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Questions Critiques

Le répit temporaire d'un déclin permanent
Paul Craig Roberts


Paul Craig Roberts - Photo Alter Info

CounterPunch, 11 septembre 2008
article original : "A Temporary Respite from Permanent Decline "

En juin dernier, lorsque le prix du pétrole s'envolait vers les 150 dollars le baril, les Américains étaient inquiets. Aujourd'hui, tandis que le cours du brut retombe vers les 100 dollars, les Américains poussent un ouf ! de soulagement. Ils ont oublié qu'avant les guerres du régime de Bush, le cours du brut était de 30 dollars le baril.

Pour le dollar, le désespoir était pareillement de mise, alors que la devise américaine plongeait à $1,6 pour 1€. A présent que le dollar est remonté à 1,4 pour 1 euro, le soulagement euphorise les marchés. Le fait que le dollar ne retournera jamais à parité avec l'euro est complètement ignoré.

Dans les baisses, comme dans les hausses, la spéculation peut avoir une longueur d'avance sur les fondamentaux. De la même manière que les spéculateurs sur les contrats pétroliers à terme peuvent pousser le cours du brut trop haut, les spéculateurs sur les devises peuvent pousser un certaine devise trop bas.

Les problèmes du dollar sont liés aux déficits commerciaux et budgétaires énormes des Etats-Unis et au fait que ceux-ci ne semblent pas près de se combler. La délocalisation des emplois manufacturiers et de services ont agrandi le déficit commercial, tout en réduisant la base d'imposition intérieure sur le revenu. En plus de leurs importations énergétiques, les Etats-Unis connaissent de larges déficits en produit manufacturés.

Lorsque l'inflation est correctement mesurée, on découvre que l'économie des Etats-Unis n'a en fait connu qu'une toute petite croissance - voire aucune - depuis le début du 21ème siècle. Et encore, selon l'économiste Joseph Stiglitz, le coût total des guerres du régime de Bush au nom de l'hégémonie des Etats-Unis et d'Israël est de 3.000 milliards de dollars. Sans une économie en expansion rapide, il n'y a pas suffisamment de rentrées d'impôts pour couvrir ces dépenses.

Les Etats-Unis sont dépendants des étrangers pour financer le déficit annuel de 600 milliards de dollars de leur gouvernement. Le gouvernement des Etats-Unis compte sur les étrangers pour qu'ils recyclent leurs 800 milliards de dollars annuels d'excédents commerciaux, en achetant les bons du Trésor et la dette hypothécaire des Etats-Unis.

Les étrangers sont devenus réticents à poursuive ce recyclage sur le même rythme. Cette réticence a contribué à faire glisser le dollar et à aggraver situation de Fannie Mae et Freddy Mac, qui doivent émettre leurs propres obligations en vue de soutenir les crédits hypothécaires que ces deux sociétés détiennent.

Le Trésor des Etats-Unis a pris des mesures pour éviter une crise ou, plutôt plus vraisemblablement, pour la repousser dans le futur. Les banques centrales étrangères acceptaient d'acheter des dollars pour que les taux d'intérêts aux Etats-Unis puissent être maintenus à un faible niveau jusqu'à l'élection de novembre prochain. Des taux d'intérêt élevés, en ce moment même, rendraient la crise des crédits hypothécaires ingérable.

Pour permettre la poursuite du recyclage de la dette, le Trésor des Etats-Unis a pris sous ses ailes les géants du crédit hypothécaire, afin de rassurer les investisseurs étrangers. Selon un reportage de Reuters depuis Pékin, en date du 8 septembre, "mi-2007, la Chine était propriétaire de 376 milliards de dollars de la dette émise par les agences du gouvernement des Etats-Unis, principalement Fannie et Freddie."

Si la nouvelle relation du Trésor avec Fannie and Freddie implique une garantie sur les crédits hypothécaires défaillants, ainsi que sur les obligations émises par ces deux sociétés, il est possible que le Trésor ait mis en danger sa propre capacité d'emprunter.

Le Trésor doit déjà emprunter 600 milliards de dollars par an pour financer les opérations du gouvernement américain. Combien d'argent supplémentaire le Trésor va-t-il devoir emprunter ou cosigner, afin de maintenir ces deux sociétés à flot et empêcher que les crédits hypothécaires soient défaillants ?

Le total pourrait largement dépasser la crédibilité du Trésor des Etats-Unis.

Il reste à voir si le Trésor a placé cette dette problématique sur le même pied d'égalité que sa propre dette ou s'il a apporté des problèmes sur les bons du Trésor.

Si cette dernière hypothèse s'avérait être juste, alors les jours de superpuissance de l'Amérique seraient terminés et le monde serait épargné par les guerres hégémoniques des néocons.

Traduction : [JFG-QuestionsCritiques]

Publié le 12 septembre 2008 avec l'aimable autorisation de Questions Critiques



Source : Questions Critiques
http://questionscritiques.free.fr/...


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