Opinion - El Watan
Ould Kablia: «
Aucune marche ne sera autorisée à Alger »
Rabah Beldjenna
Photo: El Watan -
© D.R.
Dimanche 30 janvier 2011
Le ministre de l’Intérieur et des collectivités locales,
Dahou Ould Kablia, a, dores et déjà, répondu à la Coordination
nationale pour le changement et la démocratie qui a appelé à une
marche le 12 février à Alger.
«Aucune marche ne sera autorisée par les autorités à Alger»,
a rappelé Ould Kablia dans une interview accordée ce dimanche 30
janvier au quotidien Liberté
«Les marches sont interdites à Alger», a-t-il réitéré en
assurant que «le refus n’est pas n’est pas seulement signifié à
l'opposition», mais à «toutes les marches».
«Si un parti de l'Alliance présidentielle (FLN, RND, MSP)
envisage demain d'organiser une marche à Alger, je peux vous
dire en tant que ministre de l'Intérieur, qu'elle sera
interdite», a-t-il ajouté.
Le ministre a expliqué que l'interdiction des marches était
justifiée par des raisons de sécurité.
A ses yeux, «aucun parti, aucune association ne peuvent
maîtriser une marche, , garantir qu’elle se déroule de manière
pacifique».
«Alger est une ville de trois millions d'habitants. Il
y a des problèmes qui peuvent ne pas être pris en compte par les
organisateurs des marches», a-t-il assuré.
Le ministre a notamment évoqué l’éventualité de l’intrusion
«d'éléments qui n'ont rien à voir avec l'objectif de la marche
et qui sont là pour créer des troubles, pour casser, sans
compter qu’il y a toujours la problématique du terrorisme». Ceci
avant d’enchaîner que «les terroristes peuvent profiter de cette
occasion pour pénétrer à Alger».
Interrogé au sujet de la levée de l’état d’urgence, le
ministre a indiqué que «c’est une question qui relève du
gouvernement et non du ministère de l’Intérieur, estimant par
ailleurs que «l’état d’urgence ne gène nullement un certain
nombre d’activités».
«Nous n’avons pas ressenti de revendications
politiques»
«En Algérie, nous n’avons pas ressenti des revendications
politiques». «A aucun moment (…), de tous les récents
événements, nous n’avons décelé une empreinte politique», a par
ailleurs indiqué le ministre de l’Intérieur et des collectivités
locales, Dahou Ould Kablia.
Pourtant, pas plus tard hier des milliers manifestants ont
marché dans les rues de Bejaia pour demander le départ du
régime.
En revanche, Ould Kablia ne craint pas l’effet de contagion
de se qui se passe ces derniers jours en Tunisie et en Egypte,
arguant que «l’Etat (algérien), malgré tout jouit d’une certaine
crédibilité».
Son explication : «L’Algérie a ses propres caractéristiques.
Il y a des possibilités d’évacuation de la colère, des cadres
d’expression permettant aux gens qui ne sont pas d’accord de
faire entendre leur voix, une liberté d’expression beaucoup plus
large dans notre pays qu’ailleurs (…)».
On se demande alors où se trouvait Ould Kablia lorsque des
syndicalistes et des organisations de la société civile ont été
à maintes fois matraqués par des policiers dans les occasions où
ils avaient tenté d’exprimer leur colère dans les rues de la
capitale.
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