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Un Proche-Orient qui divise les présidentiables
Pascal Boniface

La politique étrangère n'oppose plus droite et gauche en France. Le clivage se fait à l'intérieur de chaque camp entre adversaires et partisans de la guerre anti-terroriste conduite par les Etats-Unis.

La politique étrangère risque de jouer un rôle plus important que d'habitude lors de la campagne présidentielle. Tout d'abord parce que les Français s'y intéressent de plus en plus. Qu'ils le déplorent ou qu'ils s'en félicitent, ils sont conscients de l'impact de la mondialisation et de ses conséquences économiques, sociales ou sécuritaires sur leur vie quotidienne.

De surcroît, le consensus traditionnel sur ces sujets n'existe plus. Les grandes orientations stratégiques de la Vème République qu'on a baptisées le " gaullo-mitterrandisme " sont maintenant contestées. Et le clivage n'oppose plus la droite à la gauche, mais passe à l'intérieur de chaque camp.

Il y a ceux qui prônent un rapprochement avec les Etats-Unis au nom de l'alliance des démocraties et de la solidarité occidentale. Une ligne qu'incarnent aussi bien Nicolas Sarkozy que Dominique Strauss-Kahn en rupture avec la tradition française. Ils prônent la fin de ce que l'on appelle " la politique arabe de la France ", perçue comme étant avant tout une compromission avec des régimes peu recommandables. Ils sont favorables à un rapprochement accentué avec Israël, présenté comme la seule démocratie du Proche-Orient. La question palestinienne serait de ce fait reléguée à l'arrière-plan.

En face, aussi bien à droite qu'à gauche, il existe une opposition farouche à cette volonté de rupture. Ségolène Royal et Laurent Fabius sont très critiques sur la façon dont les Etats-Unis mènent la guerre contre le terrorisme. Ils pensent que George W. Bush contribue plus à aggraver le problème qu'à le résoudre. Ils ne sont pas anti-américains, mais largement opposés à la politique étrangère de Bush, comme l'est, selon eux, la majorité des Français.

Au sein de l'UMP, le positionnement de " Sarko l'Américain " fait grincer les dents de ceux qui veulent réaffirmer les principes gaullistes, comme Dominique de Villepin et Michèle Alliot-Marie. La Ministre de la Défense a d'ailleurs tenu à réaffirmer fortement les principes de l'autonomie de la France lors de son séjour aux Etats-Unis.

Néo-gaullistes et néo-mitterrandistes partagent la même crainte : que la dénonciation de certains aspects de la politique arabe de la France ne soit un prétexte pour cesser d'avoir une politique active dans la région et y perdre des positions. Les premiers privilégient l'approche de gouvernement à gouvernement, et les seconds préfèrent renforcer les contacts avec les sociétés civiles. Mais tous pensent que la France doit redéfinir et réaffirmer une politique spécifique dans la région, pas l'abandonner.

Pascal Boniface
Directeur de l'IRIS

 


Source : IRIS
http://www.iris-france.org/Tribunes-2006-10-01.php3


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