Tendances de l'Orient - Syrie et Liban
Face au chaos,
l'unité et la détermination
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Orient News
Photo: Sana
Mercredi 23 novembre
2011
Le déclin du mouvement de contestation
populaire en Syrie est désormais une
réalité que plus personne ne peut nier.
Vendredi 18 novembre, la population a
répondu absent aux appels à manifester
lancés par une opposition dont les
attaches étrangères sont maintenant bien
connues des Syriens. Les rares
rassemblements enregistrés ont eu lieu
dans des villages reculés des régions de
Hama, Homs et Daraa. Et la
surexploitation des quelques images,
passées en boucle par les télévisions
tendancieuses, telles
Al-Jazeera
et
Al-Arabiya,
n’ont pas réussi à créer un effet
amplificateur.
Pour compenser ce recul décisif de la
mobilisation, les groupes extrémistes
armés d’obédience islamiste ont
multiplié les actions dirigées contre
les civils et les militaires, dans le
but quasi avoué de provoquer une guerre
civile, contre laquelle le ministre
russe des Affaires étrangères, Serguei
Lavrov, à mis en garde, et que la
secrétaire d’Etat américaine, Hillary
Clinton, et son homologue turc Ahmet
Davutoglu, ont bien été obligés
d’évoquer. Les enlèvements massifs de
civils sur des bases confessionnelles et
sectaires se se comptent par centaines,
notamment dans la région de Homs. Les
personnes enlevés sont soit assassinées,
soit rendus contre versement de rançons…
après avoir subies les pires tortures,
bien entendu.
Les extrémistes à l’œuvre au Liban
La multiplication des propos sur la
guerre civile devrait faire taire les
va-t-en guerre libanais qui prônent, au
nom d’une démocratie qu’ils n’ont jamais
eux-mêmes pratiqué, le changement de
régime en Syrie, comme s’il s’agissait
d’une paisible promenade sans grande
conséquence sur l’ensemble du
Moyen-Orient. Les avocats de la thèse du
changement font croire à leurs partisans
que le départ du régime de Bachar al-Assad
sera dans l’intérêt des Arabes et de la
région en général, occultant les actes
de violence commis par les opposants
syriens, que même l’administration
américaine ne peut s’empêcher de
reconnaitre, ainsi que les attaques
annoncées par leurs médias de groupes
extrémistes, présentés comme des
déserteurs, contre des positions de
l’armée arabe syrienne.
Ils occultent aussi les appels Frères
musulmans lancés à partir de la Turquie
à une action militaire étrangère contre
la Syrie. Leur conception de la
souveraineté, de l’indépendance et de la
démocratie, ces valeurs qu’ils
prétendent défendre depuis des années,
est certainement bizarre.
Pourtant, les répercussions sur le Liban
d’une guerre civile en Syrie seront de
l’ordre d’un véritable désastre. Ainsi,
les groupuscules islamistes au Nord, à
Tripoli, au Akkar et à Wadi Khaled, des
zones limitrophes de la frontière
syrienne, ne cachent pas qu’ils se
préparent activement à prendre le
pouvoir dans les régions sous leur
contrôle et à attaquer enfin ces
mécréants que sont les chiites et en
particulier la Résistance. Les
agressions contre un hôtel et un débit
de boissons à Tyr, il y a quelques
jours, sont l’indice que certains
groupes préparent déjà des incidents
pour monter les communautés les unes
contre les autres et notamment les
chrétiens contre les chiites, pour semer
le chaos au Liban, en parallèle au chaos
en Syrie.
Tentatives de discorde confessionnelle
Les faits sont là, les préparatifs
aussi, notamment dans certains camps
palestiniens, et les dirigeants du
Courant du Futur de Saad Hariri
continuent de clamer haut et fort,
inconsciemment, qu’il n’y a rien à
craindre et que toutes ces théories
visent à faire peur aux Libanais, pour
maintenir en place le régime syrien.
La coalition pro-américaine du 14-Mars
fait semblant de ne pas voir combien la
tension est en train de monter dans
certaines régions du pays et comment le
clivage politique ne cesse d’augmenter.
Ce qu’elle fait surtout semblant de ne
pas voir c’est qu’en cas de chaos en
Syrie, ils seront les premiers à être
balayés au Liban par les groupes
islamistes extrémistes incontrôlables et
tous les groupuscules qui se préparent à
semer le désordre sur fond de tensions
confessionnelles.
En dépit de ce scénario alarmiste, il y
a encore de grandes possibilités pour
qu’il ne se produise pas. D’abord, parce
que le régime syrien reste solide et
uni, et qu’il n’est pas du tout acculé,
comme l’espère l’Occident, et encore
moins sur le point de s’effondrer pour
céder la place au désordre ou à la
guerre civile. Comme la réaffirmé le
président Bachar al-Assad au
Sunday Times,
«la Syrie ne pliera jamais face aux
pressions.» (Voir ci-dessous). Et aussi
parce qu’au Liban, il existe des forces
positives, conscientes des dangers et
soucieuses de l’intérêt général. Ces
forces-là feront tout pour éviter que le
pays ne sombre dans la guerre civile et
le chaos et pour qu’il ne soit pas
détourné de sa lutte initiale contre
l’ennemi israélien. Le Liban et la Syrie
sortiront grandis et renforcés de cette
épreuve, et ceux qui ne cherchent que
des vengeances personnelles ou ne font
qu’exécuter les plans ourdis à
l’étranger et qui ne servent que les
intérêts d’Israël, essuieront un nouvel
échec… sans doute le dernier avant la
fin de leur carrière politique.
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