|
Le Web de l'Humanité
Gaza soumis
à la punition collective d’Israël
Pierre Barbancey
Un enfant palestinien vient chercher de
l’eau, à Khan Younis
Photo Intérêt Général
Mardi 30 octobre 2007 Proche-Orient
. 1,5 million de Palestiniens, réduits à des conditions de vie
terribles, vont voir leurs souffrances s’accroître encore.
C’est dans l’indifférence quasi générale de la communauté
internationale qu’Israël a commencé, dimanche, à imposer des
sanctions économiques contre la bande de Gaza, en réduisant
l’approvisionnement en carburant de ce territoire décrété
« entité hostile », terme inconnu en droit
international… Le monde semble plus ému par l’annonce faite,
hier, par le premier ministre de son état de santé : il
souffre d’un cancer à la prostate.
Officiellement Israël n’applique pas de sanctions contre ce
territoire surpeuplé, où s’entassent près de 1,5 million de
Palestiniens dans des conditions misérables, quasiment coupés du
reste du monde depuis la prise du pouvoir du Hamas à la mi-juin.
« Nous avons pris aujourd’hui des mesures conformes à la
décision du gouvernement de considérer la bande de Gaza comme
"entité hostile" », s’est borné à déclarer
la porte-parole du premier ministre, Ehud Olmert. Selon des
sources palestiniennes et européennes, la fourniture de carburant
à Gaza a été réduite dimanche entre 25 et 29 %, selon le
type de produit fourni. Le territoire palestinien ne disposerait
plus de carburant que pour quatre jours.
Pour autant, Tel-Aviv ne sous-estime pas les critiques
auxquelles elle s’expose. Apparemment pour contrer des recours
en justice contre des « punitions collectives » et
anticiper les critiques internationales, ces sanctions ont été
présentées comme des mesures de séparation d’avec la bande
Gaza. « Nous voulons nous séparer de la bande de Gaza au
niveau des infrastructures, dans la mesure du possible », a
ainsi déclaré le vice-ministre de la Défense, Matan Vilnaï.
« La décision israélienne de réduire
l’approvisionnement des produits de base à la bande de Gaza
représente un crime de guerre et une violation flagrante du droit
international », a estimé le porte-parole du Hamas, Sami
Abou Zouhri. « Ces sanctions sont une punition collective
contre le peuple palestinien dans la bande de Gaza qui va mener à
une détérioration de la situation ». À Ramallah, le
ministre palestinien de l’Économie, Mohammad Hassouneh, a
qualifié « d’injuste » la décision israélienne et
estimé qu’elle ne servait pas le processus de paix. Pas moins
de dix organisations de défense des droits de l’homme israéliennes
et palestiniennes ont déposé un recours devant la Cour suprême
d’Israël contre la décision israélienne, qu’elles ont
qualifiée d’« illégale ». Ce qui ne fait pas
revenir le ministre travailliste de la Défense, Ehud Barak, sur
sa décision de procéder également à des coupures d’électricité
périodiques. Tout juste fait étudier cette mesure par le
conseiller juridique du gouvernement pour être certain de son
application.
Pendant ce temps, l’armée israélienne envoie ses troupes,
ses hélicoptères et son aviation opérer à Khan Younès et Beït
Hanoun, villes du sud et du nord de la bande de Gaza où des éléments
palestiniens procèdent souvent à des tirs de roquettes contre
Israël. Dans les affrontements qui ont eu lieu, un soldat israélien
aurait été tué, ainsi qu’un combattant palestinien et un
civil. Au moins douze autres Palestiniens auraient été blessés.
C’est dans ce contexte qu’est tombée LA nouvelle :
l’épouse d’Yigal Amir, l’assassin de Yitzhak Rabin, a donné
naissance dimanche à un garçon. Sa circoncision devrait avoir
lieu le 4 novembre prochain, soit douze ans jour pour jour après
la mort de l’ancien premier ministre israélien.
© Journal l'Humanité
Publié le 31 octobre avec l'aimable autorisation de l'Humanité.
|