|
L'EXPRESSIONDZ.COM
IGNORANT LES RECOMMANDATIONS DE LA
«FEUILLE DE ROUTE»
Israël approuve une
extension de la colonisation à Jérusalem-Est
R.I
10 juillet 2008
Une commission israélienne de planification urbaine a approuvé
la construction de 920 logements dans un quartier de
colonisation à Jérusalem-Est occupée, a annoncé hier la
municipalité alors que l’Autorité palestinienne a dénoncé ce
projet. «La commission urbaine a approuvé l’édification de
920 unités de logement à Har Homa», selon un communiqué. La
construction de ces unités de logements fait partie d’un projet
de 40.000 logements au cours des dix prochaines années à
Jérusalem, pour certains, dans des quartiers de colonisation de
Jérusalem-Est, selon la municipalité.
Ce projet a été approuvé en juin par la commission de
planification urbaine de Jérusalem, qui relève du ministère de
l’Intérieur, après l’avoir été par la municipalité. La
construction interviendra dans un secteur nouveau du quartier de
colonisation de Har Homa, sur la colline de Jabal Abou Ghneim,
entre Bethléem (sud de la Cisjordanie) et le village de Sour
Baher à Jérusalem-Est. L’Autorité palestinienne a dénoncé ce
projet qui menace la poursuite du processus de paix
israélo-palestinien. «Nous mettons en garde le gouvernement
israélien contre les répercussions de la poursuite de la
colonisation, notamment à Jérusalem, sur les négociations de
paix», a déclaré le porte-parole du président Mahmoud Abbas,
Nabil Abou Roudeina. «Cette politique met en doute la
crédibilité d’Israël dans les négociations et celle de
l’administration américaine qui n’a pas exercé suffisamment de
pression pour mettre fin à cette politique destructrice»,
a-t-il ajouté. Mark Regev, le porte-parole du Premier ministre
israélien Ehud Olmert, a indiqué que le gouvernement n’était «pas
au courant de nouveaux appels d’offres» pour ces
constructions. Har Homa fait partie des quartiers de
colonisation dits du «Grand Jérusalem» compris dans les
limites de la municipalité de Jérusalem, considérée par tous les
gouvernements israéliens depuis 1967 comme la capitale «indivisible»
d’Israël. Les limites municipales de la ville ont été
considérablement étendues vers l’est après la guerre de juin
1967, pour englober la partie arabe de la ville sainte et des
secteurs avoisinants, tous situés en Cisjordanie.
Ces annexions n’ont jamais été reconnues par la communauté
internationale et provoquent des critiques, y compris de
l’administration américaine. La mise en chantier de Har Homa, en
mars 1997, avait suscité la colère des Palestiniens et conduit à
un blocage durable du processus de paix.
Après l’achèvement des travaux d’infrastructure en décembre
1997, Israël avait suspendu le chantier durant deux années. Har
Homa doit comprendre à terme 6 500 logements, selon le projet
israélien. Plus de 10.000 personnes y habitent d’ores et déjà.
La «feuille de route», un plan international de paix
lancé en 2003 et à nouveau accepté par Israël et les
Palestiniens lors de la réunion internationale du 27 novembre à
Annapolis (Etats-Unis) sur le Proche-Orient, prévoit la fin des
violences et le gel de la colonisation juive dans les
territoires palestiniens et à Jérusalem-Est.
Plus de 200.000 Israéliens se sont installés dans une douzaine
de quartiers de colonisation construits à Jérusalem-est depuis
1967, date de l’occupation, la partie arabe de la ville étant
annexée en 1981 mais non reconnue par le Conseil de sécurité de
l’ONU. Les Palestiniens, qui veulent faire du secteur oriental
de Jérusalem la capitale de leur futur Etat, estiment que la
colonisation israélienne est le principal obstacle sur la voie
de la paix. La secrétaire d’Etat américaine, Condoleezza Rice,
en visite dans la région, avait critiqué, le mois dernier, la
poursuite de la colonisation, alors que les négociations
israélo-palestiniennes piétinent. Droits
de reproduction et de diffusion réservés ©
L'Expression
Publié le 10 juillet 2008 avec l'aimable autorisation de l'Expression
|