Hypothèses
Agression de Damas
par l'aviation israélienne :
Le leurre israélien des plans d'Obama
Mohamed
Bouhamidi
Photo:
Sham Times
Mercredi 8 mai 2013
Trois jours après l’agression de
Damas par l’aviation israélienne, nous
connaissons la plus grande part de sa
réalité, au-delà et en dépit de
l’habillage israélien et des mensonges
américains.
Notons au passage que les USA,
l’Angleterre ou la France sont passés de
la ligne rouge, que serait l’usage des
armes chimiques, à une ligne rouge
aléatoire, que pourrait être
d’invérifiables livraisons d’armes au
Hezbollah. Cela nous rappelle la triste
époque quand Mahmoud Abbas condamnait la
résistance parce qu’elle donnait des
prétextes à Israël. Ni Israël, ni les
USA ou la France ou l’Angleterre n’ont
besoin de prétextes. Ils les inventent
en fonction de leurs besoins. Ils le
prouvent une fois de plus. Obama et
Hague viennent de rappeler le meilleur
d’entre eux : le droit d’Israël à
l’autodéfense. Contre tout ce qui lui
semble représenter une menace, y compris
la marine algérienne, qu’il a montrée du
doigt et du canon dès 2008, avec la
complaisance que vous devinez de la part
des intermédiaires US chargés
accessoirement d’en informer les
Algériens et plus essentiellement d’en
prendre prétexte pour s’arroger le droit
de nous questionner sur nos options de
défense.
Car si ses parrains fondateurs lui
donnent le droit à se créer tous les
prétextes, Israël est d’abord un
excellent prétexte et un leurre idéal de
leurs propres politiques. Nous savons
aujourd’hui que le bombardement
israélien ne visait aucune arme destinée
au Hezbollah, mais des positions de
défense autour de la capitale syrienne.
Certaines sources parlent d’une
quarantaine d’objectifs, d’autres les
évaluent à plus d’une dizaine, dont deux
emplacements des unités d’élite de la
Garde républicaine. Les médias arabes
embarqués dans cette guerre contre la
Syrie ont pu diffuser très vite des
images très nettes, donc
professionnelles, des explosions, ce qui
implique une coordination avec des
opérateurs au sol. La coordination
concernait également les rebelles
syriens qui ont mené une nouvelle
offensive contre les lignes de défense
de la ville, qu’ils auraient dû franchir
avec aisance suite aux dégâts militaires
et psychologiques provoqués par la
puissance des bombardements. Un colonel
syrien a parlé d’une impression de
séisme. Cette description laisse penser
que des missiles sol-sol ont été
utilisés, car seuls capables de produire
cet effet.
Bien sûr, la violence et la puissance
de ces moyens militaires auraient dû
créer, selon un expert syrien, une
grande panique chez les civils, qui
aurait achevé de désorganiser les lignes
de l’Armée arabe syrienne. Bref, Israël
a participé directement à la sixième
offensive rebelle contre Damas. Israël
vient de faire le sale boulot pour les
Américains et de nous dévoiler, par
cette sous-traitance, quelques secrets
du récent voyage d’Obama dans la région.
La presse israélienne, dans une première
et hâtive évaluation, a souligné combien
la réconciliation avec la Turquie a été
un facteur « facilitant » pour cette
agression. Entendez aussi pour les
futures. La visite de Chuck Haguel qui a
suivi a dû « faciliter » le pack de dix
milliards de dollars d’armement destiné
à Israël, au Qatar et à l’Arabie
Saoudite. L’association médiatique de
ces pays prend tout son sens maintenant
que nous devinons qui a payé le prix des
missiles qui ont servi contre Damas.
Turquie, Qatar, Arabie Saoudite,
Jordanie, que les médias « mouillaient »
par des « scoops » répétés dans une
alliance secrète ou ouverte avec Israël,
devaient donner une « caution musulmane
et arabe » à la participation directe
d’Israël dans la guerre faite à la
Syrie, dans l’impossibilité pour les
USA, la France et l’Angleterre d’envoyer
leurs propres troupes. L’échec de cette
attaque se retournera contre ses
organisateurs. Les plans de démolition
de la Syrie, comme de tout Etat-nation,
doit se réaliser vite et sous couverture
de « révolution » interne. Plus
l’opération s’allonge et plus ses
véritables acteurs apparaissent. Deux
ans après le début de la démolition,
force est de constater l’échec de la
«chute imminente» d’Al Assad, de la mise
en place des couloirs humanitaires, de
la zone d’exclusion aérienne, des zones
tampons réservées aux réfugiés, des
zones sous
«gouvernement» rebelle, de l’action
psychologique pour faire changer d’avis
à Poutine, de l’échec des désertions et
des défections,... Bref, force est de
constater l’échec de tous les plans
initiaux.
L’échec de l’attaque d’Israël vient
de mettre fin à l’illusion américaine
d’une victoire sans engagement de sa
part. Pour espérer un succès, Obama
devra obliger Israël et la Turquie à
faire la guerre pour son compte ou se
résigner à l’idée de défaite. C’est à
Poutine de l’aider à amortir le choc,
car l’Hybris des décadents est une
terrible conseillère.
Publié sur
Reporters.dz
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