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L'EXPRESSIONDZ.COM
Congrès du Fatah
Une nouvelle direction pour
booster le parti
R.I
Mahmoud Abbas
Mardi 11 août 2009
Le Fatah, en déclin, a injecté du sang neuf à sa direction pour
reprendre le rôle qui est le sien dans la libération de la
Palestine. Le Fatah a voté lors d’un Congrès
sans précédent depuis vingt ans pour une nouvelle direction qui
aura la lourde tâche de relancer le parti historique palestinien
affaibli par les luttes internes et sa déroute face aux
islamistes du Hamas. Le dépouillement des votes, qui devait
commencer dans la matinée, n’aura finalement lieu qu’«à
partir de 16H00 locales (13H00 GMT), voire un peu plus tard»,
a indiqué le porte-parole de la réunion, Nabil Amr.
Ce retard vise à permettre à certains délégués de Ghaza n’ayant
pas encore voté de participer au scrutin à distance comme l’ont
fait des dizaines de leur collègues empêchés par le Hamas
d’assister au Congrès à Bethléem en Cisjordanie, a-t-il
expliqué. Samedi, les délégués ont réélu le président
palestinien Mahmoud Abbas à l’unanimité à la tête du mouvement
qu’il dirige depuis la mort de Yasser Arafat. Quelque 2000
délégués assistant au Congrès ont voté dimanche pour désigner
les nouveaux Comité central et Conseil révolutionnaire, les
instances dirigeantes du mouvement fondé par le défunt leader
Yasser Arafat à la fin des années 1950. «Les débats du
Congrès et les élections se sont déroulés dans un formidable
climat démocratique. Le Congrès fut un succès au-delà de nos
attentes», s’est félicité Nimer Hammad, un conseiller de
M.Abbas. «Le Fatah aujourd’hui n’est plus fissuré et faible,
mais fort et uni. Ceux qui se retrouvent dans une position
difficile sont le Hamas d’un côté et Israël de l’autre»,
a-t-il ajouté. Le Fatah monopolisait le pouvoir au sein de
l’Autorité palestinienne avant d’être battu aux législatives en
2006 par le Hamas qui l’a ensuite délogé par la force de Ghaza
en 2007. Son pouvoir se limite depuis à la Cisjordanie occupée
par Israël. Pas moins de 96 candidats ont brigué un siège au
Comité central qui compte 21 membres et 617 autres ont concouru
au Conseil révolutionnaire de 120 membres. Dix-huit membres de
la première instance et 80 de la seconde seront élus, et les
autres seront désignés par la nouvelle direction. De nombreux
délégués ont rendu la direction actuelle du Fatah responsable de
ses échecs. Le secrétaire général du Fatah en Cisjordanie
emprisonné en Israël, Marwan Barghouthi, l’ex-chef de la
Sécurité préventive Jibril Rajoub apparaissent comme les
prétendants les plus sérieux au Comité central, qui gère le
Fatah au jour le jour. L’ex-homme fort du Fatah à Ghaza, Mohamed
Dahlane, figure aussi parmi les candidats favoris bien qu’il
soit tombé en disgrâce après la déroute face au Hamas qui lui a
été largement imputée. «Ce Congrès a constitué une sorte de
révolution pacifique puisque il va apporter, démocratiquement,
un changement radical à la direction du Fatah», a déclaré
M.Rajoub hier. Dans son programme politique adopté samedi, le
Fatah a rappelé «son attachement à l’option d’une paix juste»
avec Israël, tout en réitérant «le droit du peuple
palestinien à la résistance contre l’occupation, conformément à
la loi internationale». Ce programme lui a valu des
critiques en Israël, mais le directeur général du mouvement
israélien anti-colonisation Yariv Oppenheimer les a tournées en
dérision hier. «Ceux qui croyaient que les Palestiniens
étaient sur le point de prêter allégeance au Mouvement sioniste
international seront déçus, mais les réalistes qui sont prêts à
analyser le Congrès de Bethléem honnêtement auront vu des
indications positives et sans précédent de la part des
Palestiniens sur leur volonté de faire la paix avec Israël»,
a-t-il écrit dans un tribune publiée par le quotidien Yedioth
Aharonot.
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Publié le 11 août 2009 avec l'aimable autorisation de l'Expression
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