Opinion
Syrie, propagande
et réalités
Mounadil
al Djazaïri
J'ignorais
que j'étais alaouite
Samedi 1er juin 2013
Comme dans l’affaire libyenne, la
crise syrienne a montré que la presse
occidentale était une machine de
propagande redoutable derrière ses
oripeaux de professionnalisme et
d’objectivité. Angry Arab nous en livre
un exemple que je vous propose traduit
en français.
Depuis le début de la crise en
Syrie, on nous vend le concept d’une
population civile désarmée lâchement
massacrée par une armée suréquipée
épaulée par des espèces de miliciens
cruels, les «shabiha.»
Le moteur de la bestialité du
régime étant bien sûr le sectarisme
d’une
minorité alaouite arc-boutée sur ses
privilèges face à une majorité sunnite
opprimée et éprise de liberté et de
démocratie. Incidemment, on apprend par
l’Observatoire Syrien des Droits de
l’Homme (OSDH) que
près de la moitié des victimes de la
guerre en Syrie sont alaouites…
Parce que le problème est que ce
beau roman n’est en fait qu’un mauvais
roman qui ne permet pas de comprendre
par quel miracle le régime de Damas n’a
été emporté ni par un putsch, ni par
l’élan populaire.
De fait, le régime et son armée
où, contrairement à ce que raconte le
roman concocté à Londres, Paris et
Ankara, toutes les composantes de la
société sont partie prenante, ont montré
une cohésion remarquable qui s’est
traduite par un nombre limité de
défections.
De la même manière, la population
ne s’est pas soulevée, ni par la
violence, ni par des manifestations de
désobéissance civile.
La seule réalité pour une bonne
partie des gens, c’est la peur pour la
sécurité de sa famille et les
difficultés à se nourrir et à se loger
dans une guerre où les opposants Syriens
et étrangers ont fait le choix de
s’implanter dans des villes qui ne leur
avaient généralement rien demandé.
Tel est le cas d’al
Qusayr, cette ville moyenne qui est
le théâtre de durs combats entre les
«rebelles» et l’armée gouvernementale
épaulée par le Hezbollah qui sont
semble-t-il en passe d’en reprendre le
contrôle.
Al Qussayr n’est pas et ne sera
pas un nouveau Guernica. D’abord parce
que Bachar al-Assad n’est pas un Adolf
Hitler Arabe (comme l’étaient avant lui
le colonel Nasser er Saddam Hussein sans
parler du non arabe Mahmoud Ahmadinejad)
et ensuite parce que ça fait longtemps
que la majorité des habitants a fui la
ville ou en a été chassée au moment où
cette dernière est tombée entre les
mains des prétendus rebelles.
Ces civils, comme la plupart des
civils Syriens se sont soit réfugiés à
l’étranger, au Liban tout proche, soit
dans des secteurs de la Syrie restés
sous contrôle gouvernemental.
Parce que la grande majorité des
gens fuit d’abord la guerre, pas le
gouvernement.
Djazaïri
Que la
propagande sur Qusayr commence (II)
par As’ad AbuKhalil, Angry Arab 1er juin
2013 traduit de l’anglais par Djazaïri
Le correspondant bien connu d’un
journal occidental au Moyen Orient m’a
envoyé ce qui suit:(il/elle ne veut pas
être cité(e) : «Franchement, j’ai parlé
hier avec des gens qui ont des
informations sur Qusayr, ils disent que
la plupart des civils sont partis, les
quelques centaines qui sont restés sont
surtout des proches des combattants, des
femmes qui leur font la cuisine etc.
c’est vrai qu’il y a eu entre 600 et 700
blessés mais ce sont presque tous des
combattants. Les civils, y compris les
femmes et les enfants de certains
combattants ont évacué depuis longtemps,
les rebelles savaient que l’offensive se
préparait et ils ne les auraient pas
laissés dans la ville. A chaque fois
qu’ils [les soldats Syriens] ont
progressé dans la ville, il n’y avait
pas de civils, ni dans les maisons , ni
dans les rues ou les quartiers qu’ils
ont pris aux rebelles, ce qui amène
l’armée à supposer et à conclure qu’il
ne reste plus de civils. Notez
qu’Abdallah, quelque soit son vrai nom,
le journaliste citoyen/militant a
annoncé sur al Jazeera que 40 000 civils
sur place allaient être massacrés. Sur
la BBC, le général Idriss a déploré que
50 000 civils dans Qusayr allaient être
passés au fil de l’épée par le
Hezbollah, mais personne ne lui a
objecté le fait que la population
entière de Qusayr se situe entre 30 000
et 40 000 personnes au plus et que nous
savons que la majorité d’entre eux sont
partis avant l’offensive et l’année
dernière quand les rebelles ont pris la
ville et que plusieurs milliers, 5 000
au total environ, ont quitté la ville au
début de l’offensive (ainsi que l’a
signalé un organisme de l’ONU qui rendu
visite à ces familles déplacées non loin
de là), alors comment peut-il y avoir de
40 à 50 000 personnes dans la ville
comme le prétend l’opposition ?
Ce sont ces chiffres [ceux de
l’opposition] que la BBC a choisi de
citer dans son reportage
en ligne !»
Le
dossier Syrie
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