Opinion
Syrie : Alep ou le
« déséquilibre » fabiusien !
Mouna Alno-Nakhal
Jeudi 13 juin 2013
Ce que vous ne comprenez pas et dont le
ministre français des Affaires
étrangères doit vous convaincre est que
la résistance d’Alep « la Syrienne »
menace l’équilibre de son monde, de sa
communauté prétendument internationale,
et de ses larbins endoctrinés à prix
d’or pour continuer à la piller et à en
massacrer les citoyens coûte que coûte [1].
Mais rassurez-vous, il ne vous en
coûtera rien ! Ce ne sont pas les
soldats français qui se battront sur le
sol syrien pour défendre la crédibilité
de la France et « rééquilibrer » la
perte de son influence et de sa
grandeur. Cette lourde tâche est confiée
à des sous-fifres traitres ou
endoctrinés qui sont, en l’occurrence,
les « néo-résistants » made in
France, US, et ailleurs…
Mais voilà, Monsieur Fabius est bien
obligé de constater que ses
« prétendus résistants » sont dans une
mauvaise passe. Qu’à cela ne tienne.
Contrairement aux Russes, lui et ses
collègues arabes et ottomans
empêcheront l’Armée de [Bachar]
d’en délivrer les habitants d’Alep et, à
défaut, la tenue de la « Conférence de
Genève.2 » si les délégués de ces
vendus, assassins et nécrophages ne
peuvent y participer faute d’atouts dans
leur jeu de poker menteur [2].
Et quel meilleur atout que de continuer
à terroriser « Alep la somptueuse » en
tentant d’empêcher ses fils, les soldats
de l’Armée arabe syrienne, de remporter
une deuxième victoire ? [3].
Et puisque les paroles s’en vont mais
les écrits restent, ci-dessous la
transcription de l’objet de ce « billet
d’humeur », triste humeur autant pour la
Syrie que pour la France !
Interview de Laurent Fabius sur France 2
(12.06.2013) :
[…]
Fabius :
J’avais hier mon collègue David Oglü
longuement au téléphone pour parler de
la Syrie et puis on a parlé aussi de la
Turquie. Et, il m’a expliqué quelle
était sa vision de la situation [en
Turquie] et je lui ai dit vraiment ce
qu’était la position officielle de la
France… que l’on souhaitait la retenue
et l’apaisement… et la solution passe
par le dialogue, là bas comme partout.
France 2 : Alors justement vous parliez
de la Syrie. Les rebelles sont en train
de perdre du terrain. Est-ce qu’il faut
les armer ? Les Américains sont prêts à
le faire.
Fabius : Il faut qu’il y ait un
rééquilibrage, parce qu’au cours des
derniers jours, des dernières semaines,
les troupes de [Bachar]
et surtout le Hezbollah et les Iraniens,
avec les armes russes, ont repris un
terrain considérable et il faut qu’on
puisse arrêter cette progression avant
Alep !
Là, c’est la prochaine cible qui est
celle, à la fois, du Hezbollah et des
Iraniens ! Et il faut qu’on l’arrête,
parce que si on n’a pas de rééquilibrage
sur le terrain il n’y aura pas de
Conférence de la paix à Genève.
L’opposition n’acceptera pas d’y venir !
Or, il faut qu’il y ait une solution
politique. Donc, il faut qu’on puisse
arrêter les troupes de [Bachar]
et qu’on aille, si possible, au moment
de Juillet vers une conférence
politique.
C’est bien pour ça qu’on milite. Pour
que « les soldats de la résistance »
puissent se défendre, il faut qu’ils
disposent d’armes parce que [Bachar],
lui, il a des avions, plus de 500 ; il a
des canons puissants ; et il a utilisé,
d’une façon scandaleuse, des armes
chimiques. Et donc, en face, il ne
s’agit pas d’armer pour armer, mais il
faut qu’il y ait un rééquilibrage !
France 2 : Alors qui va les armer ?
L’Europe ? Les États-Unis ? Les pays
arabes ?
Fabius : Déjà… Déjà… Il y a déjà des
armes qui leur sont données par les pays
arabes. Nous, vous savez qu’on respecte
la réglementation européenne qui dit que
c’est à partir du1er Août que
des armes puissantes peuvent être
données. Pour l’instant, nous n’avons
pas encore décidé. Et les Américains -
effectivement j’ai eu mon collègue
Monsieur Kerry hier – ils sont en train
d’examiner leur propre position. Je
crois qu’il y a dans l’administration
américaine des positions différentes.
Les Américains auraient bien voulu se
tenir à l’écart de tout cela, mais le
conflit n’est plus local !
C’est un conflit régional et même
international ! La Jordanie est touchée.
La Turquie est touchée. Le Liban est
touché. L’Irak est touché. En Syrie,
c’est un désastre. Ça peut avoir des
répercussions sur le conflit
israélo-palestinien ! Donc, personne ne
peut dire : moi ça ne me regarde pas !
France 2 : Est-ce qu’il faut une
intervention militaire occidentale ?
Fabius : Non… personne ne demande, si
vous voulez, qu’il y ait un envoi de
troupes au sol en Syrie. Absolument pas.
Ce serait la catastrophe ! Mais il faut
que les « résistants » puissent avoir
les moyens de se défendre.
J’ajoute en plus que ça devient un
conflit, comme on dit en anglais [ !?],
sectaire, c'est-à-dire religieux entre
les chiites, les sunnites… Et c’est un
imbroglio épouvantable avec des menaces,
je dis bien, sur toute la région.
Et derrière l’affaire syrienne il y a
évidemment la question iranienne :
est-ce que l’Iran, l’an prochain, va oui
ou non… pourra avoir l’arme nucléaire ?
Notre position, à nous Français, c’est
de dire que si on n’est pas capable
d’empêcher l’Iran de prendre la main sur
la Syrie, quelle crédibilité aurait-on
en lui … en exigeant qu’elle n’ait pas
l’arme atomique ? Donc, tout est lié.
[…]
Laurent Fabius/ France 2
12/06/2013
Source :
France Diplo TV
http://www.dailymotion.com/video/x10tgsn_interview-de-laurent-fabius-sur-france-2-12-06-2013_news?utm_source=dlvr.it&utm_medium=twitter#.Ubhrob5OJ_8
Notes :
[1] Syrie : Le pilleur d’Alep !
http://www.mondialisation.ca/syrie-le-pilleur-dalep-2/5323740
[2] Syrie : Les joueurs impénitents
http://mondialisation.ca/index.php?context=va&aid=29338
[3] Qousseir / Al-Qusayr Syrie, Une
Victoire Stratégique Majeure
http://www.youtube.com/watch?v=DyXNF0Us7oE
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dossier Syrie
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