Liban
Qui a voulu
assassiner Fayçal Karamé
Pierre
Khalaf
Fayçal
Karamé
Lundi 21 janvier
2013
Le ministre libanais de la Jeunesse et
des Sports, Fayçal Karamé, héritier
politique d'une des grandes familles
sunnites et partisan acharné de la
Résistance anti-israélienne, a échappé
vendredi 18 janvier à une tentative
d'assassinat, qui a fait cinq blessés
parmi ses gardes du corps. Selon M.
Karamé, cet attentat visait à
déstabiliser la ville de Tripoli.
L’attaque s’est produite à proximité de
la Place al-Nour, où les familles et les
proches des extrémistes islamistes
libanais tués à Tall Kalakh, en Syrie,
observaient un sit-in. Des tirs nourris
et une explosion ont éclaté au passage
du convoi. Un tout-terrains a pris feu
après avoir été atteint de plein fouet
par une grenade. Dès l’annonce de la
nouvelle, une foule de partisans en
colère des Karamé se sont dirigés vers
la demeure familiale, où l’Armée
libanaise a déployé des renforts pour
prévenir tout incident.
M. Karamé a déclaré qu’il ne pouvait
accuser «personne pour l'instant».
«Notre famille a offert un martyr (son
oncle, Rachid Karamé, assassiné en 1987
alors qu’il était Premier ministre par
le chef des Forces libanaises, Samir
Geagea, reconnu coupable du meurtre)
pour le Liban et le fera encore», a-t-il
affirmé. Selon M. Karamé, l’objectif de
cette attaque est de «déstabiliser la
situation dans le pays, et plus
particulièrement la sécurité de la ville
de Tripoli». «J’étais dans ma voiture
lorsque des tirs ont éclaté de toute
part. Puis une grenade Energa a été
tirée contre une des voitures du convoi
qui a pris feu totalement. Cinq de mes
chababs (hommes) ont été directement
touchés. Je ne sais pas si nous pouvons
appeler cet incident autre qu’une
tentative d’assassinat». Appelant ses
partisans au calme et à la retenue, le
ministre a indiqué que «certains veulent
plonger le pays dans la guerre civile.»
«Il faut préserver la sécurité de
Tripoli car nous n’avons d’autres choix
que de vivre dans notre ville. On m’a
pris pour cible car je représente la
voix de la modération et je dis toujours
que Tripoli n’appartient pas aux
extrémistes», a encore dit M. Karamé.
Le ministre
de l’Intérieur Marwan Charbel a déclaré
que le dérapage de la situation
sécuritaire au Liban est lié à des
facteurs externes, ce qui explique que
l'Etat libanais ne puisse pas
contrôler
totalement la situation. "Nous sommes
confrontés à la pire crise depuis 1948.
Nous n'avons d'autre choix que la
solidarité pour faire face à cette
situation", a-t-il ajouté.
M. Charbel a
assuré que les assaillants seront tous
arrêtés. "Plus nous tardons à maîtriser
la situation sécuritaire dans la ville,
plus les politiciens auront du mal à y
contrôler les éléments armés".
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