Tendances au Moyen-Orient - La Syrie
Bachar al-Assad
intransigeant:
pas de dialogue avec les terroristes
Pierre Khalaf
Photo:
Sana
Lundi 4 juin 2012
C'est un Bachar al-Assad déterminé,
intransigeant avec les terroristes et
ouvert avec son peuple, qui est apparu
dimanche lors d'un discours prononcé
devant le nouveau Parlement retransmis à
la télévision. Le président syrien a
rendu hommage à «tous les martyrs,
civils ou militaires», en soulignant que
leur «sang n'aura pas été versé pas en
vain».
Ce discours intervient alors que
l'Occident et ses allié arabes ont
entamé une nouvelle phase de pressions à
la faveur du massacre de Houla, le 25
mai. A cet égard, le président Assad a
qualifié de «monstres» les auteurs de
carnage et a rendu un hommage appuyé à
l'armée syrienne. «Ce qui s'est passé à
Houla et dans d'autres lieux sont des
massacres sauvages, même les monstres ne
les auraient pas perpétrés», a dit M.
Assad. «Après la massacre odieux de
Houla, ils ont accusé l'armée, mais ils
se sont rétractés pour accuser les
milices pro-régime, a poursuivi M. Assad.
«Les criminels planifient de commettre
d'autres crimes». «Je transmets tous mes
respects et estime aux soldats héros qui
se sont sacrifiés pour la patrie». Il a
dénoncé ceux qui exploitent «des erreurs
commises par l'armée pour les amplifier
et les montrer comme une politique
adoptée par l'Etat».
Ces positions fermes surviennent à un
moment où les Etats-Unis, l'Europe et
les monarchies du Golfe, qui ont dès le
départ tout fait pour torpiller le plan
de sortie de crise en six points de Kofi
Annan, tentent de trouver une brèche
afin de remettre sur les rails leur
projet initial qui consiste à renverser
le régime où à précipiter la Syrie dans
les affres de la guerre civile. Mais les
positions de la Russie et de la Chine
restent inflexibles, tandis que la Syrie
montre des signaux de résistance qui
irritent l'alliance occidentale, à cours
d'idées.
Le président Assad a réaffirmé que la
Syrie faisait face à un «plan de
destruction» et à une «guerre menée de
l'étranger». Il s'est posé en rempart
contre le «terrorisme qui augmente»,
soulignant que le pouvoir avait «essayé
tous les moyens politiques» mais ces
efforts étaient vains «car nous faisons
face à une véritable guerre menée de
l'étranger et les moyens de l'affronter
sont différents». Les responsables du
«terrorisme ne sont pas intéressés par
le dialogue ou les réformes. Ils sont
chargés d'une mission et ne s'arrêteront
que s'ils accomplissent cette mission ou
si nous arrivons à les arrêter», a-t-il
dit.
Dans un geste d'ouverture envers les
opposants qui ne sont pas impliqués dans
les violences ou dans des agendas
étrangers, M. Assad a déclaré que la
Syrie est ouverte à tous les Syriens
quelles que soient leurs opinions. «Mais
le terrorisme ne peut faire partie du
processus politique et nous devons
lutter contre le terrorisme pour guérir
la nation. Nous allons continuer à faire
face avec vigueur au terrorisme. Il n'y
aura pas de compromis dans la lutte
contre le terrorisme et ceux qui le
soutiennent. La sécurité de la nation
est une ligne rouge», a dit le président
syrien.
A son arrivée dans le Parlement, M. Assad a été longuement applaudi par les
députés réunis en première session
depuis les élections du 7 mai. Une
minute de silence a été observée à la
mémoire des martyrs.
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