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L'EXPRESSIONDZ.COM
Territoires palestiniens
Les USA aident-ils à la colonisation ?
R.I.
Armée, police et colons font bon ménage
Mardi 18 août 2009
Le président égyptien, qui doit rencontrer aujourd’hui son
homologue américain, a affirmé que le «gel de la colonisation»
est une condition sine qua non.
Les donateurs américains d’une association
d’encouragement à la colonisation juive à Jérusalem-Est
bénéficient d’une exemption de taxes accordée aux Etats-Unis au
titre d’aide à des «projets éducatifs», affirme hier le
quotidien israélien Haaretz.
Dans cette optique de la colonisation, et a contrario, le
président égyptien Hosni Moubarak, qui rencontre aujourd’hui à
Washington son homologue américain Barack Obama, a pressé Israël
de «geler la colonisation» dans les territoires
palestiniens avant toute normalisation avec les pays arabes,
dans une interview publiée hier au Caire. Interrogée par les
agences de presse, l’association «Ateret Cohanim» a
démenti que ses donateurs américains financent ses achats de
terrains. Selon Haaretz, les «Amis américains d’Ateret
Cohanim» ont recueilli ces dernières années plusieurs
millions de dollars pour cette association qui s’est donnée pour
objectif de «rejudaïser» la partie orientale de la ville
occupée par Israël en juin 1967, et plus particulièrement la
Vieille ville arabe.
Pour bénéficier d’une exemption de taxes, les «Amis
américains d’Ateret Cohanim», sont enregistrés aux
Etats-Unis en tant qu’organisme de financement d’«institutions
éducatives» en Israël, précise Haaretz.
La loi américaine interdit cependant à une telle association
caritative de s’engager dans des activités politiques. «Les
‘‘Amis d’Ateret Cohanim’’ financent exclusivement nos
institutions éducatives», a déclaré le responsable de la
campagne de fonds Daniel Luria. Il a néanmoins reconnu qu’Ateret
Cohanim, une association ultranationaliste et religieuse,
s’employait à «renforcer les racines juives à Jérusalem-Est
par la rédemption de la terre», en référence aux achats de
terrains par cette association pour installer des colons au
coeur de quartiers arabes. Pour l’année fiscale 2007, les «Amis
américains d’Ateret Cohanim» ont recueilli 2,1 millions de
dollars, selon Haaretz.
L’un des principaux bailleurs de fonds de cette association est
l’homme d’affaires juif américain Irving Moskowitz, dont le
projet de construction d’un ensemble immobilier, approuvé
récemment par les autorités israéliennes, dans le quartier
Cheikh Jarrah à Jérusalem-Est, a provoqué de vives
protestations, en particulier de Washington.
Au début du mois, des Palestiniens ont été expulsés de deux
maisons dans ce même quartier. Quelque 200 000 Israéliens vivent
dans une douzaine de quartiers de colonisation à Jérusalem-Est,
aux côtés de 270.000 Palestiniens. Or, la question de la
colonisation reste le principal obstacle à une normalisation
avec Israël soulignent de nombreux pays arabes qui estiment
qu’aucune régularisation n’est possible avec l’Etat hébreu en
l’absence de progrès vers l’instauration d’un Etat palestinien
indépendant. C’est aussi l’opinion du président égyptien, Hosni
Moubarak, qui doit rencontrer aujourd’hui le président Barack
Obama, qui estime que le gel de la colonisation est une
condition non négociable. «Certains pays arabes qui ont
envoyé des représentants en Israël ou ouvert des bureaux de
représentation commerciale pourraient envisager la réouverture
de ces bureaux si l’Etat hébreu s’engage à stopper la
colonisation et à reprendre les négociations de paix avec les
Palestiniens», a dit M.Moubarak au quotidien
pro-gouvernemental Al-Ahram.
Le président égyptien, dont le pays a signé un accord de paix
avec Israël en 1979, devait rencontrer hier à Washington
plusieurs membres de l’administration américaine, avant de
discuter aujourd’hui avec M.Obama des moyens de relancer le
processus de paix au Proche-Orient.
L’administration de Barack Obama exige un gel total de la
colonisation en Cisjordanie et à Jérusalem-Est occupées en vue
de relancer le processus de paix entre Israël et les
Palestiniens. Selon un rapport officiel, plus de 300.000 colons
israéliens vivent en Cisjordanie. «J’ai expliqué au président
Obama lorsqu’il était venu au Caire (juin 2009) que l’initiative
de paix arabe prônait la reconnaissance d’Israël et une
normalisation des relations avec lui, après la réalisation d’une
paix durable et non pas avant», a ajouté M.Moubarak dans
l’entretien publié hier. La Ligue arabe a approuvé en 2002, lors
de son Sommet de Beyrouth, le plan de paix saoudien appelant
l’ensemble des pays arabes à établir des liens diplomatiques
complets avec l’Etat hébreu en échange du retrait israélien de
tous les territoires occupés depuis 1967 et de la création d’un
Etat palestinien. L’initiative, soutenue par la Ligue arabe,
appelle à la création d’un Etat palestinien en Cisjordanie et
dans la bande de Ghaza avec Jérusalem-Est pour capitale. La
secrétaire d’Etat américaine, Hillary Clinton, a appelé en
juillet les pays arabes à prendre «maintenant» des
mesures «significatives» vers une normalisation de leurs
relations avec Israël.
Toutefois, on relève que ni Mme Clinton, ni les sénateurs
américains, qui viennent d’envoyer un message au président Obama
pour l’inciter à demander aux pays arabes d’avoir un «geste
spectaculaire» envers Israël n’ont pas estimé politique
d’exiger la même chose envers les Palestiniens de la part de
l’Etat hébreu.
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Publié le 18 août 2009 avec l'aimable autorisation de l'Expression
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