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La
gauche palestinienne se démarque du sommet de Bush
Pierre Barbancey
Condoleezza Rice
Mardi 16 octobre 2007 Proche-Orient
. Tandis que Condoleezza Rice fait le forcing dans la région, la
rencontre de Washington achoppe sur les discussions préliminaires.
Plus le temps passe moins on y voit clair. Sortie du chapeau de
George W. Bush, la conférence internationale dite de paix devrait
se tenir en novembre. Mais, à part le lieu, rien n’est fixé :
ni la date exacte ni la liste des participants et encore moins
l’ordre du jour précis et le document qui va avec. Et pour
cause ! Depuis des semaines, tout montre que les volontés
palestiniennes et israéliennes sont aux antipodes. Les premiers
veulent une déclaration capable de lancer en grand des négociations
de paix sur le statut final, les seconds temporisent, veulent
adjoindre des déclarations inacceptables pour l’autre partie
(comme ne plus tenir compte des frontières de 1967).
C’est dans ce cadre que Condoleezza Rice est pour la énième
fois au Proche-Orient. En réalité, la secrétaire d’État américaine
peut bien faire la navette entre Jérusalem et Ramallah, il apparaît
que tout cela ne vise qu’à faire pression sur Mahmoud Abbas.
Parlant du document commun qu’Israéliens et Palestiniens
tentent d’élaborer pour le présenter lors de la réunion
internationale, elle a d’ailleurs été très claire. « Je
n’attends pas (de ces entretiens) une issue particulière sous
la forme d’une percée sur le document. »
Les partis de la gauche palestinienne (FPLP, FDLP, PPP, PNI et
FIDA) (http://www.france-palestine.org/article7006.html) se sont
officiellement démarqués de ce sommet. Leur mise en garde
concerne la tentative apparente de la conférence de présenter
comme solution au conflit israélo-palestinien la création d’un
État palestinien avec des frontières temporaires, et sans aucun
engagement pour le droit au retour ou le statut futur de Jérusalem.
Ils ajoutent que cette solution est contraire à toutes les résolutions
des Nations unies sur la question. Soucieux de l’unité de
toutes les factions, ils avertissent les dirigeants palestiniens
et arabes que le sommet mènera à une intensification du conflit
palestinien interne, puisque les participants à la conférence
sont prêts à traiter avec un seul groupe politique. Ils
appellent donc à la participation de tous les partis à toute négociation
de paix future, sous la direction du comité exécutif de l’OLP.
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Publié le 18 octobre avec l'aimable autorisation de l'Humanité.
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