Opinion
Syrie: seule
l'opinion publique française
peut empêcher la guerre
Mounadil
al Djazaïri
Pour M. et
Mme Kerry, dîner avec un voyou avait été
une expérience agréable
Lundi 2 septembre 2013
Après la décision inattendue de
Barack Obama de demander au Congrès
l’autorisation d’attaquer la Syrie,
certains se sont pris à espérer que
cette autorisation lui serait refusée
comme elle l’a été à
David Cameron par les députés
britanniques.
Si le gouvernement syrien a salué une
"reculade
historique", on est bien conscient à
Damas que l’hypothèse que l’autorisation
d’attaquer la Syrie soit accordée par le
Congrès des Etats Unis
reste d’actualité.
L’idée qui prévaut est qu’en cas
d’accord du Congrès, l’armée américaine
procédera à des bombardements limités
sur des cibles militaires sans toucher
au coeur du régime syrien.
Vu qu’on sait à peu près comment les
guerres commencent mais rarement comment
elles évoluent et finissent, Je vais me
hasarder à une autre hypothèse (farfelue
je l’espère): si Barack Obama a décidé
contre toute attente de se tourner vers
le Congrès, c’est qu’il envisage une
attaque d’ampleur qui visera à mettre à
bas le régime et conduira nécessairement
à occuper ou faire occuper militairement
la Syrie.
A cela il y a plusieurs raisons. La
première est que
les sionistes fanatiques, Bernard-Botul-Henri
Lévy en tête, ont décidé qu’il fallait
mettre un terme au régime baathiste et
l’ont clairement notifié au
président des Etats Unis.
L’autre raison tient à la situation
politico-militaire en Syrie même. Depuis
quelques temps, l’armée gouvernementale
prend le dessus partout où elle a décidé
de passer à l’offensive, ainsi qu’on a
pu le voir à Homs, à al Qussayr et dans
la Ghouta. L’hypothèse d’un succès
décisif et définitif de l’armée syrienne
est un scénario inacceptable pour tous
les prétendus "amis" de la Syrie comme
Laurent Fabius, Barack Obama , Recep
Tayyip Erdogan où les différents
potentats du Golfe.
Laurent Fabius et Barack Obama ne
souhaitent cependant pas une victoire
des djihadistes ou takfiristes qu’ils
ont pourtant encouragés à combattre le
régime syrien. Or ces djihadistes,
takfiristes et autres Frères Musulmans
sont la véritable force militaire que le
gouvernement syrien doit affronter,
l’Armés Syrienne Libre ayant surtout une
existence documentaire et de relations
publiques.
Par ailleurs, l’opposition en cour
dans les chancelleries occidentales,
la fameuse Coalition au nom à rallonge,
"ne contrôle pas de manière
significative les événements sur le
terrain, il n’y a donc pas
[d'opposition cohérente] pour
empêcher [les organisations
islamistes] d’occuper l’espace, et
c’est ce qu’on observe constamment
sur le terrain."
………………………………………………………………………
"Si Assad tombe, on ne sait pas
trop ce qui comblera le vide. Ce
serait probablement un mélange d’un
peu de tout [car] aucune
organisation n’est assez forte. Les
combats continueraient donc, avec le
renforcement des extrémistes dans
tous les camps."
Nous avons donc la situation
paradoxale d’une coalition d’opposition
qui est avant tout une réalité virtuelle
qui existe surtout dans la communication
et les réunions avec des dirigeants
étrangers mais qui est pourtant reconnue
et présentée comme le représentant
authentique du peuple syrien. Un
paradoxe qui avait un peu gêné le
ministre des affaires étrangères
britanniques William Hague qui avait
résolu le problème en qualifiant la
coalition de "légitime
mais pas populaire."
En cas de chute du régime, le
scénario le plus probable est une Syrie
scindée en fiefs (pas exclusivement
selon des clivages confessionnels) qui
passent leur temps à se combattre et
poseraient un risque sécuritaire pour
tous les Etats de la région.
Le seul moyen logique d’éviter un tel
scénario est une occupation militaire
La dernière raison qui plaide pour
l’hypothèse d’une intervention militaire
décisive, c’est que les gouvernements
français et américain sont allés
beaucoup trop loin non seulement sur le
plan du soutien politique et militaire
aux forces d’opposition, mais aussi sur
le plan rhétorique. Qu’on songe
seulement à Lolo (Laurent Fabius) selon
qui
Assad ne mériterait pas d’être sur la
Terre, à John Kerry, le Secrétaire
d’Etat US qui parle du président syrien
comme d’un
voyou et d’un assassin.
Las but not least, Harlem Désir se
laisse aller à dénoncer l’esprit
munichois de l’UMP.
Nos trois
physionomistes ont le coup d’œil pour
reconnaître les "munichois"
Et quand ces gens, qu’ils s’appellent
Harlem Désir, Bernard Kouchner, Bernard-Botul-Henri
Lévy ou Benjamin Netanyahou parlent
d’esprit munichois, c’est qu’ils sont
prêts à tout et ne reculeront pas devant
les crimes les plus abjects quitte à les
affubler du doux nom de guerres
humanitaires.
Seule l’opinion publique française
peut aujourd’hui faire avorter les
projets guerriers concoctés avec les
néoconservateurs américains par les
socialistes à la manière Guy Mollet. Si
la France renonce à ses projets
d’agression, on peut concevoir que l’es
Etats Unis renoncent à agir dans un
isolement quasi total.
PS: mon scénario est sans doute
inepte (mais pas plus que les propos
d’Harlem Désir après tout)
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