Syrie
Une journaliste britannique de retour de
Syrie :
« Les médias occidentaux vous mentent !
»
Mohamed El-Ghazi
Pour
Vanessa Beeley, «les Casques blancs
agissent comme des terroristes». D. R.
Jeudi 13 octobre 2016
La journaliste indépendante
d’investigation Vanessa Beeley, qui
revient à peine d’Alep, dénonce la
propagande des médias mainstream sur la
guerre menée contre la Syrie et dévoile
l’imposture des Casques blancs qui
soutiennent les terroristes, financés
par les Occidentaux. Selon Vanessa
Beeley, la majorité des médias
occidentaux décrivent «sans réserve»
Alep comme étant une ville homogène.
«Ceci n’est pas vrai», affirme-t-elle.
«Il s’agit clairement de deux villes.
Alep a été divisée par l’invasion
terroriste en 2012. Cette invasion a
mené à des actions punitives à
Alep-Ouest. 600 000 civils ont fui
d’Alep-Est vers Alep-Ouest, dès
l’occupation de cette partie de la ville
par les terroristes. Ceux qui sont
restés représentent, selon l’association
médicale d’Alep que nous avons
rencontrée en nous y rendant, environ
200 000, peut-être même moins à
présent», raconte Vanessa Beeley qui
indique qu’au moins un quart des gens
demeurant encore à Alep-Est, sinon plus,
sont «des terroristes avec leurs
familles».
Elle ajoute : «La majorité des civils
qui restent à Alep-Est est retenue en
otage.» Pour preuve, elle évoque les
témoignages de Syriens dont les familles
sont bloquées à Alep-Est et qui sont
utilisées comme bouclier humain par les
terroristes. La journaliste, qui dénonce
«l’énorme campagne de déshumanisation
des Syriens» par les médias occidentaux,
affirme que la description de ces
derniers, concernant les gens
d’Alep-Ouest, comme étant des soutiens
d’Al-Assad «est un mensonge total !».
«90% de la population est partie vers
des zones contrôlées par le gouvernement
syrien pour sa protection. C’est plus de
sept millions de Syriens qui ont fui
vers des zones contrôlées par le
gouvernement.» Et de souligner : «Ces
gens ne sont pas nécessairement des
partisans d’Al-Assad. Ils pourraient
très bien être contre lui. La différence
est qu’ils ne croient pas que tuer la
Syrie est une méthode pour l’améliorer.»
Pour elle, ces faits «détruisent» à
jamais la vieille idée sectaire. Car
selon la journaliste britannique, les
zones côtières comme Tartous ou
Lattaquié accueillent des sunnites, des
Alaouites, des chrétiens et «toute sorte
de gens qui ont fui vers ces régions
pour cohabiter et coexister». Pour ce
qui est des hôpitaux situés à Alep-Est,
dont la destruction est attribuée par
les médias mainstream à l’armée
syrienne, en avril, Vanessa Beeley se
demande comment ont-ils pu être
reconstruits pendant ces trois derniers
mois. Elle révèle que les hôpitaux d’Al-Dakak,
d’Al-Zahra et d’Abdul-Aziz sont tous
occupés par les terroristes. «Les étages
supérieurs sont utilisés comme tours
pour snipers. Les terroristes y sont
traités en priorité, bien avant les
civils.»
La journaliste a tenu à souligner que
chaque habitant qu’elle a pu rencontrer
durant son voyage en Syrie ne considère
pas qu’il y ait de différence à faire
entre terroriste, rebelle, rebelle
modéré ou opposition. «Ils sont tous des
criminels, tous tueurs en masse, tous
violeurs, tous tortionnaires, abuseurs
de ces enfants et de leurs familles. Ils
sont en train de massacrer des Syriens»,
réitérant encore une fois : «Il n’y a
pas une catégorie de personnes ou des
partisans d’Al-Assad. Il y a des
Syriens, qu’ils soient chrétiens,
sunnites, chiites ou alaouites. Tout ce
que dirait chacun d’entre eux, c’est :
"Nous sommes avant tout syriens. Et même
si nous ne sommes pas d’accord avec
notre gouvernement, nous ne sommes pas
ici pour tuer notre pays afin de
l’améliorer".»
Concernant les Casques blancs qui
activent en Syrie, la journaliste les
accuse tout simplement d’être des
terroristes. «Bien qu’on dise que c’est
une ONG indépendante, qu’elle ne reçoit
pas de subventions de parties
intéressées par le conflit en Syrie,
cette organisation perçoit,
probablement, environ 100 millions de
dollars», atteste-t-elle. Selon elle,
elle reçoit 23 millions de dollars des
Etats-Unis et 32 millions de livres du
Royaume-Uni. Elle cite d’autres pays qui
sont impliqués dans le financement de
cette ONG, tels que le Japon, le
Danemark, les Pays-Bas et l’Allemagne
qui vient de confirmer qu’elle donnerait
sept millions de dollars.
La journaliste d’investigation ne
s’arrête pas là. Elle accuse cette ONG
de fabriquer des preuves et d’agir comme
une organisation terroriste. «Nous
savons, par les faits, que les Casques
blancs fabriquent les preuves. Ceci est
démontré dans mon rapport. Nous savons
qu’ils sont sectaires. Ils ont volé des
ambulances, trois camions de pompiers,
ils ont tué les membres de la vraie
défense civile. Ils en ont kidnappé. Ils
en ont chassé d’Alep-Est vers
Alep-Ouest.» Elle affirme que le même
procédé a été appliqué à Idlib, à Deir
Ez-zor, à Rakka, à travers toute la
Syrie. «Cette organisation agit comme
les groupes terroristes et cela en de
nombreuses circonstances. A mes yeux,
les Casques blancs sont des
terroristes.» Pour Vanessa Beeley, la
propagande de la sale guerre en Syrie
est alimentée par cette organisation qui
est décrite par les gouvernements
occidentaux comme une organisation
humanitaire de premier plan et qui est
favorite pour décrocher le prix Nobel de
la paix.
La journaliste n’a pas caché son
inquiétude du genre d’outil que peut
devenir cette ONG dans les mains du
prochain président américain, notamment
si c’est Hilary Clinton. «Ce serait
terrifiant. Si ces types obtenaient le
prix Nobel de la paix, et nous parlons
là de terroristes recevant le prix Nobel
de la paix, cela équivaut à une
déchéance vers l’insanité.»
Mohamed El-Ghazi
Le
dossier Syrie
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