La tendance au Liban
Le 14-Mars couvre
les assassinats des militaires à Ersal
Pierre
Khalaf
Lundi 4 février
2013
L'agression contre l'armée libanaise à Ersal (frontière avec la Syrie au
Nord-est du Liban), le 1er février, est
la conséquence du climat entretenu
depuis deux ans par le chef du Courant
du futur, Saad Hariri, qui entretient et
soutient les groupes terroristes
libano-syro-internationaux, tandis que
les milieux officiels concernés font
semblant de ne rien voir.
De hauts responsables de l'Etat ont nié,
ces deux dernières années, l'existence
de ces groupes terroristes-qaïdistes, et
lorsque le ministre de la Défense, Fayez
Ghosn, en avait fait état, il avait été
la cible d'une virulente campagne de
dénigrement lancée par le 14-Mars. Ce
même 14-Mars dont une délégation -qui
comprenait entre autres le député des
Forces libanaises, Antoine Zahra- s'est
rendue à Ersal pour exprimer sa
"solidarité" avec les habitants...
contre le harcèlement dont il sont
victimes des services de sécurité!
La mort d'un officier et d'un
sous-officier n'ont pas ramené cette
coalition à la raison, Bien au
contraire, certains médias du 14-Mars
ont épousé la version des agresseurs,
très bien exprimée par le député Mouïn
Merhebi, qui s'en est pris à l'armée
sous prétexte qu'elle n'a pas respecté
la "procédure juridique et légale" lors
de la perquisition visant à arrêter le
terroriste Khaled Hmayyeh. L'armée
doit-elle prévenir à l'avance avant de
mener une descente contre des suspects?
Doit-elle obtenir l'autorisation du chef
de la municipalité, connu pour ses
sympathies avec les groupes extrémistes
syro-libanais?
Selon des versions concordantes, des
habitants de Ersal et des éléments
armées étrangers du village s’en sont
pris à la patrouille de l’armée, sous
prétexte qu’ils ne l’avaient "pas
reconnus" au départ. Le ministre Fayez
Ghosn a assuré que certains éléments des
services de renseignement de l'armée
étaient en tenue militaire, et qu'il
était donc impossible qu'ils ne soient
pas reconnus comme l'affirment les
habitants de Ersal. M. Ghosn n'a pas
écarté la possibilité que des membres de
l’Armée syrienne libre aient pris part
aux affrontements. Selon lui, l'incident
de Ersal est une preuve de la présence
d'Al-Qaïda dans la région.
Le président Michel Sleiman a appelé
samedi l’armée à empêcher toute action
qui pourrait porter atteinte à la
sécurité du pays. "Toute atteinte à la
sécurité sera combattue fermement", a
déclaré M. Sleiman, appelant le
commandement de l'institution à empêcher
toute attaque "contre les officiers et
les soldats".
Le Premier ministre Najib Mikati a aussi
condamné les affrontements et s'est
engager à prendre les mesures
nécessaires aux niveaux sécuritaire et
légal contre les coupables. Il s'est
joint au ministre Ghosn et au commandant
en chef de l'armée, le général Jean
Kahwaji, qui ont tenu une réunion
d'urgence, dimanche, consacrée à la
situation de Ersal.
L'armée, qui exige que soient livrés
sans condition les responsables de
l'embuscade, a arrêté samedi quatre
suspects à Ersal. Les personnes arrêtées
étaient pour la plupart en possession
d'armes, a rapporté l'Agence nationale
d'information (officielle). Le fils du
chef de la municipalité de Ersal, Yehya
el-Hojeiry, aurait été également arrêté.
La troupe a en outre renforcé sa
présence dans la région et dressé des
points de contrôle.
Pendant ce temps, c'est dans une
atmosphère très émouvante que le corps
du commandant Pierre Bachaalani est
arrivé à son domicile à Ballouneh, au
Kesrouan. Le cercueil de l'officier a
été porté par ses proches qui l'ont
escorté jusqu’à sa résidence.
Au Akkar, une atmosphère de tristesse
mêlée de colère régnait samedi lors des
obsèques du soldat Ibrahim Zahraman.
"L’armée est une ligne rouge et lui
porter atteinte c'est souiller l'honneur
du pays", scandaient les proches du
militaire, exigeant que ses tueurs
soient arrêtés et punis.
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