentaux, notamment en Europe. Tant qu’Israël bénéficiera d’une impunité totale, il est à craindre que des tragédies comme celle de Gaza ne se reproduisent. Il est à parier que le Monde gagnera en stabilité et en sécurité et les pays occidentaux en respectabilité et en crédibilité, le jour où Israël cessera de bénéficier d’une immunité totale et absolue en toute circonstance et en tout lieu.

Barack Obama est l’héritier de toute cette histoire. Au delà de ses qualités propres, l’élection d’un «Noir» à la tête des Etats-Unis est prioritairement destinée à blanchir l’Amérique de toutes ses turpitudes au terme d’une double mandature bushienne si calamiteuse tant pour l’Amérique que pour la stabilité et la prospérité du Monde. Conformiste, il sera un nouveau «Uncle Ben’s» de la communauté noire américaine, à l’image d’un de ses plus illustres précurseurs, Condoleezza Rice, secrétaire d’Etat de George Bush jr. Volontariste, Barack Obama prendra place dans l’Histoire comme l’une des figures marquantes de l’Humanité à l’image de Nelson Mandela (Afrique du sud) et du Mahatma Gandhi (Inde), donnant ainsi une impulsion nouvelle au XXI me siècle, par une claire rupture avec les pratiques impériales traditionnelles de la diplomatie américaine.

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Publié le 2 janvier 2009 avec l'aimable autorisation de René Naba.



Source : René Naba


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