Opinion
Les préparatifs
américano-israéliens de guerre contre
l'Iran
Peter Symonds
Mercredi 31 octobre
2012 Alors que la campagne
présidentielle approche de sa
conclusion, les préparatifs s'accélèrent
pour de nouvelles guerres d'agression,
qui sont soutenues par le président
Barack Obama et son challenger
républicain Mitt Romney.
Le plus important exercice militaire
commun américano-israélien jamais
organisé a commencé dimanche 21 octobre,
conçu pour tester les systèmes
antimissiles intégrés de l'Etat
sioniste. Des jeux de guerre de trois
semaines impliquent plus de 3.500
personnels militaires américains en
Israël et en Europe, 1 000 membres des
Forces de défense israéliennes et le
déploiement de batteries antimissiles
Patriot et d'un navire de guerre
américain équipé du système de missiles
antibalistiques Aegis.
Selon les généraux américains et
israéliens, les exercices sont conçus
pour simuler une guerre multi-fronts
avec un rythme élevé de salves visant
des cibles israéliennes, dont des tirs
de missiles balistiques de courte et de
longue portée ainsi que de mortiers et
de roquettes.
Le Lieutenant général Craig Franklin
a minimisé l'importance de ces
exercices, déclarant : « Il n'y a pas de
message particulier. C'est pour prouver
les capacités de défense d'Israël. » En
fait, les jeux de guerre ne sont ni
purement défensifs ni dépourvus d'une
cible. Comme le scénario le met en
évidence, l'objectif consiste plutôt à
se préparer aux conséquences immédiates
susceptibles de résulter d'une attaque
américano-israélienne sur l'Iran et de
tester la capacité de Washington et de
Tel-Aviv à neutraliser les représailles
de Téhéran et de ses alliés.
Aussi bien l'administration Obama que
le gouvernement israélien ont maintenu
un battement de tambour constant de
menaces belliqueuses contre l'Iran à
propos de son programme nucléaire.
Prenant la parole à l'Assemblée générale
des Nations Unies le mois dernier, le
premier ministre israélien Benjamin
Netanyahu a insisté pour dire qu’une «
ligne rouge » devait être définie,
prétendant faussement que l'Iran était à
quelques mois de construire une bombe
atomique. Une ligne rouge n'a qu'un seul
sens : elle établit le prétexte pour la
guerre.
L'exagération américaine et
israélienne à propos de la menace que
poserait Téhéran est totalement
hypocrite. Contrairement à l'Iran,
Israël a refusé de signer le traité de
non-prolifération nucléaire, ou de
permettre des inspections de l'Agence
internationale de l'énergie atomique.
Elle dispose déjà d'un arsenal important
d'armes nucléaires et des moyens pour
les envoyer n'importe où au
Moyen-Orient. En outre, les États-Unis
et Israël ont une longue expérience pour
mener des guerres illégales d'agression
dans la région, et sont en train d'en
planifier une nouvelle contre l'Iran.
Les tests des systèmes antimissiles
d'Israël renforcent seulement la
capacité d'Israël et des États-Unis de
lancer une attaque injustifiée contre
l'Iran en toute impunité. Les jeux de
guerre se tiennent en tandem avec un
exercice majeur de la défense civile
d'Israël qui a commencé le week-end
dernier. Sous prétexte de faire face à
un tremblement de terre, le Commandement
du front intérieur des Forces de défense
israéliennes, ainsi que tous les
services d'urgence et les ministères du
gouvernement, ont mené un exercice «
pour se préparer aux situations
d'urgence qui pourraient nous prendre
par surprise. »
Ces activités en Israël ne sont
qu'une partie de plus vastes préparatifs
de guerre. Les États-Unis ont également
renforcé les systèmes de défense
antimissile protégeant leurs alliés dans
les États du Golfe. Le mois dernier, la
marine américaine a tenu son exercice le
plus important jamais mené dans le golfe
Persique, impliquant des navires de
guerre provenant de 30 pays. Le but
était de neutraliser toute tentative
iranienne de miner le détroit d'Ormuz en
représailles à des attaques américaines.
En outre, depuis le début de l'année,
le Pentagone a doublé le nombre de ses
groupes aéronavals de combat et a
stationné un escadron d'avions de combat
F-22 sophistiqués dans la région,
renforçant considérablement sa capacité
à mener une guerre contre l'Iran. Toute
attaque américaine viserait non
seulement les installations nucléaires
iraniennes, mais une grande partie de
l'infrastructure militaire et
industrielle du pays, avec des
conséquences dévastatrices pour
l'économie et le peuple iranien.
Dans leur troisième débat
présidentiel, lundi, Obama et Romney se
disputaient pour montrer leur
détermination à soutenir Israël, à
augmenter les sanctions économiques
paralysantes contre l'Iran et à se
préparer à la guerre.
Alors qu'il y avait un accord
bipartisan sur cet agenda militariste,
c'est Obama qui sur chaque point a été
son avocat le plus belliqueux. Obama
s'est référé spécifiquement aux jeux de
guerre en cours comme la preuve que son
administration avait mis en place « la
plus forte coopération militaire et de
renseignement » avec Israël. Avec une
complète indifférence quant aux
conséquences pour le peuple iranien, il
s'est vanté d'imposer « les plus fortes
sanctions de l'histoire contre l'Iran...
Leur devise a chuté de 80 %. Leur
production de pétrole a plongé au niveau
plus le bas [depuis la guerre avec
l'Irak]... Leur économie est en ruine. »
Quand Romney a demandé des sanctions
plus sévères et a appelé à une
intervention militaire en dernier
ressort, Obama a répondu que le temps
pour des négociations tirait rapidement
à sa fin. « L'horloge tourne » a-t-il
dit. « Nous n'allons pas permettre à
l'Iran de s'engager indéfiniment dans
des négociations qui ne mènent nulle
part... Si elles ne satisfont pas aux
exigences de la communauté
internationale, nous allons prendre
toutes les mesures nécessaires pour
s'assurer qu'ils n'aient pas d'arme
nucléaire. »
Dans le dos de la classe ouvrière en
Amérique, au Moyen Orient et à l'échelle
internationale, les préparatifs avancés
d’une nouvelle guerre criminelle sont en
cours. Comme les interventions
militaires en Afghanistan, en Irak et en
Libye, c'est une guerre fondée sur des
mensonges et des tromperies.
L'impérialisme américain n'a pas
l'intention d'attaquer l'Iran pour
l'empêcher de construire une arme
nucléaire, mais pour mettre en place un
régime à Téhéran qui soit conforme à ses
ambitions pour la domination des régions
riches en énergie du Moyen-Orient et de
l'Asie centrale.
La politique irresponsable de
Washington menace de déclencher un
conflit à l'échelle régionale qui a le
potentiel de mobiliser de grands rivaux
des USA tels que la Chine et la Russie,
qui ont tous deux en jeu des intérêts
économiques et stratégiques très
importants. La seule force sociale
capable de mettre un terme à une telle
catastrophe est la classe ouvrière
internationale. La lutte contre le
militarisme et la guerre exige la
construction d'un mouvement de masse
basé sur l'internationalisme socialiste
pour mettre fin au capitalisme et à son
système périmé d'État-nations qui est la
cause fondamentale de la guerre.
(Article original publié le 25
octobre 2012)
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Publié le 31 octobre 2012 avec l'aimable
autorisation du WSWS
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